Yves Verdié : "Nous menons un travail de fond en interne, c'est un travail qui peut paraître invisible. Nous travaillons à créer des voyages différents, des destinations humaines, avec une expérience client optimale. Si le client vient chez nous sait qu'il va trouver quelque chose qui ne pourrait pas faire lui même. C'est une vraie réflexion. Nous y croyons. Et tout ce que nous arrivons à faire et qui va dans ce sens fonctionne" - DR
TourMaG.com - Comment s'est déroulée 2019 pour le groupe Verdié Voyages et quid de 2020 ?
Yves Verdié : L'année 2019 est conforme à nos objectifs. Nous allons réaliser une croissance d'un peu plus de 5%, à périmètre constant. Nous devrions clôturer l'année sur un volume de 125 M€.
C'est positif. La partie "Verdié Hello" dédiée aux séjours linguistiques et vacances jeunes a bien fonctionné, même si aujourd’hui avec le Brexit nous constatons un certain attentisme, alors même que nous nous apercevons que cela ne va pas changer grand chose.
Pour 2020, le coronavirus impacte les destinations asiatiques, nous avons des reports, les clients sont inquiets. La Chine, déjà affectée par les histoires de visas, est à l'arrêt.
Les prises de commande globales ne sont pas affectées. Il n'y a pas de voyant rouge, même si nous sentons la clientèle prudente. Cela rend le marché un peu mou. Mais les clients qui hésitent à se rendre en Asie partiront sur d'autres destinations.
Et puis pour juger une année, il faut l’appréhender dans sa globalité. En 2019, nous avions très mal commencé et nous avons très bien fini.
Yves Verdié : L'année 2019 est conforme à nos objectifs. Nous allons réaliser une croissance d'un peu plus de 5%, à périmètre constant. Nous devrions clôturer l'année sur un volume de 125 M€.
C'est positif. La partie "Verdié Hello" dédiée aux séjours linguistiques et vacances jeunes a bien fonctionné, même si aujourd’hui avec le Brexit nous constatons un certain attentisme, alors même que nous nous apercevons que cela ne va pas changer grand chose.
Pour 2020, le coronavirus impacte les destinations asiatiques, nous avons des reports, les clients sont inquiets. La Chine, déjà affectée par les histoires de visas, est à l'arrêt.
Les prises de commande globales ne sont pas affectées. Il n'y a pas de voyant rouge, même si nous sentons la clientèle prudente. Cela rend le marché un peu mou. Mais les clients qui hésitent à se rendre en Asie partiront sur d'autres destinations.
Et puis pour juger une année, il faut l’appréhender dans sa globalité. En 2019, nous avions très mal commencé et nous avons très bien fini.
Un nouveau site web et un nouvel outil "à la carte"
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TourMaG.com - La chute de Thomas Cook vous a-t-elle impactés ?
Yves Verdié : Pas vraiment, nous étions juste distributeurs. Et de toute façon, le vrai client Jet tours allait dans une agence Jet tours, pas chez nous. Nous avons dû récupérer quelques clients à la marge.
TourMaG.com - Quels seront vos projets phare pour 2020 ?
Yves Verdié : Vous savez, nous avons de nombreux projets, mais nous préférons communiquer au fur et à mesure... Pour l'instant il est un peu tôt pour en parler. Verdié Voyages a toujours de très nombreux projets dans les cartons, nous n'arrêtons pas.
Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons lancer notre nouveau site web dans le courant du mois de mars et que nous allons intégrer un nouvel outil pour les voyages "à la carte".
Jusqu'ici nous n'avions pas la solution qui nous correspondait. Nous souhaitons pousser les produits et pas partir d'une page blanche. Nous souhaitons donner à nos vendeurs un outil qui permette de customiser une offre déjà existante. Et nous sommes en cours de finalisation.
Yves Verdié : Pas vraiment, nous étions juste distributeurs. Et de toute façon, le vrai client Jet tours allait dans une agence Jet tours, pas chez nous. Nous avons dû récupérer quelques clients à la marge.
TourMaG.com - Quels seront vos projets phare pour 2020 ?
Yves Verdié : Vous savez, nous avons de nombreux projets, mais nous préférons communiquer au fur et à mesure... Pour l'instant il est un peu tôt pour en parler. Verdié Voyages a toujours de très nombreux projets dans les cartons, nous n'arrêtons pas.
Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons lancer notre nouveau site web dans le courant du mois de mars et que nous allons intégrer un nouvel outil pour les voyages "à la carte".
Jusqu'ici nous n'avions pas la solution qui nous correspondait. Nous souhaitons pousser les produits et pas partir d'une page blanche. Nous souhaitons donner à nos vendeurs un outil qui permette de customiser une offre déjà existante. Et nous sommes en cours de finalisation.
"Notre culture de marque doit être très forte"
TourMaG.com - Vous comptez aujourd'hui une quarantaine d'agences de voyages, avez-vous de nouveaux projets d'acquisition, notamment sur Paris ?
