Respecter la nature, respecter l'humain et redistribuer les ressources et les richesses, ce sont les piliers de la permaculture sur lesquels s'appuie Perma Social Club - DR Montpellier 3M - Ludovic Séverac
Vous non plus, avouez, vous ne connaissiez pas la perma-entreprise.
Rassurons-nous : Alice Benisty-Triay, directrice de l’agence réceptive Perma Social Club ne le savait pas elle non plus lorsqu’elle a initié son projet.
Le concept de permaentreprise a été initié par Sylvain Breuzard, président du Conseil d'administration de Greenpeace et PDG de Norsys, une entreprise de services numériques.
Selon lui, une entreprise peut et même doit baser ses principes sur les 3 piliers de la permaculture : prendre soin de l’humain, prendre soin de la nature et partager ses ressources.
Mais, revenons-en à Alice, qui n’a pas toujours été ni dans le tourisme, ni dans la permaculture.
Rassurons-nous : Alice Benisty-Triay, directrice de l’agence réceptive Perma Social Club ne le savait pas elle non plus lorsqu’elle a initié son projet.
Le concept de permaentreprise a été initié par Sylvain Breuzard, président du Conseil d'administration de Greenpeace et PDG de Norsys, une entreprise de services numériques.
Selon lui, une entreprise peut et même doit baser ses principes sur les 3 piliers de la permaculture : prendre soin de l’humain, prendre soin de la nature et partager ses ressources.
Mais, revenons-en à Alice, qui n’a pas toujours été ni dans le tourisme, ni dans la permaculture.
L'appel du tourisme dans un hôtel en Bolivie
Comme tant d’autres de sa génération, Alice Benisty-Triay était en quête de sens.
Plus de 10 ans « économiste dans la construction à Londres, dans une tour d’ivoire, à mettre de l’huile dans les rouages de l’argent roi » dit-elle. Dix ans et un Brexit, qui l’ont poussée à rentrer en terre familiale, près de Montpellier.
Trois mois en solitaire en Amérique Latine et 2 semaines de volontariat dans un hôtel en Bolivie, d’où « c’est devenu une évidence, je voulais travailler dans l’accueil, l’échange, et prendre soin des gens ».
En rentrant, elle intègre la formation tourisme du CNAM à Paris.
Et comme une révolution n’arrive jamais seule, Alice Benisty-Triay prend « une claque énorme » en découvrant les travaux de Pablo Servigne sur « l’entraide, l’autre loi de la jungle ».
Plus de 10 ans « économiste dans la construction à Londres, dans une tour d’ivoire, à mettre de l’huile dans les rouages de l’argent roi » dit-elle. Dix ans et un Brexit, qui l’ont poussée à rentrer en terre familiale, près de Montpellier.
Trois mois en solitaire en Amérique Latine et 2 semaines de volontariat dans un hôtel en Bolivie, d’où « c’est devenu une évidence, je voulais travailler dans l’accueil, l’échange, et prendre soin des gens ».
En rentrant, elle intègre la formation tourisme du CNAM à Paris.
Et comme une révolution n’arrive jamais seule, Alice Benisty-Triay prend « une claque énorme » en découvrant les travaux de Pablo Servigne sur « l’entraide, l’autre loi de la jungle ».
De la permaculture au permatourisme
Créé en 2020, l’arbre Perma Social Club a trois branches : soutenir l’économie locale, créer du lien, et changer la donne dans le tourisme.
Et pour pousser loin, ses racines vont chercher du côté de la permaculture, un type d’agriculture basée sur les principes du développement durable (c’est-à-dire, créant un lien entre écologie, social et économie).
On y retrouve une démarche holistique et des valeurs que prône le tourisme durable : la sobriété, le soin, les échanges, l’ancrage local. « La permaculture c’est un maillage. C’est une méthodologie parfaite pour changer la recette du tourisme, s’enthousiasme Alice Benisty-Triay.
Ça n’est pas une science exacte, tout est adaptable en fonction de notre environnement mais c’est juste du bon sens. Et c’est applicable pour créer un nouveau modèle de tourisme », assure-t-elle.
Lire aussi : Soliderrance : quand la permaculture régénère le tourisme
Une question de cohérence pour « refaçonner le monde du voyage ».
Le tourisme durable serait-il un « Mr Jourdain du permatourisme » ? Si la philosophie de la permaculture, c’est de respecter le vivant dans son ensemble, d’être sobre avec les ressources et de redistribuer, c’est le message que portent les pros du voyage responsable depuis plusieurs dizaines d’années.
Et pour pousser loin, ses racines vont chercher du côté de la permaculture, un type d’agriculture basée sur les principes du développement durable (c’est-à-dire, créant un lien entre écologie, social et économie).
