Avec les code-share, les grandes alliances, Oneworld, Skyteam ou Star Alliance, les cartes de crédit et les nombreux partenaires des différents programmes, un seul achat peut ainsi vous valoir des points dans une, voire plusieurs compagnies à la fois. /photo dr
Avec la croissance du trafic aérien, les compagnies aériennes distribuent des montagnes de miles.
Selon une récente estimation réalisée par des analystes du secteur, leur valeur virtuelle dépasserait actuellement le montant total des dollars papier qui circulent actuellement dans le monde, soit 2 200 Milliards US $.
"En 2007, American Airlines a provisionné dans son bilan plus d’1 milliard de $ pour couvrir 2 millions de billets", explique un banquier spécialisé dans le transport aérien, en rappelant que les miles sont une dette financière, "or le système est très inflationniste."
Selon une récente estimation réalisée par des analystes du secteur, leur valeur virtuelle dépasserait actuellement le montant total des dollars papier qui circulent actuellement dans le monde, soit 2 200 Milliards US $.
"En 2007, American Airlines a provisionné dans son bilan plus d’1 milliard de $ pour couvrir 2 millions de billets", explique un banquier spécialisé dans le transport aérien, en rappelant que les miles sont une dette financière, "or le système est très inflationniste."
Payer son vol en achetant des bouquins
Car l’aérien ne représente que 50 % des émissions de miles ; le reste, en effet, vient du cross-branding, à travers les hôtels, les loueurs de voiture, les cartes de crédit, ou encore les magasins de luxe…
Avec les code-share, les grandes alliances, Oneworld, Skyteam ou Star Alliance, les cartes de crédit et les nombreux partenaires des différents programmes, un seul achat peut ainsi vous valoir des points dans une, voire plusieurs compagnies à la fois, mais aussi dans votre organisme financier.
"C’est comme ça qu’on peut se retrouver dans un avion après avoir acheter des bouquins à la FNAC…", ironise notre banquier en caricaturant un peu la situation : "Il n’empêche que les compagnies aériennes ont crée un monstre qu’elles ne maîtrisent plus vraiment."
"D’autant plus qu’en Grande Bretagne ou aux Usa", assure Marc Leidelinger, le Pdg de Frequent Flyers Travel Paris, il existe des bourses aux miles ; on peut aussi acheter sa voiture ou payer ses impôts avec."
Avec les code-share, les grandes alliances, Oneworld, Skyteam ou Star Alliance, les cartes de crédit et les nombreux partenaires des différents programmes, un seul achat peut ainsi vous valoir des points dans une, voire plusieurs compagnies à la fois, mais aussi dans votre organisme financier.
"C’est comme ça qu’on peut se retrouver dans un avion après avoir acheter des bouquins à la FNAC…", ironise notre banquier en caricaturant un peu la situation : "Il n’empêche que les compagnies aériennes ont crée un monstre qu’elles ne maîtrisent plus vraiment."
"D’autant plus qu’en Grande Bretagne ou aux Usa", assure Marc Leidelinger, le Pdg de Frequent Flyers Travel Paris, il existe des bourses aux miles ; on peut aussi acheter sa voiture ou payer ses impôts avec."
Les compagnies aériennes ne contrôlent ni la propriété ni la valeur de leurs miles
"Les miles sont devenus une véritable monnaie d’échange", confirme Jean-Louis Baroux, le fondateur d’APG : "Même pour les compagnies aériennes… American Airlines, par exemple, à vendu récemment pour 1 Md $ des miles à AMEX afin de couvrir rapidement certaines dépenses de fonctionnement."
Et comme toujours dans le commerce, on sait aussi faire des promotions : "British Airways, notamment, a proposé 50 % de bonus sur la valeur de ses miles aux clients AMEX, confie encore Jean-Louis Baroux. Chez Air France, il m’est arrivé aussi de recevoir 2 billets pour le prix « miles » d’un seul…"
"Le problème, c’est qu’avec ce genre de diffusion, les compagnies aériennes contrôlent de moins en moins la propriété et la valeur des miles qu’elles ont émises", souligne notre financier, en ajoutant, plus inquiétant :
"C’est un peu comme avec les « subprimes », sauf que les risques pèsent sur les compagnies, pas sur les clients..."
