TourMaG.com - D'après les dernières nouvelles, l'été a été plutôt satisfaisant du côté d'Azureva puisque vos villages-vacances ont plus que limité la casse...
Jean Pochoy : Si jamais, nous appelons l'été les mois de juillet et d'août, alors oui l'été a été satisfaisant. Si maintenant nous prenons la saison estivale dans sa globalité, avec septembre et octobre, nous observons un recul important.
Les familles ont peuplé les villages vacances au mois d'août, mais l'absence des congrès et séminaires depuis la rentrée est plus que préjudiciable. Nous avons bénéficié de la difficulté de se rendre à l'étranger, c'est indéniable, surtout que nous sommes des spécialistes identifiés des séjours en France.
Maintenant, nous devons rester cohérents car à la fin de l'année, nous afficherons une baisse du chiffre d'affaires de 35%, ce qui n'est pas négligeable.
TourMaG.com - Il n'y a donc pas de situation plus envieuse que les autres. Alors que vous allez voir vos recettes se contracter, pensez-vous que les dispositifs mis en place par le gouvernement sont suffisants ?
Jean Pochoy : Il était essentiel de mettre en place le chômage partiel et permettre à tous les acteurs du tourisme de ne pas se retrouver avec un gouffre financier à court terme.
Toutes les autres aides, que ce soit les reports de charges, le PGE (Prêt garanti par l'Etat), les fonds de solidarité, etc.. ont été des bonnes choses.
Il y a eu à destination des toutes petites entreprises un soutien. En revanche pour les moyennes entreprises, il n'y a pas eu vraiment d'aides, si ce n'est le chômage partiel.
Les reports auxquels nous avons eu le droit devront être payés à un moment où un autre.
Prenez le PGE, pendant un an nous payons 0,5% qui correspondent aux frais de garantie de l'Etat, sauf que d'ici quelques mois nous allons devoir décidé si nous remboursons la somme totale ou si nous étalons le remboursement sur 5 ans.
Jean Pochoy : Si jamais, nous appelons l'été les mois de juillet et d'août, alors oui l'été a été satisfaisant. Si maintenant nous prenons la saison estivale dans sa globalité, avec septembre et octobre, nous observons un recul important.
Les familles ont peuplé les villages vacances au mois d'août, mais l'absence des congrès et séminaires depuis la rentrée est plus que préjudiciable. Nous avons bénéficié de la difficulté de se rendre à l'étranger, c'est indéniable, surtout que nous sommes des spécialistes identifiés des séjours en France.
Maintenant, nous devons rester cohérents car à la fin de l'année, nous afficherons une baisse du chiffre d'affaires de 35%, ce qui n'est pas négligeable.
TourMaG.com - Il n'y a donc pas de situation plus envieuse que les autres. Alors que vous allez voir vos recettes se contracter, pensez-vous que les dispositifs mis en place par le gouvernement sont suffisants ?
Jean Pochoy : Il était essentiel de mettre en place le chômage partiel et permettre à tous les acteurs du tourisme de ne pas se retrouver avec un gouffre financier à court terme.
Toutes les autres aides, que ce soit les reports de charges, le PGE (Prêt garanti par l'Etat), les fonds de solidarité, etc.. ont été des bonnes choses.
Il y a eu à destination des toutes petites entreprises un soutien. En revanche pour les moyennes entreprises, il n'y a pas eu vraiment d'aides, si ce n'est le chômage partiel.
Les reports auxquels nous avons eu le droit devront être payés à un moment où un autre.
Prenez le PGE, pendant un an nous payons 0,5% qui correspondent aux frais de garantie de l'Etat, sauf que d'ici quelques mois nous allons devoir décidé si nous remboursons la somme totale ou si nous étalons le remboursement sur 5 ans.
"Je pense que les grandes faillites vont arriver en 2021 voire 2022"
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TourMaG.com - Dans le contexte économique actuel, cela ne vous semble pas possible ?
Jean Pochoy : Pour amortir le prêt, cela signifie que nous sommes en mesure de faire des bénéfices dans les années à venir, pour combler ce trou, sauf qu'aujourd'hui rien ne nous permet de l'affirmer.
