Mumtaz Teker : "j’ai toujours été un bâtisseur. J’ai toujours aimé construire. Durant la période où le tourisme est devenu important en Turquie, j’ai créé beaucoup de sociétés dans le monde entier" - DR : D.G.
TourMaG.com - Mumtaz Teker, qui êtes-vous ?
Mumtaz Teker : Je suis la même personne qu’il y a 50 ans. Je crois que je n’ai jamais changé et je ne devrais pas changer. Je suis libre de toutes les pensées, qu'elles soient politiques, amicales, religieuses.
J’ai la chance d’avoir plusieurs cultures, grâce à mes origines et bien sûr, à mes parents.
Je suis un homme heureux dans ma vie, un homme comblé et j’essaie de donner du bonheur autour de moi. Être heureux tout seul dans son coin, ça ne sert à rien...
TourMaG.com - La vie, pour vous, c’est quoi ?
M.T. : La vie, c’est tout un ensemble. On ne peut pas en définir seulement une partie. Il n’y a pas que la famille, que les amis, il y a aussi le travail, l’environnement.
J’ai grandi dans de bonnes conditions depuis l’âge de 7 ans. Mon père était un diplomate turc, notamment en poste en Pologne et à Varsovie, en 1962.
Mes parents ont hésité : devais-je prendre la culture américano-anglaise ou la culture française ? On a d’abord essayé par la culture américaine et des écoles américaines. Je n’ai pas accroché et je suis tombé, par hasard, dans la culture française.
Mumtaz Teker : Je suis la même personne qu’il y a 50 ans. Je crois que je n’ai jamais changé et je ne devrais pas changer. Je suis libre de toutes les pensées, qu'elles soient politiques, amicales, religieuses.
J’ai la chance d’avoir plusieurs cultures, grâce à mes origines et bien sûr, à mes parents.
Je suis un homme heureux dans ma vie, un homme comblé et j’essaie de donner du bonheur autour de moi. Être heureux tout seul dans son coin, ça ne sert à rien...
TourMaG.com - La vie, pour vous, c’est quoi ?
M.T. : La vie, c’est tout un ensemble. On ne peut pas en définir seulement une partie. Il n’y a pas que la famille, que les amis, il y a aussi le travail, l’environnement.
J’ai grandi dans de bonnes conditions depuis l’âge de 7 ans. Mon père était un diplomate turc, notamment en poste en Pologne et à Varsovie, en 1962.
Mes parents ont hésité : devais-je prendre la culture américano-anglaise ou la culture française ? On a d’abord essayé par la culture américaine et des écoles américaines. Je n’ai pas accroché et je suis tombé, par hasard, dans la culture française.
"Je suis vraiment un homme comblé"
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De retour à Istanbul, j’ai passé 9 ans en internat au Lycée Galatasaray à Istanbul. L’internat, croyez-moi, ça vous forme.
Du coup, j’ai eu deux familles : celle « du sang » que je voyais aux vacances et l’autre, celle de mes amis, mes copains, avec qui nous partagions tout, tous les jours, les bonheurs, les malheurs. Ma bande de copains que, après 50 ans, j’ai la chance d’avoir conservé.
Nous ne nous sommes jamais perdus de vue !
Dans la courbe de la vie, on rencontre d’autres personnes, intéressantes, puis, mais bien après, on crée la famille.
D’origine orientale, il est évident que je suis très attaché à la famille, que ce soit le cercle premier, ma femme, mes enfants, mes parents, puis les autres rencontres, qui viennent se greffer au cours de la vie.
J’ai toujours été un bâtisseur. J’ai toujours aimé construire. Durant la période où le tourisme est devenu important en Turquie, j’ai créé beaucoup de sociétés dans le monde entier.
Je voulais que Pacha Tours soit visible dans le monde entier ! J’ai essayé de monter une boite à Tokyo, je n’ai pas réussi, parce que la culture ne m’a pas convenue, mais c’était il y a 25 ans !
Puis, j’ai créé une société à New York, à Rio, au Portugal, en Afrique du Sud et ça a très bien marché ! Et j’ai fait de très belles rencontres, que ce soit en politique ou ailleurs.
Je suis vraiment un homme comblé.
Du coup, j’ai eu deux familles : celle « du sang » que je voyais aux vacances et l’autre, celle de mes amis, mes copains, avec qui nous partagions tout, tous les jours, les bonheurs, les malheurs. Ma bande de copains que, après 50 ans, j’ai la chance d’avoir conservé.
Nous ne nous sommes jamais perdus de vue !
Dans la courbe de la vie, on rencontre d’autres personnes, intéressantes, puis, mais bien après, on crée la famille.
D’origine orientale, il est évident que je suis très attaché à la famille, que ce soit le cercle premier, ma femme, mes enfants, mes parents, puis les autres rencontres, qui viennent se greffer au cours de la vie.
J’ai toujours été un bâtisseur. J’ai toujours aimé construire. Durant la période où le tourisme est devenu important en Turquie, j’ai créé beaucoup de sociétés dans le monde entier.
