A. Minchella : "Nous n’avons pas vocation à rassurer nos actionnaires, nos bailleurs de fonds, les marchés financiers mais à trouver la meilleure réponse à la situation qui se profile" - DR
TourMaG.com - La polémique enfle sur la réalité et l’importance de la reprise par rapport à la situation réelle du marché. Quel est votre ressenti ?
Adriana Minchella : Je n’emploierai pas le terme de "polémique" car pour moi l’heure est plus à la solidarité de tous les bords qu’à la division.
Certains annoncent des résultats impressionnants, d’autres des recrutements importants.
On peut les comprendre par rapport aux descentes spectaculaires enregistrées sur les derniers mois de 2021 et aux coupes sombres pratiquées dès le printemps dernier dans les effectifs de certaines PME de la Web Economy et du secteur de la production notamment, mais ce n’est pas symptomatique de restauration de notre activité.
Un simple rattrapage et pas encore très évident pour un grand nombre. Ce n’est pas un scoop, certains se sont déjà exprimés très clairement dans vos colonnes à ce sujet.
Si on cumule l’effet des annonces stressantes du gouvernement pour les voyages à l’étranger, leur amplification par les médias, les manifestations anti-vaccination et Pass Covid, les ventes sont quasiment à l’arrêt depuis trois semaines.
Cette situation a récemment été confirmée par une note des Entreprises du Voyage (EDV) que je remercie de dire tout haut ce qu’un grand nombre d’entre nous constatent surtout à l’export.
Je le répète, la reprise va être longue, dure et compliquée, et la méthode Coué - expression d’un volontarisme béat - n'y fera rien. Je dirai plutôt : Mobilisation générale !
Objectif : la fin de l’année avec une période test que seront les vacances de Toussaint et le début des réservations des vacances d’hiver au soleil, aux sports d’hiver en novembre et décembre et celles des vacances de fin d’année.
Quand on est au bord du précipice, il faut éviter de faire le moindre faux pas, tout en étant prêt à rebondir du mieux possible.
C’est tout ce à quoi nous nous préparons au CEDIV en restant mobilisés, sans trêve estivale et au contact des Ministres et de leurs équipes.
Adriana Minchella : Je n’emploierai pas le terme de "polémique" car pour moi l’heure est plus à la solidarité de tous les bords qu’à la division.
Certains annoncent des résultats impressionnants, d’autres des recrutements importants.
On peut les comprendre par rapport aux descentes spectaculaires enregistrées sur les derniers mois de 2021 et aux coupes sombres pratiquées dès le printemps dernier dans les effectifs de certaines PME de la Web Economy et du secteur de la production notamment, mais ce n’est pas symptomatique de restauration de notre activité.
Un simple rattrapage et pas encore très évident pour un grand nombre. Ce n’est pas un scoop, certains se sont déjà exprimés très clairement dans vos colonnes à ce sujet.
Si on cumule l’effet des annonces stressantes du gouvernement pour les voyages à l’étranger, leur amplification par les médias, les manifestations anti-vaccination et Pass Covid, les ventes sont quasiment à l’arrêt depuis trois semaines.
Cette situation a récemment été confirmée par une note des Entreprises du Voyage (EDV) que je remercie de dire tout haut ce qu’un grand nombre d’entre nous constatent surtout à l’export.
Je le répète, la reprise va être longue, dure et compliquée, et la méthode Coué - expression d’un volontarisme béat - n'y fera rien. Je dirai plutôt : Mobilisation générale !
Objectif : la fin de l’année avec une période test que seront les vacances de Toussaint et le début des réservations des vacances d’hiver au soleil, aux sports d’hiver en novembre et décembre et celles des vacances de fin d’année.
Quand on est au bord du précipice, il faut éviter de faire le moindre faux pas, tout en étant prêt à rebondir du mieux possible.
C’est tout ce à quoi nous nous préparons au CEDIV en restant mobilisés, sans trêve estivale et au contact des Ministres et de leurs équipes.
"Quand on est au bord du précipice, il faut éviter le moindre faux pas"
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TourMaG.com - Pourquoi la bouteille est à moitié pleine pour certains et à moitié vide pour d’autres ? Ne pensez-vous pas que ça risque de déconcerter les pouvoirs publics dans leur analyse de la situation ?
