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III. Tourisme de Mémoire : on attend le "débarquement" des agences de voyages...

Le dossier de TourMaG.com sur le Tourisme de Mémoire


L'année 2014 marquera le centenaire du début de la Première Guerre Mondiale et les 70 ans du Débarquement allié, le 6 juin 1944, pendant la deuxième Guerre Mondiale. De nombreux événements de commémoration étant prévus l'année prochaine, TourMaG.com vous propose, durant toute la semaine du 11 novembre 2013, un dossier sur le Tourisme de Mémoire. Ce troisième volet se penche sur les offres proposées par les acteurs du tourisme français. Diverses et multiples, elles n'ont pas encore trouvé leur place auprès des agents de voyages.


Rédigé par le Mercredi 13 Novembre 2013

Il n'est pas rare de voir des visiteurs venir se recueillir sur la tombe d'un grand-père ou d'un arrière-grand-père - © david-bgn - Fotolia.com
Il n'est pas rare de voir des visiteurs venir se recueillir sur la tombe d'un grand-père ou d'un arrière-grand-père - © david-bgn - Fotolia.com
Depuis ce 11 novembre 2013 et durant les 4 prochaines années, les commémorations autour du Centenaire de la Grande Guerre vont se multiplier partout en France, notamment dans les départements du nord, de la Manche jusqu’au Rhin.

L’année 2014 sera particulièrement riche en dates anniversaires, puisqu’on célébrera, également, les 70 ans du Débarquement allié de 1944.

Ce devoir de mémoire touchera également le secteur du tourisme. Depuis plusieurs années déjà, les Comités Départementaux et Régionaux du Tourisme proposent une offre autour de cette thématique.

Certains montent leurs packages, comme Manche Tourisme, d’autres travaillent en collaboration avec des agences réceptives et les CDT, à l’image du CRT Nord-Pas-de-Calais.

D’autres encore se regroupent en réseaux. C’est le cas notamment de l’association « Tourisme et mémoire de la Grande Guerre - Le réseau touristique du front occidental », lancée à l’initiative des offices de tourisme de Verdun, Château-Thierry, Reims et Meaux et qui regroupe l’offre d’une trentaine d’acteurs du tourisme du Nord et Nord-Est de la France.

Les demandes d'éductours en hausse

Et il semblerait que les demandes s’intensifient de la part des professionnels et du grand public, à l’approche de 2014.

« Contrairement aux Saxons, qui ont un rapport à la mémoire très important et très intime, chez les Français, on constate une prise de conscience progressive depuis deux ou trois ans, témoigne Aurore Rouffelaers, fondatrice de l’agence Trottin’Nord.

Cette guide conférencier a fondé son entreprise dans le Nord-Pas-de-Calais, il y a 5 ans. « 80% de mon activité tourne autour du tourisme de mémoire, mais j’assure 95% de mes visites en anglais. »

Pour quelle raison ? « La Première Guerre mondiale a été un conflit si atroce que les Poilus ne l’ont jamais évoqué à leur retour.

Aujourd’hui à peine, les petits-enfants et arrières-petits-enfants commencent à s’y intéresser, et le conflit s’apprête à ressortir du silence.

D’ailleurs, je remarque une hausse de la demande pour des éductours de la part des hôteliers de la région et des tour-opérateurs français.
»

« A l'heure actuelle, les gens sont à la recherche du bien-être, ils veulent vivre en harmonie et se recentrent donc sur leurs racines, ajoute Hélène Pascual, chargée de production réceptifs pour Océanides Voyages.

Le tour-opérateur, basé dans le sud de la France, propose depuis plusieurs années des courts-séjours incluant du tourisme de mémoire en Languedoc Roussillon.

« Nos produits sont axés autour de la mémoire générale, et pas seulement historique, ajoute-t-elle. Ils incluent les notions de terroir et de nature, que nos clients découvrent au travers des paysages et des rencontres, par exemple à la frontière franco-espagnole, sur les pas des Républicains.

