Abdellatif Hamam, directeur général de l’ONTT, devant une photo de Djerba dans les nouveaux bureaux de l'OT, avenue de l'Opéra à Paris - DR : M.S.
« Inutile de forcer les portes qui se ferment. Travaillons avec les marchés qui génèrent un flux touristique. »
C’est en substance l’un des messages du directeur général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), de passage à Paris.
Abdellatif Hamam occupe ce poste depuis un an.
A ce titre, il est à la tête d’une administration relativement lourde : une vingtaine de représentations implantées dans les pays émetteurs, autant de bureaux répartis à travers la Tunisie - véritable force d’observation et d'action sur le terrain, soit en tout près de 1 400 salariés.
Inutile donc de forcer les portes qui se ferment et d'investir dans des opérations de promotion pour des pays qui lancent un « interdit » sur les voyages en Tunisie, à l’instar du Royaume-Uni, de la Belgique, des Pays-Bas.
Les actions de promotion et de marketing de l’ONTT se concentrent donc vers les pays qui entretiennent ou développent un courant touristique tels l’Allemagne, la Russie, la France, la Pologne, l’Italie, la Tchéquie et l’Algérie voisine.
C’est en substance l’un des messages du directeur général de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT), de passage à Paris.
Abdellatif Hamam occupe ce poste depuis un an.
A ce titre, il est à la tête d’une administration relativement lourde : une vingtaine de représentations implantées dans les pays émetteurs, autant de bureaux répartis à travers la Tunisie - véritable force d’observation et d'action sur le terrain, soit en tout près de 1 400 salariés.
Inutile donc de forcer les portes qui se ferment et d'investir dans des opérations de promotion pour des pays qui lancent un « interdit » sur les voyages en Tunisie, à l’instar du Royaume-Uni, de la Belgique, des Pays-Bas.
Les actions de promotion et de marketing de l’ONTT se concentrent donc vers les pays qui entretiennent ou développent un courant touristique tels l’Allemagne, la Russie, la France, la Pologne, l’Italie, la Tchéquie et l’Algérie voisine.
« La Tunisie n’est pas un pays étranger à la France »
Autres articles
-
Voyage en Tunisie : préparez-vous, les formalités changent dès le 1er janvier 2025
-
Tourisme Tunisie : le marché français en hausse de 4,6%
-
Ahmed Bettaieb (FTAV) : "La Tunisie revient en force sur les marchés européens"
-
Tunisie : le Cap Bon, la presqu’île de la vigne, du blé et de l’oranger
-
Aérien Tunisie : Tabarka, bientôt le come-back ? 🔑
Avec 1 400 000 visiteurs en 2015 (soit les chiffres du marché français en 2010, avant la révolution du 14 janvier 2011), l’Algérie est devenue le premier marché émetteur de la Tunisie.
« La Tunisie n’est pas un pays étranger à la France, ce n’est pas une destination, mais une continuité territoriale et humaine.
La Tunisie est un pays de proximité à tous les niveaux, il ne faut pas l’oublier. Quand ils viennent, les Français sont de plain- pied avec le pays et ses habitants », tient à souligner le directeur général de l'ONTT.
En dépit de la frilosité des opérateurs, la France reste le premier marché européen avec 464 000 touristes en 2015, soit tout de même un retrait de 35% par rapport à 2014.
De son côté, le marché russe, qui balbutiait avant le "printemps arabe" se conforte aujourd’hui. La Tunisie vient d’inviter 440 agents de voyages russes.
Les contrats suivent : 2 vols hebdomadaires sont programmés entre Moscou et Djerba pour la saison 2016 et ce n’est sans doute qu’un début.
« La Tunisie n’est pas un pays étranger à la France, ce n’est pas une destination, mais une continuité territoriale et humaine.
La Tunisie est un pays de proximité à tous les niveaux, il ne faut pas l’oublier. Quand ils viennent, les Français sont de plain- pied avec le pays et ses habitants », tient à souligner le directeur général de l'ONTT.
En dépit de la frilosité des opérateurs, la France reste le premier marché européen avec 464 000 touristes en 2015, soit tout de même un retrait de 35% par rapport à 2014.
De son côté, le marché russe, qui balbutiait avant le "printemps arabe" se conforte aujourd’hui. La Tunisie vient d’inviter 440 agents de voyages russes.
Les contrats suivent : 2 vols hebdomadaires sont programmés entre Moscou et Djerba pour la saison 2016 et ce n’est sans doute qu’un début.
« Nous avons trop vécu sur un tourisme séparé de la vie locale »
« La Tunisie est une destination touristique confirmée en Méditerranée du sud », explique Abdellatif Hamam, tout en reconnaissant ses faiblesses, des faiblesses antérieures à la révolution.
« Avant le 14 janvier, sur 658 unités hôtelières classées, une centaine avait fermé ou était promis à la fermeture.
Notre tourisme connaissait d’importants problèmes structurels. Une partie de l’hôtellerie était prise en otage par des investisseurs peu scrupuleux.
