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Les hôtels du groupe Machefert en procédure de sauvegarde

Machefert restructure sa dette vis-à-vis de son principal créancier pour continuer ses opérations


Groupe familial présent à Paris, Saint-Tropez et Marrakech, le groupe familial Machefert est à la tête d’une vingtaine d’établissements répartis en trois collections. Il a subi de plein fouet les difficultés de l’hôtellerie parisienne et azuréenne haut de gamme qui se sont accumulées depuis cinq ans, et peine à rembourser ses dettes. La procédure de sauvegarde lui apporte le répit nécessaire à sa restructuration.


Rédigé par le Jeudi 31 Mars 2022

La réactivation du plan stratégique et la procédure de sauvegarde doivent permettre au groupe de sortir de cette crise - DR
La réactivation du plan stratégique et la procédure de sauvegarde doivent permettre au groupe de sortir de cette crise - DR
Le Groupe Machefert s’est constitué progressivement depuis 1992 à coup de collecte d’épargne de particuliers en quête de placements défiscalisés, d’investissements en fonds propres et de recours à l’emprunt.

A l’aube de la crise sanitaire de 2020, il avait déjà souffert d’une baisse de fréquentation de ses établissements urbains, notamment à Paris, en plein débordement hebdomadaire des gilets jaunes.

La pandémie, les confinements, l’absence de clientèle internationale n’ont rien arrangé aux choses et son principal soutien financier, le fonds d’investissement Colony Capital via sa filiale ColCity, a fait le choix de se retirer.

Colony Capital a cédé sa créance à un autre fonds d’investissement américain, Fortress Credit Advisors LLC, qui a mis en place des conditions de remboursement plus drastiques auxquelles le groupe hôtelier a du mal à faire face.

Pendant la restructuration, l'activité continue

« Afin de renégocier les conditions de restructuration de sa dette envers son principal créancier, le Groupe Machefert a sollicité et obtenu le 28 mars dernier l’ouverture d’une procédure de sauvegarde », indique le communiqué du groupe qui précise également : « cette protection conférée par la loi n’altère en rien la bonne conduite des opérations du Groupe Machefert.

Cette procédure va en effet permettre au Groupe de pérenniser son activité, de récréer de la rentabilité sur ses opérations en période de convalescence, tout en préservant ses emplois »
.

Il appartient désormais à l’équipe de management de relancer le business plan, de retrouver la rentabilité opérationnelle dans des conditions de marché qui s’améliorent mois après mois et de réactiver le plan de relance baptisé « Réputation » initié avant la crise.

Un premier plan triennal avait été lancé en 2017, à l ’occasion du 25e anniversaire, baptisé (R)évolution impliquant d’importants travaux de rénovation sur tous les hôtels et l’accélération de la digitalisation et l’introduction de nouveaux outils technologiques.

D’où la nécessité d’être appuyé par un partenaire financier puissant comme Colony Capital, puissant et exigeant.

Réactivation du plan et procédure de sauvegarde pour rebondir

Le plan « Réputation » était censé poursuivre les actions engagées par le programme précédent dans plusieurs directions : la formation, le positionnement marketing, l’amélioration de la rentabilité, la recherche de la performance, une plus grande mixité d’usage des lieux et l’écoresponsabilité.

Ce plan devait s’appliquer aux 22 établissements hôteliers détenus par la structure juridique Les Hôtels de Paris, ainsi qu’aux 5 restaurants, 10 bars et au spa, implantés pour la plupart à Paris, mais aussi à Saint-Tropez et à Marrakech.

La crise sanitaire a fortement dégradé l’activité du groupe dont le chiffre d’affaires est passé de plus de 40 M€ en 2019 à seulement 13M€ en 2020 et moins de 4M€ sur le 1er semestre 2021.

Depuis cinq ans, il accumule un résultat d’exploitation déficitaire, qui a cumulé en 2020 avec une perte d’exploitation supérieure au chiffre d’affaires, et un résultat net négatif dépassant les 14 M€.

Les nécessaires cessions de murs, pour faire face aux besoins de trésorerie, ont entraîné également des dépréciations d’actifs au bilan, qui se traduisent à ce jour par un lourd passif et des fonds propres négatifs.

La réactivation du plan Réputation et la procédure de sauvegarde doivent permettre au groupe de sortir la tête de cette longue période.

Lire aussi :

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Tags : Machefert
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