Je pense que les grandes faillites vont arriver en 2021 voire 2022. Si vous prenez les avoirs, ils nous ont permis de ne pas nous démunir de la trésorerie en 2020. Cela a été d'une excellente aide mais la réalité c'est que ce dispositif nous renvoie en 2021.
Et dans un an, les acteurs n'auront pas de rentrée d'argent, mais toutes les charges à rembourser. Il faudra donc financer tout cela.
En 2020, nous avons donc fait des reports de charges qui font que les entreprises tiennent, mais je pense que courant 2021, nous aurons des problématiques sérieuses qui arriveront.
TourMaG.com - Quelle est la situation d'Azureva ?
Jean Pochoy : Nous avons eu la chance durant cette crise de bénéficier d'une trésorerie assez forte pour l'affronter. Nous ne sommes pas dans la peur du remboursement, mais le secteur aura des problèmes. C'est une certitude.
Nous concernant, dans le domaine du tourisme social, nous travaillons avec la Banque des Territoires, la Caisse des Dépôts, pour voir s'il existe des solutions sur le long terme.
Personne ne peut espérer que l'année 2021 ressemble à celle de 2019. Il y aura des trous financiers aussi donc si vous cumulez les deux exercices, il ne sera pas possible de les amortir en cinq ans.
Il va falloir que le gouvernement trouve des solutions avec les partenaires bancaires, pour ne pas que cette crise et le PGE soient amortis sur 5 ans, mais plutôt sur 15 ou 20 ans.
Il ne faut pas que la dette annuelle soit trop importante.
Jean Pochoy : Pour amortir le prêt, cela signifie que nous sommes en mesure de faire des bénéfices dans les années à venir, pour combler ce trou, sauf qu'aujourd'hui rien ne nous permet de l'affirmer.
Je pense que les grandes faillites vont arriver en 2021 voire 2022. Si vous prenez les avoirs, ils nous ont permis de ne pas nous démunir de la trésorerie en 2020. Cela a été d'une excellente aide mais la réalité c'est que ce dispositif nous renvoie en 2021.
Et dans un an, les acteurs n'auront pas de rentrée d'argent, mais toutes les charges à rembourser. Il faudra donc financer tout cela.
En 2020, nous avons donc fait des reports de charges qui font que les entreprises tiennent, mais je pense que courant 2021, nous aurons des problématiques sérieuses qui arriveront.
TourMaG.com - Quelle est la situation d'Azureva ?
Jean Pochoy : Nous avons eu la chance durant cette crise de bénéficier d'une trésorerie assez forte pour l'affronter. Nous ne sommes pas dans la peur du remboursement, mais le secteur aura des problèmes. C'est une certitude.
Nous concernant, dans le domaine du tourisme social, nous travaillons avec la Banque des Territoires, la Caisse des Dépôts, pour voir s'il existe des solutions sur le long terme.
Personne ne peut espérer que l'année 2021 ressemble à celle de 2019. Il y aura des trous financiers aussi donc si vous cumulez les deux exercices, il ne sera pas possible de les amortir en cinq ans.
Il va falloir que le gouvernement trouve des solutions avec les partenaires bancaires, pour ne pas que cette crise et le PGE soient amortis sur 5 ans, mais plutôt sur 15 ou 20 ans.
Il ne faut pas que la dette annuelle soit trop importante.
"Les mesures mises en place ne vont pas répondre à la problématique dans l'année 2021"
"le pays est dirigé par des gens qui donnent l'impression de ne pas savoir où nous allons, donc tout le monde s'affole" selon Jean Pochoy - Azureva
TourMaG.com - Vous travaillez avec la Caisse des Dépôts, c'est à dire ?
Jean Pochoy : Nous regardons ce qu'il est possible de faire, comme une prise de participation, des fonds financiers qui interviendront pour trouver un système permettant de renflouer cette dette sur 15 ou 20 ans et non pas 5 ans comme le PGE l'impose.
C'est un des axes de travail, mais cela ne veut pas dire que cela se fera.
Des fonds financiers pourraient aussi être intéressés, pour à la fois rentabiliser, mais aussi vouloir sauver cette industrie des villages vacances.
C'est une activité touristique, mais aussi l'entretien d'un patrimoine immobilier, ce dernier partira en désuétude, puis il ne faut pas oublier la dimension sociale, avec les milliers d'employés.
L'enjeu est énorme.
