Laurent Queige, directeur général du Welcome City Lab
i-tourisme : Comment est né le projet du Welcome City Lab (WCL) ?
Laurent Queige : « L’objectif du WCL est d’être le leader mondial en matière d’innovation touristique.
Nous voulions faire de Paris une ville dynamique, orientée vers l’avenir, une ville qui bouge, loin de son image traditionnelle.
En tant que leader en termes de fréquentation touristique mondiale, nous pouvons avoir tendance à nous endormir sur nos lauriers. Paris a su se remettre en cause, ce qui est habituellement l’attitude d’un challenger et non d’un leader.
Autre point que j’ai pu constater pendant de nombreuses années : les start-ups étaient unanimes, elles avaient du mal à rentrer en contact avec les professionnels du tourisme.
Elles venaient nous voir à l’Hôtel de Ville et nous disaient que personne n’était intéressé pour acheter leur service. Elles nous faisaient part de la difficulté, quand on n’est pas du sérail, à pénétrer le milieu.
D’où la création de l’incubateur qui se veut être un lieu de rencontres et d’échanges pour tous les professionnels du tourisme grâce à nos colloques, conférences et autres événements.
Le public est hétérogène et complémentaire. C’est un espace de networking entre le secteur du tourisme et les nouvelles pousses du tourisme urbain. »
i-tourisme : Ce type de projet n’avait-il jamais été mis en place ailleurs ?
LQ : « Lors de la création, j’ai fait un benchmark à l’international pour voir comment les villes géraient l’innovation dans leur stratégie touristique.
J’ai été frappé de constater les réponses des villes que j’interrogeais. Aucune n’avait de politique définie à travers un incubateur. »
i-tourisme : Pour quelles raisons selon vous ?
LQ : « Avec l’économie numérique, de nouveaux acteurs sont arrivés. Il y a eu une diversification des professionnels du tourisme. Nous ne savions pas comment les intégrer à la stratégie touristique des villes.
Nous avons donc imaginé le WCL, un plus pour l’image de Paris.
La première ville au monde à créer un incubateur. C’est extraordinaire qu’il ait fallu attendre 2013. »
Laurent Queige : « L’objectif du WCL est d’être le leader mondial en matière d’innovation touristique.
Nous voulions faire de Paris une ville dynamique, orientée vers l’avenir, une ville qui bouge, loin de son image traditionnelle.
En tant que leader en termes de fréquentation touristique mondiale, nous pouvons avoir tendance à nous endormir sur nos lauriers. Paris a su se remettre en cause, ce qui est habituellement l’attitude d’un challenger et non d’un leader.
Autre point que j’ai pu constater pendant de nombreuses années : les start-ups étaient unanimes, elles avaient du mal à rentrer en contact avec les professionnels du tourisme.
Elles venaient nous voir à l’Hôtel de Ville et nous disaient que personne n’était intéressé pour acheter leur service. Elles nous faisaient part de la difficulté, quand on n’est pas du sérail, à pénétrer le milieu.
D’où la création de l’incubateur qui se veut être un lieu de rencontres et d’échanges pour tous les professionnels du tourisme grâce à nos colloques, conférences et autres événements.
Le public est hétérogène et complémentaire. C’est un espace de networking entre le secteur du tourisme et les nouvelles pousses du tourisme urbain. »
i-tourisme : Ce type de projet n’avait-il jamais été mis en place ailleurs ?
LQ : « Lors de la création, j’ai fait un benchmark à l’international pour voir comment les villes géraient l’innovation dans leur stratégie touristique.
J’ai été frappé de constater les réponses des villes que j’interrogeais. Aucune n’avait de politique définie à travers un incubateur. »
i-tourisme : Pour quelles raisons selon vous ?
LQ : « Avec l’économie numérique, de nouveaux acteurs sont arrivés. Il y a eu une diversification des professionnels du tourisme. Nous ne savions pas comment les intégrer à la stratégie touristique des villes.
Nous avons donc imaginé le WCL, un plus pour l’image de Paris.
La première ville au monde à créer un incubateur. C’est extraordinaire qu’il ait fallu attendre 2013. »
Un Welcome City Lab à Mexico en 2015
i-tourisme : Quelles étaient vos espérances au début ?
LQ :« Nous nous sommes tout de suite dit que Paris avait quelque chose à jouer. Nous avons donc voulu faire de la capitale, une ville pilote en matière d’innovation touristique.
