Le vacancier contemporain ressent si fort la sensation d’aliénation, qu’il veut être « autre ». En quittant son domicile, il a l’impression qu’il pourra non pas enfiler seulement de nouveaux habits, mais se faufiler dans une nouvelle peau. - DR : Photo-libre.fr
L’histoire a beau introduire de nouvelles donnes, le vacancier dans ses aspirations fondamentales, change à peine… D’une enquête à l’autre, on ne fait que vérifier l’immuabilité de ses attentes.
Lors du dernier Salon Mondial du tourisme, Look Voyages a présenté les résultats d’une enquête portant sur les « Perceptions et attentes des Français en matière d’évasion ».
Réalisée en partenariat avec TNS Sofres, cette enquête a fait émerger cinq tendances, présentées un peu hâtivement à la presse comme étant nouvelles et comme étant celles de tous les Français, alors que l’enquête a été réalisée auprès de 800 familles avec enfants, ayant déjà expérimenté des séjours à l’étranger.
Autrement dit... une minorité d’entre nous !
Lors du dernier Salon Mondial du tourisme, Look Voyages a présenté les résultats d’une enquête portant sur les « Perceptions et attentes des Français en matière d’évasion ».
Réalisée en partenariat avec TNS Sofres, cette enquête a fait émerger cinq tendances, présentées un peu hâtivement à la presse comme étant nouvelles et comme étant celles de tous les Français, alors que l’enquête a été réalisée auprès de 800 familles avec enfants, ayant déjà expérimenté des séjours à l’étranger.
Autrement dit... une minorité d’entre nous !
10% des Français sentent monter en eux des pulsions révolutionnaires
Loin de vouloir polémiquer, voyons quelles sont ces tendances ?
En tête du hit parade, arrivent le besoin de s’étonner, puis celui de construire des liens, suivi par la nécessité de retrouver son rythme, de se recentrer sur soi et enfin en cinquième position, il semblerait indispensable à 28% des interviewés, de consolider leurs relations, notamment familiales…
Pour qui étudie de près l’évolution des comportements de nos compatriotes depuis bon nombre d’années, l’analyse est tout à fait opportune.
D’autant que, dans le climat anxiogène dans lequel s’est installée l’Europe, les Français sont les champions de la déprime -voir enquête BVA janvier 2012- et, sont même selon une enquête du CCA, 10% à sentir monter en eux des pulsions révolutionnaires !
Pour eux, les vacances sont bel et bien attendues comme une parenthèse de liberté dans laquelle ils pourront se dépayser, partir à la rencontre des autres, se retrouver, se détendre…
Autant de mots disant à leur façon exactement ce que dit l’enquête de TNS Sofres mais aussi, bien avant, le grand maître de la sociologie du loisir, Joffre Dumazedier.
En tête du hit parade, arrivent le besoin de s’étonner, puis celui de construire des liens, suivi par la nécessité de retrouver son rythme, de se recentrer sur soi et enfin en cinquième position, il semblerait indispensable à 28% des interviewés, de consolider leurs relations, notamment familiales…
Pour qui étudie de près l’évolution des comportements de nos compatriotes depuis bon nombre d’années, l’analyse est tout à fait opportune.
D’autant que, dans le climat anxiogène dans lequel s’est installée l’Europe, les Français sont les champions de la déprime -voir enquête BVA janvier 2012- et, sont même selon une enquête du CCA, 10% à sentir monter en eux des pulsions révolutionnaires !
Pour eux, les vacances sont bel et bien attendues comme une parenthèse de liberté dans laquelle ils pourront se dépayser, partir à la rencontre des autres, se retrouver, se détendre…
Autant de mots disant à leur façon exactement ce que dit l’enquête de TNS Sofres mais aussi, bien avant, le grand maître de la sociologie du loisir, Joffre Dumazedier.
Les 3 D revus et corrigés
Dès les années soixante, celui-ci, dans son célèbre ouvrage intitulé « Vers une civilisation des loisirs » fondait en effet sa théorie sur les fameux 3 D :
- Délassement
- Divertissement
- Développement
Trois besoins majeurs permettant selon lui, à l’individu de se reconstituer et de reconstituer sa force de travail.