Adriana Minchella : Nous n’avons pas vocation à rassurer nos actionnaires, nos bailleurs de fonds, les marchés financiers mais à trouver la meilleure réponse à la situation qui se profile.
Je constate que dans la cacophonie actuelle, nous réservons des vacances pour les clients qui sont en règle avec la politique sanitaire de notre pays et des pays d’accueil, mais qu’il faut encore surmonter les difficultés des compagnies aériennes.
Des compagnies qui modifient sans cesse leurs programmes par manque de passagers et des destinations qui ferment quand les chiffres sanitaires deviennent alarmants à cause d’une trop grande fréquentation de certaines zones touristiques.
Pour parler et rencontrer les pouvoirs publics régulièrement, sachez que contrairement à ce que nous pouvons penser, ils sont au fait de la situation et nous sommes avec nos institutionnels en permanence à leurs côtés pour leur expliquer les spécificités de notre secteur dans toutes ses composantes.
Nous constatons bien souvent qu’ils sont convaincus du bien-fondé de nos remarques.
Commencent alors pour eux plusieurs chantiers, dont étudier comment aller au-delà des mesures édictées en faveur des catégories S1 et S2 d’une part et, d’autre part, trouver une solution avec les différentes administrations qui sont partie prenante dans le financement et l’application de ces mesures.
Pas évident et pas facile même s’il s’agit de transcrire les engagements du Président de la République et des décisions du Premier Ministre et des directives du Ministre de l’Economie.
Il faut faire preuve de patience, de beaucoup de patience. En politique, le temps est un allié, rarement un ennemi.
Pour faire court, les centres de décisions dont dépend directement notre secteur disposent de tous les rapports, chiffres, études et conseils d’experts nécessaires.
A nous de vérifier qu’ils sont bien pris en compte et correctement utilisés.
Adriana Minchella : Nous n’avons pas vocation à rassurer nos actionnaires, nos bailleurs de fonds, les marchés financiers mais à trouver la meilleure réponse à la situation qui se profile.
Je constate que dans la cacophonie actuelle, nous réservons des vacances pour les clients qui sont en règle avec la politique sanitaire de notre pays et des pays d’accueil, mais qu’il faut encore surmonter les difficultés des compagnies aériennes.
Des compagnies qui modifient sans cesse leurs programmes par manque de passagers et des destinations qui ferment quand les chiffres sanitaires deviennent alarmants à cause d’une trop grande fréquentation de certaines zones touristiques.
Pour parler et rencontrer les pouvoirs publics régulièrement, sachez que contrairement à ce que nous pouvons penser, ils sont au fait de la situation et nous sommes avec nos institutionnels en permanence à leurs côtés pour leur expliquer les spécificités de notre secteur dans toutes ses composantes.
Nous constatons bien souvent qu’ils sont convaincus du bien-fondé de nos remarques.
Commencent alors pour eux plusieurs chantiers, dont étudier comment aller au-delà des mesures édictées en faveur des catégories S1 et S2 d’une part et, d’autre part, trouver une solution avec les différentes administrations qui sont partie prenante dans le financement et l’application de ces mesures.
Pas évident et pas facile même s’il s’agit de transcrire les engagements du Président de la République et des décisions du Premier Ministre et des directives du Ministre de l’Economie.
Il faut faire preuve de patience, de beaucoup de patience. En politique, le temps est un allié, rarement un ennemi.
Pour faire court, les centres de décisions dont dépend directement notre secteur disposent de tous les rapports, chiffres, études et conseils d’experts nécessaires.
A nous de vérifier qu’ils sont bien pris en compte et correctement utilisés.
"Nos agences nécessitent d’être accompagnées jusqu’à la fin de l’année"
TourMaG.com - Vous avez rencontré récemment le directeur de Cabinet d’Alain Griset, que lui avez-vous demandé exactement ?
Adriana Minchella : Notre capacité de rebond est rendue impossible et la viabilité de nos affaires est fortement obérée.