Heureusement, que tous ces points ne sont pas utilisés ; c’est ce qu’on appelle le taux de rédemption.
Il est en général de 40 % mais les compagnies l’évaluent à leur gré, quitte à le faire évoluer discrètement selon la somme qu’il leur faut provisionner en fin d’exercice.
Et comme toujours dans le commerce, on sait aussi faire des promotions : "British Airways, notamment, a proposé 50 % de bonus sur la valeur de ses miles aux clients AMEX, confie encore Jean-Louis Baroux. Chez Air France, il m’est arrivé aussi de recevoir 2 billets pour le prix « miles » d’un seul…"
"Le problème, c’est qu’avec ce genre de diffusion, les compagnies aériennes contrôlent de moins en moins la propriété et la valeur des miles qu’elles ont émises", souligne notre financier, en ajoutant, plus inquiétant :
"C’est un peu comme avec les « subprimes », sauf que les risques pèsent sur les compagnies, pas sur les clients..."
Heureusement, que tous ces points ne sont pas utilisés ; c’est ce qu’on appelle le taux de rédemption.
Il est en général de 40 % mais les compagnies l’évaluent à leur gré, quitte à le faire évoluer discrètement selon la somme qu’il leur faut provisionner en fin d’exercice.
Les sociétés prennent les miles à leur compte pour négocier des rétrocessions en fin d’exercice
"Certes les voyageurs loisirs et ceux qui ne font qu’1 ou 2 vols par an oublient facilement, explique Marc Leidelinger. En revanche, sur le marché affaires, les grands voyageurs n’oublient jamais leurs miles et s’en servent autant qu’ils le peuvent."
D’où les freins que les compagnies mettent à leur utilisation.
D’abord, le billet n’est pas entièrement gratuit, le passager doit prendre en charge les taxes d’aéroport, les surcharges carburant et autres menus frais de ce genre.
Ensuite, sur un vol, par exemple, quelques sièges seulement seront attribués aux détenteurs de miles. On peut aussi limiter les périodes et les vols accessibles, ou bien distribuer des points périssables au bout de 12 à 36 mois…
Pour autant, ce n’est pas la panacée.
D’une part, la dette financière demeure et s’ajoute aux miles que l’on continue de distribuer. D’autre part, on finit par concentrer la consommation des miles sur la basse saison, quand les avions sont « vides » et qu’ils coûtent déjà trop cher.
Une situation plutôt paradoxale quand on voit les résultats financiers des compagnies aériennes.
D’où les freins que les compagnies mettent à leur utilisation.
D’abord, le billet n’est pas entièrement gratuit, le passager doit prendre en charge les taxes d’aéroport, les surcharges carburant et autres menus frais de ce genre.
Ensuite, sur un vol, par exemple, quelques sièges seulement seront attribués aux détenteurs de miles. On peut aussi limiter les périodes et les vols accessibles, ou bien distribuer des points périssables au bout de 12 à 36 mois…
Pour autant, ce n’est pas la panacée.
D’une part, la dette financière demeure et s’ajoute aux miles que l’on continue de distribuer. D’autre part, on finit par concentrer la consommation des miles sur la basse saison, quand les avions sont « vides » et qu’ils coûtent déjà trop cher.
Une situation plutôt paradoxale quand on voit les résultats financiers des compagnies aériennes.
Les programmes de fidélisation sont –ils rentables ?
"C’est vrai que l’on peut se demander si ces programmes de fidélité sont réellement rentables, s’interroge Jean-Pierre Sauvage, le Président du BAR, l’association des compagnies aériennes en France.
Tout comme on peut aussi se demander si ils ont encore un sens, surtout pour le trafic européen où les entreprises pratiquent de plus en plus le « bestbuy » en confiant aux compagnies Low Cost 46 % du marché."
