La Traction Dumont du Voitel n'a tenu la route que 8 mois
Décidément, Wim Desmet est l’homme providentiel de Thomas Cook. En juin dernier, il avait été le porte parole du siège pour annoncer le départ surprise d’Antoine Cachin et son remplacement par Roland Dumont du Voitel au siège de président du directoire.
8 mois plus tard, c’est lui qui s’y assoit par intérim après le départ tout aussi rapide de l’éphémère président.
Il faut dire aussi que ce dernier n’est pas arrivé dans le meilleur des contextes. En décembre dernier, lors d’un entretien avec nos confrères de l’Echo Touristique, Roland Dumont du Voitel constatait les dégâts : l’exercice clos à fin octobre devrait s’achever sur une perte de 6 ou 7 millions d’euros soit un peu mieux que les 9 millions prévus.
Conséquence classique en cas de mauvais résultats : un plan de restructuration prévoyait le licenciement de 120 à 150 personnes. Dans un premier temps, le chiffre de 250 avait été avancé. Selon le président du directoire, le nombre définitif devait être connu en...février.
A défaut de chiffre, on connaît déjà au moins un nom.
Et maintenant que le président est parti, les langues commencent à se délier sur sa curieuse gestion. « Pour les premières erreurs, nous nous sommes dit, il est nouveau, il découvre. Aux secondes, là on a commencé à se poser des questions. Quand c'est devenu régulier, l’état de grâce dont il bénéficiait était fini. Le siège a mis un peu plus de temps que nous à le reconnaître » avoue un cadre de Thomas Cook sous couvert d’anonymat.
Très chère traction
A la décharge de Roland Dumont du Voitel, remettre la machine Thomas Cook sur les rails n’était pas une tâche facile. Encore plus difficile lorsque l’on ne connaît pas bien les réalités du métier. RDV a fait ses armes dans le conseil aux entreprises. Et les conseilleurs sont rarement les payeurs, c'est bien connu en France. Pas en Allemagne apparemment.
Mais s’il faut bien quelqu’un pour faire le sale boulot, encore fallait il aussi y mettre la manière. Petite anecdote. Passionné de voitures anciennes, RDV avait émis le souhait lors de sa tournée de présentation en septembre d’acheter une vieille traction avant Citroën.
Un salarié du réseau lui en déniche une aux environs de Lyon. Un vendredi, sans prévenir personne, RDV file dans la capitale des Gaules la chercher et rentre directement en Allemagne sans repasser par la case départ. Lors de l’annonce du plan social en décembre dernier, il avoue devant ses cadres interloqués que les temps sont durs pour tout le monde. Pour preuve, il a du vendre quelques biens pour acheter sa précieuse Citroën.
Inconscience, désintérêt ou cynisme ? L’attitude déroutante du patron de Thomas Cook en a surpris plus d’un. « Combien de fois nous nous sommes demandés : mais que fait il vraiment ?» reconnaît ce cadre…Sans compter une présence des plus aléatoires.
Mais tout est bien qui finit bien. Lors de son pot de départ il y a déjà une semaine, Roland Dumont du Voitel n’était pas triste, bien au contraire. Il gardera un bon souvenir de son passage en France : "j'ai trouvé ma traction avant" déclarait il.
Désormais, il ne reste plus au directoire de Thomas Cook qu’à faire de même.
Hervé Ducruet
8 mois plus tard, c’est lui qui s’y assoit par intérim après le départ tout aussi rapide de l’éphémère président.
Il faut dire aussi que ce dernier n’est pas arrivé dans le meilleur des contextes. En décembre dernier, lors d’un entretien avec nos confrères de l’Echo Touristique, Roland Dumont du Voitel constatait les dégâts : l’exercice clos à fin octobre devrait s’achever sur une perte de 6 ou 7 millions d’euros soit un peu mieux que les 9 millions prévus.
Conséquence classique en cas de mauvais résultats : un plan de restructuration prévoyait le licenciement de 120 à 150 personnes. Dans un premier temps, le chiffre de 250 avait été avancé. Selon le président du directoire, le nombre définitif devait être connu en...février.
A défaut de chiffre, on connaît déjà au moins un nom.
Et maintenant que le président est parti, les langues commencent à se délier sur sa curieuse gestion. « Pour les premières erreurs, nous nous sommes dit, il est nouveau, il découvre. Aux secondes, là on a commencé à se poser des questions. Quand c'est devenu régulier, l’état de grâce dont il bénéficiait était fini. Le siège a mis un peu plus de temps que nous à le reconnaître » avoue un cadre de Thomas Cook sous couvert d’anonymat.
Très chère traction
A la décharge de Roland Dumont du Voitel, remettre la machine Thomas Cook sur les rails n’était pas une tâche facile. Encore plus difficile lorsque l’on ne connaît pas bien les réalités du métier. RDV a fait ses armes dans le conseil aux entreprises. Et les conseilleurs sont rarement les payeurs, c'est bien connu en France. Pas en Allemagne apparemment.
Mais s’il faut bien quelqu’un pour faire le sale boulot, encore fallait il aussi y mettre la manière. Petite anecdote. Passionné de voitures anciennes, RDV avait émis le souhait lors de sa tournée de présentation en septembre d’acheter une vieille traction avant Citroën.
Un salarié du réseau lui en déniche une aux environs de Lyon. Un vendredi, sans prévenir personne, RDV file dans la capitale des Gaules la chercher et rentre directement en Allemagne sans repasser par la case départ. Lors de l’annonce du plan social en décembre dernier, il avoue devant ses cadres interloqués que les temps sont durs pour tout le monde. Pour preuve, il a du vendre quelques biens pour acheter sa précieuse Citroën.
Inconscience, désintérêt ou cynisme ? L’attitude déroutante du patron de Thomas Cook en a surpris plus d’un. « Combien de fois nous nous sommes demandés : mais que fait il vraiment ?» reconnaît ce cadre…Sans compter une présence des plus aléatoires.
Mais tout est bien qui finit bien. Lors de son pot de départ il y a déjà une semaine, Roland Dumont du Voitel n’était pas triste, bien au contraire. Il gardera un bon souvenir de son passage en France : "j'ai trouvé ma traction avant" déclarait il.
Désormais, il ne reste plus au directoire de Thomas Cook qu’à faire de même.
Hervé Ducruet