STI : Baher Ghabbour a menti et doit 520 000 € aux organismes sociaux

Baher Ghabbour a beau être Egyptien et homme d'affaires, il a intégré à merveille la technique des politiques français : les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...

Une méthode qu'il applique à la lettre dans la gestion de sa société sur laquelle pèse une chape de plomb et d'où aucune information ne filtre.

Alors, où en est STI Voyages exactement ?

Entre ceux qui ont récupéré leurs billes et qui se font discrets, ceux qui ont encore un espoir (mince) de revoir un jour leur argent (et qui ne souhaitent pas se mouiller), et Baher Ghabbour actionnaire-gérant de Sakartours International qui reste injoignable... difficile de répondre concrètement.

Le siège pourtant décroche toujours aux appels téléphoniques. Mais pour le reste c'est mystère et boule de gomme.

Car après les difficultés de trésorerie, un plan social, et un changement de garantie financière, comment les agences pourraient-elles continuer encore à faire confiance au TO ?

C'est à se demander par quel miracle cette entreprise poursuit encore son activité, puisqu'elle ne règle qu'au compte-goutte (et de manière très ciblée) ses créanciers. Bref, Baher Ghabbour joue les pompiers, colmatant ici et là au gré des urgences.

Mais l'ambiguïté n'est plus possible car, selon infogreffe, 9 privilèges de la sécurité sociale et des régimes complémentaires ont été déposés au Tribunal de Commerce de Paris pour une somme représentant au total 523 505 €.

Une bagatelle !

Ceci alors même qu'en septembre dernier STI récupérait sa caution de 200 000 euros et démissionnait de l'APST pour trouver un autre garant.

Autant dire qu'une fois que les créanciers super-privilégiés seront passés, il ne restera pas grand chose pour les autres.

Parallèlement, certains partenaires attendent encore et toujours leurs règlements.

En septembre dernier, Baher Ghabbour espérait pourtant dans une interview accordée à TourMaG.com de régler ses impayés à rembourser les agences indépendantes, d'ici fin septembre et "au plus tard fin octobre 2012",

Mais des partenaires de Cosmovel, marque de Sakartours Int. spécialisée dans les groupes et CE n'ont toujours rien vu venir.

C'est le cas de cette agence réceptive qui souhaite rester anonyme, gardant un mince espoir que Cosmovel honore ses règlements : "Sans la régularisation des paiements, notre entreprise serait également menacée".

Une agence de voyages partenaire en charge de la billetterie reconnaît, de son côté, avoir été payée pour STI mais pas encore pour Cosmovel.

Preuve que les délais de remboursement n'ont pas tous été respectés... loin s'en faut.

Quant on sait ce que représente et pèse la holding multinationale de M. Baher Ghabbour, il y a de quoi se poser des questions sur ses méthodes. On est aussi en droit de se dire que les engagements et la parole donnée ne pèsent pas lourd chez STI...

Georges Sayag, directeur de la société AROD spécialisée dans le matériel de laboratoire organise depuis plus de 8 ans un voyage pour ses clients, médecins et biologistes, en partenariat avec COSMOVEL. A 3 jours du départ la compagnie aérienne et les prestataires n'ont toujours pas été réglés.

"J'ai organisé un voyage de 13 jours combinant l'Inde, le Rajasthan et le Népal pour 25 de nos clients médecins et biologistes.

Ils ont réglé ce séjour qui n'est pas donné. Le départ est prévu lundi soir, sur Air India, et à ce jour ni les vols, ni les prestations hôtelières, de transport sur place, et de restauration n'ont été payés par Cosmovel.

Cela fait plusieurs années que nous organisons des voyages avec Cosmovel et tout s'est toujours très bien passé. Aujourd’hui je pense que l'agence se trouve dans une situation particulièrement difficile, ils nous ont tenus au courant d'un gros problème jeudi 8 novembre.

Nous attendons aujourd'hui, vendredi, de savoir, si une solution va être trouvée. Il faut qu'il fasse un virement dans la journée à Air India, et au prestataire basé à Delhi. Cela s'annonce compliqué..."