Thierry Schidler, président du Syndicat national des entreprises de tourisme en autocar
TourMaG.com - Comment se porte le tourisme en autocar ?
Thierry Schidler :"Il se porte bien car le tourisme se porte bien mais l'offre des autocaristes elle diminue, car nous sommes de moins en moins nombreux. Ceux qui sont spécialisés dans le tourisme subissent le surcoût de l'accord de branche qui a été modifié récemment et l'augmentation du gasoil, l'ensemble représentant plus de 50% de notre chiffre d'affaires.
Néanmoins, la diminution de l'offre permet à ceux qui restent de préserver leur part de marché."
T.M.com - Quels sont aujourd'hui les grands enjeux de la profession à l'heure des low cost et des vacances à l'étranger à des prix cassés ?
T.S. :"En effet, si l'autocar reste compétitif, la durée du voyage devient un handicap par rapport aux compagnies low cost. Mais il ne faut pas oublier que le meilleur moyen de découvrir une région est encore l'autocar.
A nous de nous afficher sur le marché que représente le réceptif, qu'il soit low cost ou pas, en nous faisant connaître par des moyens tels que internet pour mettre en avant nos produits, notre présence et nous référencer sous une même marque.
En ce qui concerne les visiteurs qui partent en Afrique du Nord, ce ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui feront le tour du Périgord. Par ailleurs, ces destinations, compte tenu aussi du fractionnement croissant des séjours, ne capteront pas la totalité de la clientèle.
Il y aura toujours plusieurs catégories de produits et nous y trouverons notre compte. N'oublions pas aussi la richesse touristique et la diversité du produit France. 25% de notre clientèle vient de nos régions et souhaite visiter nos régions..."
T.M.com - Vous avez parlé dans une étude au niveau européen des problèmes posés par les charges dans la profession. Qu'en est-il précisément ?
T.S. :"Nous avons réalisé une étude au SNET, avec un tableau comparatif faisant ressortir des écarts allant jusqu'à 40% entre les charges supportées par nos entreprises et celles d'autres pays de l'Union. Pour prendre un exemple précis au Luxembourg cela permet de payer beaucoup plus cher un salarié tout en faisant des économies par rapport à la concurrence française.
Cela a des conséquences très graves avec une pénétration importante des pays limitrophes sur le marché et cela pourra jouer également demain sur les appels d'offres et les lignes régulières qui sont une composante essentielle de notre activité."
T.M.com - Quel type de parade envisagez-vous ?
T.S. :"On a réalisé une campagne de lobbying en direction des pouvoirs publics et écrit à tous les parlementaires des départements limitrophes, aux présidents des conseils généraux et des conseils régionaux ainsi qu'à tous les ministères.
Bien entendu, nous savons que les questions de TVA au niveau européen ne sont pas de leur ressort, mais nous avons fait des propositions concrètes : par exemple l'institution de zones franches pour les métiers concurrencés qui permettraient de jouer à armes égales avec nos concurrents, tout en limitant cette possibilité à un certain nombre de salariés pour l'entreprise..."
T.M.com - Vous avez mis en place avec GroupTour une expérience de brochure commune baptisée "Les Autocars de France". Quel bilan en tirez-vous ?
T.S. :"Pour cette 2e édition nous serons 12 autocaristes (sur 250 adhérents) et on table sur une vingtaine en 2006. Le départ a été assez timide. Les autocaristes ont déjà leurs habitudes avec les hôteliers mais Grouptour est un concept original : on arrive dans une région et on séjourne ensuite dans un même hôtel à partir duquel on rayonne.
Ce produit qui a des aspects gastronomiques, loisir et culture convient bien à notre clientèle. On peut même inviter le responsable du Groupe à le tester préalablement..."
T.M.com - Quels avantages pour un autocariste qui a déjà sa brochure ?
T.S. :"Celui d'avoir une brochure bien faite, personnalisée et en quadrichromie sur destination France sans que ça coûte trop d'argent. Cela permet également de disposer d'un catalogue pour les groupes constitués. On a choisi de ne pas tenir compte des individuels dans un premier temps car c'était un peu plus compliqué..."
