Jugé insuffisant par l'administration Trump, le contrôle aux aéroports pourrait connaître une nouvelle surenchère sécuritaire, dès l'été 2018.
Après le questionnaire individuel visant l'ensemble des passagers, le département d'Etat américain (la direction de la politique étrangère) a édicté la semaine dernière un texte dans le Registre Fédéral, stipulant que "plusieurs questions supplémentaires seront adressées aux demandeurs de visa.
Une interrogation vise à répertorier les médias sociaux et oblige le demandeur à fournir tous ses identifiants utilisés pour ces plates-formes au cours des cinq années précédant la date d'application."
Cette proposition de loi sur laquelle les Américains seront consultés dans les 60 prochains jours doit permettre de mieux appréhender le profil des personnes arrivant sur le sol américain, des possibles fauteurs de troubles et les liens avec des organisations terroristes.
D'après l'ambassade américaine de Paris contactée par nos soins cette consultation n'a pas valeur de vote, mais vise à collecter les "commentaires et réflexions en ligne au Département d’Etat, jusqu’au 29 mai 2018". Cette étape est un préalable avant l'examen du texte par le Congrès, ultime épreuve avant la promulgation.
Après le scandale "Cambridge Analytica" ayant permis de collecter les données de 50 millions d'Américains, et d'influencer le vote à la dernière présidentielle, Donald Trump va-t-il faire entrer son pays dans une folie sécuritaire digne d'un épisode de la célèbre série Black Mirror ?
Après le questionnaire individuel visant l'ensemble des passagers, le département d'Etat américain (la direction de la politique étrangère) a édicté la semaine dernière un texte dans le Registre Fédéral, stipulant que "plusieurs questions supplémentaires seront adressées aux demandeurs de visa.
Une interrogation vise à répertorier les médias sociaux et oblige le demandeur à fournir tous ses identifiants utilisés pour ces plates-formes au cours des cinq années précédant la date d'application."
Cette proposition de loi sur laquelle les Américains seront consultés dans les 60 prochains jours doit permettre de mieux appréhender le profil des personnes arrivant sur le sol américain, des possibles fauteurs de troubles et les liens avec des organisations terroristes.
D'après l'ambassade américaine de Paris contactée par nos soins cette consultation n'a pas valeur de vote, mais vise à collecter les "commentaires et réflexions en ligne au Département d’Etat, jusqu’au 29 mai 2018". Cette étape est un préalable avant l'examen du texte par le Congrès, ultime épreuve avant la promulgation.
Après le scandale "Cambridge Analytica" ayant permis de collecter les données de 50 millions d'Américains, et d'influencer le vote à la dernière présidentielle, Donald Trump va-t-il faire entrer son pays dans une folie sécuritaire digne d'un épisode de la célèbre série Black Mirror ?
Vers une dérive sécuritaire ?
Extrait du texte de loi déposé - Capture écran
Dans cette série futuriste, où chaque épisode relate les possibles dérives de notre société ultra-connectée, un volet mettait en exergue la toute-puissance des réseaux sociaux.
Le scénariste imaginait un héros ne pouvant emménager dans une superbe maison que si le taux de satisfaction de ses congénères à son égard était supérieur à un certain seuil. Le protagoniste recevait une appréciation de la part des personnes rencontrées, sur un réseau social visible de tous.
Avec une surveillance, des comptes et profils virtuels des touristes se rendant aux Etats-Unis, rien ne dit qu'une telle dérive ne se produira pas à l'avenir.
Ce cadre législatif s'attachera à relever les identités digitales des immigrants comme des non-immigrants (touristes), représentant presque 15 millions de personnes annuellement. Le texte prévoit une modification de la liste des réseaux sociaux à tout moment, puisqu'il faut se prémunir d'une érosion de l'influence des Snapchat, Facebook et Twitter.
Dans le même temps, les mails et les numéros de téléphone, jusqu'à 5 ans en arrière, seront eux aussi demandés.
