Lors de l'AG du BAR, la possibilité de taxer le kérosène sur les vols intérieurs en France a une nouvelle fois fait bondir les responsables du secteur aérien - Photo Depositphotos.com ginasanders
Alors que le mouvement des gilets jaunes a remis ces derniers mois sur le devant de la scène le débat sur la taxation du kérosène, dont les compagnies aériennes sont exemptées, les responsables du secteur continuent de faire valoir leurs arguments contre.
« Il serait temps de comprendre que la taxation verte du transport aérien n’aura pas d’effet positif sur l’environnement, mais des effets négatifs sur l’emploi et l’économie », résume Jean-Pierre Sauvage, à la tête du BAR, l’association des représentants des compagnies aériennes en France.
Lors de l’assemblée générale de cette dernière, le 29 janvier 2019, la possibilité de taxer le kérosène sur les vols intérieurs en France a une nouvelle fois fait bondir les responsables du secteur aérien.
« Pourquoi nous taxer et pas les compagnies étrangères ? Cela créerait une situation discriminatoire et anti-économique pour les transporteurs. On ne peut que rester sceptique devant une telle ineptie économique » glisse Jean-Pierre Sauvage.
« Il serait temps de comprendre que la taxation verte du transport aérien n’aura pas d’effet positif sur l’environnement, mais des effets négatifs sur l’emploi et l’économie », résume Jean-Pierre Sauvage, à la tête du BAR, l’association des représentants des compagnies aériennes en France.
Lors de l’assemblée générale de cette dernière, le 29 janvier 2019, la possibilité de taxer le kérosène sur les vols intérieurs en France a une nouvelle fois fait bondir les responsables du secteur aérien.
« Pourquoi nous taxer et pas les compagnies étrangères ? Cela créerait une situation discriminatoire et anti-économique pour les transporteurs. On ne peut que rester sceptique devant une telle ineptie économique » glisse Jean-Pierre Sauvage.
Quelles réponses face à l’opinion publique ?
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« Arrêtons aussi de dire que l’aérien est le plus gros pollueur de la terre, ça n’a pas de sens. Nous ne sommes pas des enragés, mais au service du développement économique » lâche aussi Jean-Pierre Sauvage, citant le plan d’action Corsia, signé en octobre 2016 et prévoyant une compensation (et non une réduction) de 93% des émissions de CO2 du transport aérien mondial à horizon 2035.
Le dirigeant du BAR rappelle encore et toujours la part minoritaire du transport aérien parmi les émetteurs de CO2 de la planète.
« Il n’est pas inutile de rappeler qu’en France, avec 1,4 % l’aérien n’entre que pour une part infime dans le total des émissions de CO2 face a des gros consommateurs comme le transport routier par exemple qui avoisine les 25%.
Par ailleurs, selon les statistiques de l’Agence Européenne de l’environnement, il est édifiant de constater qu’en ce qui concerne l’oxyde d’azote la route comptabilise 33% et le maritime 19,1% face aux 4,5% produits par l’aérien. Plus significatives encore les émissions d’oxyde de soufre ou le maritime se taille une belle place avec 20,9% contre 0,5% provenant de l’aérien ».
Lire aussi : Réchauffement climatique : faut-il enfin taxer le kérosène des avions ?
Pourtant, pour Jean-Pierre Mas, le président du syndicat des Entreprises du voyages (EDV), « il est facile pour les compagnies aériennes de camper sur les positions de 1944 », faisant référence à la convention de Chigago, instaurant l’exemption de taxe sur le kérosène pour les transporteurs aérien.
Un accord qui, s’il voulait à l’époque favoriser la croissance du trafic, est encore souvent de nos jours brandi par les dirigeants des compagnies aériennes.
« Ce n’est pas la réponse qu’attend l’opinion publique de la part des transporteurs aériens. Il faut trouver une solution rapidement car l’opinion publique ne fera pas l’économie de ce sujet-là » ajoute-t-il.
« J’aimerais qu’au lieu de mettre la tête dans le sable, nous essayons de construire tous ensemble l’avenir, de trouver et d’anticiper des solutions », a conclu le président des EDV lors de son intervention à l’assemblée du BAR France.
Le dirigeant du BAR rappelle encore et toujours la part minoritaire du transport aérien parmi les émetteurs de CO2 de la planète.
« Il n’est pas inutile de rappeler qu’en France, avec 1,4 % l’aérien n’entre que pour une part infime dans le total des émissions de CO2 face a des gros consommateurs comme le transport routier par exemple qui avoisine les 25%.
Par ailleurs, selon les statistiques de l’Agence Européenne de l’environnement, il est édifiant de constater qu’en ce qui concerne l’oxyde d’azote la route comptabilise 33% et le maritime 19,1% face aux 4,5% produits par l’aérien. Plus significatives encore les émissions d’oxyde de soufre ou le maritime se taille une belle place avec 20,9% contre 0,5% provenant de l’aérien ».
