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La case de l’Oncle Dom : privatisation Toulouse-Blagnac... prends l'oseille et tire-toi !

L’édito de Dominique Gobert


Dans son excellente chronique de vendredi dernier, Jean-Louis Baroux appuie le doigt là où ça fait mal…


le Dimanche 18 Novembre 2018

En quoi la transformation d’un monopole public en monopole privé sert-elle la cause du transport aérien français ? - DR : CCO jackmac34 Pixabay
En quoi la transformation d’un monopole public en monopole privé sert-elle la cause du transport aérien français ? - DR : CCO jackmac34 Pixabay
Les Assises du Tourisme aérien, chronique d’un flop annoncé !

Inutile de préciser que je suis, et sans doute la majorité des professionnels du transport et du tourisme aussi, d’accord avec l’auteur de cette chronique, Jean-Louis Baroux.

J’irais même beaucoup plus loin en n’hésitant pas à dire que ces Assises ne sont qu’une vaste fumisterie, organisées par des pouvoirs publics totalement dénués de bon sens et faisant preuve d’un amateurisme… crasse !

Je vous laisse lire (ou relire) attentivement cette belle analyse. En revanche, j’aimerais revenir sur un point très important, soulevé par Jean-Louis Baroux, celui des aéroports et de leur « privatisation », de plus en plus chaotique et imbécile.

Tiens, au hasard (?), prenons le cas de l’aéroport de Toulouse, vendu à 49,9% à deux groupes chinois (Casil Europe, émanation française du groupe chinois Shandong High Speed Group et Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d’investissement de Hong Kong) !

Déjà que les Chinois se précipitent en masse pour racheter nos vignobles, histoire d’y fabriquer du « Bordo »...

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Le cas de Toulouse est, finalement, dramatique et totalement insupportable.

Dans son dernier rapport, la Cour des Comptes débusque cette incohérence.

C’est édifiant et pour tout dire, scandaleux !

Mais au moins, ce rapport va donner du grain à moudre à ce Collectif contre la Privatisation de l’Aéroport de Toulouse, lequel avait porté l’affaire devant la Cour administrative d’appel de Paris (ils avaient perdu en première instance) afin de demander la nullité de la privatisation.

Y’a de quoi, si l’on en juge par le rapport de la Cour des comptes, laquelle souligne le manque d’expérience (de l’acquéreur chinois, ndDG) en matière de gestion aéroportuaire, assorti de son « manque de transparence financière »… et ses liens avec la puissance publique chinoise !

Mieux, souligne notre confrère l’Obs : les investisseurs chinois « videraient les caisses » de l’aéroport. Selon notre confrère, et je le cite « Casil Europe aurait versé 27 millions de dividendes à ses actionnaires, dont 16,5 millions pris sur les réserves » !

Franchement, tout ceci (ou cela) est-il vraiment raisonnable ? D’ailleurs, pendant que j’écris, j’entends la Dame Pen s’essouffler sur une grande radio : je crains que ce genre de stupidités ne lui donne encore des arguments qui devraient séduire bon nombre d’électeurs complètement désorientés !

Apparemment, pour l’Etat français, qui cherche désespérément à trouver de la monnaie fraîche, tout cela (ou ceci) n’est qu’une péripétie.

A preuve, il est toujours question de la privatisation d’Aéroports de Paris. Et là, je rejoins très volontiers mon ami Baroux : « en quoi la transformation d’un monopole public en monopole privé sert-elle la cause du transport aérien français » ?

Que celui qui a la réponse lève le doigt !

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Christian Jean le 19/11/2018 08:54 | Alerter
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Bonjour,

Voila un édito de qualité, bien « travaillé » et agréable à lire.

Cordialement.

2.Posté par Pierre le 19/11/2018 10:53 | Alerter
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L'ETAT n'economise pas ces caisses sont vides donc il vend et ruine le patrimoine des Français.
De plus en privatisant la porte est ouverte a spéculations en tous genres avec au final les couts de services exorbitants la degradations dans le temps, immobilière des aérogares,et des accès(voir les autoroutes)
Au final un appauvrissement du patrimoine,et des dépenses de réorganisation et remise en etat
lourdes financierement. pour qui???.

3.Posté par jerome bonnin le 19/11/2018 11:49 | Alerter
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Effectivement, les quelques connaisseurs du métier trouveront faible le mot fumisterie de ces assises, et ce qui ressort de cette article, comme de celui de JLB est l'évidence même.
Par contre, un point est oublié. On demande à nos gouvernants, politiques ou gestionnaires d'avoir une bonne formation, voire un peu de culture parfois. lls sont tous allé à la grande école mais on ne leur a jamais demandé en France d'être pragmatiques ou intelligents. C'est pourtant une des causes principales de la pagaille actuelle, et pas seulement dans l'aérien.

4.Posté par Paul le 20/11/2018 11:13 | Alerter
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Les traités européens nous obligent à détruire les monopoles publics pour les passer au secteur privé. Le cas de l'aéroport de Toulouse en est l'illustration, comme actuellement les barrages, l'ONF, la française des jeux, la sncf, et avant France telecom ou gdf.

Article 63 TFUE (ex-article 56 TCE)
Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux et paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

Article 106 du TFUE (ex-article 86 TCE)
Les États membres, en ce qui concerne les entreprises publiques et les entreprises auxquelles ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, n’édictent ni ne maintiennent aucune mesure contraire aux règles des traités, notamment à celles prévues aux articles 18 et 101 à 109 inclus (concurrence).

Cela explique aussi pourquoi nous cédons des pans entiers de notre patrimoine aux investisseurs étrangers. Nous ne pouvons tout simplement pas nous y opposer (Alstom est aussi un cas d'école) ! Tant que les français ne seront pas conscients de cela, les privatisations iront bon train.

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