Dès le début, on pensait aussi à la dimension internationale que pourrait avoir le projet. Mais pour nous, cela allait arriver dans un second temps. »
i-tourisme : Cela ne s’est pas passé comme prévu ?
LQ : « Absolument pas. Ça a été l’inverse et cela grâce à la force des réseaux sociaux. Il y a quelques temps, j’aurais dû payer un attaché de presse pour exporter le concept.
Mais aujourd’hui, je n'ai rien dépensé car nous avions une présence sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que nous nous sommes fait connaître à l’étranger.
Les gens nous appelaient spontanément. Ils voulaient savoir comment nous avions bâti un tel projet.
Nous ne pensions vraiment pas que le processus d’internationalisation arriverait dès le début, avant même l’ouverture de notre incubateur, rue de Rennes. »
i-tourisme : Quelles villes vous ont contacté ?
LQ : « La ville de Mexico d’abord, avec qui la ville de Paris a une coopération décentralisée, soit un pacte de coopération.
Nous nous sommes déplacés là-bas suite à de nombreux échanges. Un WCL ouvrira en juin 2015 à Mexico.
Cette ville n’est pas encore très touristique, les visiteurs vont plus vers Cancun et Acapulco. C’est une zone de transit vers les sites et les plages du Mexique. Ce n’est pas perçu comme une destination touristique.
Or la municipalité désire en faire un centre touristique. Elle va donc créer un office de tourisme, elle n’en avait pas. Au premier étage de ce bâtiment sera installé un WCL.
A Paris, le thème s’articule autour du tourisme urbain et de l’innovation. Nous voulions diversifier l’image de la capitale. A Mexico, au contraire, il s’agira de la mise en valeur du patrimoine historique du centre-ville.
Car ce travail n’a pas encore été fait alors que le patrimoine est très riche, entre les restes archéologiques aztèques et ceux de l’époque coloniale.
i-tourisme : Quel est le statut de la ville de Paris dans cette coopération ? Gagne-t-elle de l’argent ?
LQ : « Nous les accompagnons en ingénierie de montage de projet. Le WCL est une marque.
La ville de Paris ne gagne pas d’argent, mais on y songe à l’avenir. Nous travaillons actuellement autour d’un droit d’exploitation de la marque. »
LQ :« Nous nous sommes tout de suite dit que Paris avait quelque chose à jouer. Nous avons donc voulu faire de la capitale, une ville pilote en matière d’innovation touristique.
Dès le début, on pensait aussi à la dimension internationale que pourrait avoir le projet. Mais pour nous, cela allait arriver dans un second temps. »
i-tourisme : Cela ne s’est pas passé comme prévu ?
LQ : « Absolument pas. Ça a été l’inverse et cela grâce à la force des réseaux sociaux. Il y a quelques temps, j’aurais dû payer un attaché de presse pour exporter le concept.
Mais aujourd’hui, je n'ai rien dépensé car nous avions une présence sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que nous nous sommes fait connaître à l’étranger.
Les gens nous appelaient spontanément. Ils voulaient savoir comment nous avions bâti un tel projet.
Nous ne pensions vraiment pas que le processus d’internationalisation arriverait dès le début, avant même l’ouverture de notre incubateur, rue de Rennes. »
i-tourisme : Quelles villes vous ont contacté ?
LQ : « La ville de Mexico d’abord, avec qui la ville de Paris a une coopération décentralisée, soit un pacte de coopération.
Nous nous sommes déplacés là-bas suite à de nombreux échanges. Un WCL ouvrira en juin 2015 à Mexico.
Cette ville n’est pas encore très touristique, les visiteurs vont plus vers Cancun et Acapulco. C’est une zone de transit vers les sites et les plages du Mexique. Ce n’est pas perçu comme une destination touristique.
Or la municipalité désire en faire un centre touristique. Elle va donc créer un office de tourisme, elle n’en avait pas. Au premier étage de ce bâtiment sera installé un WCL.
A Paris, le thème s’articule autour du tourisme urbain et de l’innovation. Nous voulions diversifier l’image de la capitale. A Mexico, au contraire, il s’agira de la mise en valeur du patrimoine historique du centre-ville.
Car ce travail n’a pas encore été fait alors que le patrimoine est très riche, entre les restes archéologiques aztèques et ceux de l’époque coloniale.
i-tourisme : Quel est le statut de la ville de Paris dans cette coopération ? Gagne-t-elle de l’argent ?
LQ : « Nous les accompagnons en ingénierie de montage de projet. Le WCL est une marque.