Il fallait assainir le secteur et revenir aux fondamentaux, basés sur le professionnalisme, la compétence et la technicité.
Nous avions trop vécu sur un tourisme séparé, à l’écart de la vie locale, en développant des zonages touristiques. Nous avons un potentiel qui n’a jamais été exploité ».
Une étude stratégique du secteur touristique était dans les cartons depuis 2009. La révolution a amplifié le phénomène de crise. Quant à l’étude, elle est restée dans ses cartons.
« Avant le 14 janvier, sur 658 unités hôtelières classées, une centaine avait fermé ou était promis à la fermeture.
Notre tourisme connaissait d’importants problèmes structurels. Une partie de l’hôtellerie était prise en otage par des investisseurs peu scrupuleux.
Il fallait assainir le secteur et revenir aux fondamentaux, basés sur le professionnalisme, la compétence et la technicité.
Nous avions trop vécu sur un tourisme séparé, à l’écart de la vie locale, en développant des zonages touristiques. Nous avons un potentiel qui n’a jamais été exploité ».
Une étude stratégique du secteur touristique était dans les cartons depuis 2009. La révolution a amplifié le phénomène de crise. Quant à l’étude, elle est restée dans ses cartons.
Pendant la crise, les investisseurs n’ont pas tous déserté
Un Four Seasons ouvrira en novembre 2016 à Gammarth, station balnéaire proche de Tunis. Il représente un investissement de près 100 M€.
A Carthage, au pied de Sidi Bou Said, un Ritz Carlton est en chantier. Le groupe singapourien propriétaire du The Résidence Gammarth investit près de 25 M€ pour un 5 étoiles à Douz dans le grand sud.
Le luxueux Badira de Hammamet a ouvert pendant les années de crise et, que dire du très attendu complexe très haut de gamme La Cigale de Tabarka (hôtel - Thalasso & Spa - golf) en voie d’ouverture.
La superbe Marina de Gammarth, ses maisons, boutiques et restaurants ont accueilli avec succès leurs premiers clients et plaisanciers. Et la liste n’est pas exhaustive.
Pendant la crise, la machine ne s’est pas grippée. Le tourisme urbain serait en pleine progression.
A Tunis, où deux nouveaux hôtels adaptés au MICE viennent d’ouvrir, le taux d’occupation dépasse les 90%.
Au-delà des congrès et de l’événementiel, le pays table sur des formes de tourisme peu sensibles aux phénomènes de saisonnalité, tels le médical ou le marché « longue durée » des seniors, qui ne demande qu’à se développer.
Il reste l’incontournable volet sécuritaire. Abdellatif Hamam y répond sans langue de bois. « Ce qui s’est passé a été un choc, un traumatisme que nous avons mis du temps à effacer.
Après des actes d’une telle lâcheté, comment avoir le courage de dire "faites nous confiance, venez chez nous…" Ce n’était pas évident. Nous n’étions pas prêts.
Aujourd’hui, nous avons pris les mesures sécuritaires maximales. De son côté, la communauté internationale a décidé d’appuyer la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. La tolérance zéro vis-à-vis de tous les terroristes est notre credo ».
Et nous le savons tous, le risque zéro n’existe plus, que l’on soit au sud ou au nord de la Méditerranée.
A Carthage, au pied de Sidi Bou Said, un Ritz Carlton est en chantier. Le groupe singapourien propriétaire du The Résidence Gammarth investit près de 25 M€ pour un 5 étoiles à Douz dans le grand sud.
Le luxueux Badira de Hammamet a ouvert pendant les années de crise et, que dire du très attendu complexe très haut de gamme La Cigale de Tabarka (hôtel - Thalasso & Spa - golf) en voie d’ouverture.
La superbe Marina de Gammarth, ses maisons, boutiques et restaurants ont accueilli avec succès leurs premiers clients et plaisanciers. Et la liste n’est pas exhaustive.
Pendant la crise, la machine ne s’est pas grippée. Le tourisme urbain serait en pleine progression.
A Tunis, où deux nouveaux hôtels adaptés au MICE viennent d’ouvrir, le taux d’occupation dépasse les 90%.
Au-delà des congrès et de l’événementiel, le pays table sur des formes de tourisme peu sensibles aux phénomènes de saisonnalité, tels le médical ou le marché « longue durée » des seniors, qui ne demande qu’à se développer.
Il reste l’incontournable volet sécuritaire. Abdellatif Hamam y répond sans langue de bois. « Ce qui s’est passé a été un choc, un traumatisme que nous avons mis du temps à effacer.
Après des actes d’une telle lâcheté, comment avoir le courage de dire "faites nous confiance, venez chez nous…" Ce n’était pas évident. Nous n’étions pas prêts.
Aujourd’hui, nous avons pris les mesures sécuritaires maximales. De son côté, la communauté internationale a décidé d’appuyer la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme. La tolérance zéro vis-à-vis de tous les terroristes est notre credo ».
Et nous le savons tous, le risque zéro n’existe plus, que l’on soit au sud ou au nord de la Méditerranée.