Avant lui, Marx disait à peu près la même chose. Et, si l’on en revient à des temps encore plus anciens, on redécouvrira que, dans la société athénienne, l’oisiveté était la condition essentielle au bon fonctionnement de la pensée, du corps et de l’esprit…
En somme, le temps a beau passer, l’histoire a beau se contorsionner et créer des situations paroxysmiques à grands renforts de crises, l’individu n’en éprouve pas moins des besoins comparables, notamment un besoin exacerbé d’échappatoire.
Un échappatoire qui se structure aujourd’hui autour du temps et des lieux de vacances auxquels on demande en vrac : tout !
En fait, il est devenu normal d’exiger de son temps libre tout ce dont on est frustré à longueur d’années, à cause d’une vie quotidienne suractive, dans laquelle le temps n’en finit pas de manquer, à cause d’une actualité violente et dérangeante.
A cause aussi de modes de vie inadaptés à la quête d’épanouissement incessante à laquelle se livrent nos contemporains et bien avant eux, l’humanité.
Le « tout » passe donc aussi bien par la détente ou les retrouvailles ou le tête à tête avec soi-même mais, il passe également, et c’est cela qui est relativement nouveau, par le besoin de profiter de son temps de vacances, pour se réinventer, en partie ou dans sa totalité.
Bien que les mots aient changé, le vacancier contemporain ressent probablement si fort cette sensation d’aliénation, qu’il veut être « autre ». En quittant son domicile, il a l’impression qu’il pourra non pas enfiler seulement de nouveaux habits, mais se faufiler dans une nouvelle peau.
Quelle responsabilité pour les opérateurs touristiques ? Comment répondre à une telle demande ? La partie n’est pas facile. Animation, environnement, activités, hébergement… la plupart font leur possible pour apporter des solutions matérielles à des demandes qui n’en sont pas moins existentielles !
Pour en savoir plus, abonnez-vous à Touriscopie - version papier et www.touriscopie.biz
- Délassement
- Divertissement
- Développement
Trois besoins majeurs permettant selon lui, à l’individu de se reconstituer et de reconstituer sa force de travail.
Avant lui, Marx disait à peu près la même chose. Et, si l’on en revient à des temps encore plus anciens, on redécouvrira que, dans la société athénienne, l’oisiveté était la condition essentielle au bon fonctionnement de la pensée, du corps et de l’esprit…
En somme, le temps a beau passer, l’histoire a beau se contorsionner et créer des situations paroxysmiques à grands renforts de crises, l’individu n’en éprouve pas moins des besoins comparables, notamment un besoin exacerbé d’échappatoire.
Un échappatoire qui se structure aujourd’hui autour du temps et des lieux de vacances auxquels on demande en vrac : tout !
En fait, il est devenu normal d’exiger de son temps libre tout ce dont on est frustré à longueur d’années, à cause d’une vie quotidienne suractive, dans laquelle le temps n’en finit pas de manquer, à cause d’une actualité violente et dérangeante.
A cause aussi de modes de vie inadaptés à la quête d’épanouissement incessante à laquelle se livrent nos contemporains et bien avant eux, l’humanité.
Le « tout » passe donc aussi bien par la détente ou les retrouvailles ou le tête à tête avec soi-même mais, il passe également, et c’est cela qui est relativement nouveau, par le besoin de profiter de son temps de vacances, pour se réinventer, en partie ou dans sa totalité.
Bien que les mots aient changé, le vacancier contemporain ressent probablement si fort cette sensation d’aliénation, qu’il veut être « autre ». En quittant son domicile, il a l’impression qu’il pourra non pas enfiler seulement de nouveaux habits, mais se faufiler dans une nouvelle peau.
Quelle responsabilité pour les opérateurs touristiques ? Comment répondre à une telle demande ? La partie n’est pas facile. Animation, environnement, activités, hébergement… la plupart font leur possible pour apporter des solutions matérielles à des demandes qui n’en sont pas moins existentielles !
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