"Si l’Etat intervient, cela doit être pour insuffler une nouvelle dynamique et accompagner la transition des modèles économiques dans le tourisme, pas pour sauver un ensemble de géants dont le modèle économique ne correspond plus à l’époque" - DR : DepositPhotos, everythingposs
"Après cet été meurtrier, les analyses sectorielles sur le tourisme se succèdent, toutes plus pessimistes les unes que les autres...
Ainsi côté trafic aérien, c’est maintenant en 2024 ou encore plus tard qu’on espère atteindre à nouveau le niveau de 2019, année qui devient la référence absolue pour toute une industrie.
Et les aéroports vides, inimaginables il y a encore un an, nous confirment chaque jour la réalité que nous connaissons tous déjà. Le tourisme international est quasiment à l’arrêt.
Dans le même temps, les initiatives fleurissent pour venir au secours des acteurs du secteur. Mais une fois les compagnies aériennes renflouées - et ce malgré leur politique commerciale discutable -, est-ce que l’Etat a vraiment intérêt à se porter au secours d’entreprises qui étaient déjà en crise structurelle avant la pandémie ?
Ainsi côté trafic aérien, c’est maintenant en 2024 ou encore plus tard qu’on espère atteindre à nouveau le niveau de 2019, année qui devient la référence absolue pour toute une industrie.
Et les aéroports vides, inimaginables il y a encore un an, nous confirment chaque jour la réalité que nous connaissons tous déjà. Le tourisme international est quasiment à l’arrêt.
Dans le même temps, les initiatives fleurissent pour venir au secours des acteurs du secteur. Mais une fois les compagnies aériennes renflouées - et ce malgré leur politique commerciale discutable -, est-ce que l’Etat a vraiment intérêt à se porter au secours d’entreprises qui étaient déjà en crise structurelle avant la pandémie ?
Thomas Cook a été un premier signal d’alarme
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Car, c’est bien le problème : les agences de voyages traditionnelles étaient déjà en difficulté avant la pandémie.
En effet, les usages des nouvelles générations de consommateurs ne correspondent pas ni plus au modèle Boutique-Brochures-GDS qui s’est développé avec les grands réseaux des années 70 et 80.
Et les progrès récents des nouvelles technologies ajoutent encore à cette impression générale d’obsolescence, notamment sur la "compétence" billets d’avion (GDS), qui devient inutile.
Thomas Cook a, bien sûr, été un premier signal d’alarme. Mais ils n’étaient pas les seuls à voir les clients partir petit à petit vers Internet et des expériences de voyage moins industrielles.
Tous les grands réseaux d’agences physiques et tous les opérateurs qui ont investi massivement dans la production de packages de type clubs ou croisières, sont en difficulté aujourd’hui.
En effet, les usages des nouvelles générations de consommateurs ne correspondent pas ni plus au modèle Boutique-Brochures-GDS qui s’est développé avec les grands réseaux des années 70 et 80.
Et les progrès récents des nouvelles technologies ajoutent encore à cette impression générale d’obsolescence, notamment sur la "compétence" billets d’avion (GDS), qui devient inutile.
Thomas Cook a, bien sûr, été un premier signal d’alarme. Mais ils n’étaient pas les seuls à voir les clients partir petit à petit vers Internet et des expériences de voyage moins industrielles.
Tous les grands réseaux d’agences physiques et tous les opérateurs qui ont investi massivement dans la production de packages de type clubs ou croisières, sont en difficulté aujourd’hui.
Le besoin d’innover
Si l’Etat intervient, cela doit être pour insuffler une nouvelle dynamique et accompagner la transition des modèles économiques dans le tourisme, pas pour sauver un ensemble de géants aux pieds d'argile dont le modèle économique ne correspond plus à l’époque.
Au moment de l’apparition de Netflix, personne n’a exigé des pouvoirs publics qu’ils viennent à la rescousse des réseaux de vidéo-clubs. Et bien de la même manière, à l’époque de Booking, AirBnB et GetYourGuide, la pertinence de subventionner des acteurs qui ne pourront jamais retrouver un niveau d’activité (ou une rentabilité) suffisants est plus que douteuse.
