La préfecture de Savoie annonce de possibles tensions sur la ressource en eau durant l'hiver à venir - Depositphotos @leszekglasner
Les montagnes françaises ont connu leurs premiers flocons de l'année, le week-end dernier.
Si les cimes se sont parées de leur couverture blanche, le phénomène précoce ne doit pas nous faire oublier que la France a connu une année 2022 marquée par un important stress hydrique.
"Cette sécheresse est devenue la plus intense jamais enregistrée en France avec des valeurs d’humidité des sols superficiels battant des records de faible humidité du 17 juillet au 16 août puis de nouveau à partir du 28 août," expliquait dans son bulletin du 1er septembre 2022, Météo France.
Les récentes pluies n'ont pas changé la face du monde. Surtout que tombées sur des sols très secs, les lourdes gouttes de septembre ont ruisselé et ne les ont pas imprégnés. C'est en tout cas, le constat dressé par la Préfecture de Savoie.
Cette dernière a décidé de maintenir des mesures de limitation des usages de l’eau, dans différentes vallées, dont certaines ayant d'importantes stations de ski.
Si les cimes se sont parées de leur couverture blanche, le phénomène précoce ne doit pas nous faire oublier que la France a connu une année 2022 marquée par un important stress hydrique.
"Cette sécheresse est devenue la plus intense jamais enregistrée en France avec des valeurs d’humidité des sols superficiels battant des records de faible humidité du 17 juillet au 16 août puis de nouveau à partir du 28 août," expliquait dans son bulletin du 1er septembre 2022, Météo France.
Les récentes pluies n'ont pas changé la face du monde. Surtout que tombées sur des sols très secs, les lourdes gouttes de septembre ont ruisselé et ne les ont pas imprégnés. C'est en tout cas, le constat dressé par la Préfecture de Savoie.
Cette dernière a décidé de maintenir des mesures de limitation des usages de l’eau, dans différentes vallées, dont certaines ayant d'importantes stations de ski.
Savoie : une interdiction de remplissage des retenues collinaires ?
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"La situation de la sécheresse en montagne reste préoccupante, malgré les pluies intervenues depuis fin août.
Si celles-ci peuvent être ponctuellement favorables, leur effet ne s'inscrit pas dans la durée pour le moment et les semaines à venir sont donc primordiales pour la suite," nous explique la Préfecture.
Dans ces conditions, les bassins versants du lac du Bourget - Albanais, du Chéran et du Flon - Aiguebelette sont maintenus en "crise" sécheresse, quand les territoires du Beaufortain - Val d’Arly, du Guiers - Chartreuse ainsi que la Combe de Savoie, sont en "alerte renforcée".
Un classement en crise qui implique des restrictions sur la consommation d'eau qui est priorisée pour les seuls usages de l’alimentation en eau potable, pour le bétail, l'arrosage des jeunes pousses... Rien pour la production de neige.
A lire : Sécheresse : y aura-t-il de la neige (artificielle) à Noël ? 🔑
De plus, l'alerte renforcée entraine "l’interdiction de remplissage des retenues collinaires et de substitution." Ces lacs artificiels servent à faire des réserves pour produire la neige de culture chaque hiver.
La Savoie est le premier département de France sur les sports d'hiver et comptabilise "35% du domaine skiable français, et possèdent également 27% des remontées mécaniques totales du pays", selon Wikipédia.
Un territoire où le ski est roi et la neige de culture indispensable à l'économie locale.
Si celles-ci peuvent être ponctuellement favorables, leur effet ne s'inscrit pas dans la durée pour le moment et les semaines à venir sont donc primordiales pour la suite," nous explique la Préfecture.
Dans ces conditions, les bassins versants du lac du Bourget - Albanais, du Chéran et du Flon - Aiguebelette sont maintenus en "crise" sécheresse, quand les territoires du Beaufortain - Val d’Arly, du Guiers - Chartreuse ainsi que la Combe de Savoie, sont en "alerte renforcée".