On y retrouve une démarche holistique et des valeurs que prône le tourisme durable : la sobriété, le soin, les échanges, l’ancrage local. « La permaculture c’est un maillage. C’est une méthodologie parfaite pour changer la recette du tourisme, s’enthousiasme Alice Benisty-Triay.
Ça n’est pas une science exacte, tout est adaptable en fonction de notre environnement mais c’est juste du bon sens. Et c’est applicable pour créer un nouveau modèle de tourisme », assure-t-elle.
Lire aussi : Soliderrance : quand la permaculture régénère le tourisme
Une question de cohérence pour « refaçonner le monde du voyage ».
Le tourisme durable serait-il un « Mr Jourdain du permatourisme » ? Si la philosophie de la permaculture, c’est de respecter le vivant dans son ensemble, d’être sobre avec les ressources et de redistribuer, c’est le message que portent les pros du voyage responsable depuis plusieurs dizaines d’années.
Valoriser le tissu économique local
Novatrice, l’agence s’ancre dans une histoire riche et une communauté dynamique.
À la croisée entre œnotourisme, cyclotourisme, slow tourisme et expérience insolite, Perma Social Club propose des excursions à la demi-journée ou à la journée et des séjours en itinérance autour de la découverte du patrimoine naturel et culturel occitan.
« J’ai quitté le sud parce qu’il n’y avait pas d’opportunité professionnelle. Quinze ans plus tard, ça n’a pas beaucoup changé. Et le tourisme est toujours le même, avec un littoral pollué, des usines à touristes…
Nous, on veut soutenir les producteurs qui régénèrent les sols, manger bio et local, aller vers de l’hébergement éco-construit, insolite, privilégier le bas carbone, changer les habitudes, faire en sorte que nos clients apprennent des choses, puissent les appliquer chez eux tout en soutenant l’économie locale ».
Le but de l’agence de permatourisme, c’est de s'ancrer dans le territoire pour « essaimer dans le sol et dans les esprits ».
À la croisée entre œnotourisme, cyclotourisme, slow tourisme et expérience insolite, Perma Social Club propose des excursions à la demi-journée ou à la journée et des séjours en itinérance autour de la découverte du patrimoine naturel et culturel occitan.
« J’ai quitté le sud parce qu’il n’y avait pas d’opportunité professionnelle. Quinze ans plus tard, ça n’a pas beaucoup changé. Et le tourisme est toujours le même, avec un littoral pollué, des usines à touristes…
Nous, on veut soutenir les producteurs qui régénèrent les sols, manger bio et local, aller vers de l’hébergement éco-construit, insolite, privilégier le bas carbone, changer les habitudes, faire en sorte que nos clients apprennent des choses, puissent les appliquer chez eux tout en soutenant l’économie locale ».
Le but de l’agence de permatourisme, c’est de s'ancrer dans le territoire pour « essaimer dans le sol et dans les esprits ».
Alice Benisty-Triay est la fondatrice et directrice de l'agence Perma Social Club - DR Montpellier 3M - Ludovic Séverac
Mais le chemin est long ! Labellisée Vignobles et Découvertes, l’agence était la seule estampillée tourisme durable au salon Destination Vignobles, organisé avec Atout France début octobre 2022 à Aix-en-Provence.
« L’option n’existait même pas ! » regrette l’entrepreneuse, pour qui le secteur doit voir plus loin, évaluer les bons paliers et changer ses habitudes.
« Ça n’est pas la planète qui m’inquiète, elle était là il y a 4,5 milliards d’années, elle sera toujours là dans 4,5 milliards d’années », mais bien l’humain, qui est pourtant le cœur du tourisme.
« L’option n’existait même pas ! » regrette l’entrepreneuse, pour qui le secteur doit voir plus loin, évaluer les bons paliers et changer ses habitudes.
« Ça n’est pas la planète qui m’inquiète, elle était là il y a 4,5 milliards d’années, elle sera toujours là dans 4,5 milliards d’années », mais bien l’humain, qui est pourtant le cœur du tourisme.
Travailler en collectif
Le partage, l’échange, c’est un peu la base du métier. « Je veux juste valoriser mon territoire en montant une offre touristique. C’est exaltant, il faut creuser, chercher, ça permet de connaître son territoire.
On rencontre plein de gens, des producteurs, des hébergeurs, etc. Et aussi des collègues, que je ne vois pas comme des concurrents mais comme des partenaires ».
Et pour cause : le tourisme étant ce qu’il est, l’agence n’a, parfois, pas d'autre choix que de s’appuyer sur d’autres agences de la région.
Par exemple, quand la SNCF impose de passer par un GDS pour réserver, n’offrant pas d’autre choix que de demander à une autre agence agréée de faire l’intermédiaire. Et inversement, comme lorsqu’une agence perd son agrément Atout France et s’appuie sur Perma Social Club pour proposer une offre collective.
