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Entente sur les prix/BA/Virgin : 200 millions de dollars aux passagers
LONDRES - Les compagnies aériennes britanniques British Airways (BA) et Virgin Atlantic ont accepté de payer un total de 200 millions de dollars (136 millions d'euros) aux passagers lésés par leur entente sur les surtaxes carburant entre 2004 et 2006, dont 140 millions de dollars environ pour BA, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le cabinet d'avocats américain Cohen Milstein Hausfeld & Toll a annoncé vendredi sur son site internet qu'il avait négocié devant la justice californienne un accord en vertu duquel les deux compagnies acceptent de payer 200 millions de dollars pour dédommager les quelque 8 millions de voyageurs affectés par une entente entre les deux compagnies, entre le 11 août 2004 et le 23 mars 2006.

Virgin Atlantic a confirmé de son côté l'existence d'un accord.

Celui-ci représente un tiers de la surtaxe carburant acquittée sur chaque billet long courrier vendu pendant cette période, a dit BA. Le cabinet d'avocats s'est félicité du fait que la somme allouée représente "100% de la surcharge illégale".

Les acheteurs de billets aux Etats-Unis se sont vu octroyer 59 millions de dollars et ceux au Royaume-Uni 73,5 millions de livres. Sur ce total, un porte-parole de BA a daclaré à l'AFP que la compagnie aurait à régler 47,4 millions de dollars et 45,4 millions de livres, soit un peu plus de 136 millions de dollars aux cours de vendredi, Virgin devant acquitter le reste.

Les deux compagnies s'étaient entendues à plusieurs reprises sur cette période, preuves à l'appui, pour rehausser concomitamment la surcharge sur le prix du billet liée à la hausse du carburant.

Ces indemnités pour les passagers s'ajoutent pour BA aux amendes lui ayant été infligées en août dernier, à la fois au Royaume-Uni pour entente avec Virgin Atlantic (121,5 millions de livres), et aux Etats-Unis pour entente avec Korean Air (300 millions de dollars).

Korean Air, qui ne figure pas dans l'accord annoncé vendredi, avait aussi été condamné à 300 millions de dollars d'amende aux Etats-Unis. Virgin Atlantic avait échappé à toute amende, pour avoir aidé l'Office of Fair Trading (OFT), le service de répression des fraudes britanniques, dès le début de son enquête.

Le directeur général de British Airways Willie Walsh, qui s'était déjà dit "très mécontent" de cette affaire l'été dernier, et s'en était pris durement aux "quelques individus" membres de la compagnie qui s'en seraient rendus responsables, a répété vendredi que BA condamnait "absolument toute activité anticoncurrentielle commise par quiconque".

Il a qualifié de "juste et raisonnable" l'accord trouvé avec les plaignants, se réjouissant que BA puisse à présent "poursuivre ses activités".

En fonction de la période du vol, les passagers pourront recevoir jusqu'à 10 livres ou 20 dollars par trajet. Cela ne sera possible néanmoins qu'après l'approbation officielle de l'accord par la justice américaine.

Virgin et BA se sont engagés à reverser toute somme qui ne serait pas réclamée aux Etats-Unis à une association caritative, Miracle Flights for Kids. Un accord similaire n'a pas été encore conclu au Royaume-Uni.

BA avait mis de côté l'an dernier une provision de 350 millions de livres pour régler ces litiges, et celle-ci s'est donc avérée suffisante. Il lui reste cependant à affronter de possibles amendes et demandes de dommages et intérêts dans le domaine du fret, puisqu'elle est soupçonnée d'ententes sur les surcharges carburant avec une quinzaine d'autres compagnies par la Commission européenne.