Mariage Delta/Northwest : la publication des bans attendue cette semaine

"Tout le monde parle avec tout le monde". C'est la réponse typique des présidents de compagnies aérinnes lorsqu'ils ne veulent rien dévoiler.

Mais cette fois-ci le speed dating des compagnies américaines s'emballe. Tout le monde parle avec tout le monde... et même jusqu'au moment de la signature du contrat final.

Etat des lieux : Pendant que Delta travaillait à un plan de rapprochement avec Northwest, la compagnie était aussi en discussion avec United Airlines. Mais, simultanément, la compagnie de Chicago assurait aussi ses arrières avec Continental Airlines.

Et American Airlines, la seule compagnie disposant d'une présence territoriale complète aux Etats-Unis et qui, de ce fait, était restée indifférente à ce branle-bas de combat était soupçonnée, vendredi dernier, de faire les yeux doux à Continental Airlines.
Alors que les observateurs américains lui trouveraient davantage d'intérêt à se rapprocher d'Alaska Airlines ou de Frontier..

Depuis plusieurs jours, les syndicats des catégories de personnels de l'aérien n'en finissent pas de calculer le montant des dégâts sociaux des différentes fusions. Pendant ce temps, les spéculateurs se frottent les mains. Les actions des compagnies atteignent des sommets. L'action Northwest a gagné environ 60%, par exemple.

Le premier deal de la consolidation devrait être annoncé cette semaine. Il s'agira de la fusion Delta/Northwest que les observateurs s'attendent à voir arriver après la réunion du conseil d'administration de Delta, mercredi.

A la condition que les syndicats qui veulent profiter du mouvement pour s'assurer des augmentations de salaires et un respect des échelles d'ancienneté (pour les pilotes) donnent leur accord.

Ensemble, Delta et Northwest aura une valeur estimée à 31 milliards de dollars. Le petit milliard d'euros qu'Air France-KLM souhaite investir dans le deal ne sera vraiment qu'un petit signe d'amitié symbolique.

Un montant très inférieur au coût rapprochement des deux transporteurs américains, estimé à 3 milliards de dollars pour ensuite tirer les bénéfices des synergies mises en place.

Le projet prévoit déjà que le siège de la méga-compagnie qui sera dirigée par le patron de l'actuelle Delta, Richard Anderson (ex-Northwest) sera basé à Atlanta. Mais il faudra auparavant obtenir l'accord des pouvoirs publics américains sur la fusion.

Cela prendra plusieurs mois. L'objectif serait néanmoins de décrocher le quitus avant que l'administration Bush ne passe la main, en janvier 2009.