De manière générale, nous constatons que nos clients sont à la recherche d'une identité communautaire et les commémorations autour des deux conflits mondiaux rentrent dans ce cadre. Les gens y sont de plus en plus réceptifs.
»

D'ailleurs, si l'agence est habituée à travailler avec des groupes, elle reçoit également des demandes de la part d'individuels, via des agences de voyages « qui savent que nous avons une expertise sur ce territoire. »

En 2014, des projets de développement de produits avec des groupes scolaires sont également à l'étude, via le Club Jeunes Océanides.

Peu d'agences de voyages positionnées sur ce secteur

Le tourisme de mémoire est avant tout un tourisme pour ne pas oublier les victimes - © TheStockCube - Fotolia.com
Le tourisme de mémoire est avant tout un tourisme pour ne pas oublier les victimes - © TheStockCube - Fotolia.com
Cependant, ce tourisme de niche reste très peu commercialisé par les agences de voyages, représentant uniquement des demandes ponctuelles.

Et pourtant, à Lille, l'agence de voyages Selectour Afat Génération Voyages a sauté le pas, faisant de l'activité Réceptifs un cœur de cible.

Ainsi, depuis plusieurs années, elle propose à ses clients, la plupart britanniques, un circuit d’une journée (le samedi) au départ de Lille, vers Ypres, en Belgique.

« Ce lieu est considéré par les pays du Commonwealth comme le Verdun anglophone, explique Marc Delannoy, manager Mice et Incoming France de l'agence, et nous accueillons régulièrement des jeunes en voyages subventionnés par leur pays. »

Ainsi, l'agence, en partenariat avec l'Office de Tourisme de Lille, propose chaque année une trentaine de rendez-vous, accueillant entre 15 et 30 personnes par circuit, en fonction de la météo.

Dès 2014, et au cours des 4 prochaines années, de nouvelles offres autour du Centenaire devraient voir le jour.

« Le problème reste l'accès souvent difficile aux sites, quand la clientèle débarque en Eurostar ou à l'aéroport, précise Marc Delannoy, car ces circuits nécessitent une voiture. »

Dans tous les cas, les groupes sont accompagnés d'un guide, car « le tourisme de mémoire, est avant tout un tourisme pour ne pas oublier, et nous souhaitons donner à nos circuits la dimension la plus humaine possible.

En effet, il n'est pas rare de voir des visiteurs se recueillir sur la tombe d'un grand-père ou d'un arrière-grand-père.
»

Une offre plus abondante en 2014

Le réceptif Paris City Vision, quant à lui, fera du Tourisme de mémoire un thème de communication prioritaire pour 2014.

« Un travail sera réalisé à l'international, en collaboration avec Atout France, auprès du public australien, un marché important après les Etats-Unis et les Canadiens, indique Corinne Le Cam, directrice commerciale et marketing de Paris CityVision.

En parallèle, un travail sur de nouvelles offres est en cours avec les régions, notamment le CRT Normandie, sur le 70e anniversaire du Débarquement, et également le CRT Nord-Pas-de-Calais, à proximité de Lens. »

Certains autocaristes souhaitent également mettre l'accent sur cette thématique dès 2014.

C'est le cas du groupiste Solotour,‎ basé à Aubagne, qui propose déjà une offre dans sa brochure, comme les plages du Débarquement, dans le circuit « Normandie » ou « Souvenirs de la Grande Guerre 14-18 ».

« Nous avons déjà quatre groupes positionnés sur cette offre, précise Jean-François Guieu, directeur adjoint de Solotour.

Salaün Holidays consacrera un dépliant à son produit sur les plages du Débarquement en Normandie, dans le cadre d’une opération ciblée, précise Véronique Badiche, responsable Groupes chez l'autocariste breton.