T.M.com - Vous avez annoncé lors du congrès qui vient de se tenir en Andalousie, un projet intitulé "Autocars.com" (*), qui serait un projet de portail commun aux car operators. Quels sont vos objectifs ?
T.S. :"Nous voulons mettre en place une vitrine regroupant des opérateurs de transport de voyageurs sur l'ensemble du territoire français proposant à la fois des locations d'autocars mais aussi du voyage à la place (GIR).
L'objectif est que nos adhérents puissent être contactés de n'importe où dans le monde au travers de ce portail. Nous pourrons ainsi répondre à plusieurs à des "appels d'offres" internationaux auxquels nous n'aurions pu soumissionner tout seuls."
T.M.com - Quels en seront les fonctionnalités et quel est le phasage du projet ?
T.S. :"Par exemple la possibilité pour une entreprise à l'étranger (ou en France) de passer directement un appel d'offre et pour les adhérents du SNET, de soumissionner ensemble ou séparément et d'être informés des besoins du marché. Cela permettrait aussi peut-être attirer de nouveaux adhérents.
En ce qui concerne la date, nous y travaillons actuellement et il devrait être opérationnel pour la prochaine édition du MIT."
T.M.com - De manière plus générale, comment se porte la profession ?
T.S. :"Je suis optimiste en ce qui concerne l'avenir, mais on ne peut plus se permettre d'attendre la clientèle. Nous devons être les animateurs de notre profession et travailler encore davantage sur la qualité qu'on doit apporter à notre clientèle.
Le SNET aujourd'hui a besoin de se resituer en termes d'adhérents. Le site portail est l'un des éléments qui permettra d'atteindre cet objectif et, partant, de préserver l'indépendance des entreprises. Ceci contrairement à d'autres types d'organismes fédérateurs où elle y perd son âme..."
Propos recueillis par Jean da LUZ à Cadix (Espagne) - redaction@tourmag.com
(*) Après vérification à posteriori, Autocar ou Autocar(s), qu'il s'agisse du point "com" ou du point "fr", sont des noms de domaine déjà déposés par des sociétés américaines ou françaises.
Thierry Schidler :"Il se porte bien car le tourisme se porte bien mais l'offre des autocaristes elle diminue, car nous sommes de moins en moins nombreux. Ceux qui sont spécialisés dans le tourisme subissent le surcoût de l'accord de branche qui a été modifié récemment et l'augmentation du gasoil, l'ensemble représentant plus de 50% de notre chiffre d'affaires.
Néanmoins, la diminution de l'offre permet à ceux qui restent de préserver leur part de marché."
T.M.com - Quels sont aujourd'hui les grands enjeux de la profession à l'heure des low cost et des vacances à l'étranger à des prix cassés ?
T.S. :"En effet, si l'autocar reste compétitif, la durée du voyage devient un handicap par rapport aux compagnies low cost. Mais il ne faut pas oublier que le meilleur moyen de découvrir une région est encore l'autocar.
A nous de nous afficher sur le marché que représente le réceptif, qu'il soit low cost ou pas, en nous faisant connaître par des moyens tels que internet pour mettre en avant nos produits, notre présence et nous référencer sous une même marque.
En ce qui concerne les visiteurs qui partent en Afrique du Nord, ce ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui feront le tour du Périgord. Par ailleurs, ces destinations, compte tenu aussi du fractionnement croissant des séjours, ne capteront pas la totalité de la clientèle.
Il y aura toujours plusieurs catégories de produits et nous y trouverons notre compte. N'oublions pas aussi la richesse touristique et la diversité du produit France. 25% de notre clientèle vient de nos régions et souhaite visiter nos régions..."
T.M.com - Vous avez parlé dans une étude au niveau européen des problèmes posés par les charges dans la profession. Qu'en est-il précisément ?
T.S. :"Nous avons réalisé une étude au SNET, avec un tableau comparatif faisant ressortir des écarts allant jusqu'à 40% entre les charges supportées par nos entreprises et celles d'autres pays de l'Union. Pour prendre un exemple précis au Luxembourg cela permet de payer beaucoup plus cher un salarié tout en faisant des économies par rapport à la concurrence française.
