Le MICE décroche de près de 5% en 2012 !

Moins souvent, moins loin, moins longtemps et pour moins cher, c'est en résumé ce qu'a été la position des entreprises en 2012 vis à vis des séminaires, congrès et incentives.

Cela se traduit en chiffre par une baisse de 4,7% de l'activité à 8,47 milliards d'euros. 2009 qui avait vu l'activité décrocher de 7,8% avait été suivie par deux années de baisses plus légères, -4,2% en 2010 et -1,2% en 2011.

Pour Mark Watkins de Coach Omnium qui réalise le baromètre du voyage d'affaires depuis plus de vingt ans, la crise économique est la première explication de cette contraction mais surtout, "2012 confirme le changement de comportement des décisionnaires".

Plus de 500 entreprises ayant une activité en France ont été interrogées et 78% d'entre elles annoncent avoir réduit le budget consacré au MICE, 33% disent avoir annulé des évènements, 16% indiquent avoir réduit les prestations, 12% avoir changé de destination et même 3% avoir reporté des opérations.

77% des entreprises organisent des séminaires mais 41% d'entre elles indiquent avoir moins de trois réunions par an et leur profil se modifie. Davantage de réunions courtes de 1/2 journée ou journée et moins de réunions longues de 3 ou 4 jours.

Pour Mark Watkins, il y a une autre donnée à la réduction du temps des séminaires, ce sont les RTT qui laissent moins de temps libre.

En conséquence, la demande pour les séminaires se tenant du mardi au jeudi est en forte hausse. Il se confirme également que les entreprises organisent de moins en moins d’évènements le week-end.

Mais le temps imparti à ces réunions étant raccourci, les entreprises ont moins recours aux activités ludiques. Et d'ailleurs, ces séminaires se tiennent de plus en plus dans l'entreprise - de 9% en 2008, cette proportion est passée à 20% en 2012 !

Autre changement radical, les entreprises choississent des endroits plus originaux que les hôtels pour tenir leurs réunions. Résultat, alors qu'en 2008, les activités de MICE se tenaient à 88% dans les hôtels, notamment 3 et 4 étoiles, cette proportion n'est plus que de 61% en 2012.

Même impact négatif pour les palais des congrès dont l'utilisation est passée de 26 à 7% sur la même période. Les parcs à thème sont également délaissés "pour des raisons d'image, il ne fait pas bon paraître s'amuser en période d'austérité", analyse Mark Watkins.

"Pour les mêmes raisons, les destinations comme Deauville ou Monaco peuvent être impactées à cause de leur image haut de gamme alors que les tarifs hôteliers y sont compétitifs".

Pour 2013, les entreprises sont 9% à indiquer un budget MICE en hausse, 56% à disposer d'un budget identique (qui a pu déjà être réduit ces dernières années) et 22% indiquent avoir un budget en baisse.

Mais comme le fait remarquer le patron de Coach Omnium, tout cela est à relativiser face à une visibilité nulle sur l'évolution économique.

Petite consolation s'il en est, les entreprises font davantage appel à une agence pour organiser leurs évènements. la proportion était de 14% en 2006, elle est désormais de 35%. Et surtout, les entreprises font preuve de fidélité lorsque la prestation délivrée à été à la hauteur...