« Le Tourisme de mémoire ne représente pas une grosse demande dans notre activité Groupes, ajoute-t-elle, mais on ressent une hausse cette année à l’approche de 2014. Les circuits autour de cette thématique seront donc mis en avant dans la brochure et étendus à la brochure Individuels l’an prochain. »

Il faut dire que la dénomination de « Tourisme de Mémoire » peut prêter à confusion. « Il ne s'agit pas de faire du tourisme autour de la mort, mais du tourisme pour ne pas oublier toutes ces victimes, » martèle Marc Delannoy.

Il se pourrait d’ailleurs que le terme évolue vers un « Tourisme de l'Histoire, qui engloberait les guerres napoléoniennes, pour inclure la destination Paris à l'offre », révèle Corinne Le Cam.

Bientôt un contrat de destination "Tourisme de mémoire"

Un Contrat de Destination sur le tourisme de Mémoire sera signé le 14 novembre 2013 à Lille, à l’occasion des Assises du tourisme de Mémoire, en présence de la ministre du tourisme, Sylvia Pinel et du ministre délégué des anciens combattants, Kader Arif.

Ce contrat a pour but de fédérer des acteurs privés et institutionnels des 5 régions du Front Occidental de la Grande Guerre pour construire une offre autour du conflit comme une destination touristique.

Les acteurs de "Contrat de Destination Grande Guerre" sont : la Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie (représenté par l'ADRT de la Somme et l'ADT de l' Aisne), la Lorraine, l'Alsace (représenté par le Front des Vosges), la Mission du Centenaire de la Première Guerre Mondiale et l'Association "Tourisme et Mémoire de la Grande Guerre".

Zoom sur la D-Day Academy

© Fernbach Antal - Fotolia.com
© Fernbach Antal - Fotolia.com
L'association D-Day Academy regroupe une vingtaine de bénévoles, dont 5 historiens et une dizaine de guides, experts en objets et histoire de la Seconde Guerre Mondiale.

Elle permet aux personnes intéressées de revivre les émotions du Débarquement, en visitant des sites historiques en Normandie, à bord de véhicules de 1944, véritable musées roulants.

La découverte, qui peut s'étaler jusqu’à 5 jours, du 15 mars au 31 octobre, fait appel aux cinq sens, les participants pouvant par exemple, goûter les produits alimentaires des grandes marques de l’époque ou écouter les musiques de 1944.

Chaque année, l'association reçoit jusqu'à 3 000 clients, dont 1 800 Américains, mais aussi des Canadiens, des Belges ou encore des Hollandais.

« Beaucoup de groupes ont déjà réservé leur séjour pour 2014, afin de revivre l'expérience, qu'il s'agisse de collèges, lycées, d'associations d'anciens combattants ou encore des comités d'entreprise, précise le Dr Jean-Pierre Benamou, membre de l’association.

Suivant la nationalité des participants, s'ils sont Américains, Français ou Japonais, nous adaptons le programme. L'idée n'étant pas de célébrer la guerre ou de jouer aux petits soldats, mais de visiter les endroits qui ont une histoire. »

Quelques données sur le tourisme de mémoire en France*

- En 2010, les sites mémoriels marchands ou disposant de services annexes payants (soit 20% du nombre total de sites) ont enregistré 6,2 millions de visites

- La haute saison pour le tourisme de mémoire s'étale entre avril et septembre

- La clientèle internationale représente 45% des visites (2,7 millions de visiteurs), les clients français 55% (3,5 millions de visiteurs)

- 70% de la fréquentation internationale provient du Royaume Uni (17%), d'Allemagne (16,5%), de Belgique (15,5%), des Pays Bas (13,2%) et des Etats-Unis (8,1%).

- 4 régions françaises représentent 75% de la fréquentation : Grand Est (24%), Grand Ouest (24%), Ile de France (18), Nord (15%).

- 60% des clients sont des individuels, 40% des groupes (dont 24% de scolaires et 16% en voyages organisés)

- Le chiffre d'affaires global direct des sites mémoriels marchands est estimé à 45 millions d'euros TTC en 2010, dont 65% provient de la billetterie.


* Données Atout France, Le Tourisme de Mémoire en France


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