Europe : vers une application numérique de voyage ?

Imaginez un monde, où pour se rendre à l'aéroport, vous n'avez plus besoin de vérifier 50 fois que vous avez bien vos documents d'identité et ceux de vos enfants.

Nous vous en parlons depuis des années déjà, la dématérialisation et la fluidité du parcours voyageur sont au cœur des préoccupations des professionnels du tourisme du monde entier.

En 2018 déjà, Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat au numérique avait ressorti le projet de carte d’identité numérique. Il a été présenté en 2019.

Il se matérialise sous la forme "d'une application de reconnaissance faciale ALICEM destinée à s’identifier pour se connecter via son smartphone aux services publics.

En pratique, l’idée était de se passer d’une carte d’identité, d’un passeport ou d’une carte de séjour, et d’utiliser à la place une identité numérique. Les erreurs de jeunesse d’ALICEM vont sans doute permettre de mieux cerner le futur dispositif d’identité numérique," rapporte le Club des Juristes.

Le gouvernement met fin au projet en 2020.

Quatre ans plus tard, l'Europe relance l'initiative au niveau continental.

La Commission européenne va proposer la création d'une application numérique de voyages, pour dématérialiser tous les documents d'identité des voyageurs européens.

En effet, dans un communiqué publié en début de semaine l'instance a dévoilé sa feuille de route.

Elle souhaite proposer la numérisation des passeports et des cartes d'identité pour faciliter, mais aussi, sécuriser les voyages dans l'espace Schengen.

Tout cela passera sur l'application numérique "EU Digital Travel".

Concrètement, les citoyens auront un identifiant de voyage numérique qui intègrera les copies digitales de leurs pièces d'identité, ainsi que l'image faciale du titulaire et ses empreintes digitales.

En résumé, nous aurons tout le nécessaire pour fluidifier le passage aux frontières et la circulation dans les aéroports de l'Union européenne. Cela permettra donc de réduire les files d'attente, notamment durant les périodes de pointe.

Bien sûr, cette solution ne sera disponible que pour les pays de l'espace Schengen, soit 29 nations.

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Les bienfaits ne se limitent pas aux seuls cas des vacances.

L'outil va permettre aux gardes de pouvoir se focaliser sur d'autres problématiques. De plus, les données personnelles des voyageurs seront "protégées par un chiffrement fort et des protocoles de sécurité," annonce la Commission européenne.

L'application mobile "EU Digital Travel" va permettre de vérifier l'intégralité des points de contrôle d'un voyageur (image faciale, document, empreinte).

Pour cela, le citoyen devra se créer un identifiant de voyage numérique, sur son téléphone. Il choisira d'utiliser ou non le document de voyage numérique. La participation sera volontaire et non obligatoire.

Elle transmettra les données aux autorités frontalières compétentes pour des contrôles anticipés et une préautorisation.

En 2030, comme pour passer les portiques des TGV en gare à l'heure actuelle, il nous suffira alors de passer le QR Code ou la puce NFC de notre téléphone, pour passer les contrôles frontaliers des aéroports.

La proposition doit maintenant être adoptée.

Ensuite, elle entrera dans une phase de développement et de test via l'Agence de l'Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes informatiques à grande échelle dans le domaine de la liberté, de la sécurité et de la justice (eu-Lisa).

L'application EU Digital Travel est attendue pour 2030, selon la Commission européenne.

Après le pass sanitaire, durant la pandémie, l'Europe récidive pour faire du voyage une expérience simple et à portée de main.

Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie (uniquement les frontières maritimes et aériennes), Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie (uniquement les frontières maritimes et aériennes), Slovaquie, Slovénie, Suède et Suisse.