Tourisme en France : des chiffres, rien que des chiffres ? non pas tout à fait !

D’une part, nous avons affronté un flot de chiffres énoncés avec précision. Sauf qu’ils ne sont pas les premiers à paraître.

Déjà, cabinets de conseil, observatoires régionaux et quotidiens locaux, ont publié les résultats de leurs observations, souvent partielles et approximatives mais donnant une idée relativement juste de la situation.

Tandis que les fédérations professionnelles publient pour leur part leurs résultats : moins 5% pour l’hôtellerie de plein air, moins 0,9% en hôtellerie, au profit des hébergements individuels, comme le locatif (+10% de nuits réalisées en juillet et +13% en août).

Lesquels sont souvent perçus comme plus avantageux économiquement et plus souples en termes d’organisation des vacances (notamment pour les courts séjours).

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Autre tendance à la hausse pour les Gîtes de France dans leur ensemble, alors que l’Occitanie se dit satisfaite de ses performances mais que, par exemple, le Pass Rail a été un échec avec seulement 250 000 ventes contre les 700 000 attendus !

En matière de clientèles, jusqu’à la mi-août, les nuitées produites par les clientèles domestiques ont observé un recul de 6% par rapport à l’année 2023. Après un démarrage décalé dans le temps, les nuitées domestiques se sont cependant stabilisées sur le mois d’août par rapport à l’an passé.

Mais, cocorico ! du côté des clientèles internationales, surtout les clientèles lointaines que l’on a vu revenir avec plaisir. La période olympique a notamment contribué à la hausse sur juillet et août des arrivées aériennes : pour la Chine (+43%), pour le Japon (+13%) et autant pour les États-Unis (+13%). Une clientèle historique, plus sûre que les Asiatiques.

De plus, il a été noté que le tourisme international reste un formidable moteur de recettes pour la France : au mois de juillet, les dépenses internationales ont notamment augmenté de 8% par rapport à l’an dernier.

Avant l’été, les dépenses cumulées des visiteurs internationaux en France s’élevaient à 32,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 6% par rapport à 2023.

Faut-il y voir un effet JOP ?

Bien entendu, malgré une grogne généralisée de la part des professionnels, entretenue par une médiatisation systématiquement à charge, l’effet repoussoir ne s’est pas manifesté.

Alors que Rio ou Londres par exemple, n’ont pas enregistré de progression de leur clientèle durant leurs J.O, ce fut tout le contraire pour Paris et cela le demeure durant les jeux paralympiques.

D’ailleurs, il n’est qu’à flâner dans les zones où se déroulent des épreuves pour voir déambuler une foule de visiteurs aux tee-shirts siglés, inhabituelle pour la saison. Il n’est qu’à voir les commentaires de la presse internationale, unanimement élogieux sur l’organisation, la sécurité et surtout cette ambiance inimitable de fraternité, gaieté, enthousiasme construite par un public comblé !

De quoi faire rayonner l’image de la France. « Et ce n’est pas fini ! », insiste la ministre qui prévoit de belles performances pour les semaines à venir. D’autant que Notre-Dame va rouvrir en décembre et que Paris accueillera les Rencontres de la francophonie en octobre.

Durant les 19 jours Olympiques, les nuitées françaises ont progressé de +12% et les nuitées européennes et long-courriers de +16%.

Autre constat connu des professionnels, mais pas encore du grand public : celui concernant l’allongement de la saison d’été qui débute désormais en mai et s’étale jusqu'au mois de septembre voire octobre dans des régions du sud, notamment Provence-Côte d’Azur !

Cette année, on l’aura de nouveau observé, les ailes de saison deviennent de plus en plus populaires, donc malheureusement de moins en moins économiques.

Selon Christian Mantéi : « septembre représente désormais 25% des nuitées estivales ! » Un record.

Alors qu’un simple coup d’œil sur une plateforme hôtelière démontre que les tarifs de septembre bougent à peine et que bien des établissements affichent complet !

Beaucoup plus intéressant que cette valse de chiffres dont on sait qu’ils évolueront au cours des moins à venir, la ministre aussi démissionnaire soit-elle, a enfin et surtout fait preuve d’une certaine audace, en invectivant la situation dramatique de la France en matière d’accessibilité aux handicapés, et à tous les handicapés !

Olivia Grégoire : « Ce n’est pas un Everest que nous avons à gravir, mais au moins un Mont-Blanc » a-t-elle insisté.

« Nous sommes bien loin d’être une destination inclusive et il me paraît inadmissible que l’on aille applaudir des sportifs lors des Jeux Paralympiques, alors que les sportifs ne peuvent aller sereinement et facilement dîner dans un restaurant ou prendre le métro ».

« Il faut que cela cesse et que l’on respecte la loi » !

Une prise de position courageuse et nécessaire, sachant que les ERP sont encore 560 000 à ne pas être équipés. Alors que le gouvernement a voté un budget de 350 millions d’euros pour accompagner ceux qui ne sont pas mis en conformité à la date initialement prévue de 2014 puis repoussée à un délai de 3 à 9 ans pour les 60% réfractaires !

Enfin, parmi quelques banalités déjà très connues, comme la tendance à partir plus souvent et moins longtemps, ou à partir en dernière minute et à partir dans des régions proches de chez soi, la ministre a entamé un discours sur la nécessité pour la France de devenir plus compétitive via une amélioration permanente de la qualité de ses services et produits.

Reconnaissant la supériorité de l’Italie et de l’Espagne, la ministre s’est cependant dite convaincue des capacités de la France à atteindre les 100 millions de touristes promis par Laurent Fabius et son successeur : Philippe Le Drian, et à atteindre
une augmentation de recettes internationales.

Un objectif crédible car d’ores et déjà, avant l’été, les dépenses cumulées des visiteurs internationaux en France s’élevaient à 32,5 milliards d’euros soit une augmentation de 6% par rapport à 2023 !

En somme, le tourisme français d’un bilan à l’autre change peu. Exception faite de ce formidable événement qu’ont constitué les Jeux Olympiques de Paris 2024 dont toute la France a aussi profité !