Yves Verdié : Nous discutons. Nous regardons les opportunités. A Paris le potentiel est très important avec 12 millions d'habitants sur l’Île-de-France. Ce bassin de population équivaut à celui de notre zone de chalandise historique.
Notre vocation est d'avoir une clientèle nationale et de travailler le maillage pour permettre au mieux la diffusion de nos produits.
TourMaG.com - Que représentent les ventes de votre production maison dans vos agences de voyages ?
Yves Verdié : Un peu plus de 60% de notre activité en agences est réalisée sur notre production maison. Notre vision est claire : notre culture de marque doit être très forte.
Nous menons un travail de fond en interne, c'est un travail qui peut paraître invisible. Nous travaillons à créer des voyages différents, des destinations humaines, avec une expérience client optimale.
Si le client vient chez nous sait qu'il va trouver quelque chose qu'il ne pourrait pas faire lui-même. C'est une vraie réflexion. Nous y croyons. Et tout ce que nous arrivons à faire et qui va dans ce sens fonctionne.
L'objectif est que le client vienne nous acheter nos produits. Je ne conçois pas que l'on soit obligé de passer par une animation commerciale perpétuelle pour vendre les produits. Et quand je lis dans la presse les interviews des "grands penseurs" sur le tourisme de demain, nous sommes en alignement avec cette vision.
Pour moi cette vision, c'est ce qui fait notre force.
Yves Verdié : Nous discutons. Nous regardons les opportunités. A Paris le potentiel est très important avec 12 millions d'habitants sur l’Île-de-France. Ce bassin de population équivaut à celui de notre zone de chalandise historique.
Notre vocation est d'avoir une clientèle nationale et de travailler le maillage pour permettre au mieux la diffusion de nos produits.
TourMaG.com - Que représentent les ventes de votre production maison dans vos agences de voyages ?
Yves Verdié : Un peu plus de 60% de notre activité en agences est réalisée sur notre production maison. Notre vision est claire : notre culture de marque doit être très forte.
Nous menons un travail de fond en interne, c'est un travail qui peut paraître invisible. Nous travaillons à créer des voyages différents, des destinations humaines, avec une expérience client optimale.
Si le client vient chez nous sait qu'il va trouver quelque chose qu'il ne pourrait pas faire lui-même. C'est une vraie réflexion. Nous y croyons. Et tout ce que nous arrivons à faire et qui va dans ce sens fonctionne.
L'objectif est que le client vienne nous acheter nos produits. Je ne conçois pas que l'on soit obligé de passer par une animation commerciale perpétuelle pour vendre les produits. Et quand je lis dans la presse les interviews des "grands penseurs" sur le tourisme de demain, nous sommes en alignement avec cette vision.
Pour moi cette vision, c'est ce qui fait notre force.
Les séjours et clubs vacances demain passeront uniquement par le "clic"
TourMaG.com - Pourriez-vous vendre demain votre production à d'autres distributeurs ?
Yves Verdié : Nous ne voulons pas être dépendants d'autres réseaux ou agences de voyages car le succès de votre modèle dépendra dans ce cas entièrement de la distribution. Ce n'est pas ce que nous souhaitons.
TourMaG.com - Quelle place tient l'offre de séjours dans votre production ?
Yves Verdié : Nous en faisons peu. Les séjours vacances demain ne passeront uniquement que par le "clic", par internet. Un client Club Med peut très bien se débrouiller seul. Et lorsqu'il vient en agence, c'est parce qu'il connait le vendeur qui l'a servi sur d'autres produits. Mais il peut très bien acheter son séjour depuis son canapé.
Sur le club et les séjours, il reste des choses à inventer, mais ce n'est pas nécessairement ce que j'appelle du voyage.
En revanche sur les circuits, le client aura envie de parler de son projet à un agent de voyages. Et là, nous allons lui raconter une histoire, lui proposer du contenu, des thématiques, quelque chose en plus qui va faire le "super souvenir", l'expérience inoubliable.
Yves Verdié : Nous ne voulons pas être dépendants d'autres réseaux ou agences de voyages car le succès de votre modèle dépendra dans ce cas entièrement de la distribution. Ce n'est pas ce que nous souhaitons.
TourMaG.com - Quelle place tient l'offre de séjours dans votre production ?
Yves Verdié : Nous en faisons peu. Les séjours vacances demain ne passeront uniquement que par le "clic", par internet. Un client Club Med peut très bien se débrouiller seul. Et lorsqu'il vient en agence, c'est parce qu'il connait le vendeur qui l'a servi sur d'autres produits. Mais il peut très bien acheter son séjour depuis son canapé.
Sur le club et les séjours, il reste des choses à inventer, mais ce n'est pas nécessairement ce que j'appelle du voyage.
En revanche sur les circuits, le client aura envie de parler de son projet à un agent de voyages. Et là, nous allons lui raconter une histoire, lui proposer du contenu, des thématiques, quelque chose en plus qui va faire le "super souvenir", l'expérience inoubliable.
La concentration du secteur me fait penser au modèle de la grand distribution
TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur la concentration du secteur ?