"Too big to fail ?" On pourrait penser que ces grandes entreprises, qui dans certains cas ont des actifs importants, ne peuvent pas s’écrouler complètement. Voire qu’elles méritent le soutien de l’Etat, au nom de l’emploi.
Mais la faillite de Thomas Cook est arrivée bien avant le marasme provoqué par la Covid-19.
Le vrai problème des agences traditionnelles, ce n’est pas seulement Internet, qui après tout est un nouveau canal de vente potentiellement à leur portée.
Leur problème est que la compétence "transport" est devenue inutile ou presque et que les clients attendent d’elles une vraie connaissance des destinations et des activités proposées, au-delà du billet d’avion et de l’hébergement.
Et ils cherchent des expériences (et des hébergements) personnalisés et hors des sentiers battus, voire "écolo" ou solidaires, qui sont à l’opposé total des packages "club" ou "croisière", construits avec les TO par les grands réseaux d’agences depuis des décennies.
Pour les agences indépendantes qui ne dépendent pas de ces réseaux, il est par conséquent vital de passer au numérique.
La plupart l’ont bien compris et obtenu, justement, le sauvetage de leurs emplois grâce à leur modernité ! Mais pour continuer à se développer elles devront aussi s’éloigner des packages TO et proposer des expériences personnalisées, voire mettre en avant un savoir-faire spécialisé correspondant à une niche (destination ou thématique de voyage).
Et enfin il s’agira de donner suffisamment de visibilité à leurs produits sur la toile, ce qui n’est pas une mince affaire. C'est plutôt là le rôle des plateformes qui cherchent à fédérer les indépendants.
Au moment de l’apparition de Netflix, personne n’a exigé des pouvoirs publics qu’ils viennent à la rescousse des réseaux de vidéo-clubs. Et bien de la même manière, à l’époque de Booking, AirBnB et GetYourGuide, la pertinence de subventionner des acteurs qui ne pourront jamais retrouver un niveau d’activité (ou une rentabilité) suffisants est plus que douteuse.
"Too big to fail ?" On pourrait penser que ces grandes entreprises, qui dans certains cas ont des actifs importants, ne peuvent pas s’écrouler complètement. Voire qu’elles méritent le soutien de l’Etat, au nom de l’emploi.
Mais la faillite de Thomas Cook est arrivée bien avant le marasme provoqué par la Covid-19.
Le vrai problème des agences traditionnelles, ce n’est pas seulement Internet, qui après tout est un nouveau canal de vente potentiellement à leur portée.
Leur problème est que la compétence "transport" est devenue inutile ou presque et que les clients attendent d’elles une vraie connaissance des destinations et des activités proposées, au-delà du billet d’avion et de l’hébergement.
Et ils cherchent des expériences (et des hébergements) personnalisés et hors des sentiers battus, voire "écolo" ou solidaires, qui sont à l’opposé total des packages "club" ou "croisière", construits avec les TO par les grands réseaux d’agences depuis des décennies.
Pour les agences indépendantes qui ne dépendent pas de ces réseaux, il est par conséquent vital de passer au numérique.
La plupart l’ont bien compris et obtenu, justement, le sauvetage de leurs emplois grâce à leur modernité ! Mais pour continuer à se développer elles devront aussi s’éloigner des packages TO et proposer des expériences personnalisées, voire mettre en avant un savoir-faire spécialisé correspondant à une niche (destination ou thématique de voyage).
Et enfin il s’agira de donner suffisamment de visibilité à leurs produits sur la toile, ce qui n’est pas une mince affaire. C'est plutôt là le rôle des plateformes qui cherchent à fédérer les indépendants.
"Le recours aux indépendants n’est pas forcément synonyme d’ubérisation destructrice"
Au-delà des initiatives de solidarité dans le tourisme, de nombreux acteurs, quel que soit leur métier d’origine, se tournent vers les indépendants dans l’espoir d’attirer ceux que la crise économique laisse sans CDI.