Cela a des conséquences très graves avec une pénétration importante des pays limitrophes sur le marché et cela pourra jouer également demain sur les appels d'offres et les lignes régulières qui sont une composante essentielle de notre activité."
T.M.com - Quel type de parade envisagez-vous ?
T.S. :"On a réalisé une campagne de lobbying en direction des pouvoirs publics et écrit à tous les parlementaires des départements limitrophes, aux présidents des conseils généraux et des conseils régionaux ainsi qu'à tous les ministères.
Bien entendu, nous savons que les questions de TVA au niveau européen ne sont pas de leur ressort, mais nous avons fait des propositions concrètes : par exemple l'institution de zones franches pour les métiers concurrencés qui permettraient de jouer à armes égales avec nos concurrents, tout en limitant cette possibilité à un certain nombre de salariés pour l'entreprise..."
T.M.com - Vous avez mis en place avec GroupTour une expérience de brochure commune baptisée "Les Autocars de France". Quel bilan en tirez-vous ?
T.S. :"Pour cette 2e édition nous serons 12 autocaristes (sur 250 adhérents) et on table sur une vingtaine en 2006. Le départ a été assez timide. Les autocaristes ont déjà leurs habitudes avec les hôteliers mais Grouptour est un concept original : on arrive dans une région et on séjourne ensuite dans un même hôtel à partir duquel on rayonne.
Ce produit qui a des aspects gastronomiques, loisir et culture convient bien à notre clientèle. On peut même inviter le responsable du Groupe à le tester préalablement..."
T.M.com - Quels avantages pour un autocariste qui a déjà sa brochure ?
T.S. :"Celui d'avoir une brochure bien faite, personnalisée et en quadrichromie sur destination France sans que ça coûte trop d'argent. Cela permet également de disposer d'un catalogue pour les groupes constitués. On a choisi de ne pas tenir compte des individuels dans un premier temps car c'était un peu plus compliqué..."
T.M.com - Vous avez annoncé lors du congrès qui vient de se tenir en Andalousie, un projet intitulé "Autocars.com" (*), qui serait un projet de portail commun aux car operators. Quels sont vos objectifs ?
T.S. :"Nous voulons mettre en place une vitrine regroupant des opérateurs de transport de voyageurs sur l'ensemble du territoire français proposant à la fois des locations d'autocars mais aussi du voyage à la place (GIR).
L'objectif est que nos adhérents puissent être contactés de n'importe où dans le monde au travers de ce portail. Nous pourrons ainsi répondre à plusieurs à des "appels d'offres" internationaux auxquels nous n'aurions pu soumissionner tout seuls."
T.M.com - Quels en seront les fonctionnalités et quel est le phasage du projet ?
T.S. :"Par exemple la possibilité pour une entreprise à l'étranger (ou en France) de passer directement un appel d'offre et pour les adhérents du SNET, de soumissionner ensemble ou séparément et d'être informés des besoins du marché. Cela permettrait aussi peut-être attirer de nouveaux adhérents.
En ce qui concerne la date, nous y travaillons actuellement et il devrait être opérationnel pour la prochaine édition du MIT."
T.M.com - De manière plus générale, comment se porte la profession ?
T.S. :"Je suis optimiste en ce qui concerne l'avenir, mais on ne peut plus se permettre d'attendre la clientèle. Nous devons être les animateurs de notre profession et travailler encore davantage sur la qualité qu'on doit apporter à notre clientèle.
Le SNET aujourd'hui a besoin de se resituer en termes d'adhérents. Le site portail est l'un des éléments qui permettra d'atteindre cet objectif et, partant, de préserver l'indépendance des entreprises. Ceci contrairement à d'autres types d'organismes fédérateurs où elle y perd son âme..."
Propos recueillis par Jean da LUZ à Cadix (Espagne) - redaction@tourmag.com
(*) Après vérification à posteriori, Autocar ou Autocar(s), qu'il s'agisse du point "com" ou du point "fr", sont des noms de domaine déjà déposés par des sociétés américaines ou françaises.