Un classement en crise qui implique des restrictions sur la consommation d'eau qui est priorisée pour les seuls usages de l’alimentation en eau potable, pour le bétail, l'arrosage des jeunes pousses... Rien pour la production de neige.
A lire : Sécheresse : y aura-t-il de la neige (artificielle) à Noël ? 🔑
De plus, l'alerte renforcée entraine "l’interdiction de remplissage des retenues collinaires et de substitution." Ces lacs artificiels servent à faire des réserves pour produire la neige de culture chaque hiver.
La Savoie est le premier département de France sur les sports d'hiver et comptabilise "35% du domaine skiable français, et possèdent également 27% des remontées mécaniques totales du pays", selon Wikipédia.
Un territoire où le ski est roi et la neige de culture indispensable à l'économie locale.
Ski : vers un hiver sans neige de culture ?
Et pourtant face à une situation extrême de sécheresse, la Préfecture a dû frapper du poing sur la table.
"Concernant le remplissage des retenues, à ce jour et jusqu'au 15 octobre 2022, il doit être modéré en application de l'arrêté préfectoral n°2022-0993 du 15 septembre 2022.
Sous réserve de maintenir dans les cours d'eau les débits minimaux biologiques conformément aux autorisations dont disposent les domaines skiables, l'arrêté précité prévoit que le débit de remplissage de ces retenues soit réduit de 25% par rapport au débit habituellement autorisé," nous précise le cabinet du représentant de l'Etat.
Malgré tout, les stations ont anticipé, en remplissant les lacs artificiels dès l'été dernier.
Il faut aussi savoir que les retenues remplies pourront être utilisées pour produire de la neige de culture, même si la sécheresse perdure, nous explique-t-on à Chambéry.
Pour l'heure, il n'y aurait pas de situation alarmante concernant les taux de remplissage des retenues collinaires dans les stations.
Il est un autre problème qui pourrait aussi se produire cet hiver, si la situation perdure. "Le scénario que nous voyons poindre, c'est que les tensions risquent d'apparaître quand nous confronterons les besoins en eau des stations à la reproduction de neige de culture en janvier.
Là effectivement, les prévisions sont vraiment très tendues sur les ressources," prédit Camille Rey Gorrez, la directrice de l'Association Mountain Riders.
Et c'est aussi le constat que semble dresser la Préfecture de Savoie. "Si le déficit de pluie accumulé depuis l'hiver 2021-2022 perdure, des situations de tension sur la ressource en eau durant la période hivernale 2022-2023 ne peuvent pas être exclues," estime le représentant de l'Etat.
"Concernant le remplissage des retenues, à ce jour et jusqu'au 15 octobre 2022, il doit être modéré en application de l'arrêté préfectoral n°2022-0993 du 15 septembre 2022.
Sous réserve de maintenir dans les cours d'eau les débits minimaux biologiques conformément aux autorisations dont disposent les domaines skiables, l'arrêté précité prévoit que le débit de remplissage de ces retenues soit réduit de 25% par rapport au débit habituellement autorisé," nous précise le cabinet du représentant de l'Etat.
Malgré tout, les stations ont anticipé, en remplissant les lacs artificiels dès l'été dernier.
Il faut aussi savoir que les retenues remplies pourront être utilisées pour produire de la neige de culture, même si la sécheresse perdure, nous explique-t-on à Chambéry.
Pour l'heure, il n'y aurait pas de situation alarmante concernant les taux de remplissage des retenues collinaires dans les stations.
Il est un autre problème qui pourrait aussi se produire cet hiver, si la situation perdure. "Le scénario que nous voyons poindre, c'est que les tensions risquent d'apparaître quand nous confronterons les besoins en eau des stations à la reproduction de neige de culture en janvier.
Là effectivement, les prévisions sont vraiment très tendues sur les ressources," prédit Camille Rey Gorrez, la directrice de l'Association Mountain Riders.