Je voulais que Pacha Tours soit visible dans le monde entier ! J’ai essayé de monter une boite à Tokyo, je n’ai pas réussi, parce que la culture ne m’a pas convenue, mais c’était il y a 25 ans !
Puis, j’ai créé une société à New York, à Rio, au Portugal, en Afrique du Sud et ça a très bien marché ! Et j’ai fait de très belles rencontres, que ce soit en politique ou ailleurs.
Je suis vraiment un homme comblé.
La Mosquée Bleue ? Je ne savais même pas où elle était !
TourMaG.com - Issu d’une famille de hauts fonctionnaires, pourquoi vous être investi dans l’industrie du voyage ?
M.T. : Vous savez, moi je pense que quelqu’un qui veut se battre, réussir, doit sourire à tout le monde.
Et il n’y a pas de secret : le train passe pour tout le monde et s’arrête à toutes les stations. Il vous suffit de décider vous-même si vous le prenez… ou pas ! Après, existe aussi le hasard, la chance qu’il ne faut pas rater.
Que s’est-il passé pour moi ? Ma culture française, découverte à l’âge de 10 ans dans une école française, c’est le hasard. Tout simplement parce qu’un prof américain ne me convenait pas ! Du coup, j’ai eu une prof française et tout s’est enclenché. Et j’étais devenu francophile.
Pendant toutes ces années passées au Lycée Galatasaray, et je me rends compte que c’est une grande chance que j’ai eue, dans les dernières années (1974-1976), le tourisme explosait en Turquie.
Avec mes copains, nous avons suivis des cours de guide, de façon à accompagner les touristes.
Il faut dire que déjà à l'époque, mais c’est sûrement mon ADN, j’avais le sens du commerce, je voulais gagner de l’argent.
J’étais en classe de seconde, avec mes copains, nous allions chercher les marins du Jeanne d’Arc dans le port d’Istanbul (le bateau école des officiers de la Marine Française, ndlr), et nous leurs proposions de les guider à travers la ville, afin de récolter un pourboire…
Lors de la première visite que j’ai organisée pour un officier français, ce dernier m'a demandé la Mosquée Bleue. Moi, je n’y connaissais rien du tout, j’avais tout juste 15 ans et mon but c’était surtout de l'emmener au Grand Bazar pour lui faire acheter quelque chose (et recevoir un cadeau de la part du commerçant).
Cet officier voulait voir la Mosquée Bleue. A la sortie du Grand Bazar, je vois une Mosquée et, sans me démonter, je lui indique comme étant la Mosquée Bleue.
Nous continuons à marcher et nous tombons sur ce que j’appelais la Mosquée de Sultan Ahmed. Impressionné, l’officier filme aussi.
Rentré au Lycée, je raconte l’histoire à mes copains qui me disent : « mais la mosquée de Sultan Ahmed, c’est elle la mosquée Bleue ! Mais elle n’est pas bleue, ai-je répondu » « Mais c’est bleu à l’intérieur se sont marré mes copains !
Là, je me suis vraiment dit qu’il me fallait quelques cours !
Et c’est ainsi que j’ai débuté dans le tourisme !
M.T. : Vous savez, moi je pense que quelqu’un qui veut se battre, réussir, doit sourire à tout le monde.
Et il n’y a pas de secret : le train passe pour tout le monde et s’arrête à toutes les stations. Il vous suffit de décider vous-même si vous le prenez… ou pas ! Après, existe aussi le hasard, la chance qu’il ne faut pas rater.
Que s’est-il passé pour moi ? Ma culture française, découverte à l’âge de 10 ans dans une école française, c’est le hasard. Tout simplement parce qu’un prof américain ne me convenait pas ! Du coup, j’ai eu une prof française et tout s’est enclenché. Et j’étais devenu francophile.
Pendant toutes ces années passées au Lycée Galatasaray, et je me rends compte que c’est une grande chance que j’ai eue, dans les dernières années (1974-1976), le tourisme explosait en Turquie.
Avec mes copains, nous avons suivis des cours de guide, de façon à accompagner les touristes.
Il faut dire que déjà à l'époque, mais c’est sûrement mon ADN, j’avais le sens du commerce, je voulais gagner de l’argent.
J’étais en classe de seconde, avec mes copains, nous allions chercher les marins du Jeanne d’Arc dans le port d’Istanbul (le bateau école des officiers de la Marine Française, ndlr), et nous leurs proposions de les guider à travers la ville, afin de récolter un pourboire…
Lors de la première visite que j’ai organisée pour un officier français, ce dernier m'a demandé la Mosquée Bleue. Moi, je n’y connaissais rien du tout, j’avais tout juste 15 ans et mon but c’était surtout de l'emmener au Grand Bazar pour lui faire acheter quelque chose (et recevoir un cadeau de la part du commerçant).
Cet officier voulait voir la Mosquée Bleue. A la sortie du Grand Bazar, je vois une Mosquée et, sans me démonter, je lui indique comme étant la Mosquée Bleue.
Nous continuons à marcher et nous tombons sur ce que j’appelais la Mosquée de Sultan Ahmed. Impressionné, l’officier filme aussi.