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Pourtant, pour Jean-Pierre Mas, le président du syndicat des Entreprises du voyages (EDV), « il est facile pour les compagnies aériennes de camper sur les positions de 1944 », faisant référence à la convention de Chigago, instaurant l’exemption de taxe sur le kérosène pour les transporteurs aérien.
Un accord qui, s’il voulait à l’époque favoriser la croissance du trafic, est encore souvent de nos jours brandi par les dirigeants des compagnies aériennes.
« Ce n’est pas la réponse qu’attend l’opinion publique de la part des transporteurs aériens. Il faut trouver une solution rapidement car l’opinion publique ne fera pas l’économie de ce sujet-là » ajoute-t-il.
« J’aimerais qu’au lieu de mettre la tête dans le sable, nous essayons de construire tous ensemble l’avenir, de trouver et d’anticiper des solutions », a conclu le président des EDV lors de son intervention à l’assemblée du BAR France.
Vers une taxation mondiale ?
Voilà bien tout le problème. Pour Patrick Gandil, à la tête de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) « aujourd’hui, l’avion, contrairement à ce que l’on entend, n’est plus un transport de riches.
Peut-être que la solution est à chercher du côté d’une taxation sur le moyen-courrier européen ? »
S’exprimant dimanche 3 février 2019 à la télévision belge, Marc Descheemaecker, à la tête de Brussels Airports, est allé dans le même sens : une taxe mondiale sur le kérosène plutôt que des taxes locales.
Pour cela, le patron du grand aéroport belge est favorable à une réforme pure et simple du traité de Chicago.
Parmi ses arguments : l’instauration d’une taxe internationale éviterait de sanctionner les aéroports au détriment de ceux qui ne mettraient pas en place de taxes.
Pour rappel, le secteur aérien, dont le trafic mondial croit de 5 à 7% chaque année et qui devrait doubler d’ici à 2035, serait à lui seul responsable de 2 à 3% des émissions de CO2 de la planète.
Lire aussi : Réchauffement climatique : la vaine lutte des aéroports français
Peut-être que la solution est à chercher du côté d’une taxation sur le moyen-courrier européen ? »
S’exprimant dimanche 3 février 2019 à la télévision belge, Marc Descheemaecker, à la tête de Brussels Airports, est allé dans le même sens : une taxe mondiale sur le kérosène plutôt que des taxes locales.
Pour cela, le patron du grand aéroport belge est favorable à une réforme pure et simple du traité de Chicago.
Parmi ses arguments : l’instauration d’une taxe internationale éviterait de sanctionner les aéroports au détriment de ceux qui ne mettraient pas en place de taxes.
Pour rappel, le secteur aérien, dont le trafic mondial croit de 5 à 7% chaque année et qui devrait doubler d’ici à 2035, serait à lui seul responsable de 2 à 3% des émissions de CO2 de la planète.
Lire aussi : Réchauffement climatique : la vaine lutte des aéroports français
Emmanuel Macron prend position
S’exprimant au mois de janvier 2019 devant les maires de Normandie lors du lancement officiel de son Grand débat national, Emmanuel Macron a lui aussi pris position sur le sujet.
« Il faut qu’on puisse en effet ramener pour nos compagnies un prix du kérosène normal et qu’elles payent leur contribution.
Mais il faut que tout le monde le fasse parce que sinon on va tuer nos compagnies à nous et ce sont des compagnies du Golfe qui en profiteront », a-t-il estimé.
Pour lui, la plupart des vols intérieurs en France ne sont pas rentables, et taxer toujours plus les compagnies n’arrangerait en rien la situation.
« Très sincèrement, le Paris-Brive qui a déjà beaucoup de problèmes, si je mets la taxe sur le kérosène intérieur, c’est fini (…) On ne peut pas dire : on supprime la taxe sur les carburants et on la remplace par une taxe sur le kérosène pour les vol intérieurs, ça ne marcherait pas », a ajouté le chef de l’Etat.
« Il faut qu’on puisse en effet ramener pour nos compagnies un prix du kérosène normal et qu’elles payent leur contribution.
Mais il faut que tout le monde le fasse parce que sinon on va tuer nos compagnies à nous et ce sont des compagnies du Golfe qui en profiteront », a-t-il estimé.
Pour lui, la plupart des vols intérieurs en France ne sont pas rentables, et taxer toujours plus les compagnies n’arrangerait en rien la situation.
« Très sincèrement, le Paris-Brive qui a déjà beaucoup de problèmes, si je mets la taxe sur le kérosène intérieur, c’est fini (…) On ne peut pas dire : on supprime la taxe sur les carburants et on la remplace par une taxe sur le kérosène pour les vol intérieurs, ça ne marcherait pas », a ajouté le chef de l’Etat.