La première plainte de l'ANVR est dirigée à l'encontre de Royal Air Maroc, bientôt d'autres compagnies pourraient connaitre pareil sort - crédit photo : Depositphotos @Elnur_
Malheureusement avec cette crise, il ne sert à rien de regarder de l'autre côté des frontières pour chercher un signe d'espoir quant à une possible reprise de l'activité touristique voire même de croissance économique.
Tout le monde est logé à la même enseigne que ce soit en Belgique, Allemagne ou Pays-Bas, des pays où la distribution touristique était avant 2020 encore très solide.
Après avoir échangé avec des patrons de syndicats de professionnels du tourisme des deux premiers pays cités plus haut, nous avons pris l'Eurostar, pour nous rendre dans l'autre pays du fromage et découvrir l'état du marché.
Et pour planter le décor, la Netherlands Travel Trade Association (ANVR), l'équivalent des "Entreprises du Voyage" locales, n'y va pas par quatre chemins. En effet elle ne doute pas de sa capacité de nuisance. Elle a décidé tout simplement d'attaquer les compagnies aériennes en justice.
Alors que chez nous, les attaques ne dépassent jamais le cadre des mots doux dans la presse entre les instances professionnelles et IATA, à Amsterdam le non-remboursement des billets émis par les transporteurs sera l'affaire des avocats.
A commencer par Royal Air Maroc. La compagnie marocaine essuie les plâtres d'une contestation grandissante de la part des agents de voyages partout en Europe, mais ne devrait pas être la seule.
"Ils ne sont pas les seuls, malheureusement. Nous avons également manqué de patience pour Aeroflot, El Al, Air Transat et d'autres compagnies aériennes," a déclaré dernièrement Walter Schut, directeur adjoint de l'ANVR.
A l'heure actuelle, l'action en justice poursuit son cours, et si les autres compagnies ne réagissent pas, de nouvelles actions devant les tribunaux ne se feront pas attendre.
Tout le monde est logé à la même enseigne que ce soit en Belgique, Allemagne ou Pays-Bas, des pays où la distribution touristique était avant 2020 encore très solide.
Après avoir échangé avec des patrons de syndicats de professionnels du tourisme des deux premiers pays cités plus haut, nous avons pris l'Eurostar, pour nous rendre dans l'autre pays du fromage et découvrir l'état du marché.
Et pour planter le décor, la Netherlands Travel Trade Association (ANVR), l'équivalent des "Entreprises du Voyage" locales, n'y va pas par quatre chemins. En effet elle ne doute pas de sa capacité de nuisance. Elle a décidé tout simplement d'attaquer les compagnies aériennes en justice.
Alors que chez nous, les attaques ne dépassent jamais le cadre des mots doux dans la presse entre les instances professionnelles et IATA, à Amsterdam le non-remboursement des billets émis par les transporteurs sera l'affaire des avocats.
A commencer par Royal Air Maroc. La compagnie marocaine essuie les plâtres d'une contestation grandissante de la part des agents de voyages partout en Europe, mais ne devrait pas être la seule.
"Ils ne sont pas les seuls, malheureusement. Nous avons également manqué de patience pour Aeroflot, El Al, Air Transat et d'autres compagnies aériennes," a déclaré dernièrement Walter Schut, directeur adjoint de l'ANVR.
A l'heure actuelle, l'action en justice poursuit son cours, et si les autres compagnies ne réagissent pas, de nouvelles actions devant les tribunaux ne se feront pas attendre.
Quelle est la situation de l'industrie touristique aux Pays-Bas ?
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Xavier Niel (Free) se paie les agences de voyages !
Et si l'ANVR n'hésite pas à franchir ce que nul autre syndicat du tourisme en Europe n'a jusque là osé faire, c'est aussi parce qu'elle est puissante, voire même très puissante.
Pour commencer, il faut se rendre compte qu'avant la crise, l'ANVR représentait plus de 800 agences de voyages, 300 tour-opérateurs et 20 000 salariés, soit 85% du marché du voyage néerlandais.