Rentré au Lycée, je raconte l’histoire à mes copains qui me disent : « mais la mosquée de Sultan Ahmed, c’est elle la mosquée Bleue ! Mais elle n’est pas bleue, ai-je répondu » « Mais c’est bleu à l’intérieur se sont marré mes copains !
Là, je me suis vraiment dit qu’il me fallait quelques cours !
Et c’est ainsi que j’ai débuté dans le tourisme !
"Mon premier client a été Nouvelles Frontières"
TourMaG.com - Pourtant, vous avez poursuivi des études à Paris ?
M.T. : Oui. Avec mes amis, tous francophones, nous avons décidé de partir à Paris.
Je me suis inscrit à la Faculté de droit d’Assas, car je voulais, grâce au droit, faire une carrière de diplomate, comme mon père.
Mais le hasard en a voulu autrement. Un jour, l’agence avec qui je « faisais » le guide à Istanbul et qui avait un bureau à Paris, m’a proposé de les rejoindre. J’ai réfléchi 24 heures et puis, j’y suis allé. C’était mon jour de chance !
Car au bout de six mois, par un concours de circonstances extraordinaire, je me suis retrouvé à la direction de ce bureau à Paris ! J’y suis resté quelques années, puis j’ai décidé de créer ma propre boite, Pacha Tours, en 1983 ! J’étais tout seul, un copain m’a prêté un bureau.
Je voudrais simplement faire une parenthèse, ce que je vois avec le temps qui passe : la parole est très importante, la confiance que vous offrez et la droiture que vous manifestez, m’ont beaucoup servi.
Lorsque j’ai exposé mes projets, j’avais juste sur la parole, reçu des crédits que j’ai toujours honorés, bien entendu.
Et donc, en France aussi, on m’a fait confiance et l’affaire s’est développée. Peut-être aussi, parce que j’avais les compétences…
TourMaG.com - Mais, en France, vous avez été appuyé ?
M.T. : Un des grands moments de mon démarrage a été la rencontre avec Jacques Maillot. Mon premier client a été Nouvelles Frontières.
Au bout d’un an de collaboration, je suis allé voir Jacques Maillot et lui ai signifié ma volonté d’arrêter avec eux : ils représentaient 80% de mon activité, ce qui était très risqué pour moi.
Jacques et moi avons donc décidé de créer Nouvelles Frontières en Turquie. J’avais 28 ans, j’étais assez heureux d’échanger des actions entre nos deux sociétés : c’était un véritable honneur !
M.T. : Oui. Avec mes amis, tous francophones, nous avons décidé de partir à Paris.
Je me suis inscrit à la Faculté de droit d’Assas, car je voulais, grâce au droit, faire une carrière de diplomate, comme mon père.
Mais le hasard en a voulu autrement. Un jour, l’agence avec qui je « faisais » le guide à Istanbul et qui avait un bureau à Paris, m’a proposé de les rejoindre. J’ai réfléchi 24 heures et puis, j’y suis allé. C’était mon jour de chance !
Car au bout de six mois, par un concours de circonstances extraordinaire, je me suis retrouvé à la direction de ce bureau à Paris ! J’y suis resté quelques années, puis j’ai décidé de créer ma propre boite, Pacha Tours, en 1983 ! J’étais tout seul, un copain m’a prêté un bureau.
Je voudrais simplement faire une parenthèse, ce que je vois avec le temps qui passe : la parole est très importante, la confiance que vous offrez et la droiture que vous manifestez, m’ont beaucoup servi.
Lorsque j’ai exposé mes projets, j’avais juste sur la parole, reçu des crédits que j’ai toujours honorés, bien entendu.
Et donc, en France aussi, on m’a fait confiance et l’affaire s’est développée. Peut-être aussi, parce que j’avais les compétences…
TourMaG.com - Mais, en France, vous avez été appuyé ?
M.T. : Un des grands moments de mon démarrage a été la rencontre avec Jacques Maillot. Mon premier client a été Nouvelles Frontières.
Au bout d’un an de collaboration, je suis allé voir Jacques Maillot et lui ai signifié ma volonté d’arrêter avec eux : ils représentaient 80% de mon activité, ce qui était très risqué pour moi.
Jacques et moi avons donc décidé de créer Nouvelles Frontières en Turquie. J’avais 28 ans, j’étais assez heureux d’échanger des actions entre nos deux sociétés : c’était un véritable honneur !
Appelez-moi Paul Mumtaz Teker !
Par la suite, nous nous sommes séparés, en toute amitié et Pacha Tours a continué sa voie, en grossissant.
C’est ainsi que je suis arrivé aux Etats Unis, parlant à peine anglais, mais je voulais attaquer ce marché. Nous sommes partis, avec un copain, 5 000 brochures dans nos valises, et avons directement rendu visite à l’Office de Tourisme de Turquie à New York.
Le patron, sceptique mais encourageant, nous a envoyé rencontrer un type, Fred Mayer, celui qui avait participé à la création d’Havas Voyages dans les années 50/54 !
Cet homme qui parlait français, nous a pris pour des malades : « vendre des voyages en Turquie aux Etats-Unis » ! Il nous a cependant invités à déjeuner, séduit, a-t-il dit, par notre audace et c’est ainsi qu’il nous a, non seulement appuyé, mais facilité les choses. Encore de la chance…
Un an après, le directeur de l’OT de Turquie nous a rejoint et c’est ainsi que Pacha Tours s’est développé en Californie notamment.
