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La fresque de la mobilité, idéale pour les professionnels du tourisme

Un concept développé par l’association des Shifters


Un atelier collaboratif ludique pour embarquer vos équipes autour du climat et des enjeux dans le tourisme ? Suivez une fresque de la mobilité !


Rédigé par le Mardi 5 Septembre 2023

La voiture hybride, pas mieux que la thermique ? Pour le savoir, faite la fresque de la mobilité ! - DR : alex-presa_unsplash
La voiture hybride, pas mieux que la thermique ? Pour le savoir, faite la fresque de la mobilité ! - DR : alex-presa_unsplash
Les fresques, vous connaissez ? L’outil a de plus en plus de succès.

Il s’agit d’un atelier collaboratif - une table compte généralement 7 à 8 personnes - qui permet de comprendre facilement des problématiques environnementales et sociales très complexes.

Comment ? En passant par le jeu
. Ça vous parait puéril ? Détrompez-vous : le jeu est le meilleur outil pour apprendre vite.

C’est une gymnastique : plus on joue, plus le cerveau est souple et plus il est en effervescence.

Le jeu augmente l'activité du cortex préfrontal, le siège de nos émotions, et permet à l’information de rester ancrée plus profondément.

La mécanique du jeu est d’ailleurs utilisée dans les universités pour que des notions complexes soient intégrées plus vite et plus profondément. Le secteur du marketing le sait bien et s’est emparé de la technique en inventant la ludification et le nudge..

Dans le cas de la fresque, les joueurs disposent de cartes, chacune décrivant un élément qu’ils sont invités à placer, avec l’aide d’un animateur. Ils doivent ensuite décorer leur fresque, être créatif avant de chercher ensemble des solutions à mettre en place.

L’outil a du succès, notamment dans la sphère professionnelle où il sert à la fois à comprendre, agir, mais aussi souder les équipes.

Dans le tourisme, la fresque la plus adaptée, c’est la fresque de la mobilité.

Top 3 des fresques pour les pros du tourisme

Voilà trois ans que l’on parle d’une fresque du tourisme.

Un serpent de mer ? En tout cas, la preuve que le sujet est particulièrement complexe. En attendant que les bénévoles qui se sont lancé ce défi en voient le bout, voici notre top 3 des fresques les plus intéressantes pour les pros du tourisme que vous êtes.

- La fresque du climat

En 2017, Cédric Ringenbach, enseignant et conférencier sur les changements climatiques, ex-directeur du Shift Project souhaite faire que ses étudiants comprennent les (un peu indigestes) rapports du GIEC, les causes et conséquences de la crise climatique.
Il invente le concept, plébiscité par les étudiants. La fresque du climat permet de comprendre les enjeux, chercher des solutions en collectif, sans culpabilisation et se veut un levier d’action. Elle compte un million de participants et plus de 45 000 fresqueurs dans le monde.

- La fresque du numérique

C’est la première fresque née (d’)après la fresque du climat. Né en 2020, le projet a déjà touché plus de 45 000 personnes. La fresque du numérique est essentielle. Car, à titre privé comme dans la sphère professionnelle, le numérique est partout. Et si l’on commence à connaître son impact, les enjeux restent encore souvent flous et des idées reçues perdurent. Comme son aînée, elle se base sur des savoirs scientifiques et a pour vocation de nous questionner sans nous culpabiliser et nous permettre de passer à l’action.

- La fresque de la mobilité dont on va parler tout de suite !

La mobilité, le premier des sujets

D’après l’ADEME, « le secteur des transports représente plus de 30% de la consommation d’énergie en France (...). Il est aussi le principal émetteur de CO2, avec plus de 30 % des émissions totales de gaz à effet de serre ».

En parallèle, elle estime qu’en France, le tourisme est responsable de 11% des émissions de gaz à effet de serre et que ces émissions proviennent, pour les 3/4, de la mobilité.

Dans son bilan des émissions de GES du tourisme publié en 2021, l’ADEME annonce que les mobilités touristiques ont émis, en 2018, 77% du bilan des émissions GES du tourisme en France.

Elle compte les transports pour se rendre à destination, mais aussi sur place et les infrastructures liées à ces transports. C’est donc un sujet majeur pour le tourisme.

