En regardant vendredi soir arriver à Ho Chi Minh-Ville le premier vol commercial direct entre les Etats-Unis et le Vietnam depuis la fin de la guerre en 1975, les dirigeants du transporteur vietnamien ont songé au jour où, à leur tour, ils partiraient à l'assaut de cette nouvelle frontière.
"Vietnam Airlines prévoit d'établir une ligne directe entre le Vietnam et les Etats-Unis fin 2005 ou début 2006", a confirmé Nguyen Chan, porte-parole de la compagnie, l'une des entreprises publiques les mieux gérées du pays. Le choix n'est pas arrêté de partager des avions avec American Airlines ou de se lancer seul dans l'aventure.
Mais le transporteur que les spécialistes regardaient en souriant il y a dix ans, sans oser monter dans ses avions, n'a pas peur de la concurrence. "Vietnam Airlines est dans une situation confortable. Elle a montré sa capacité à concurrencer les transporteurs majeurs de l'Asie et même certains européens", relève Tom Ballantyne, journaliste spécialisé de la revue professionnelle Orient Aviation.
Les responsables de la compagnie " achètent les avions qu'il faut..."
Cathay Pacific, Thai Airways ou Singapore Airlines ont tous appris ces dernières années que ce nouveau concurrent savait séduire les clients et les conserver. D'autres, en Europe, ne l'attendaient pas aussi vite à ce niveau. Vietnam Airlines s'est offert le luxe d'ouvrir la première ligne directe Hanoï-Paris.
Air France l'a depuis rejoint en partage de codes. Le transporteur dessert aussi Francfort et songe à d'autres cités européennes. Les responsables de la compagnie "ne plaisantent pas. Ils achètent les avions qu'il faut et ils prennent les décisions qui s'imposent", ajoute Tom Ballantyne.
L'accord signé en décembre dernier entre Hanoï et Washington ouvre partiellement pour cinq ans l'espace aérien entre le Vietnam et les Etats-Unis et permet en principe à deux, puis trois opérateurs américains d'ouvrir des liaisons. Mais les géants américains, victimes de la crise consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, n'ont plus la puissance de jadis.
"La concurrence n'empêchera pas Vietnam Airlines de se développer pourvu qu'elle ait les avions adéquats", affirme un professionnel. "L'industrie aérienne américaine est elle-même franchement à la peine. Ils vivent leur propre drame", confirme Tom Ballantyne.
Un marché de 82 millions d'habitants
Aujourd'hui, le groupe vietnamien semble insatiable. Mercredi dernier, il a acheté dix nouveaux Airbus A321, sa seconde commande en deux ans à l'avionneur européen. Nguyen Xuan Hien, président de Vietnam Airlines, a aussi indiqué que la commande de quatre Boeing 7E7 super-économiques serait signée d'ici janvier.
L'objectif à terme est de doubler la flotte d'ici 2010 pour atteindre les 80 appareils. Soit l'équivalent ou presque des flottes actuelles de ses concurrents thaïlandais, singapourien et hongkongais. "C'est ambitieux, mais pas déraisonnable", estime le professionnel.
Nguyen Xuan Hien regarde désormais les Etats-Unis, en songeant notamment aux 1,3 million d'Américains d'origine vietnamienne installés pour la plupart sur la côte ouest, et aux hommes d'affaires prêts à investir dans un marché de 82 millions d'habitants.
"Tôt ou tard, nous libéraliserons (complètement) le secteur de l'aviation", admet-il. "Vietnam Airlines a une croissance solide et elle est prête à affronter la concurrence".
Didier LAURAS (Afp) redaction@tourmag.com
"Vietnam Airlines prévoit d'établir une ligne directe entre le Vietnam et les Etats-Unis fin 2005 ou début 2006", a confirmé Nguyen Chan, porte-parole de la compagnie, l'une des entreprises publiques les mieux gérées du pays. Le choix n'est pas arrêté de partager des avions avec American Airlines ou de se lancer seul dans l'aventure.
Mais le transporteur que les spécialistes regardaient en souriant il y a dix ans, sans oser monter dans ses avions, n'a pas peur de la concurrence. "Vietnam Airlines est dans une situation confortable. Elle a montré sa capacité à concurrencer les transporteurs majeurs de l'Asie et même certains européens", relève Tom Ballantyne, journaliste spécialisé de la revue professionnelle Orient Aviation.
Les responsables de la compagnie " achètent les avions qu'il faut..."
Cathay Pacific, Thai Airways ou Singapore Airlines ont tous appris ces dernières années que ce nouveau concurrent savait séduire les clients et les conserver. D'autres, en Europe, ne l'attendaient pas aussi vite à ce niveau. Vietnam Airlines s'est offert le luxe d'ouvrir la première ligne directe Hanoï-Paris.
Air France l'a depuis rejoint en partage de codes. Le transporteur dessert aussi Francfort et songe à d'autres cités européennes. Les responsables de la compagnie "ne plaisantent pas. Ils achètent les avions qu'il faut et ils prennent les décisions qui s'imposent", ajoute Tom Ballantyne.
L'accord signé en décembre dernier entre Hanoï et Washington ouvre partiellement pour cinq ans l'espace aérien entre le Vietnam et les Etats-Unis et permet en principe à deux, puis trois opérateurs américains d'ouvrir des liaisons. Mais les géants américains, victimes de la crise consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, n'ont plus la puissance de jadis.
"La concurrence n'empêchera pas Vietnam Airlines de se développer pourvu qu'elle ait les avions adéquats", affirme un professionnel. "L'industrie aérienne américaine est elle-même franchement à la peine. Ils vivent leur propre drame", confirme Tom Ballantyne.
Un marché de 82 millions d'habitants
Aujourd'hui, le groupe vietnamien semble insatiable. Mercredi dernier, il a acheté dix nouveaux Airbus A321, sa seconde commande en deux ans à l'avionneur européen. Nguyen Xuan Hien, président de Vietnam Airlines, a aussi indiqué que la commande de quatre Boeing 7E7 super-économiques serait signée d'ici janvier.
L'objectif à terme est de doubler la flotte d'ici 2010 pour atteindre les 80 appareils. Soit l'équivalent ou presque des flottes actuelles de ses concurrents thaïlandais, singapourien et hongkongais. "C'est ambitieux, mais pas déraisonnable", estime le professionnel.
Nguyen Xuan Hien regarde désormais les Etats-Unis, en songeant notamment aux 1,3 million d'Américains d'origine vietnamienne installés pour la plupart sur la côte ouest, et aux hommes d'affaires prêts à investir dans un marché de 82 millions d'habitants.
"Tôt ou tard, nous libéraliserons (complètement) le secteur de l'aviation", admet-il. "Vietnam Airlines a une croissance solide et elle est prête à affronter la concurrence".
Didier LAURAS (Afp) redaction@tourmag.com