TourMaG.com - Mais, dans ces années-là, c’était facile de faire des affaires ?
M.T. : Oui, c’est vrai, mais quand même… Je me souviens, lorsque j’ai commencé à grandir en France, le premier qui m’a insulté dans ce métier, c’est Philippe Demonchy, paix à son âme.
Nous sommes devenus par la suite les meilleurs amis du monde !
En revanche, Havas Voyages nous a tout de suite ouvert les portes de la distribution. Mais Ph. Demonchy ne nous voulait pas, surtout qu’une grosse boite, Cosmovel, s’était emparée du marché vers la Turquie ! Nous on était tout petits, face à toutes ces institutions, l’APS, etc.
Nous avons grandi à côté de ces gens-là, en écoutant tous ces « grands », et petit à petit, nous y avons pris notre place.
TourMaG.com - Le fait d’être Turc, c’était gênant ?
M.T. : Curieusement, j’ai rencontré des gens qui m’aimaient beaucoup, notamment ce grand magistrat, Président de la Cour d’Appel de Paris, puis de la Cour de Cassation, Monsieur Pierre Morandi, qui a voulu que je devienne Français ! Et je le suis devenu, rapidement.
Mais il est vrai qu’en France, j’ai souffert de mon prénom. Mumtaz, que je porte avec fierté.
Mais, imaginez, quand vous vous baladez dans des sociétés du monde entier, Mumtaz, personne ne comprend et il faut répéter plusieurs fois.
J’ai donc pris le prénom de Paul et je suis devenu, en acquérant la nationalité française Paul Mumtaz Teker ! C’est ainsi sur mon état civil en France et mon fils s’appelle Paul Teker Junior. Il vit aux Etats-Unis, est très content de son prénom et est aussi très heureux !
Mais je n’ai jamais connu de problèmes d’intégration ou quoi que ce soit. J’ai d’ailleurs rencontré ma femme, française, dans le tourisme.
C’est ainsi que je suis arrivé aux Etats Unis, parlant à peine anglais, mais je voulais attaquer ce marché. Nous sommes partis, avec un copain, 5 000 brochures dans nos valises, et avons directement rendu visite à l’Office de Tourisme de Turquie à New York.
Le patron, sceptique mais encourageant, nous a envoyé rencontrer un type, Fred Mayer, celui qui avait participé à la création d’Havas Voyages dans les années 50/54 !
Cet homme qui parlait français, nous a pris pour des malades : « vendre des voyages en Turquie aux Etats-Unis » ! Il nous a cependant invités à déjeuner, séduit, a-t-il dit, par notre audace et c’est ainsi qu’il nous a, non seulement appuyé, mais facilité les choses. Encore de la chance…
Un an après, le directeur de l’OT de Turquie nous a rejoint et c’est ainsi que Pacha Tours s’est développé en Californie notamment.
TourMaG.com - Mais, dans ces années-là, c’était facile de faire des affaires ?
M.T. : Oui, c’est vrai, mais quand même… Je me souviens, lorsque j’ai commencé à grandir en France, le premier qui m’a insulté dans ce métier, c’est Philippe Demonchy, paix à son âme.
Nous sommes devenus par la suite les meilleurs amis du monde !
En revanche, Havas Voyages nous a tout de suite ouvert les portes de la distribution. Mais Ph. Demonchy ne nous voulait pas, surtout qu’une grosse boite, Cosmovel, s’était emparée du marché vers la Turquie ! Nous on était tout petits, face à toutes ces institutions, l’APS, etc.
Nous avons grandi à côté de ces gens-là, en écoutant tous ces « grands », et petit à petit, nous y avons pris notre place.
TourMaG.com - Le fait d’être Turc, c’était gênant ?
M.T. : Curieusement, j’ai rencontré des gens qui m’aimaient beaucoup, notamment ce grand magistrat, Président de la Cour d’Appel de Paris, puis de la Cour de Cassation, Monsieur Pierre Morandi, qui a voulu que je devienne Français ! Et je le suis devenu, rapidement.
Mais il est vrai qu’en France, j’ai souffert de mon prénom. Mumtaz, que je porte avec fierté.
Mais, imaginez, quand vous vous baladez dans des sociétés du monde entier, Mumtaz, personne ne comprend et il faut répéter plusieurs fois.
J’ai donc pris le prénom de Paul et je suis devenu, en acquérant la nationalité française Paul Mumtaz Teker ! C’est ainsi sur mon état civil en France et mon fils s’appelle Paul Teker Junior. Il vit aux Etats-Unis, est très content de son prénom et est aussi très heureux !
Mais je n’ai jamais connu de problèmes d’intégration ou quoi que ce soit. J’ai d’ailleurs rencontré ma femme, française, dans le tourisme.
"C’est l’humain qui compte, pas la nationalité"
TourMaG.com - Finalement, vous êtes un des premiers migrants ?