Si nous rapportons cela à un pays comme la France, alors les professionnels du voyage représenteraient plus de 80 000 personnes, contre 31 000 actuellement dans l'ensemble de l'Hexagone. De quoi peser encore plus dans les décisions gouvernementales.
Malgré cette puissance économique, rien ne va plus aux Pays-Bas, où la situation est aussi catastrophique que partout en Europe.
"En ce moment, nous n'avons que très peu de défaillances, mais nous nous attendons malheureusement à en connaître beaucoup à l'automne," peste Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Il faut dire qu'avec un été jugé comme "terrible et dramatique", il ne peut en être autrement, puisque l'activité a chuté de 85%, par rapport à la normale.
Et malheureusement, l'automne s'annonce du même acabit. Il ne sera pas "pas bon du tout" avec des courbes des ventes plus que mornes.
L'incertitude des destinations qui resteront ouvertes les prochains mois, couplée à une épidémie qui reprend son cours morbide, un peu partout en Europe, devrait entraîner un calme plat dans les points de vente.
De plus, le doute plane sur les sports d'hiver, alors encore distribués dans les agences notamment sur la question des protocoles sanitaires. Surtout que ce flou généralisé, se double d'une réelle défiance de la clientèle.
"Ils (les clients, ndlr) ont essayé de réserver un nouveau séjour à plusieurs reprises durant l'année et à chaque fois les agences ont dû annuler la réservation.
Donc, il n'y a plus de confiance. Il y a de la confiance dans les entreprises, mais pas dans les conseils aux voyageurs" se désole, la chargée de com.
Pour commencer, il faut se rendre compte qu'avant la crise, l'ANVR représentait plus de 800 agences de voyages, 300 tour-opérateurs et 20 000 salariés, soit 85% du marché du voyage néerlandais.
Si nous rapportons cela à un pays comme la France, alors les professionnels du voyage représenteraient plus de 80 000 personnes, contre 31 000 actuellement dans l'ensemble de l'Hexagone. De quoi peser encore plus dans les décisions gouvernementales.
Malgré cette puissance économique, rien ne va plus aux Pays-Bas, où la situation est aussi catastrophique que partout en Europe.
"En ce moment, nous n'avons que très peu de défaillances, mais nous nous attendons malheureusement à en connaître beaucoup à l'automne," peste Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Il faut dire qu'avec un été jugé comme "terrible et dramatique", il ne peut en être autrement, puisque l'activité a chuté de 85%, par rapport à la normale.
Et malheureusement, l'automne s'annonce du même acabit. Il ne sera pas "pas bon du tout" avec des courbes des ventes plus que mornes.
L'incertitude des destinations qui resteront ouvertes les prochains mois, couplée à une épidémie qui reprend son cours morbide, un peu partout en Europe, devrait entraîner un calme plat dans les points de vente.
De plus, le doute plane sur les sports d'hiver, alors encore distribués dans les agences notamment sur la question des protocoles sanitaires. Surtout que ce flou généralisé, se double d'une réelle défiance de la clientèle.
"Ils (les clients, ndlr) ont essayé de réserver un nouveau séjour à plusieurs reprises durant l'année et à chaque fois les agences ont dû annuler la réservation.
Donc, il n'y a plus de confiance. Il y a de la confiance dans les entreprises, mais pas dans les conseils aux voyageurs" se désole, la chargée de com.
Qu'a fait et que fait l'ANVR pour aider les agences de voyages ?
Dans pareille situation et à l'image de ce qu'il se passe en Allemagne, Belgique ou en France, le syndicat néerlandais cherche à réduire le poids de la crise sur les bilans des entreprises.
Et comme partout, le principal outil a été de mettre en place le bon à-valoir, mais contrairement à l'ordonnance française et pour obtenir la clémence de la Commission européenne, l'ANVR est allée plus loin.
Tout d'abord le "bon de voyage ou Corona" est d'une validité d'un an après son émission, échéance après laquelle l'agence de voyages se retrouvera obligée de payer la valeur totale du bon ou au plus tôt après 6 mois l'émission.
"Le bon est très important pour le voyageur, car i[il est garanti !!!