De plus, les arrivants se verront confrontés à une autre demande "s'ils ont été expulsés ou renvoyés d'un autre pays et si des membres de leur famille ont participé à des activités terroristes" précise le projet de loi.
Seuls les demandeurs de certains types de visas diplomatiques et officiels peuvent être exemptés des exigences, selon le document. Benoit Chantoin, conseiller juridique de l'ECTAA, de compléter "ce texte concerne les non-immigrants visa applicants, c'est-à-dire les visiteurs qui requièrent un visa pour se rendre aux Etats-Unis.
Ce texte ne s’applique pas à la plupart des citoyens des pays de l’UE sauf Bulgarie, Croatie et Roumanie qui ont encore besoin d’un visa pour se rendre aux USA. Les citoyens des pays exemptés de visa USA doivent toutefois compléter l’enregistrement en ligne ESTA qui ne semble pour l’instant pas concerné."
Et si du côté du SETO, la direction reste attentive à ce projet, aucun commentaire n'a été fait, tant le sujet paraît délicat.
Le scénariste imaginait un héros ne pouvant emménager dans une superbe maison que si le taux de satisfaction de ses congénères à son égard était supérieur à un certain seuil. Le protagoniste recevait une appréciation de la part des personnes rencontrées, sur un réseau social visible de tous.
Avec une surveillance, des comptes et profils virtuels des touristes se rendant aux Etats-Unis, rien ne dit qu'une telle dérive ne se produira pas à l'avenir.
Ce cadre législatif s'attachera à relever les identités digitales des immigrants comme des non-immigrants (touristes), représentant presque 15 millions de personnes annuellement. Le texte prévoit une modification de la liste des réseaux sociaux à tout moment, puisqu'il faut se prémunir d'une érosion de l'influence des Snapchat, Facebook et Twitter.
Dans le même temps, les mails et les numéros de téléphone, jusqu'à 5 ans en arrière, seront eux aussi demandés.
De plus, les arrivants se verront confrontés à une autre demande "s'ils ont été expulsés ou renvoyés d'un autre pays et si des membres de leur famille ont participé à des activités terroristes" précise le projet de loi.
Seuls les demandeurs de certains types de visas diplomatiques et officiels peuvent être exemptés des exigences, selon le document. Benoit Chantoin, conseiller juridique de l'ECTAA, de compléter "ce texte concerne les non-immigrants visa applicants, c'est-à-dire les visiteurs qui requièrent un visa pour se rendre aux Etats-Unis.
Ce texte ne s’applique pas à la plupart des citoyens des pays de l’UE sauf Bulgarie, Croatie et Roumanie qui ont encore besoin d’un visa pour se rendre aux USA. Les citoyens des pays exemptés de visa USA doivent toutefois compléter l’enregistrement en ligne ESTA qui ne semble pour l’instant pas concerné."
Et si du côté du SETO, la direction reste attentive à ce projet, aucun commentaire n'a été fait, tant le sujet paraît délicat.
Une guerre ouverte contre les réseaux sociaux ?
Autres articles
Pourtant grand adepte de Twitter et l'un des membres les plus actifs, Donald Trump pourrait à terme jeter le discrédit sur les réseaux sociaux.
Avec ses 2 milliards d'utilisateurs, Facebook se trouve dans l'oeil du cyclone médiatique, mais aussi citoyen. A tel point que Mark Zukerberg, lui même, a donné une interview à Vox pour défendre sa société "nous n'avons pas passé assez de temps à investir ou à réfléchir aux mauvais côtés de certaines utilisations des outils. Je pense que nous allons nous extirper de ce problème, mais cela prendra quelques années."
Ces quelques trimestres de patience réclamés par le créateur du réseau social le plus puissant du monde, ne sont pas vues d'un bon œil , par de plus en plus de décideurs. Elon Musk a supprimé les comptes Facebook de ses sociétés, et le créateur de Whatsapp (acheté depuis par Mark Zukerberg) a lancé un tweet prophétique : "il est arrivé l'heure de supprimer Facebook".