M.T. : Je crois qu’il y en a eu d’autres depuis ! Mais oui, je suis un émigré arrivé en France pour faire des études et je suis resté. Mais de première génération : mes enfants sont nés en France.
Vous savez, les choses ont bien changé. Il y a 25/30 ans, nous n’avions pas tous ces problèmes : musulmans, juifs, arméniens, catholiques, tout allait bien.
Même quand je faisais mes études au Lycée Galatasaray, il n’existait pas tous ces problèmes entre Arméniens, Kurdes, catholiques… J’ai toujours mes amis issus de toutes les origines !
Maintenant, avec tout ce qui se passe, je ne sais plus. Est-ce la société qui a créé cette psychose ? Je crois que tout ceci a été créé de toutes pièces.
A la fin du siècle dernier, on disait que le prochain siècle, le nôtre, serait celui de la guerre des religions ! Mais je ne sais pas ce qui a fait grimper cette haine… Je ne sais pas !
Pour ma part, moi qui suis totalement libre vis-à-vis de la religion, je crois que parce que l’on naît dans un pays musulman on est plus musulman, pas plus que lorsque l’on naît en Afrique on est plus Africain.
L’individu, parce qu’on lui a créé des frontières, devient soit Allemand, soit Belge, soit Français, ou autre chose... Il suffit d’être né d’un côté d’une ligne…
Il faut arrêter : c’est l’humain qui compte, pas la nationalité. Il faut respecter les cultures et accepter les gens tels qu’ils sont. On ne va pas les changer. Et puis, grâce à ces différences, on peut échanger, parler, comprendre.
TourMaG.com - En Europe, le problème des migrants suscite bien des passions. On parle en France de quotas…
M.T. : De toutes façons, il n’y a pas la bonne solution. Quotas ou pas, ce n’est pas bon.
Quand on voit ce qui se passe ces temps-ci, la société est très divisée. Avant, on ne connaissait pas forcément l’actualité, alors que maintenant, on est pratiquement informés en temps réel !
M.T. : Je crois qu’il y en a eu d’autres depuis ! Mais oui, je suis un émigré arrivé en France pour faire des études et je suis resté. Mais de première génération : mes enfants sont nés en France.
Vous savez, les choses ont bien changé. Il y a 25/30 ans, nous n’avions pas tous ces problèmes : musulmans, juifs, arméniens, catholiques, tout allait bien.
Même quand je faisais mes études au Lycée Galatasaray, il n’existait pas tous ces problèmes entre Arméniens, Kurdes, catholiques… J’ai toujours mes amis issus de toutes les origines !
Maintenant, avec tout ce qui se passe, je ne sais plus. Est-ce la société qui a créé cette psychose ? Je crois que tout ceci a été créé de toutes pièces.
A la fin du siècle dernier, on disait que le prochain siècle, le nôtre, serait celui de la guerre des religions ! Mais je ne sais pas ce qui a fait grimper cette haine… Je ne sais pas !
Pour ma part, moi qui suis totalement libre vis-à-vis de la religion, je crois que parce que l’on naît dans un pays musulman on est plus musulman, pas plus que lorsque l’on naît en Afrique on est plus Africain.
L’individu, parce qu’on lui a créé des frontières, devient soit Allemand, soit Belge, soit Français, ou autre chose... Il suffit d’être né d’un côté d’une ligne…
Il faut arrêter : c’est l’humain qui compte, pas la nationalité. Il faut respecter les cultures et accepter les gens tels qu’ils sont. On ne va pas les changer. Et puis, grâce à ces différences, on peut échanger, parler, comprendre.
TourMaG.com - En Europe, le problème des migrants suscite bien des passions. On parle en France de quotas…
M.T. : De toutes façons, il n’y a pas la bonne solution. Quotas ou pas, ce n’est pas bon.
Quand on voit ce qui se passe ces temps-ci, la société est très divisée. Avant, on ne connaissait pas forcément l’actualité, alors que maintenant, on est pratiquement informés en temps réel !
Nous avons besoin d'immigrés !
L’immigration, bien sûr c’est un problème. Mais il faut réfléchir plus largement. J’ai appris hier que l’économie allemande était en baisse et qu’il lui fallait trouver de nouveaux immigrés. Ce pays avait accueilli depuis trois ans environ un million de Syriens et il en cherche encore de nouveaux.
Mais l’immigration, ce n’est pas le problème de la société. D’abord, il faut bien différencier l’immigration clandestine et l’immigration « voulue ».
Ainsi, pour prendre l’exemple de la Turquie, dans les années 65, le gouvernement turc a envoyé beaucoup d’immigrés vers l’Europe, sans les former, ne serait-ce qu’à la langue de leur pays d’accueil. C’est une faute !
Car, une fois arrivés (en Allemagne principalement), ne parlant pas la langue, ils sont restés entre eux, dans leurs ghettos ! Et les Etats n’ont pas fait grand-chose pour les intégrer.
Pour l’immigration clandestine, je pense que c’est une volonté politique. L’immigration doit être contrôlée, car ce sont des trafics, au même titre que le trafic de cigarettes ou de drogue !
