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Le sort d'Alitalia suspendu aux négos avec Air France-KLM

2 mois pour aboutir à un accord


Le groupe franco-néerlandais a été choisi par les autorités italiennes pour reprendre Alitalia. Les deux partis se donnent deux mois pour aboutir. A l’entame des négociations, le gouvernement italien reconnaît sa part de responsabilité dans les ennuis de la compagnie italienne.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Mercredi 2 Janvier 2008

« Alitalia a été trop longtemps exploitée par les hommes politiques à leur profit », a reconnu récemment le ministre de l’Economie Tommaso Padoa-Schiappa au Corriere dela Sera.

Une lucidité peu courante parmi la classe politique italienne, et ce d’autant plus que le ministre de l’Economie en question aurait préféré une autre offre que celle d’Air France.

Une solution qui aurait soutenu le trafic aérien de l‘Italie du Nord, contrairement au projet d’Air France-KLM favorable, lui, au développement du hub de Rome.

Cette responsabilité des gouvernants, nombre d’employés d’Alitalia la stigmatisent aussi. S’il est facile de reporter la faute sur l’autre, il faut bien reconnaître que, au fil des années, la compagnie a été un argument dans le discours politique italien.

Certains observateurs vont même jusqu’à dire qu’Alitalia a été autrefois une tire-lire bien pratique… Et la vente récente de trois paires de slots à Heathrow (officieusement à Continental Airlines, US Airways et British Airways) pour 92 millions d’euros prouve que la compagnie italienne dispose encore de quelques bijoux de famille, même si elle perd actuellement un million d‘euros par jour…

Que vaut aujourd’hui Alitalia ?

Le gouvernement de Romano Prodi va devoir marcher sur des œufs s’il ne veut pas porter la responsabilité de la chute finale d’Alitalia si les négociations n’aboutissaient pas. Mais en même temps, il ne devra pas donner l’impression de brader les 49,9 % des parts de l‘Etat italien.

Que vaut aujourd’hui Alitalia ? Le premier round de négociations - toujours non engageantes à ce stade - qui commence avec Air France-KLM devra le déterminer. Une chose est sûre, le repreneur potentiel veut acquérir le contrôle total de la compagnie italienne.

Une condition sine qua non, particulièrement précieuse aux yeux de KLM qui a eu, lors de la première tentative de rapprochement avec Alitalia dans les années 90, à faire face aux contradictions des autorités italiennes, notamment dans le difficile plan de financement de l‘aéroport de Milan.

A cette époque-là, sur le terrain, les équipes commerciales avaient pourtant réussi à trouver un terrain d‘entente…

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