En s’intéressant à la mobilité, à la fois en matière de trajet et à destination, le secteur peut rapidement faire baisser son impact. C’était d’ailleurs le constat du bilan RSE de Bleu Voyages, qui soulignait que 98% de son empreinte était due au transport.

Alors, par où commencer ? La fresque de la mobilité est justement l’une des manières les plus simples pour comprendre les tenants et les aboutissants - et commencer à agir.

La fresque de la mobilité, comment ça fonctionne ?

Le but de la fresque est de comprendre, lors d’un atelier qui peut durer entre 2 et 3 heures, quels sont les impacts des différents modes de transport, et quels sont les leviers sur lesquels jouer pour évoluer.

Comme la plupart des fresques sectorielles, la fresque de la mobilité est créée par une association : les Shifteurs, une émanation du Shift Project.

« Nous sommes juste au début de la transition sur le sujet de la mobilité des personnes. Notre objectif est de diffuser au maximum la connaissance et de nouvelles pratiques moins carbonées.

Des groupes de travail vont voir le jour pour créer des extensions de la Fresque de la Mobilité (Fresque experte, quizz, application mobile…) »
explique l’association.

Avant que ces extensions n’arrivent, la fresque de la mobilité se décline en 3 ateliers, avec des cartes adaptées aux situations :

- La fresque « grand public » a pour but de sensibiliser et d'influencer les comportements individuels. Elle s’adresse aux collaborateurs de l’entreprise, de l’association, aux agents d’une collectivité, aux citoyens d’une ville…

- La fresque « entreprise » a pour but d’inspirer la stratégie de mobilité durable de l’entreprise. Elle s’adresse aux acteurs de la politique mobilité de l’entreprise : RSE, RH, CSE, responsable mobilité, gestion de flotte, services généraux…

- La fresque « institution » a pour but d’inspirer l’action publique locale. Elle s’adresse aux acteurs de la mobilité locale : élus, urbanisme, transports, voirie, PCAET, RSE, etc.

J’ai testé la fresque de la mobilité !

J’ai eu la chance de participer à un atelier dans le cadre des Rencontres du vélo et des mobilités douces qui se sont tenues à Marseille en mai 2023.

Deux tables d’une dizaine de participants et deux fresqueurs pour nous accompagner.

Ceux qui ont l’habitude des fresques seront étonnés : ici, le papier qui sert à créer la fresque est déjà bien rempli. On voit des frises, des tableaux qu’il nous faudra remplir. Ce sont des catégories : les modes de transport, les énergies, les impacts, les solutions…

Pour les cartes, en revanche, le principe est inchangé : côté face, une image et sa question, qui permettra aux joueurs de se questionner, côté pile, l’explication, les chiffres et les sources sur lesquels s’appuient les Shifteurs.

Le résultat est le même que pour les autres fresques : on se questionne, on n’est pas toujours d’accord, on découvre des faits même quand on pense maîtriser la question. La fresque permet de pousser le curseur un peu plus loin.

Les cartes simplifient sans réduire la portée : elles abordent les problèmes d’artificialisation des sols et de biodiversité, du piège qu’est la voiture hybride, du rôle de la route dans la pollution océanique, de la dépendance au pétrole et de pollution sonore, les enjeux de santé publique…

Lire aussi : "Il faut se limiter à 3 ou 4 vols dans une vie" selon Jean-Marc Jancovici

Après la théorie, la pratique, l’atelier fait place à un jeu de rôle ! Je ne vous cache pas que c’était mon moment préféré.

Par petits groupes, les participants prennent connaissance d’une fiche qui décrit les usages d’une personne et l’aide à réduire son impact en fonction de ses habitudes de vie. Sans vous spoiler : ça n’est pas si simple que ça, et les débats peuvent être parfois rudes ! C’est là, dans l’application au réel, qu’on se rend compte des blocages - notamment politiques.

À la fin, chaque participant s’engage à faire évoluer ses pratiques.

Mon engagement : sensibiliser le plus grand nombre. Vous risquez d’en entendre encore pas mal parler, du rôle de la mobilité dans le secteur du tourisme !

Juliette Pic Publié par Juliette Pic Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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