Yves Verdié : La concentration du secteur me fait penser au modèle de la grande distribution. C'est-à-dire que le produit mis en avant n'est pas nécessairement le meilleur mais celui qui rapporte le plus.
Et la grande distribution est au bout d'un modèle, nous le voyons. Les hypermarchés sont obligés de se ré-inventer. Et en même temps, nous voyons émerger voire exploser le nombre de magasins bio.
Le paradoxe c'est qu'il existera toujours une clientèle accro au prix. Sauf que pour moi, le voyage n'est pas un "bien" qui se consomme. C'est une démarche, l'envie de découvrir, de l'éducation... mais ce n'est pas de la consommation.
Après, la consolidation menée par des groupes soutenus par des fonds d'investissement, est-ce réellement une finalité ? Nous avons un peu l'impression qu'ils achètent pour acheter... sachant que l'unique objectif des financiers est de gagner de l'argent.
Alors évidement qu'une entreprise doit gagner de l'argent pour mener à bien ses projets. Mais les fonds d'investissements ne restent jamais ad vitam æternam... ils font grossir... ils font grossir puis revendent et ensuite qui va prendre la patate chaude ? La bulle pourrait exploser. Reste que c'est spectaculaire et intéressant à suivre.
Mais je préfère regarder les modèles qui font de beaux concepts et de belles choses.
Yves Verdié : La concentration du secteur me fait penser au modèle de la grande distribution. C'est-à-dire que le produit mis en avant n'est pas nécessairement le meilleur mais celui qui rapporte le plus.
Et la grande distribution est au bout d'un modèle, nous le voyons. Les hypermarchés sont obligés de se ré-inventer. Et en même temps, nous voyons émerger voire exploser le nombre de magasins bio.
Le paradoxe c'est qu'il existera toujours une clientèle accro au prix. Sauf que pour moi, le voyage n'est pas un "bien" qui se consomme. C'est une démarche, l'envie de découvrir, de l'éducation... mais ce n'est pas de la consommation.
Après, la consolidation menée par des groupes soutenus par des fonds d'investissement, est-ce réellement une finalité ? Nous avons un peu l'impression qu'ils achètent pour acheter... sachant que l'unique objectif des financiers est de gagner de l'argent.
Alors évidement qu'une entreprise doit gagner de l'argent pour mener à bien ses projets. Mais les fonds d'investissements ne restent jamais ad vitam æternam... ils font grossir... ils font grossir puis revendent et ensuite qui va prendre la patate chaude ? La bulle pourrait exploser. Reste que c'est spectaculaire et intéressant à suivre.
Mais je préfère regarder les modèles qui font de beaux concepts et de belles choses.
Sur-tourisme, bahing de l'avion : "il risque d'y avoir une vraie révolution"
TourMaG.com - "Avion bashing", sur-tourisme... Pensez-vous que le tourisme doit prendre ces problèmes à bras-le-corps ?
Yves Verdié : Il pourrait bien y avoir une prise de conscience globale que voyager pollue. C'est une de mes craintes. Il pourrait y avoir de très profonds changement d'habitudes de voyages. Il risque d'y avoir une vraie révolution.
Et je pense qu'il faut être très prudent sur le "greenwashing". Ceux qui annoncent planter des arbres pour compenser le CO2, pour la plupart, c'est du marketing. Les consommateurs ne seront pas dupes. Si la démarche n'est pas sincère et qu'elle n'est pas vraiment utile ou réalisée à bon escient, les voyageurs s'en rendront compte.
J'ai d'ailleurs toujours été adepte du "voyagez moins souvent mais plus longtemps". Et en même temps, le voyage existera toujours, ce n'est pas possible qu'il disparaisse, mais cela doit se faire de façon vertueuse. Et c'est normal.
Pour moi un voyage ça se mérite, et il a toujours un prix. Faire baisser sans cesse les prix pour donner accès à tout et à tout le monde à ses limites. Ce n'est pas une solution et surtout le système risque d'exploser.
Yves Verdié : Il pourrait bien y avoir une prise de conscience globale que voyager pollue. C'est une de mes craintes. Il pourrait y avoir de très profonds changement d'habitudes de voyages. Il risque d'y avoir une vraie révolution.
Et je pense qu'il faut être très prudent sur le "greenwashing". Ceux qui annoncent planter des arbres pour compenser le CO2, pour la plupart, c'est du marketing. Les consommateurs ne seront pas dupes. Si la démarche n'est pas sincère et qu'elle n'est pas vraiment utile ou réalisée à bon escient, les voyageurs s'en rendront compte.
J'ai d'ailleurs toujours été adepte du "voyagez moins souvent mais plus longtemps". Et en même temps, le voyage existera toujours, ce n'est pas possible qu'il disparaisse, mais cela doit se faire de façon vertueuse. Et c'est normal.
Pour moi un voyage ça se mérite, et il a toujours un prix. Faire baisser sans cesse les prix pour donner accès à tout et à tout le monde à ses limites. Ce n'est pas une solution et surtout le système risque d'exploser.