Je me rappelle que certains d’entre eux ont pourtant poussé des cris d’orfraie au moment de la création de Vialala, reprochant même à l’APST de nous avoir délivré une licence d’agent de voyages - accordée contre une garantie de 120 000 €, bien supérieure à ce qui est exigé d’une agence classique.
Pourtant, notre objectif a toujours été de fédérer les acteurs indépendants du secteur en leur offrant un nouveau canal de distribution simple et "safe".
En effet, le recours à des indépendants n’est pas forcément négatif et synonyme d’ubérisation destructrice, comme beaucoup ont du mal à le comprendre.
Bien au contraire, pour les clients c’est même un atout.
La forte valeur ajoutée d’un conseiller voyage qui connaît ses destinations (ou est expert de certaines expériences, plongée, trekking, etc.), permet à des personnes différentes mais compétentes de commercialiser des voyages : des conseillers d’agence de voyage ou des réceptifs, mais aussi des blogueurs, des guides, des hôtes AirBnB, des employés d’Offices de tourisme, voire simplement des expatriés qui connaissent bien leur pays d’accueil.
Chez Vialala, nous leur fournissons une couverture juridique (en assumant à 100% la responsabilité du contrat de voyage), mais aussi une plateforme unique de création et de vente de voyage sur-mesure, et bien sûr une aide à la promotion de leurs idées de voyage.
Ils fixent leurs prix eux-mêmes pour leurs propres prestations, sont commissionnés sur toutes les autres, et ils peuvent amener leurs propres clients ou travailler leurs offres avec nous sur Internet pour en attirer de nouveaux ; dans tous les cas ils ont accès gratuitement à tous les outils de la plateforme et à l’aide de l’équipe, et pour certains Vialala était déjà l’hiver dernier un complément de revenu significatif (en moyenne, un Trip Planner touche entre 150 et 300 € par voyage vendu).
Le modèle freelance arrange le client qui a accès à des circuits sur-mesure au même prix que s’il achetait lui-même chaque prestation en direct. Et il permet à tous les "digital nomads" et expats, férus de voyage et de culture, de partager leur passion tout en étant rémunérés.
Avec l’expérience, beaucoup deviendront des organisateurs indépendants chevronnés dont ce sera l’activité principale. Et ils revendront leurs voyages et expériences sur plusieurs plateformes.
Ce sont eux les acteurs du voyage de demain, ils sont la culture #travel et ils sont en contact direct avec les voyageurs sur Internet. C’est eux qu’il faut soutenir.
Je me rappelle que certains d’entre eux ont pourtant poussé des cris d’orfraie au moment de la création de Vialala, reprochant même à l’APST de nous avoir délivré une licence d’agent de voyages - accordée contre une garantie de 120 000 €, bien supérieure à ce qui est exigé d’une agence classique.
Pourtant, notre objectif a toujours été de fédérer les acteurs indépendants du secteur en leur offrant un nouveau canal de distribution simple et "safe".
En effet, le recours à des indépendants n’est pas forcément négatif et synonyme d’ubérisation destructrice, comme beaucoup ont du mal à le comprendre.
Bien au contraire, pour les clients c’est même un atout.
La forte valeur ajoutée d’un conseiller voyage qui connaît ses destinations (ou est expert de certaines expériences, plongée, trekking, etc.), permet à des personnes différentes mais compétentes de commercialiser des voyages : des conseillers d’agence de voyage ou des réceptifs, mais aussi des blogueurs, des guides, des hôtes AirBnB, des employés d’Offices de tourisme, voire simplement des expatriés qui connaissent bien leur pays d’accueil.
Chez Vialala, nous leur fournissons une couverture juridique (en assumant à 100% la responsabilité du contrat de voyage), mais aussi une plateforme unique de création et de vente de voyage sur-mesure, et bien sûr une aide à la promotion de leurs idées de voyage.