Ainsi, si l'entreprise fait faillite, le voyageur peut s'adresser à la SGR (équivalent de l'APST, ndlr) et récupérera son argent. Ainsi, le voyageur n'a plus ou moins de raison de demander son argent,]i" résume Mirjam Dresmé.
Voici le subterfuge, pour ne pas s'attirer les foudres de Bruxelles, même si en France les agences sont garanties par l'APST en cas de défaillance systémique le remboursement posera alors un problème.
Une double assurance, des agences et des bons, qui rassure.
D'ailleurs pour mener à bien cette mission de réassurance, l'assureur a étendu sa garantie à l'ensemble des séjours annulés jusqu'au 31 décembre 2020, en raison de la pandémie.
Toutefois, ce bon n'est qu'un aspect du travail de l'ANVR pour sécuriser les points de vente et les rendre moins fragiles par rapport à une reprise lente de l'activité.
"Nous avons expliqué toutes les réglementations gouvernementales, nous avons fait pression sur le gouvernement, nous avons organisé et nous le faisons chaque semaine, des réunions téléphoniques. Nos adhérents peuvent poser toutes sortes de questions, auxquels nos conseillers répondent que ce soit sur l'aviation, la justice, le lobbying, etc."
Et comme partout, le principal outil a été de mettre en place le bon à-valoir, mais contrairement à l'ordonnance française et pour obtenir la clémence de la Commission européenne, l'ANVR est allée plus loin.
Tout d'abord le "bon de voyage ou Corona" est d'une validité d'un an après son émission, échéance après laquelle l'agence de voyages se retrouvera obligée de payer la valeur totale du bon ou au plus tôt après 6 mois l'émission.
"Le bon est très important pour le voyageur, car i[il est garanti !!!
Ainsi, si l'entreprise fait faillite, le voyageur peut s'adresser à la SGR (équivalent de l'APST, ndlr) et récupérera son argent. Ainsi, le voyageur n'a plus ou moins de raison de demander son argent,]i" résume Mirjam Dresmé.
Voici le subterfuge, pour ne pas s'attirer les foudres de Bruxelles, même si en France les agences sont garanties par l'APST en cas de défaillance systémique le remboursement posera alors un problème.
Une double assurance, des agences et des bons, qui rassure.
D'ailleurs pour mener à bien cette mission de réassurance, l'assureur a étendu sa garantie à l'ensemble des séjours annulés jusqu'au 31 décembre 2020, en raison de la pandémie.
Toutefois, ce bon n'est qu'un aspect du travail de l'ANVR pour sécuriser les points de vente et les rendre moins fragiles par rapport à une reprise lente de l'activité.
"Nous avons expliqué toutes les réglementations gouvernementales, nous avons fait pression sur le gouvernement, nous avons organisé et nous le faisons chaque semaine, des réunions téléphoniques. Nos adhérents peuvent poser toutes sortes de questions, auxquels nos conseillers répondent que ce soit sur l'aviation, la justice, le lobbying, etc."
Quel avenir pour les agences de voyages et les voyagistes aux Pays-Bas ?
Et si en France, les instances bénéficient d'une écoute attentive de la part du gouvernement, il n'en est pas de même aux Pays-Bas.
En effet, l'ANVR milite après plus de six mois de crise, pour des mesures adaptées à un secteur toujours à l'arrêt, sans convaincre jusqu'à maintenant.
"Jusqu'à présent, il n'y a pas de mesures qui sont à proprement parler dédiées à l'industrie du voyage.
Malgré tout nous demandons constamment au gouvernement de nous aider, parce que nous sommes un marché à l'arrêt," déplore Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Le chômage partiel a été reconduit jusqu'au 1er juillet 2021, dans le cadre d'un plan baptisé NOW 3. Celui-ci prévoit un taux de prise en charge par l'Etat dégressif dans le temps.
Pire même, le gouvernement se veut fataliste sur la situation et les prochains mois, car "tous les emplois ne peuvent pas être maintenus". Avec une prise en charge par l'Etat de 80% puis qui attendra 60% dans un an, l'hécatombe pourrait bien être historique dans le secteur du voyage.