On a créé l’Europe, mais à part l’Euro, on n’a pas fait avancer grande chose. On devrait pouvoir accueillir de nombreux migrants, l’Europe peut les absorber. Mais il faut lutter contre ces canaux mafieux, ces petits voyous qui font le commerce de l’immigration. Nous en avons les moyens.
Autre chose, prenons l’Afrique, que je connais un peu. En fait, entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est, ce sont deux continents totalement différents.
A l’Ouest, ils ont une conception que j’adore en disant : « En Europe, vous avez tous des montres, mais vous n’avez jamais le temps » ! Eux, ils prennent le temps, ils font les choses doucement, en chantant, en rigolant !
Mais la faute en revient aux Européens, qui les ont colonisés mais qui ne les ont jamais aidés à évoluer dans la vie sociale et économique.
Et pourtant, ils sont aussi humains, chaleureux, intelligents ! Il faut les aider, politiquement, socialement. Nous apportons nos entreprises pour faire des travaux, mais on ne leur apprend pas à évoluer par eux-mêmes !
Et quand, grâce à l’information, ils voient comment on vit en Europe, que l’on peut soigner les malades par exemple, ils tentent d’émigrer. C’est normal. Le problème, c’est qu’arrivés en Europe, ils sont exploités. C’est scandaleux.
Donc, pour l’immigration, quand je vois dans certains quartiers de Paris comment vivent ces pauvres gens, c’est une honte. Et nous ne pouvons pas être heureux en contemplant la misère à côté de nous.
La richesse est mal distribuée, c’est tout à fait exact. Pourtant, nous avons besoin d’immigrés.
Ils me font rigoler, les gens qui sont contre l’immigration. Combien de Français vivent à l’étranger ? Au moins deux millions !
Mais l’immigration, ce n’est pas le problème de la société. D’abord, il faut bien différencier l’immigration clandestine et l’immigration « voulue ».
Ainsi, pour prendre l’exemple de la Turquie, dans les années 65, le gouvernement turc a envoyé beaucoup d’immigrés vers l’Europe, sans les former, ne serait-ce qu’à la langue de leur pays d’accueil. C’est une faute !
Car, une fois arrivés (en Allemagne principalement), ne parlant pas la langue, ils sont restés entre eux, dans leurs ghettos ! Et les Etats n’ont pas fait grand-chose pour les intégrer.
Pour l’immigration clandestine, je pense que c’est une volonté politique. L’immigration doit être contrôlée, car ce sont des trafics, au même titre que le trafic de cigarettes ou de drogue !
On a créé l’Europe, mais à part l’Euro, on n’a pas fait avancer grande chose. On devrait pouvoir accueillir de nombreux migrants, l’Europe peut les absorber. Mais il faut lutter contre ces canaux mafieux, ces petits voyous qui font le commerce de l’immigration. Nous en avons les moyens.
Autre chose, prenons l’Afrique, que je connais un peu. En fait, entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est, ce sont deux continents totalement différents.
A l’Ouest, ils ont une conception que j’adore en disant : « En Europe, vous avez tous des montres, mais vous n’avez jamais le temps » ! Eux, ils prennent le temps, ils font les choses doucement, en chantant, en rigolant !
Mais la faute en revient aux Européens, qui les ont colonisés mais qui ne les ont jamais aidés à évoluer dans la vie sociale et économique.
Et pourtant, ils sont aussi humains, chaleureux, intelligents ! Il faut les aider, politiquement, socialement. Nous apportons nos entreprises pour faire des travaux, mais on ne leur apprend pas à évoluer par eux-mêmes !
Et quand, grâce à l’information, ils voient comment on vit en Europe, que l’on peut soigner les malades par exemple, ils tentent d’émigrer. C’est normal. Le problème, c’est qu’arrivés en Europe, ils sont exploités. C’est scandaleux.
Donc, pour l’immigration, quand je vois dans certains quartiers de Paris comment vivent ces pauvres gens, c’est une honte. Et nous ne pouvons pas être heureux en contemplant la misère à côté de nous.
La richesse est mal distribuée, c’est tout à fait exact. Pourtant, nous avons besoin d’immigrés.
Ils me font rigoler, les gens qui sont contre l’immigration. Combien de Français vivent à l’étranger ? Au moins deux millions !
On ne vend plus du voyage, on vend des prix !
TourMaG.com - On parle un peu de cette profession. En préambule, vous m’avez parlé de, je vous cite, « cette profession de merde ». Quel regard y portez-vous ?
M.T. : Je vais peser mes mots, mais, moi, je suis un homme simple, avec des mots simples. J’aime bien employer des mots clairs qui évitent toutes les interprétations malsaines.
Quand je dis « profession de merde », c’est une boutade : j’adore ce métier que j’exerce depuis tellement longtemps !
C’est vrai, dans le tourisme, je crois qu’on est un peu déçus. Je ne veux pas refaire le passé pour envisager l’avenir.
Mais quand on a connu, dans ce métier, les bons moments, les ambiances, la festivité, la camaraderie… on était heureux, on a pu bâtir. C’était une belle époque.