Ils fixent leurs prix eux-mêmes pour leurs propres prestations, sont commissionnés sur toutes les autres, et ils peuvent amener leurs propres clients ou travailler leurs offres avec nous sur Internet pour en attirer de nouveaux ; dans tous les cas ils ont accès gratuitement à tous les outils de la plateforme et à l’aide de l’équipe, et pour certains Vialala était déjà l’hiver dernier un complément de revenu significatif (en moyenne, un Trip Planner touche entre 150 et 300 € par voyage vendu).
Le modèle freelance arrange le client qui a accès à des circuits sur-mesure au même prix que s’il achetait lui-même chaque prestation en direct. Et il permet à tous les "digital nomads" et expats, férus de voyage et de culture, de partager leur passion tout en étant rémunérés.
Avec l’expérience, beaucoup deviendront des organisateurs indépendants chevronnés dont ce sera l’activité principale. Et ils revendront leurs voyages et expériences sur plusieurs plateformes.
Ce sont eux les acteurs du voyage de demain, ils sont la culture #travel et ils sont en contact direct avec les voyageurs sur Internet. C’est eux qu’il faut soutenir.
L'Etat doit encourager l’innovation dans le tourisme
Aujourd’hui, Vialala, comme tous les acteurs innovants du secteur, est touchée par la crise. Mais grâce au soutien renouvelé de nos business angels, nous continuons à avancer pour créer la meilleure plateforme de voyage du web.
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à permettre aux indépendants, qu’ils soient blogueurs, réceptifs ou encore anciens salariés d’agences de voyages, de se réinventer sur Internet.
De nombreuses initiatives, au croisement de la production et de la distribution, favorisent notamment un nouveau tourisme plus durable, écolo et solidaire, ou tout simplement spécialisé : le développement personnel, le luxe, les sports extrêmes… De nouveaux créateurs de voyage, spécialisés et à forte valeur ajoutée, sont apparus en France, et tous cherchent à percer.
Mais face aux géants américains et chinois, notre pays, acteur majeur du tourisme au niveau mondial, n’est pas organisé pour encourager l’innovation dans ce secteur pourtant vital pour notre économie (mais trop souvent considéré comme un simple accessoire du domaine de la culture, considéré plus "noble").
C’est vers les acteurs de ce nouveau tourisme, et ceux qui s’emploient à les promouvoir, que doit se tourner l’aide de l’Etat, sinon cet argent sera investi dans le sauvetage d’acteurs déjà condamnés.
Nous proposons à tous les acteurs indépendants du tourisme en France de nous fédérer à travers les Entreprises du Voyage (EdV) ou les Nouveaux Acteurs du Tourisme (Groupe EdV) pour porter à la fois au sein de la profession et au niveau des pouvoirs publics ce message. Avant qu’il ne soit trop tard…"
Xavier Oury - Vialala
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à permettre aux indépendants, qu’ils soient blogueurs, réceptifs ou encore anciens salariés d’agences de voyages, de se réinventer sur Internet.
De nombreuses initiatives, au croisement de la production et de la distribution, favorisent notamment un nouveau tourisme plus durable, écolo et solidaire, ou tout simplement spécialisé : le développement personnel, le luxe, les sports extrêmes… De nouveaux créateurs de voyage, spécialisés et à forte valeur ajoutée, sont apparus en France, et tous cherchent à percer.
Mais face aux géants américains et chinois, notre pays, acteur majeur du tourisme au niveau mondial, n’est pas organisé pour encourager l’innovation dans ce secteur pourtant vital pour notre économie (mais trop souvent considéré comme un simple accessoire du domaine de la culture, considéré plus "noble").
C’est vers les acteurs de ce nouveau tourisme, et ceux qui s’emploient à les promouvoir, que doit se tourner l’aide de l’Etat, sinon cet argent sera investi dans le sauvetage d’acteurs déjà condamnés.
Nous proposons à tous les acteurs indépendants du tourisme en France de nous fédérer à travers les Entreprises du Voyage (EdV) ou les Nouveaux Acteurs du Tourisme (Groupe EdV) pour porter à la fois au sein de la profession et au niveau des pouvoirs publics ce message. Avant qu’il ne soit trop tard…"
Xavier Oury - Vialala