TourMaG.com - Tout le monde attendait en septembre à une reprise franche de l'activité. Nous voyons bien que nous reculons dans le temps. Comment s'annoncent les vacances de la Toussaint ?
Jean Pochoy : La Toussaint, à date, nous projetons sur une baisse de l'activité de 20 à 25%. Tout en sachant que les annonces du gouvernement dans les prochains jours risquent de perturber les réservations et les futures.
Si demain, l'Etat annonce une saturation des hôpitaux ou des restrictions, cela n'ira pas dans le bon sens pour l'activité.
TourMaG.com - Vous souhaitez donc alerter le gouvernement sur une situation qui devient problématique ?
Jean Pochoy : Oui, mais nous avons une particularité très positive, car le village vacances répond aux besoins actuels du tourisme.
Nous sommes des spécialistes des voyages en France. Puis nous sommes structurés pour encadrer des groupes. Les gestes barrières ne sont pas des problèmes.
Nous avons des avantages pour nous en sortir. Par contre, j'attire l'attention sur un aspect général qui est que le PGE est une aide de trésorerie à court terme, le report des charges aussi.
Prenez le report de l'URSAFF a été fait sur 6 mois, donc d'ici peu, il sera nécessaire de payer le double de charges que vous payez d'habitude, avec des recettes qui ne seront pas en proportion.
Je trouve que la presse n'en parle pas assez, pour eux l'actualité n'est autre que la fermeture des bars, alors que la véritable actualité étant la faillite possible des entreprises après cette année 2020.
Les mesures mises en place ne vont pas répondre à la problématique dans l'année 2021. Elles ont permis de passer l'été et septembre, rien de plus. Il faut trouver d'autres systèmes que le PGE mis en place.
Bien évidemment des entreprises vont s'en sortir et j'espère qu'Azureva fera partie du lot. Mais je parle pour tout le monde. Je suis assez objectif et je ne veux pas réclamer à l'Etat de l'argent que nous n'avons pas. D'ailleurs je tiens à féliciter le gouvernement sur le chômage partiel qui coûte très cher.
Jean Pochoy : Nous regardons ce qu'il est possible de faire, comme une prise de participation, des fonds financiers qui interviendront pour trouver un système permettant de renflouer cette dette sur 15 ou 20 ans et non pas 5 ans comme le PGE l'impose.
C'est un des axes de travail, mais cela ne veut pas dire que cela se fera.
Des fonds financiers pourraient aussi être intéressés, pour à la fois rentabiliser, mais aussi vouloir sauver cette industrie des villages vacances.
C'est une activité touristique, mais aussi l'entretien d'un patrimoine immobilier, ce dernier partira en désuétude, puis il ne faut pas oublier la dimension sociale, avec les milliers d'employés.
L'enjeu est énorme.
TourMaG.com - Tout le monde attendait en septembre à une reprise franche de l'activité. Nous voyons bien que nous reculons dans le temps. Comment s'annoncent les vacances de la Toussaint ?
Jean Pochoy : La Toussaint, à date, nous projetons sur une baisse de l'activité de 20 à 25%. Tout en sachant que les annonces du gouvernement dans les prochains jours risquent de perturber les réservations et les futures.
Si demain, l'Etat annonce une saturation des hôpitaux ou des restrictions, cela n'ira pas dans le bon sens pour l'activité.
TourMaG.com - Vous souhaitez donc alerter le gouvernement sur une situation qui devient problématique ?
Jean Pochoy : Oui, mais nous avons une particularité très positive, car le village vacances répond aux besoins actuels du tourisme.
Nous sommes des spécialistes des voyages en France. Puis nous sommes structurés pour encadrer des groupes. Les gestes barrières ne sont pas des problèmes.
Nous avons des avantages pour nous en sortir. Par contre, j'attire l'attention sur un aspect général qui est que le PGE est une aide de trésorerie à court terme, le report des charges aussi.
Prenez le report de l'URSAFF a été fait sur 6 mois, donc d'ici peu, il sera nécessaire de payer le double de charges que vous payez d'habitude, avec des recettes qui ne seront pas en proportion.
Je trouve que la presse n'en parle pas assez, pour eux l'actualité n'est autre que la fermeture des bars, alors que la véritable actualité étant la faillite possible des entreprises après cette année 2020.