Cette chasse aux sorcières contre les réseaux sociaux semble prendre une certaine ampleur. Le chercheur Antonio Casilli, dénonçait dès 2016 le rôle néfaste de ces réseaux en raison du principe de "bulle de filtres" . Les utilisateurs ne sont plus confrontés à des opinions contraires des leurs, mais ils se trouvent confortés dans leurs avis. Vincent Kingbeil d'Ametix va dans le sens d'une dérive qu'il convient d'encadrer.
"A chaque avancée technologique, il y a une liberté d'attaquer, l'équilibre à trouver est compliqué mais indispensable pour un pays sain.
Après avoir équipé les professeurs de son pays pour se prémunir contre les tueries de masse, le président américain semble entrer dans une logique sécuritaire à tout-va, quitte à bafouer les libertés individuelles des citoyens du monde entier. Et même si l'Europe tente de s'ériger en garde-fou, la prochaine réforme sur la protection des données ne devraient pas suffire.
"Elle va considérablement renforcer la protection des données personnelles des ressortissants de l’Union, selon Benoit Chantoin, leur permettant un meilleur contrôle. Néanmoins, elle ne s’appliquera pas en l’espèce, vue que les identifiants ne permettent que l’accès aux données publiques."
Un soulagement pour Jean Eustache, président d'Amerigo, "en tant que spécialiste des Etats-Unis, nous allons donc croiser les doigts pour que M. Trump n’aille pas jusqu’au bout ! Il sera alors difficile d'anticiper les réactions des gens, toutefois il est sûr qu'une partie des touristes vont se détourner de la destination".
Il ne reste plus que 50 jours aux Américains pour poser les bonnes questions, et les observations, autour d'un projet de loi qui risque d'instituer l'espionnage et la surveillance des vies privées comme norme.
Avec ses 2 milliards d'utilisateurs, Facebook se trouve dans l'oeil du cyclone médiatique, mais aussi citoyen. A tel point que Mark Zukerberg, lui même, a donné une interview à Vox pour défendre sa société "nous n'avons pas passé assez de temps à investir ou à réfléchir aux mauvais côtés de certaines utilisations des outils. Je pense que nous allons nous extirper de ce problème, mais cela prendra quelques années."
Ces quelques trimestres de patience réclamés par le créateur du réseau social le plus puissant du monde, ne sont pas vues d'un bon œil , par de plus en plus de décideurs. Elon Musk a supprimé les comptes Facebook de ses sociétés, et le créateur de Whatsapp (acheté depuis par Mark Zukerberg) a lancé un tweet prophétique : "il est arrivé l'heure de supprimer Facebook".
It is time. #deletefacebook
— Brian Acton (@brianacton) 20 mars 2018
Cette chasse aux sorcières contre les réseaux sociaux semble prendre une certaine ampleur. Le chercheur Antonio Casilli, dénonçait dès 2016 le rôle néfaste de ces réseaux en raison du principe de "bulle de filtres" . Les utilisateurs ne sont plus confrontés à des opinions contraires des leurs, mais ils se trouvent confortés dans leurs avis. Vincent Kingbeil d'Ametix va dans le sens d'une dérive qu'il convient d'encadrer.
"A chaque avancée technologique, il y a une liberté d'attaquer, l'équilibre à trouver est compliqué mais indispensable pour un pays sain.
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"Elle va considérablement renforcer la protection des données personnelles des ressortissants de l’Union, selon Benoit Chantoin, leur permettant un meilleur contrôle. Néanmoins, elle ne s’appliquera pas en l’espèce, vue que les identifiants ne permettent que l’accès aux données publiques."
Un soulagement pour Jean Eustache, président d'Amerigo, "en tant que spécialiste des Etats-Unis, nous allons donc croiser les doigts pour que M. Trump n’aille pas jusqu’au bout ! Il sera alors difficile d'anticiper les réactions des gens, toutefois il est sûr qu'une partie des touristes vont se détourner de la destination".
Il ne reste plus que 50 jours aux Américains pour poser les bonnes questions, et les observations, autour d'un projet de loi qui risque d'instituer l'espionnage et la surveillance des vies privées comme norme.