Aujourd’hui regardez : on ne trouve plus de personnel et pourtant, tous, nous cherchons à embaucher ! Dans un pays où le taux de chômage est important. Est-ce que les gens ne veulent plus travailler ? Je me demande…
Avant, gagner de l’argent était la base, parce que, plus on en gagnait, plus tout le monde en gagnait : hôteliers, restaurateurs, guides… toute la chaîne, même les agences, les imprimeurs, etc.
Je pense que nous n’avons pas fait, tant les tour-opérateurs que les agences de voyages, le virage Internet.
Nous l’avons snobé pendant des années et nous sommes restés dans notre esprit traditionnel. Ces nouvelles générations qui sont arrivées ont créé de nouvelles formes de distribution, de création de voyages.
Et du coup, on n’a plus vendu de voyages : on a vendu des prix ! Sans vouloir comparer entre une chambre avec vue sur mer, qui coûte par exemple plus cher qu’une chambre avec vue sur les poubelles. Mais tous les hôtels ont des chambres avec vue sur les poubelles !
Nous sommes tombés dans cet engrenage de marchands qui vendent des prix et non pas des voyages !
Nous, les créateurs, on s’est embarqué là-dedans, parce qu’il fallait survivre et nous sommes restés très peu à vouloir rester des créateurs.
De plus, les intermédiaires, qui sont des réseaux, des agences de voyages ou des grands groupes qui achètent nos voyages en marque blanche, tout ce qui compte pour eux, c’est le taux de commission. Ils édictent des chartes, sans savoir si dans tel ou tel pays, les prestations sont réalisables.
Je crois que les choses ne sont pas devenues « gagnant-gagnant » !
M.T. : Je vais peser mes mots, mais, moi, je suis un homme simple, avec des mots simples. J’aime bien employer des mots clairs qui évitent toutes les interprétations malsaines.
Quand je dis « profession de merde », c’est une boutade : j’adore ce métier que j’exerce depuis tellement longtemps !
C’est vrai, dans le tourisme, je crois qu’on est un peu déçus. Je ne veux pas refaire le passé pour envisager l’avenir.
Mais quand on a connu, dans ce métier, les bons moments, les ambiances, la festivité, la camaraderie… on était heureux, on a pu bâtir. C’était une belle époque.
Aujourd’hui regardez : on ne trouve plus de personnel et pourtant, tous, nous cherchons à embaucher ! Dans un pays où le taux de chômage est important. Est-ce que les gens ne veulent plus travailler ? Je me demande…
Avant, gagner de l’argent était la base, parce que, plus on en gagnait, plus tout le monde en gagnait : hôteliers, restaurateurs, guides… toute la chaîne, même les agences, les imprimeurs, etc.
Je pense que nous n’avons pas fait, tant les tour-opérateurs que les agences de voyages, le virage Internet.
Nous l’avons snobé pendant des années et nous sommes restés dans notre esprit traditionnel. Ces nouvelles générations qui sont arrivées ont créé de nouvelles formes de distribution, de création de voyages.
Et du coup, on n’a plus vendu de voyages : on a vendu des prix ! Sans vouloir comparer entre une chambre avec vue sur mer, qui coûte par exemple plus cher qu’une chambre avec vue sur les poubelles. Mais tous les hôtels ont des chambres avec vue sur les poubelles !
Nous sommes tombés dans cet engrenage de marchands qui vendent des prix et non pas des voyages !
Nous, les créateurs, on s’est embarqué là-dedans, parce qu’il fallait survivre et nous sommes restés très peu à vouloir rester des créateurs.
De plus, les intermédiaires, qui sont des réseaux, des agences de voyages ou des grands groupes qui achètent nos voyages en marque blanche, tout ce qui compte pour eux, c’est le taux de commission. Ils édictent des chartes, sans savoir si dans tel ou tel pays, les prestations sont réalisables.
Je crois que les choses ne sont pas devenues « gagnant-gagnant » !
"Nous n’avons plus confiance les uns dans les autres"
J’ai toujours dit qu’il y avait quelque chose de malsain entre un produit à consommer et le consommateur, il ne peut pas y avoir plusieurs intermédiaires.
Aujourd’hui, avec un minimum de trois intermédiaires, on ne survivra pas.
D’ailleurs, tout ce qui est vrai voyage, créatif, culturel, découverte est en train de se trouver réduit à la banalité de « clubs », où l’on fait « olé olé », à celui qui vend le moins cher, ce « all inclusive » avec ces buffets gigantesques pour lesquels personne ne se pose la question de savoir si c’est bon !
Moi aussi, je peux faire des repas à 5 euros !
En fait, nous n’avons plus confiance les uns dans les autres : on est en train de se bagarrer sans connaître l’objectif et la finalité de la chose.
Il faut, puisque nous sommes dans le même bateau, trouver des solutions ensemble. Nous, nous vivotons, en laissant petit à petit apparaître ces grands Groupes qui élargissent leur périmètre d’agences…
C’est pour ça que je ne suis plus aussi enthousiaste sur notre métier. Et pourtant, le voyage c’est très important dans la vie sociale d’un pays.
TourMaG.com - Vous voulez dire que c’est un vecteur de connaissance ?