Les mesures mises en place ne vont pas répondre à la problématique dans l'année 2021. Elles ont permis de passer l'été et septembre, rien de plus. Il faut trouver d'autres systèmes que le PGE mis en place.
Bien évidemment des entreprises vont s'en sortir et j'espère qu'Azureva fera partie du lot. Mais je parle pour tout le monde. Je suis assez objectif et je ne veux pas réclamer à l'Etat de l'argent que nous n'avons pas. D'ailleurs je tiens à féliciter le gouvernement sur le chômage partiel qui coûte très cher.
Développement d'Azureva : "Nous avons continué, comme si la crise n'existait pas..."
TourMaG.com - Quelles peuvent être les solutions ?
Jean Pochoy : Je n'ai pas de baguette magique. Il faut que tout le se mette autour de la table et que nous trouvions des solutions à ce problème futur de trésorerie.
Les assureurs et les banques doivent être plus accompagnés dans leurs activités. La France doit travailler avec l'Europe, car nous la Caisse des Dépôts est soumise aux réglementations européennes.
Il y a des vrais systèmes à trouver, peut être que les ministres et les acteurs qui traitent ces dossiers y réfléchissent, mais nous n'en savons rien. Le vrai sujet d'actualité n'est pas la fermeture des établissements à court terme, car avec les aides cela arrive assez peu, mais à moyen terme.
TourMaG.com - Craignez-vous la mort d'un certain tourisme si rien n'est mis en place ?
Jean Pochoy : Alors ce n'est peut-être pas la façon de partir en vacances qui risque de disparaître, mais plutôt des opérateurs qui ne survivront pas.
La législation française nous handicape déjà beaucoup au quotidien, avec des coûts toujours revalorisés et ajoutés. Cette crise est la grosse goutte qui fait déborder le vase.
TourMaG.com - Vous avez sans doute suivi le sujet de la foncière tourisme dans la région de la Loire, permettant aux hôteliers de dégager de la trésorerie sans s'endetter à nouveau. Qu'en pensez-vous ?
Jean Pochoy : C'est une solution de survie. Vous êtes propriétaire de votre maison, je vous propose de vous baisser votre salaire, en contrepartie du rachat de votre maison et avec ce montant, il vous sera possible de manger.
C'est un peu ce qu'il se passe, à la fin de l'opération : vous n'êtes plus propriétaire. Vous transformez du capital en trésorerie, je ne pense pas que ce soit une solution idéale.
Cela peut permettre d'entretenir le bien, mais si vous perdez votre propriété pour remplacer et conforter votre chiffre d'affaires, ce n'est pas la solution, selon moi.
C'est une piste à travailler. Elle est intéressante pour les opérateurs qui n'arrivent plus à investir dans leurs biens. Mais je ne pense pas que ce soit une réponse à la crise. Il nous faut une participation dans l'exploitation, pas tellement dans les murs.
Cette injection de monnaie doit être rémunérée, mais pas comme une banque ou un prêt à la consommation. Il faut peut-être capitaliser les intérêts, cela signifie qu'il n'y a pas d'intérêt à payer durant l'obligation, mais à la fin.
Ainsi, vous ne grevez pas votre exploitation durant les premières années. Voici les systèmes qu'il faut travailler, ce n'est pas propre seulement aux villages-vacances mais à l'ensemble des commerces.
TourMaG.com - Comment en tant que patron, vous vous organisez avec autant d'incertitude ?
Jean Pochoy : Il n'y a pas de solution miracle, il suffit de se dire que cette crise va s'arrêter un moment donné. Je pense qu'il ne faut surtout pas arrêter nos opérations de développement, notre commercialisation. C'est une stratégie personnelle.
Nous n'avons pas bradé nos prix, car il ne sera pas possible de sortir de cette stratégie de prix sacrifié avant un moment. Nous avons continué, comme si la crise n'existait pas, de façon à être prêts dès que la crise s'arrêtera.
Nous ouvrons, en fin d'année, un hôtel 3 étoiles à Hossegor que nous avons rénové. Nous ouvrirons tous nos établissements en 2021.
Jean Pochoy : Je n'ai pas de baguette magique. Il faut que tout le se mette autour de la table et que nous trouvions des solutions à ce problème futur de trésorerie.
Les assureurs et les banques doivent être plus accompagnés dans leurs activités. La France doit travailler avec l'Europe, car nous la Caisse des Dépôts est soumise aux réglementations européennes.
