"La Commission européenne réfléchit sur l'impact de la directive du voyage à forfait et en même temps sur le droit des passagers. dans ce cadre-là, elle évalue la possibilité d'introduire une protection contre l'insolvabilité des transporteurs" selon Eric Dresin (ECTAA) - Depositphotos @maxicam
TourMaG.com - Nous n'avons plus de nouvelles concernant la possible mise en place d'une caisse de garantie européenne au niveau des compagnies aériennes. Avez-vous des sujets de fond concernant l'aérien ?
Eric Drésin : Vous vous trompez, les eaux calmes sont les plus profondes !
Ce n'est pas tant que la Commission veut imposer une règlementation concernant la solvabilité des transporteurs, mais le sujet n'est pas du tout mis de côté comme on pourrait le croire de prime abord.
Il est dans les tuyaux.
Retrouvez la 1ère partie de l'interview - Europe : "la révision de la directive sur le voyage à forfait" est un dossier brulant -
Eric Drésin : Vous vous trompez, les eaux calmes sont les plus profondes !
Ce n'est pas tant que la Commission veut imposer une règlementation concernant la solvabilité des transporteurs, mais le sujet n'est pas du tout mis de côté comme on pourrait le croire de prime abord.
Il est dans les tuyaux.
Retrouvez la 1ère partie de l'interview - Europe : "la révision de la directive sur le voyage à forfait" est un dossier brulant -
"La Commission européenne évalue la possibilité d'introduire une protection contre l'insolvabilité des transporteurs"
TourMaG.com - Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Eric Drésin : La Commission européenne réfléchit sur l'impact de la directive du voyage à forfait et en même temps sur le droit des passagers. C’est dans ce cadre-là, qu’elle évalue la possibilité d'introduire une protection contre l'insolvabilité des transporteurs.
Nous sommes dans une phase pour le moment liminaire du sujet, mais il y a une possibilité réelle que les choses bougent dans les prochains mois.
Fin 2020, la question était abordée dans la stratégie de mobilité durable et intelligente, il faut que cela se transforme en proposition.
TourMaG.com - Cela peut se faire rapidement ?
Eric Drésin : Vous n'êtes pas sans savoir que le temps européen n'est pas celui des citoyens.
Mais le rapport de la Cour des Comptes européenne publié en juin dernier a grandement accéléré le processus. Il a souligné que les droits des passagers aériens durant la pandémie de COVID-19 n´ont pas été respectés.
Par contre si une solution est avancée, la proposition de législation devra être adoptée par les Etats membres et le Parlement européen. Il y a du pain sur la planche…
Nous souhaitons que les deux dossiers étudiés par la Commission soient alignés, avec une prise en compte des relations BtoB dans les droits des passagers.
Caisse de garantie : l'Europe pourrait s'inspirer du "modèle Danois"
"Chaque compagnie qui atterrit au Danemark, même Ryanair, contribue à ce fonds, via une contribution comprise dans le billet du voyageur. La caisse intervient dès qu'il y a un préjudice supérieur à 130 euros, en cas de faillite d'une compagnie aérienne" selon Eric Drésin - DR
TourMaG.com - Pensez-vous réellement que l'instance peut légiférer en faveur des passagers et des agences de voyages sur la caisse de garantie aérienne ?
Eric Drésin : Ce que je peux vous dire sur le sujet, c'est que la Commission écoute avec attention.
Elle a pris note des présentations répétées que nous avons faites sur le modèle de garantie qui a été mis en place au Danemark. Dans ce pays, il existe un fonds de garantie sur l'insolvabilité des compagnies.
Chaque compagnie qui atterrit au Danemark, même Ryanair, contribue à ce fonds, via une contribution comprise dans le billet du voyageur. La caisse intervient dès qu'il y a un préjudice supérieur à 130 euros, en cas de faillite d'une compagnie aérienne.
TourMaG.com - C'est une bonne nouvelle pour les agences de voyages. Au niveau de la directive du voyage à forfait, sur quoi souhaite intervenir l'instance européenne ?
Eric Drésin : : Sur la directive, nous entrons dans une phase de consultations, avec manifestement beaucoup de sujets qui seront remis en question.
Notre vision globale est qu’une réforme en profondeur est nécessaire. Elle doit consister en une harmonisation de la directive et du règlement sur les droits des passagers (en aérien) afin d'équilibrer les obligations et les risques entre les organisateurs de forfaits, les compagnies aériennes et les consommateurs
Cependant, quand bien même cela posera des problèmes à notre secteur, il est impossible de penser que la Commission ira vers une moindre protection des consommateurs.
Elle va sans doute vouloir mieux protéger le consommateur, mais pas moins.
En parallèle des outils garantissant le respect des obligations contractuelles B2B seraient les bienvenus. Si on veut que les voyageurs à forfait soient remboursés à temps, les prestataires de services qui détiennent les prépaiements doivent rembourser les intermédiaires.
Eric Drésin : Ce que je peux vous dire sur le sujet, c'est que la Commission écoute avec attention.
