Pourquoi n’y a –t-il pas un transporteur « low cost » en France ? Est-ce parce que le groupe Air France ne le veut pas ? Peut-être, mais alors à quoi correspond la création de Transavia.com ? - DR : Rob Finlayson
Le groupe Air France est mal en point, ce n’est un secret pour personne.
Il a entamé son redressement, mais l’exercice est laborieux et périlleux.
La diminution des effectifs ne se fera certainement pas sans conflits sociaux, en dépit des précautions et des investissements financiers de la Direction.
Le regroupement des compagnies régionales au sein de HOP est complexe, même si Lionel Guérin, le président, est un homme de dialogue et d’expérience.
Les compagnies de moindre importance, ce qui ne signifie pas qu’elles ont moins de mérite, ont beaucoup de peine à équilibrer leurs comptes, que ce soit XL Airways France, Aigle Azur voire Air Méditerranée et même Corsair.
Europe Airpost doit en deux ans faire une reconversion complète de son activité vers le transport régulier de passagers, alors que la compagnie réalise encore la très grande majorité de son activité en transportant les colis et les lettres de la Poste.
Air Corsica est, quant à elle, largement dépendante des soutiens publics affectés à la desserte de la Corse.
Les compagnies régionales elles-mêmes que ce soit Chalair ou Twin Jet sont également à la peine en dépit des aides publiques distribuées selon une loi qui date de… 1978.
Le monde a changé depuis. Il serait judicieux de s’adapter.
Il a entamé son redressement, mais l’exercice est laborieux et périlleux.
La diminution des effectifs ne se fera certainement pas sans conflits sociaux, en dépit des précautions et des investissements financiers de la Direction.
Le regroupement des compagnies régionales au sein de HOP est complexe, même si Lionel Guérin, le président, est un homme de dialogue et d’expérience.
Les compagnies de moindre importance, ce qui ne signifie pas qu’elles ont moins de mérite, ont beaucoup de peine à équilibrer leurs comptes, que ce soit XL Airways France, Aigle Azur voire Air Méditerranée et même Corsair.
Europe Airpost doit en deux ans faire une reconversion complète de son activité vers le transport régulier de passagers, alors que la compagnie réalise encore la très grande majorité de son activité en transportant les colis et les lettres de la Poste.
Air Corsica est, quant à elle, largement dépendante des soutiens publics affectés à la desserte de la Corse.
Les compagnies régionales elles-mêmes que ce soit Chalair ou Twin Jet sont également à la peine en dépit des aides publiques distribuées selon une loi qui date de… 1978.
Le monde a changé depuis. Il serait judicieux de s’adapter.
La législation sociale tout simplement inadaptée
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Le diagnostic est finalement simple à porter. Une fois réalisées les nécessaires économies par la réduction des charges internes et la réadaptation de l’exploitation des compagnies, il restera encore un différentiel de l’ordre de 15% des charges par rapport aux transporteurs européens basés dans d’autres pays que la France.
Les charges sociales que doivent supporter ces compagnies sont tout simplement incompatibles avec la capacité de lutter contre une concurrence étrangère qui se fait de plus en plus pressante.
Et ces 15% sont nécessaires au retour, non seulement à l’équilibre, mais également à une capacité d’investissement.
Si des transporteurs étrangers peuvent venir exploiter le territoire français avec profit, il devrait être possible aux compagnies françaises de faire de même dans les pays riverains. Dans l’état actuel de la législation sociale nationale c’est tout à fait impossible.
Posons-nous quelques petites questions. Pourquoi n’y a –t-il pas un transporteur « low cost » en France ? Est-ce parce que le groupe Air France ne le veut pas ?
Peut-être, mais alors à quoi correspond la création de Transavia.com ? Est-ce parce que les français ne possèdent pas les techniques de ce type de compagnie ? A qui fera-t-on croire cela ?
La législation sociale est tout simplement inadaptée. Pourquoi le deuxième transporteur domestique est anglais, je veux nommer easyJet ?