Il y a des vrais systèmes à trouver, peut être que les ministres et les acteurs qui traitent ces dossiers y réfléchissent, mais nous n'en savons rien. Le vrai sujet d'actualité n'est pas la fermeture des établissements à court terme, car avec les aides cela arrive assez peu, mais à moyen terme.
TourMaG.com - Craignez-vous la mort d'un certain tourisme si rien n'est mis en place ?
Jean Pochoy : Alors ce n'est peut-être pas la façon de partir en vacances qui risque de disparaître, mais plutôt des opérateurs qui ne survivront pas.
La législation française nous handicape déjà beaucoup au quotidien, avec des coûts toujours revalorisés et ajoutés. Cette crise est la grosse goutte qui fait déborder le vase.
TourMaG.com - Vous avez sans doute suivi le sujet de la foncière tourisme dans la région de la Loire, permettant aux hôteliers de dégager de la trésorerie sans s'endetter à nouveau. Qu'en pensez-vous ?
Jean Pochoy : C'est une solution de survie. Vous êtes propriétaire de votre maison, je vous propose de vous baisser votre salaire, en contrepartie du rachat de votre maison et avec ce montant, il vous sera possible de manger.
C'est un peu ce qu'il se passe, à la fin de l'opération : vous n'êtes plus propriétaire. Vous transformez du capital en trésorerie, je ne pense pas que ce soit une solution idéale.
Cela peut permettre d'entretenir le bien, mais si vous perdez votre propriété pour remplacer et conforter votre chiffre d'affaires, ce n'est pas la solution, selon moi.
C'est une piste à travailler. Elle est intéressante pour les opérateurs qui n'arrivent plus à investir dans leurs biens. Mais je ne pense pas que ce soit une réponse à la crise. Il nous faut une participation dans l'exploitation, pas tellement dans les murs.
Cette injection de monnaie doit être rémunérée, mais pas comme une banque ou un prêt à la consommation. Il faut peut-être capitaliser les intérêts, cela signifie qu'il n'y a pas d'intérêt à payer durant l'obligation, mais à la fin.
Ainsi, vous ne grevez pas votre exploitation durant les premières années. Voici les systèmes qu'il faut travailler, ce n'est pas propre seulement aux villages-vacances mais à l'ensemble des commerces.
TourMaG.com - Comment en tant que patron, vous vous organisez avec autant d'incertitude ?
Jean Pochoy : Il n'y a pas de solution miracle, il suffit de se dire que cette crise va s'arrêter un moment donné. Je pense qu'il ne faut surtout pas arrêter nos opérations de développement, notre commercialisation. C'est une stratégie personnelle.
Nous n'avons pas bradé nos prix, car il ne sera pas possible de sortir de cette stratégie de prix sacrifié avant un moment. Nous avons continué, comme si la crise n'existait pas, de façon à être prêts dès que la crise s'arrêtera.
Nous ouvrons, en fin d'année, un hôtel 3 étoiles à Hossegor que nous avons rénové. Nous ouvrirons tous nos établissements en 2021.
"le pays est dirigé par un gouvernement qui donnent l'impression de ne pas savoir où nous allons, donc tout le monde s'affole"
TourMaG.com - Avec la covid-19 c'est aussi la fin de la convivialité. Le tourisme sans convivialité ce n'est pas pareil...
Jean Pochoy : Non, nous n'avons pas peur de cela, mais plutôt des ailes de saison.
En pleine saison, les familles ont répondu présentes, par contre hors saison, nous avons deux types de clientèle : les groupes, plutôt séniors, et les séminaires, sauf que les entreprises ne veulent plus en organiser.
Pour cet hiver cela risque d'être la même configuration et pour l'été prochain de même. Comment allons-nous remplacer nos groupes et nos séminaires ? Sachant que les individuels se concentrent sur les vacances scolaires, voici le casse-tête chinois que nous avons.
TourMaG.com - Comment se préfigure l'hiver qui arrive ?
Jean Pochoy : Actuellement, ce n'est pas trop mal. Nous sommes dans les normes habituelles, mais nous sommes dépendants des annonces du gouvernement sur une restriction des mouvements.
Les gens essayent de continuer à vivre, c'est une bonne chose sur un plan social. Nous avons même des réservations pour 2021.