Malgré ce modèle un peu compliqué au quotidien, Alice Benisty-Triay estime que la solidarité est au cœur de son activité, et que c’est en s’intéressant à l’humain que le tourisme avance.
On rencontre plein de gens, des producteurs, des hébergeurs, etc. Et aussi des collègues, que je ne vois pas comme des concurrents mais comme des partenaires ».
Et pour cause : le tourisme étant ce qu’il est, l’agence n’a, parfois, pas d'autre choix que de s’appuyer sur d’autres agences de la région.
Par exemple, quand la SNCF impose de passer par un GDS pour réserver, n’offrant pas d’autre choix que de demander à une autre agence agréée de faire l’intermédiaire. Et inversement, comme lorsqu’une agence perd son agrément Atout France et s’appuie sur Perma Social Club pour proposer une offre collective.
Malgré ce modèle un peu compliqué au quotidien, Alice Benisty-Triay estime que la solidarité est au cœur de son activité, et que c’est en s’intéressant à l’humain que le tourisme avance.
Validé par l’ADEME
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Une philosophie qui paie, puisque Perma Social Club a gagné le challenge ADEME Open Innovation tourisme : souvenirs et territoires durables pour l’Occitanie.
Une vingtaine de dossiers, 8 retenus, un mois de coaching « plutôt intense » avoue l’entrepreneuse, qui accède à une incubation de 6 mois au côté de 3 autres entreprises, portant toutes, juge-t-elle, « des projets ancrés dans le réel et réalisables ».
L’offre qu’elle propose : un séjour thématique surprise, comme une chasse aux trésors qu’offre l’Occitanie.
Le voyageur part « Aux portes des Cévennes » avec un nom, une durée et un code GPS, qui lui permettent d’arriver à la première étape.
Il découvre l’expérience, puis le partenaire de l’agence donne sa deuxième enveloppe, avec le deuxième rendez-vous pour un voyage en terres cévenoles inconnues.
Une vingtaine de dossiers, 8 retenus, un mois de coaching « plutôt intense » avoue l’entrepreneuse, qui accède à une incubation de 6 mois au côté de 3 autres entreprises, portant toutes, juge-t-elle, « des projets ancrés dans le réel et réalisables ».
L’offre qu’elle propose : un séjour thématique surprise, comme une chasse aux trésors qu’offre l’Occitanie.
Le voyageur part « Aux portes des Cévennes » avec un nom, une durée et un code GPS, qui lui permettent d’arriver à la première étape.
Il découvre l’expérience, puis le partenaire de l’agence donne sa deuxième enveloppe, avec le deuxième rendez-vous pour un voyage en terres cévenoles inconnues.
En Occitanie et au-delà
Une première proposition qu’Alice Benisty-Triay souhaite développer ailleurs, dans les départements et régions alentours. D’autres sont d’ailleurs déjà en préparation, dans l’Hérault notamment.
« L’idée globale, c’est de déployer nos offres sur chaque région de France. J’ai une carte de France avec une vision globale depuis 2018, avec un objectif de déploiement d’abord dans les régions avoisinantes et un maillage au fil du temps.
Plus tard, mais c’est vraiment notre ambition, on voudrait créer des éco-lieux autonomes sur chaque territoire. Ce seraient des lieux-ressources, d’accueil et de formation. Des partenaires ou des lieux qu’on pourrait créer, peu importe.
L’idée, c'est avant tout d’imaginer des voyages formateurs, où on vit la permaculture, on s’imprègne des valeurs. J’y vois un vrai parallèle avec le quotidien : en voyage, on a besoin de bouger d’un lieu à l’autre, de s’alimenter, on a des interactions. L’un peut influencer l’autre, le tourisme sert aussi à ça ».
Essaimer, encore et toujours.
« L’idée globale, c’est de déployer nos offres sur chaque région de France. J’ai une carte de France avec une vision globale depuis 2018, avec un objectif de déploiement d’abord dans les régions avoisinantes et un maillage au fil du temps.
Plus tard, mais c’est vraiment notre ambition, on voudrait créer des éco-lieux autonomes sur chaque territoire. Ce seraient des lieux-ressources, d’accueil et de formation. Des partenaires ou des lieux qu’on pourrait créer, peu importe.
L’idée, c'est avant tout d’imaginer des voyages formateurs, où on vit la permaculture, on s’imprègne des valeurs. J’y vois un vrai parallèle avec le quotidien : en voyage, on a besoin de bouger d’un lieu à l’autre, de s’alimenter, on a des interactions. L’un peut influencer l’autre, le tourisme sert aussi à ça ».
Essaimer, encore et toujours.