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La Case de l'Oncle Dom : Lufthansa persiste et signe... rien à battre des agences de voyages !

L'édito de Dominique Gobert


On nous a beaucoup vanté la rigueur allemande et la capacité de ce pays à tirer économiquement l'Europe de cette crise. Lufthansa emploie, dans le domaine du transport, des moyens drastiques...


le Mercredi 18 Novembre 2015

Puisque les GDS nous coutent trop cher et que, finalement, ce ne sont pas les compagnies qui en profitent mais les clients passagers, supprimons les GDS et créons notre propre site, internet - Photo : juergenmai com
Puisque les GDS nous coutent trop cher et que, finalement, ce ne sont pas les compagnies qui en profitent mais les clients passagers, supprimons les GDS et créons notre propre site, internet - Photo : juergenmai com
Les compagnies aériennes n'arrivent pas (ou du moins très mal) à se dépatouiller de leur marasme économique.

On connait tous et chacune des compagnies "majeures" (hors celles dites du Golfe) cherchent à tout prix tous les moyens qui leur permettront de se refaire la cerise.

Chez Lufthansa, on a trouvé, vite fait, bien fait. C'est la faute aux GDS.

Donc, puisque les GDS nous coûtent trop cher et que, finalement, ce ne sont pas les compagnies qui en profitent mais les clients passagers, supprimons les GDS et vendons directement sur notre propre site, internet.

Comme ça on est tranquille. Et pour les agences qui ne veulent pas se passer des GDS, ça va leur coûter 16 euros... par réservation !

Il fallait, c'est vrai, un certain courage à Herr Steffen Weinstock, représentant de la germaine compagnie pour venir affronter un plateau de distributeurs hostile,s lors de ces Journées des entrepreneurs du voyage du Snav qui se s'achèveront ce mercredi à Marseille.

Il n'y a pas failli. Raide comme la justice immanente (celle qui finira bien par avoir les fous poilus et obtus), il reste ferme. "Nous compagnies, sommes les parents pauvres du transport aérien. Tout le monde gagne de l'argent : les aéroplaneurs, les technologeurs, les aéroporteurs, les clients aussi et nous, on rame"...

Pas juste !

La Case de l'Oncle Dom : Lufthansa persiste et signe... rien à battre des agences de voyages !
D'ailleurs, les GDS ne nous offrent pas une technologie assez innovante et ça suffit comme ça, vous payez si vous voulez vous servir des GDS ou circulez, y'a plus rien à voir.

Pour une fois, Pierre Descazeaux, présent sur le plateau et plus habitué à se prendre des seaux de m... buvait du petit lait.

Nous, chez Air France, on a peut-être quelques difficultés (passagères, mais ça c'est juste pour rire), mais il n'est pas question de nous passer des agences. Et puis nous, Herr Weinstock, on veut que le client profite de tout. Même si ça nous coûte de l’argent.

Dans la salle, qu'est-ce qu'on l'aime, le Descazeaux. Je crois même avoir senti dans mon dos les larmes d'une dame émue par tant d'abnégation.

D'autant que, profitant de son avantage, Pierre Descazeaux en remet une petite couche, rajoutant quesi perfidement qu'il ne "voyait pas Air France participer à unedésintermédiation" et surtout ne pas comprendre comment on pouvait "gérer une approche multi canal en présentant des tarifs différents".

Euphorie dans la salle, d'autant que le patron France d'Amadeus, le bon Georges Rudas, achevait le teuton en lui signifiant que c'était sa compagnie qui avait participé à la création du GDS.

Et que fallait pas trop en rajouter parce ses outils technologiques étaient les meilleurs et que la Lufth en redemandait ! Ah mais...

Les reste du plateau gloussait d'aise. Et chacun d'y aller de sa totale opposition à l'initiative de Lufthansa.

"Vous y êtes allé à la hussarde", s'envolait lyriquement Jean-Pierre Lorente, "je parle bien sûr en mon nom, mais j'ai décidé le boycott total de cette compagnie".

Finement, Charles Petrucelli laissait tomber que "cette décision est purement économique" et qu'il ne faut pas user d'arguments fallacieux.

En clair, la Lufthansa veut avant tout s'emparer des données clients et pratiquer ses ventes en direct.

Sans trop y croire, mais comme il est payé pour faire le job, il a assumé jusqu'au bout le pauvre Herr Weinstock, même lorsque Jean-Pierre Mas, au nom du Snav annonçait que les agents de voyages européens avait porté plainte contre la compagnie pour "le viol des règles de GDS".

Faut dire qu'être accusé de viol, c'est pas plaisant...

Mais j'ai beaucoup aimé le commentaire que m'a délivré, juste pour moi, l'économiste Pascal Perri.

Vous voulez savoir ? Ben, je vous le dis : "ils sont tous fous ces gens-là" !

J'aime bien l'économie vue sous cet angle là ! D'autant que si, vraiment un véritable boycott de la compagnie s'organise auprès des distributeurs, ils sont quand même pas si fous que ça, les teutons fripons. Ils reviendront à de meilleurs sentiments.

Finalement, l'économie, pas besoin d'un DSK. C'est juste "tu veux ou tu veux pas"... et comme j'écris sous le regard bienveillant de la Bonne Mère, c'est d'autant plus piquant !


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