M.T. : Absolument. Vous savez, il y a à peu près 20 millions de Français qui voyagent et qui acquièrent, en voyageant, un autre regard sur le monde qui nous entoure.
Moi qui me suis beaucoup diversifié, qui ait aussi créé des réceptifs, qui participe beaucoup à toutes nos instances professionnelles, j’ai quelques envies.
Certes, j’aimerais, plus tard, transmettre mes affaires vers des collègues, mais je voudrais surtout aller plus loin.
Aujourd’hui, avec un minimum de trois intermédiaires, on ne survivra pas.
D’ailleurs, tout ce qui est vrai voyage, créatif, culturel, découverte est en train de se trouver réduit à la banalité de « clubs », où l’on fait « olé olé », à celui qui vend le moins cher, ce « all inclusive » avec ces buffets gigantesques pour lesquels personne ne se pose la question de savoir si c’est bon !
Moi aussi, je peux faire des repas à 5 euros !
En fait, nous n’avons plus confiance les uns dans les autres : on est en train de se bagarrer sans connaître l’objectif et la finalité de la chose.
Il faut, puisque nous sommes dans le même bateau, trouver des solutions ensemble. Nous, nous vivotons, en laissant petit à petit apparaître ces grands Groupes qui élargissent leur périmètre d’agences…
C’est pour ça que je ne suis plus aussi enthousiaste sur notre métier. Et pourtant, le voyage c’est très important dans la vie sociale d’un pays.
TourMaG.com - Vous voulez dire que c’est un vecteur de connaissance ?
M.T. : Absolument. Vous savez, il y a à peu près 20 millions de Français qui voyagent et qui acquièrent, en voyageant, un autre regard sur le monde qui nous entoure.
Moi qui me suis beaucoup diversifié, qui ait aussi créé des réceptifs, qui participe beaucoup à toutes nos instances professionnelles, j’ai quelques envies.
Certes, j’aimerais, plus tard, transmettre mes affaires vers des collègues, mais je voudrais surtout aller plus loin.
Et pourquoi pas créer des éductours sociaux ?
Vous le voyez particulièrement en ce moment, une partie importante de nos concitoyens ne sont pas contents.
Moi, je crois que si l’on pouvait aider une partie de ces gens qui n’ont pas les moyens, à voyager, en créant des cagnottes, des associations, que sais-je, en impliquant toutes les « chaines » du voyage, je pense que nous aiderions la société à se régénérer et surtout à faire découvrir à ceux qui se plaignent que, finalement, on n’est pas si malheureux dans notre pays.
Le citoyen le plus pauvre de France est sûrement beaucoup plus riche que ses congénères dans de nombreux pays.
Je pense qu’après, on accepterait beaucoup mieux les immigrés. J’y pense beaucoup, moi qui suis heureux et à qui la société a beaucoup donné.
Par exemple, si mon entourage n’est pas heureux, si mon environnement n’est pas heureux, je ne peux pas l’être ! Et c’est notre rôle, à nous voyagistes, de faire découvrir aux autres ce monde.
TourMaG.com - Vous seriez prêt à concevoir des éductours sociaux ?
M.T : Oui, ça me plairait beaucoup. Beaucoup de mairies emmènent des enfants défavorisés à la mer ou à la montagne.
Pourquoi ne pas étendre ces voyages aux populations qui n’en ont pas les moyens ? J’aimerais beaucoup les emmener en Thaïlande, en Afrique, en Amérique du Sud et les mélanger à ces autres cultures.
C’est bien de le faire pour les enfants, il faudrait aussi pouvoir le faire pour les parents ! Si nous pouvions en emmener ne serait-ce qu’1%, nous aurions fait notre devoir de citoyenneté !
Moi, je crois que si l’on pouvait aider une partie de ces gens qui n’ont pas les moyens, à voyager, en créant des cagnottes, des associations, que sais-je, en impliquant toutes les « chaines » du voyage, je pense que nous aiderions la société à se régénérer et surtout à faire découvrir à ceux qui se plaignent que, finalement, on n’est pas si malheureux dans notre pays.
Le citoyen le plus pauvre de France est sûrement beaucoup plus riche que ses congénères dans de nombreux pays.
Je pense qu’après, on accepterait beaucoup mieux les immigrés. J’y pense beaucoup, moi qui suis heureux et à qui la société a beaucoup donné.
Par exemple, si mon entourage n’est pas heureux, si mon environnement n’est pas heureux, je ne peux pas l’être ! Et c’est notre rôle, à nous voyagistes, de faire découvrir aux autres ce monde.
TourMaG.com - Vous seriez prêt à concevoir des éductours sociaux ?
M.T : Oui, ça me plairait beaucoup. Beaucoup de mairies emmènent des enfants défavorisés à la mer ou à la montagne.
Pourquoi ne pas étendre ces voyages aux populations qui n’en ont pas les moyens ? J’aimerais beaucoup les emmener en Thaïlande, en Afrique, en Amérique du Sud et les mélanger à ces autres cultures.
C’est bien de le faire pour les enfants, il faudrait aussi pouvoir le faire pour les parents ! Si nous pouvions en emmener ne serait-ce qu’1%, nous aurions fait notre devoir de citoyenneté !
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