Parce que le modèle économique et surtout social de la compagnie permet d’attaquer le territoire de manière rentable.
Et alors pourquoi donc un transporteur français ne pourrait-il pas desservir le marché domestique allemand par exemple, avec succès ? Rien qu’à poser cette question on voit bien que cela est impossible.
Les charges sociales que doivent supporter ces compagnies sont tout simplement incompatibles avec la capacité de lutter contre une concurrence étrangère qui se fait de plus en plus pressante.
Et ces 15% sont nécessaires au retour, non seulement à l’équilibre, mais également à une capacité d’investissement.
Si des transporteurs étrangers peuvent venir exploiter le territoire français avec profit, il devrait être possible aux compagnies françaises de faire de même dans les pays riverains. Dans l’état actuel de la législation sociale nationale c’est tout à fait impossible.
Posons-nous quelques petites questions. Pourquoi n’y a –t-il pas un transporteur « low cost » en France ? Est-ce parce que le groupe Air France ne le veut pas ?
Peut-être, mais alors à quoi correspond la création de Transavia.com ? Est-ce parce que les français ne possèdent pas les techniques de ce type de compagnie ? A qui fera-t-on croire cela ?
La législation sociale est tout simplement inadaptée. Pourquoi le deuxième transporteur domestique est anglais, je veux nommer easyJet ?
Parce que le modèle économique et surtout social de la compagnie permet d’attaquer le territoire de manière rentable.
Et alors pourquoi donc un transporteur français ne pourrait-il pas desservir le marché domestique allemand par exemple, avec succès ? Rien qu’à poser cette question on voit bien que cela est impossible.
La balle est dans le camp des pouvoirs publics
Alors les Pouvoirs Publics continuent à faire pleuvoir des contraintes réglementaires et des taxes nouvelles qui ne s’appliqueront que sur les compagnies hexagonales.
En échange, ils tenteront de freiner l’arrivée de compagnies étrangères en retardant l’octroi des droits de 6ème liberté aux compagnies du Golfe et en poursuivant l’absurdité de geler l’exploitation d’Orly par la limitation du nombre de mouvements plutôt que de faire baisser le niveau de bruit.
Si nous n’y prenons garde, il arrivera au transport aérien ce qui est advenu au transport maritime.
Petit à petit le pavillon français va disparaître. Et, bien entendu on accusera la conjoncture, les compagnies prédatrices et je ne sais quoi encore.
Les responsables des compagnies aériennes font de leur mieux pour se maintenir à flot.
Je connais beaucoup d’entre eux pour affirmer qu’ils ne sont ni stupides, ni autistes, certes cela a pu être le cas par le passé, ce n’est plus vrai maintenant.
Simplement ils ne peuvent pas courir aussi vite que leurs concurrents car ils ont des semelles de plomb alors que les autres sont chaussés convenablement.
La balle est dans le camp des pouvoirs publics. Ils doivent prendre résolument leurs responsabilités.
En échange, ils tenteront de freiner l’arrivée de compagnies étrangères en retardant l’octroi des droits de 6ème liberté aux compagnies du Golfe et en poursuivant l’absurdité de geler l’exploitation d’Orly par la limitation du nombre de mouvements plutôt que de faire baisser le niveau de bruit.
Si nous n’y prenons garde, il arrivera au transport aérien ce qui est advenu au transport maritime.
Petit à petit le pavillon français va disparaître. Et, bien entendu on accusera la conjoncture, les compagnies prédatrices et je ne sais quoi encore.
Les responsables des compagnies aériennes font de leur mieux pour se maintenir à flot.
Je connais beaucoup d’entre eux pour affirmer qu’ils ne sont ni stupides, ni autistes, certes cela a pu être le cas par le passé, ce n’est plus vrai maintenant.
Simplement ils ne peuvent pas courir aussi vite que leurs concurrents car ils ont des semelles de plomb alors que les autres sont chaussés convenablement.
La balle est dans le camp des pouvoirs publics. Ils doivent prendre résolument leurs responsabilités.
Jean-Louis Baroux - DR
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com