Et c'est aussi le constat que semble dresser la Préfecture de Savoie. "Si le déficit de pluie accumulé depuis l'hiver 2021-2022 perdure, des situations de tension sur la ressource en eau durant la période hivernale 2022-2023 ne peuvent pas être exclues," estime le représentant de l'Etat.
"Des situations de tension sur la ressource en eau durant la période hivernale 2022-2023"
Rappelons que dans le passé, des stations ont dû choisir entre l'eau potable et la neige de culture.
Lors de la saison d'hiver 2006-2007, les Gets ont été confrontés à une sécheresse historique, le Maire a alors refusé la mise en fonctionnement des canons pour protéger les réserves d’eau potable, et éviter tout risque de pénurie.
Un exemple du département voisin, mais qui illustre bien ce qui pourrait advenir dans les hivers prochains.
"Sans neige de culture, nos stations ne peuvent pas faire une saison. Et pour produire cette matière première, il nous faut de l'eau, de l'électricité et du froid.
Aujourd'hui en Haute-Savoie, des stations n'ont pas pu remplir leurs réserves collinaires, la situation est critique," prévient Guillaume Desmurs, le cofondateur du Lama Project et auteur de Touche pas au Grisbi.
En attendant, les restrictions de la Préfecture de Savoie entendent anticiper ces problématiques. A noter qu'à Chambéry, la priorité est donnée à la préservation de l'alimentation en eau potable, la défense incendie et l'abreuvement du bétail.
La poursuite des activités économiques commerciales, sans distinction entre leur caractère local ou touristique, et agricole, arrive juste après. Alors les montagnes françaises, au-delà même des moindres chutes de neige, devront aussi grandement se soucier des sécheresses, tout aussi inquiétantes.
"L'impact du changement climatique sur le tourisme ce n'est pas tant le problème que les impacts du tourisme sur le changement climatique. L'activité est fondée sur la mobilité.
Aujourd'hui la dépendance de nos territoires au tourisme pose la question de la contribution de la montagne à l'effort de réduction des gaz à effet de serre," interpelle Hugues François, ingénieur de recherche tourisme et système d'information à l'Inrae.
A lire : Réchauffement climatique : fin du ski pour la moyenne montagne en 2030 ? Le cas d'école de Métabief
Lors de la saison d'hiver 2006-2007, les Gets ont été confrontés à une sécheresse historique, le Maire a alors refusé la mise en fonctionnement des canons pour protéger les réserves d’eau potable, et éviter tout risque de pénurie.
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"Sans neige de culture, nos stations ne peuvent pas faire une saison. Et pour produire cette matière première, il nous faut de l'eau, de l'électricité et du froid.
Aujourd'hui en Haute-Savoie, des stations n'ont pas pu remplir leurs réserves collinaires, la situation est critique," prévient Guillaume Desmurs, le cofondateur du Lama Project et auteur de Touche pas au Grisbi.
En attendant, les restrictions de la Préfecture de Savoie entendent anticiper ces problématiques. A noter qu'à Chambéry, la priorité est donnée à la préservation de l'alimentation en eau potable, la défense incendie et l'abreuvement du bétail.
La poursuite des activités économiques commerciales, sans distinction entre leur caractère local ou touristique, et agricole, arrive juste après. Alors les montagnes françaises, au-delà même des moindres chutes de neige, devront aussi grandement se soucier des sécheresses, tout aussi inquiétantes.
"L'impact du changement climatique sur le tourisme ce n'est pas tant le problème que les impacts du tourisme sur le changement climatique. L'activité est fondée sur la mobilité.
Aujourd'hui la dépendance de nos territoires au tourisme pose la question de la contribution de la montagne à l'effort de réduction des gaz à effet de serre," interpelle Hugues François, ingénieur de recherche tourisme et système d'information à l'Inrae.
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