"Aujourd’hui, les compagnies qui mettent en avant leur programme de fidélisation se tirent une balle dans le pied, estime carrément notre expert financier.
Elles sont assises sur une bombe à retardement et l’opacité dont elles font souvent preuve à ce sujet laisse supposer qu’elles le savent."
Néanmoins, selon Jean-Louis Baroux, aucune compagnie ne peut prendre le risque d’arrêter son programme ; elle perdrait immédiatement sa clientèle la plus rentable, le passager business qui représente environ 60 % du trafic total.
"Chez le grand voyageur, l’attribution de miles reste un critère de choix important, confirme Marc Leidelinger, même s’il sent un léger tassement dans leur utilisation.
Et beaucoup d’entreprises considèrent toujours les miles comme une compensation légitime pour les cadres qui passent leur vie dans les aéroports."
"Dans le cas contraire, si l’entreprise préfère prendre à son compte les points acquis, précise le Pdg de Frequent Flyers Travel Paris, c’est le plus souvent pour négocier une rétrocession en fin d’exercice."
Tout comme on peut aussi se demander si ils ont encore un sens, surtout pour le trafic européen où les entreprises pratiquent de plus en plus le « bestbuy » en confiant aux compagnies Low Cost 46 % du marché."
"Aujourd’hui, les compagnies qui mettent en avant leur programme de fidélisation se tirent une balle dans le pied, estime carrément notre expert financier.
Elles sont assises sur une bombe à retardement et l’opacité dont elles font souvent preuve à ce sujet laisse supposer qu’elles le savent."
Néanmoins, selon Jean-Louis Baroux, aucune compagnie ne peut prendre le risque d’arrêter son programme ; elle perdrait immédiatement sa clientèle la plus rentable, le passager business qui représente environ 60 % du trafic total.
"Chez le grand voyageur, l’attribution de miles reste un critère de choix important, confirme Marc Leidelinger, même s’il sent un léger tassement dans leur utilisation.
Et beaucoup d’entreprises considèrent toujours les miles comme une compensation légitime pour les cadres qui passent leur vie dans les aéroports."
"Dans le cas contraire, si l’entreprise préfère prendre à son compte les points acquis, précise le Pdg de Frequent Flyers Travel Paris, c’est le plus souvent pour négocier une rétrocession en fin d’exercice."
Un complément de salaire non chargé, non imposable
Et là, c’est encore du cash en moins pour le transporteur ; ce qui n’arrange pas les choses.
Bien sûr, tant que tous les clients ne se ruent pas au guichet pour écluser « leurs droits », la situation n’a rien d’alarmant.
Sauf qu’avec la crise, les gouvernements cherchent de l’argent partout.
De là à ce qu’ils considèrent les miles comme un complément de salaire non chargé et non imposé, le pas n’est pas trop dur à franchir, surtout en France.
En ce cas, l’addition pourrait bien se corser dangereusement.
On peut donc aisément se demander si la pompe à clients imaginée par les compagnies aériennes ne se retournerait pas contre elles.
"C’est effectivement un piège mais pour le moment, on voit mal comment s’en sortir", conclut Jean-Louis Baroux.
Il le faudra bien pourtant car, à priori, le nombre de miles en circulation augmente mécaniquement avec la croissance régulière du trafic mondial.
Bien sûr, tant que tous les clients ne se ruent pas au guichet pour écluser « leurs droits », la situation n’a rien d’alarmant.
Sauf qu’avec la crise, les gouvernements cherchent de l’argent partout.
De là à ce qu’ils considèrent les miles comme un complément de salaire non chargé et non imposé, le pas n’est pas trop dur à franchir, surtout en France.
En ce cas, l’addition pourrait bien se corser dangereusement.
On peut donc aisément se demander si la pompe à clients imaginée par les compagnies aériennes ne se retournerait pas contre elles.
"C’est effectivement un piège mais pour le moment, on voit mal comment s’en sortir", conclut Jean-Louis Baroux.
Il le faudra bien pourtant car, à priori, le nombre de miles en circulation augmente mécaniquement avec la croissance régulière du trafic mondial.