Selon l'instance un tiers des emplois serait menacé si aucune solution n'est trouvée dans les prochains mois.
"La proposition de laisser ce 3ème cycle de package d'urgence jusqu'à l'été prochain est une bonne nouvelle pour le secteur, mais ce n'est pas suffisant," se lamente Walter Schut, directeur adjoint de l'ANVR.
Et comme ses homologues européens, le syndicat souhaite une plus grande coordination et communication autour des restrictions de voyages en Europe, pour permettre à l'industrie de redémarrer sereinement.
Pour l'ANVR l'un des sésames permettant un possible retour des clients se résume dans la problématique des tests PCR.
"Nous aimerions que les frontières soient ouvertes, mais en attendant nous pensons aux tests, aux tests et aux tests ! Il faut remplacer les restrictions de quarantaine par un protocole de test de l'UE pour les voyageurs,"
Cela ne sera possible que si toute l'industrie européenne se mobilise pour faire comprendre l'urgence de la situation aux politiques européens. Ces derniers voient malheureusement, le tourisme comme un secteur qui avance par lui même.
D'ores et déjà 2020 est à oublier tout comme dans l'aérien la reprise sera longue, très longue.
"J'espère que l'été prochain, nous serons sur le chemin du retour de manière positive. Malheureusement beaucoup d'entreprises resteront à quai. Il faudra plusieurs années, je suppose, pour revenir à la «normale»," conclut Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Wait and see, sans les palmiers, les lunettes de soleil et avec la boule au ventre.
En effet, l'ANVR milite après plus de six mois de crise, pour des mesures adaptées à un secteur toujours à l'arrêt, sans convaincre jusqu'à maintenant.
"Jusqu'à présent, il n'y a pas de mesures qui sont à proprement parler dédiées à l'industrie du voyage.
Malgré tout nous demandons constamment au gouvernement de nous aider, parce que nous sommes un marché à l'arrêt," déplore Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Le chômage partiel a été reconduit jusqu'au 1er juillet 2021, dans le cadre d'un plan baptisé NOW 3. Celui-ci prévoit un taux de prise en charge par l'Etat dégressif dans le temps.
Pire même, le gouvernement se veut fataliste sur la situation et les prochains mois, car "tous les emplois ne peuvent pas être maintenus". Avec une prise en charge par l'Etat de 80% puis qui attendra 60% dans un an, l'hécatombe pourrait bien être historique dans le secteur du voyage.
Selon l'instance un tiers des emplois serait menacé si aucune solution n'est trouvée dans les prochains mois.
"La proposition de laisser ce 3ème cycle de package d'urgence jusqu'à l'été prochain est une bonne nouvelle pour le secteur, mais ce n'est pas suffisant," se lamente Walter Schut, directeur adjoint de l'ANVR.
Et comme ses homologues européens, le syndicat souhaite une plus grande coordination et communication autour des restrictions de voyages en Europe, pour permettre à l'industrie de redémarrer sereinement.
Pour l'ANVR l'un des sésames permettant un possible retour des clients se résume dans la problématique des tests PCR.
"Nous aimerions que les frontières soient ouvertes, mais en attendant nous pensons aux tests, aux tests et aux tests ! Il faut remplacer les restrictions de quarantaine par un protocole de test de l'UE pour les voyageurs,"
Cela ne sera possible que si toute l'industrie européenne se mobilise pour faire comprendre l'urgence de la situation aux politiques européens. Ces derniers voient malheureusement, le tourisme comme un secteur qui avance par lui même.
D'ores et déjà 2020 est à oublier tout comme dans l'aérien la reprise sera longue, très longue.
"J'espère que l'été prochain, nous serons sur le chemin du retour de manière positive. Malheureusement beaucoup d'entreprises resteront à quai. Il faudra plusieurs années, je suppose, pour revenir à la «normale»," conclut Mirjam Dresmé, la responsable de la communication de l'ANVR.
Wait and see, sans les palmiers, les lunettes de soleil et avec la boule au ventre.