Elle a pris note des présentations répétées que nous avons faites sur le modèle de garantie qui a été mis en place au Danemark. Dans ce pays, il existe un fonds de garantie sur l'insolvabilité des compagnies.
Chaque compagnie qui atterrit au Danemark, même Ryanair, contribue à ce fonds, via une contribution comprise dans le billet du voyageur. La caisse intervient dès qu'il y a un préjudice supérieur à 130 euros, en cas de faillite d'une compagnie aérienne.
TourMaG.com - C'est une bonne nouvelle pour les agences de voyages. Au niveau de la directive du voyage à forfait, sur quoi souhaite intervenir l'instance européenne ?
Eric Drésin : : Sur la directive, nous entrons dans une phase de consultations, avec manifestement beaucoup de sujets qui seront remis en question.
Notre vision globale est qu’une réforme en profondeur est nécessaire. Elle doit consister en une harmonisation de la directive et du règlement sur les droits des passagers (en aérien) afin d'équilibrer les obligations et les risques entre les organisateurs de forfaits, les compagnies aériennes et les consommateurs
Cependant, quand bien même cela posera des problèmes à notre secteur, il est impossible de penser que la Commission ira vers une moindre protection des consommateurs.
Elle va sans doute vouloir mieux protéger le consommateur, mais pas moins.
En parallèle des outils garantissant le respect des obligations contractuelles B2B seraient les bienvenus. Si on veut que les voyageurs à forfait soient remboursés à temps, les prestataires de services qui détiennent les prépaiements doivent rembourser les intermédiaires.
Europe : "nous n'avons pas réussi à échanger avec la présidence française"
TourMaG.com - Où en êtes-vous des échanges avec IATA ?
Eric Drésin : La communication et le lien sont maintenus.
Nous travaillons sur les risques et les garanties demandées aux agences, ainsi que les éventuelles pénalités.
Nous échangeons avec eux sur le dossier des garanties que devraient présenter les compagnies aériennes à IATA, de manière symétrique à ce qui est demandé aux agences de voyages.
Ce dialogue avance je dirais... à pas mesurés.
TourMaG.com - Vous avez de nombreux sujets sur le feu. 2022 s'annonce très chargée pour l'ECTAA.
Eric Drésin : En effet, nous ne risquons pas l’ennui !
Mais nous espérons surtout que 2022 offre pas mal de perspectives aux agences de voyages, avec une relance de l'activité touristique. Nous souhaitons un redémarrage durable.
TourMaG.com - La France a pris la présidence de l'Union européenne. Notre pays s'est-il emparé du sujet touristique ?
Eric Drésin : En partie seulement, car elle travaille avant tout sur la dimension transport.
Elle s’est engagée sur la durabilité du secteur et le numérique aussi. Sauf que la dimension purement touristique ne sera sans doute pas abordée. Un Sommet Aviation sur la durabilité notamment était envisagé en février, mais nous n’avons plus de nouvelles.
Par contre, nous n'avons pas réussi à échanger avec la présidence française, contrairement aux dernières délégations comme le Portugal et la Slovénie. C'est assez surprenant, pour la 1ère destination touristique.
Je ne dirais pas que nous avons tiré un trait sur la présidence française, car nous sommes ouverts au dialogue, mais nous prenons déjà contact avec la suivante qui sera la République tchèque.
Il faut dire aussi que l’élection présidentielle se déroule en plein milieu. Les priorités des politiques seront à Paris.
Eric Drésin : La communication et le lien sont maintenus.
Nous travaillons sur les risques et les garanties demandées aux agences, ainsi que les éventuelles pénalités.
Nous échangeons avec eux sur le dossier des garanties que devraient présenter les compagnies aériennes à IATA, de manière symétrique à ce qui est demandé aux agences de voyages.
Ce dialogue avance je dirais... à pas mesurés.
TourMaG.com - Vous avez de nombreux sujets sur le feu. 2022 s'annonce très chargée pour l'ECTAA.
Eric Drésin : En effet, nous ne risquons pas l’ennui !
Mais nous espérons surtout que 2022 offre pas mal de perspectives aux agences de voyages, avec une relance de l'activité touristique. Nous souhaitons un redémarrage durable.
TourMaG.com - La France a pris la présidence de l'Union européenne. Notre pays s'est-il emparé du sujet touristique ?
Eric Drésin : En partie seulement, car elle travaille avant tout sur la dimension transport.
Elle s’est engagée sur la durabilité du secteur et le numérique aussi. Sauf que la dimension purement touristique ne sera sans doute pas abordée. Un Sommet Aviation sur la durabilité notamment était envisagé en février, mais nous n’avons plus de nouvelles.
Par contre, nous n'avons pas réussi à échanger avec la présidence française, contrairement aux dernières délégations comme le Portugal et la Slovénie. C'est assez surprenant, pour la 1ère destination touristique.
Je ne dirais pas que nous avons tiré un trait sur la présidence française, car nous sommes ouverts au dialogue, mais nous prenons déjà contact avec la suivante qui sera la République tchèque.
Il faut dire aussi que l’élection présidentielle se déroule en plein milieu. Les priorités des politiques seront à Paris.