Le Maroc et sa compagnie nationale, la RAM, n'ont toujours pas acté leur entrée dans le ciel ouvert africain © RAM
Près de 10 mois après son lancement officiel, le marché aérien commun en Afrique (Mutaa) ne parvient pas à décoller.
Appelé à métamorphoser le paysage aéronautique du continent, le projet n’est toujours pas effectif, et seulement 26 pays sur 54 y ont pour l’instant adhéré.
La question a pris une place centrale lors de la dernière assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), qui s’est terminée mardi 27 novembre 2018 à Rabat (Maroc).
Pourtant, le projet doit marquer un tournant pour l’industrie aéronautique du continent, et permettre aux compagnies africaines de prendre leur place au niveau mondial alors même qu’elles ne représentent aujourd’hui que 3% du trafic aérien mondial.
Pire, l’Afrique ne capte actuellement que 2,2% du trafic mondial, dans un contexte d’explosion du trafic sur tous les autres continents.
« En facilitant les échanges, on crée un marché et, par conséquent, on développe le trafic. Ainsi, tout le monde est gagnant, à commencer par les pays qui attirent plus de touristes et augmentent ainsi leurs recettes touristiques, et les compagnies aériennes qui deviennent de plus en plus intéressées financièrement par l’investissement », résume Abdelhamid Addou, à la tête de la Royal Air Maroc, dans des propos rapportés par LesEcho.ma.
Appelé à métamorphoser le paysage aéronautique du continent, le projet n’est toujours pas effectif, et seulement 26 pays sur 54 y ont pour l’instant adhéré.
La question a pris une place centrale lors de la dernière assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), qui s’est terminée mardi 27 novembre 2018 à Rabat (Maroc).
Pourtant, le projet doit marquer un tournant pour l’industrie aéronautique du continent, et permettre aux compagnies africaines de prendre leur place au niveau mondial alors même qu’elles ne représentent aujourd’hui que 3% du trafic aérien mondial.
Pire, l’Afrique ne capte actuellement que 2,2% du trafic mondial, dans un contexte d’explosion du trafic sur tous les autres continents.
« En facilitant les échanges, on crée un marché et, par conséquent, on développe le trafic. Ainsi, tout le monde est gagnant, à commencer par les pays qui attirent plus de touristes et augmentent ainsi leurs recettes touristiques, et les compagnies aériennes qui deviennent de plus en plus intéressées financièrement par l’investissement », résume Abdelhamid Addou, à la tête de la Royal Air Maroc, dans des propos rapportés par LesEcho.ma.
Des grandes puissances encore frileuses
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Néanmoins, au Maroc, la décision d’intégrer le ciel ouvert africain n’est toujours pas actée, alors même que la Royal Air Maroc se place parmi les compagnies les plus puissantes du continent et que le tiers de ses activités est porté par les destinations africaines.
Alors que les pays des compagnies africaines leaders -l’Ethiopie, l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud- ont immédiatement adhéré au projet, d'autres, comme le Maroc, restent encore frileuses.
Si les perspectives de développement du réseau et d’augmentation du nombre de passagers transportés sur l’Afrique peuvent paraître alléchantes, il faut rappeler que l’ensemble des compagnies aériennes africaines concurrentes pourront venir se poser directement dans les aéroports des pays signataires.
Ce qui explique aussi peut-être la non-signature du Sénégal, alors même que le pays vient de lancer sa nouvelle compagnie aérienne nationale.
La Tunisie, qui essaie également de mettre en place depuis plusieurs années son propre accord de ciel ouvert avec l’Union européenne, comme l’a déjà fait le Maroc il y a une dizaine d’années, n’a pas signé non plus.
Mais à sa décharge, la situation très tendue chez Tunisair, qui va se lancer dans un énorme plan social, cristallise pour l’instant les tensions et bloque toute ouverture du ciel dans l’immédiat.
Alors que les pays des compagnies africaines leaders -l’Ethiopie, l’Egypte, le Kenya et l’Afrique du Sud- ont immédiatement adhéré au projet, d'autres, comme le Maroc, restent encore frileuses.
Si les perspectives de développement du réseau et d’augmentation du nombre de passagers transportés sur l’Afrique peuvent paraître alléchantes, il faut rappeler que l’ensemble des compagnies aériennes africaines concurrentes pourront venir se poser directement dans les aéroports des pays signataires.
Ce qui explique aussi peut-être la non-signature du Sénégal, alors même que le pays vient de lancer sa nouvelle compagnie aérienne nationale.
La Tunisie, qui essaie également de mettre en place depuis plusieurs années son propre accord de ciel ouvert avec l’Union européenne, comme l’a déjà fait le Maroc il y a une dizaine d’années, n’a pas signé non plus.
Mais à sa décharge, la situation très tendue chez Tunisair, qui va se lancer dans un énorme plan social, cristallise pour l’instant les tensions et bloque toute ouverture du ciel dans l’immédiat.
Un projet vieux de 20 ans
D’après l’Union africaine, à l’initiative du projet, le Mutaa permettra de développer et d’améliorer la qualité du secteur aérien africain, de renforcer la concurrence et ainsi de rendre les tarifs plus compétitifs.
L’UA promet qu’à terme, cette libéralisation du ciel permettra de créer 300 000 emplois directs sur le continent, et 2 millions indirects.
Si beaucoup y voient un moyen de développer le trafic aérien et de stimuler l’économie africaine, via des échanges plus directs entre les pays et des économies tarifaires importantes pour les passagers, d’autres mettent en exergue les effets pervers de telles mesures.
Pour Ado Sanusi, à la tête de la compagnie africaine Aero Contractors, le traité aura les mêmes conséquences néfastes que la mondialisation, en encourageant les pays développés dans leurs activités africaines, mais en oubliant le commerce intra-régional et la stimulation de l’économie africaine.
Le projet de ciel ouvert africain remonte à la décision de Yamoussoukro il y a bientôt 20 ans.
En janvier dernier, l’Union africaine avait finalement entériné la libéralisation totale des échanges aériens en Afrique.
L’UA promet qu’à terme, cette libéralisation du ciel permettra de créer 300 000 emplois directs sur le continent, et 2 millions indirects.
Si beaucoup y voient un moyen de développer le trafic aérien et de stimuler l’économie africaine, via des échanges plus directs entre les pays et des économies tarifaires importantes pour les passagers, d’autres mettent en exergue les effets pervers de telles mesures.
Pour Ado Sanusi, à la tête de la compagnie africaine Aero Contractors, le traité aura les mêmes conséquences néfastes que la mondialisation, en encourageant les pays développés dans leurs activités africaines, mais en oubliant le commerce intra-régional et la stimulation de l’économie africaine.
Le projet de ciel ouvert africain remonte à la décision de Yamoussoukro il y a bientôt 20 ans.
En janvier dernier, l’Union africaine avait finalement entériné la libéralisation totale des échanges aériens en Afrique.