La ville de Paris ne gagne pas d’argent, mais on y songe à l’avenir. Nous travaillons actuellement autour d’un droit d’exploitation de la marque. »
Bénéficier d’un réseau international de partenariats
i-tourisme : Avez-vous eu d’autres contacts ?
LQ : « Nous avons eu des contacts informels et des rencontres avec Dakar, Québec, Shanghai et Budapest.
Une décision formelle a été prise avec cette dernière ville : deux start-ups hongroises vont venir passer trois mois au WCL en hiver 2015. Des start-ups qui ciblent bien entendu le marché touristique parisien.
En échange, deux start-ups du WCL iront à Budapest.
L’objectif à terme est que les start-ups puissent bénéficier d’un réseau international de partenariats.
Par exemple, pour aller gratuitement passer trois mois dans un incubateur étranger. On initie cette idée avec Budapest.
i-tourisme : Et au niveau national ?
LQ : « Des collectivités locales ou des organisations institutionnelles du tourisme nous ont contacté et nous avons eu des réunions travail mais rien n'est encore acté.
Il y a le comité régional du tourisme d’Aquitaine et celui de Rhône-Alpes, le conseil régional du Nord, la communauté de communes de Nîmes, Strasbourg et Clermont-Ferrand. »
i-tourisme : Quel est le budget annuel du WCL ?
LQ :« 800 000 euros pour faire fonctionner 30 start-ups par an. Mais ce budget dépend du contexte local, des projets… »
i-tourisme : Comment pourrait-on qualifier la culture de l’innovation dans le tourisme ?
LQ : « Elle démarre. Le secteur n’était pas ouvert à cela mais l’innovation n’est plus vue comme une menace potentielle. La sensibilisation va mettre des années mais c’est bien parti.
Nous sommes la dernière des 15 start-ups de Paris Région Lab. Le phénomène de pépinières se multiplie et le tourisme a rejoint cette dynamique, on ne peut que s’en réjouir.
En plus des puissances publiques, il est piloté par des partenaires privés, sept grandes entreprises du tourisme : Amadeus, Air France, Aéroport de Paris, Sodexo, Viparis, Groupe Galeries Lafayette, Skyboard. Ces partenaires peuvent stimuler leur propre innovation au sein du WCL.
Nous sommes le seul incubateur, sur les 15, à avoir un comité de pilotage public-privé. Je tenais beaucoup à ce point. C’est une réussite de mixité. »
LQ : « Nous avons eu des contacts informels et des rencontres avec Dakar, Québec, Shanghai et Budapest.
Une décision formelle a été prise avec cette dernière ville : deux start-ups hongroises vont venir passer trois mois au WCL en hiver 2015. Des start-ups qui ciblent bien entendu le marché touristique parisien.
En échange, deux start-ups du WCL iront à Budapest.
L’objectif à terme est que les start-ups puissent bénéficier d’un réseau international de partenariats.
Par exemple, pour aller gratuitement passer trois mois dans un incubateur étranger. On initie cette idée avec Budapest.
i-tourisme : Et au niveau national ?
LQ : « Des collectivités locales ou des organisations institutionnelles du tourisme nous ont contacté et nous avons eu des réunions travail mais rien n'est encore acté.
Il y a le comité régional du tourisme d’Aquitaine et celui de Rhône-Alpes, le conseil régional du Nord, la communauté de communes de Nîmes, Strasbourg et Clermont-Ferrand. »
i-tourisme : Quel est le budget annuel du WCL ?
LQ :« 800 000 euros pour faire fonctionner 30 start-ups par an. Mais ce budget dépend du contexte local, des projets… »
i-tourisme : Comment pourrait-on qualifier la culture de l’innovation dans le tourisme ?
LQ : « Elle démarre. Le secteur n’était pas ouvert à cela mais l’innovation n’est plus vue comme une menace potentielle. La sensibilisation va mettre des années mais c’est bien parti.
Nous sommes la dernière des 15 start-ups de Paris Région Lab. Le phénomène de pépinières se multiplie et le tourisme a rejoint cette dynamique, on ne peut que s’en réjouir.
En plus des puissances publiques, il est piloté par des partenaires privés, sept grandes entreprises du tourisme : Amadeus, Air France, Aéroport de Paris, Sodexo, Viparis, Groupe Galeries Lafayette, Skyboard. Ces partenaires peuvent stimuler leur propre innovation au sein du WCL.
Nous sommes le seul incubateur, sur les 15, à avoir un comité de pilotage public-privé. Je tenais beaucoup à ce point. C’est une réussite de mixité. »