Après nous ne savons pas comment la saison hivernale va se passer.
En ce moment nous réfléchissons pour faciliter la distanciation sociale, dans l'ensemble des zones. Nous n'aurons pas de protocole certifié avant décembre, car tout évolue et change d'un jour à l'autre.
Tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui n'aura et n'a aucune valeur, si jamais le virus s'amplifie.
Nous élaborons un scénario moyen, avec un réveillon où les gens ne seront pas trop proches, la mise en place d'animations autres que les soirées dansantes, tout en assurant des soirées festives.
TourMaG.com - Que souhaiteriez-vous que les instances fassent pour sortir le tourisme de l'ornière ?
Jean Pochoy : Je pense surtout que le problème de la covid-19 reste la communication. Le gouvernement et les médias utilisent un langage et une communication autour du catastrophisme, avec des médecins qui s'écharpent autour d'idées opposées.
Il faut montrer à la population que la crise est maîtrisée, sauf que nous ne montrons aucune maitrise, ni ne savons où nous allons. Je ne minimise pas l'importance de la situation, mais nous devons apprendre à vivre avec.
Cette communication fait que la population est totalement névrosée, les banques sont apeurées. J'ai appris une chose durant ma carrière, si vous montrez à vos collaborateurs que vous ne savez pas où vous allez, alors l'entreprise court à la catastrophe.
Le commandant d'un navire doit savoir et dire, où il va même s'il recule.
Sauf qu'aujourd'hui le pays est dirigé par un gouvernement qui donne l'impression de ne pas savoir où nous allons, donc tout le monde s'affole. Le gouvernement doit communiquer comme s'il savait où il va.
Jean Pochoy : Non, nous n'avons pas peur de cela, mais plutôt des ailes de saison.
En pleine saison, les familles ont répondu présentes, par contre hors saison, nous avons deux types de clientèle : les groupes, plutôt séniors, et les séminaires, sauf que les entreprises ne veulent plus en organiser.
Pour cet hiver cela risque d'être la même configuration et pour l'été prochain de même. Comment allons-nous remplacer nos groupes et nos séminaires ? Sachant que les individuels se concentrent sur les vacances scolaires, voici le casse-tête chinois que nous avons.
TourMaG.com - Comment se préfigure l'hiver qui arrive ?
Jean Pochoy : Actuellement, ce n'est pas trop mal. Nous sommes dans les normes habituelles, mais nous sommes dépendants des annonces du gouvernement sur une restriction des mouvements.
Les gens essayent de continuer à vivre, c'est une bonne chose sur un plan social. Nous avons même des réservations pour 2021.
Après nous ne savons pas comment la saison hivernale va se passer.
En ce moment nous réfléchissons pour faciliter la distanciation sociale, dans l'ensemble des zones. Nous n'aurons pas de protocole certifié avant décembre, car tout évolue et change d'un jour à l'autre.
Tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui n'aura et n'a aucune valeur, si jamais le virus s'amplifie.
Nous élaborons un scénario moyen, avec un réveillon où les gens ne seront pas trop proches, la mise en place d'animations autres que les soirées dansantes, tout en assurant des soirées festives.
TourMaG.com - Que souhaiteriez-vous que les instances fassent pour sortir le tourisme de l'ornière ?
Jean Pochoy : Je pense surtout que le problème de la covid-19 reste la communication. Le gouvernement et les médias utilisent un langage et une communication autour du catastrophisme, avec des médecins qui s'écharpent autour d'idées opposées.
Il faut montrer à la population que la crise est maîtrisée, sauf que nous ne montrons aucune maitrise, ni ne savons où nous allons. Je ne minimise pas l'importance de la situation, mais nous devons apprendre à vivre avec.
Cette communication fait que la population est totalement névrosée, les banques sont apeurées. J'ai appris une chose durant ma carrière, si vous montrez à vos collaborateurs que vous ne savez pas où vous allez, alors l'entreprise court à la catastrophe.
Le commandant d'un navire doit savoir et dire, où il va même s'il recule.
Sauf qu'aujourd'hui le pays est dirigé par un gouvernement qui donne l'impression de ne pas savoir où nous allons, donc tout le monde s'affole. Le gouvernement doit communiquer comme s'il savait où il va.