Nos agences nécessitent d’être accompagnées jusqu’à la fin de l’année, tant en matière d’aides directes (FDS) que pour les mesures sociales, fiscales et les reports d’échéance.
Nous avons également bien insisté sur les délais et les retards inadmissibles dans le règlement et l'administration de nos Fonds de solidarité et les cas des TNS dont la disparité de traitement en fonction des régions nous a interpellés.
TourMaG.com - La Banque de France a sorti récemment une étude sur la situation de l’industrie du voyage. Etes-vous inquiète par rapport aux conclusions ?
Adriana Minchella : Inquiète ? Non ! Rassurée plutôt car ce sont les conclusions auxquelles nous étions parvenus en analysant les différents éléments en notre possession. C’est pour cela que, je le répète, la reprise sera longue, dure et difficile…
Il demeure un gros souci durable dans le Business Travel car au-delà des politiques de sécurité sanitaire, la technologie d’une part et d’autre part l’impact financier de la crise ne favorisera pas une reprise soutenue des voyages d’affaires.
Oui, je souscris à la prospective qu'à l’échelle mondiale les progrès de la vaccination ne constitueront pas une condition suffisante, trop d’incertitudes demeureront et l’éloignement de la France sera un temps un élément de défiance.
Et tout ça bien sûr sans risque de reprise de l’épidémie hors Europe. Tâchons de rester positifs mais toujours très attentifs aux modifications des comportements de nos concitoyens.
Je mettrai bien un ticket sur l’Europe encore en 2022 avec les valeurs sûres que sont l’Espagne, l’Italie et la Grèce pour l’été, sans oublier la France mais hélas notre secteur des agences de voyages traditionnelles ne profite pas suffisamment de ce retour en grâce « forcée ».
Nous sommes victimes de désintermédiation naturelle. Il nous faut être imaginatifs, anticipateurs et apporter une réelle valeur ajoutée dans le conseil et la facilité de réservation, voire de flexibilité.
Se battre contre la Net Economy après s’être battu deux années contre le Covid, ça va le faire… On est vacciné !"
Adriana Minchella : Notre capacité de rebond est rendue impossible et la viabilité de nos affaires est fortement obérée.
Nos agences nécessitent d’être accompagnées jusqu’à la fin de l’année, tant en matière d’aides directes (FDS) que pour les mesures sociales, fiscales et les reports d’échéance.
Nous avons également bien insisté sur les délais et les retards inadmissibles dans le règlement et l'administration de nos Fonds de solidarité et les cas des TNS dont la disparité de traitement en fonction des régions nous a interpellés.
TourMaG.com - La Banque de France a sorti récemment une étude sur la situation de l’industrie du voyage. Etes-vous inquiète par rapport aux conclusions ?
Adriana Minchella : Inquiète ? Non ! Rassurée plutôt car ce sont les conclusions auxquelles nous étions parvenus en analysant les différents éléments en notre possession. C’est pour cela que, je le répète, la reprise sera longue, dure et difficile…
Il demeure un gros souci durable dans le Business Travel car au-delà des politiques de sécurité sanitaire, la technologie d’une part et d’autre part l’impact financier de la crise ne favorisera pas une reprise soutenue des voyages d’affaires.
Oui, je souscris à la prospective qu'à l’échelle mondiale les progrès de la vaccination ne constitueront pas une condition suffisante, trop d’incertitudes demeureront et l’éloignement de la France sera un temps un élément de défiance.
Et tout ça bien sûr sans risque de reprise de l’épidémie hors Europe. Tâchons de rester positifs mais toujours très attentifs aux modifications des comportements de nos concitoyens.
Je mettrai bien un ticket sur l’Europe encore en 2022 avec les valeurs sûres que sont l’Espagne, l’Italie et la Grèce pour l’été, sans oublier la France mais hélas notre secteur des agences de voyages traditionnelles ne profite pas suffisamment de ce retour en grâce « forcée ».
Nous sommes victimes de désintermédiation naturelle. Il nous faut être imaginatifs, anticipateurs et apporter une réelle valeur ajoutée dans le conseil et la facilité de réservation, voire de flexibilité.
Se battre contre la Net Economy après s’être battu deux années contre le Covid, ça va le faire… On est vacciné !"