Taxe d'entrée à Venise : quand et pourquoi ?

La menace. est proférée depuis de nombreuses années, Venise va (enfin) passer à l'action.

Victime de son succès, la sérénissime a tout d'abord décidé de chasser les bateaux de croisières en dehors de son centre historique, puis fait planer le chantage de l'instauration d'une taxe d'entrée pour les touristes.

Cette fois-ci, la municipalité en place est passée de l'incantation à l'action en instaurant une taxe d'entrée à Venise.

Pour réguler les flux touristiques, notamment sur les périodes de pointe, le conseil municipal de Venise a approuvé l'amendement au texte final de la résolution établissant le "Règlement pour l'établissement et le règlement de la Contribution d'Accès".

La résolution sera ensuite soumise au vote le 12 septembre 2023.

La mairie se félicite de cette décision, en se positionnant comme une "pionnière au niveau mondial, nous sommes conscients de l'urgence de trouver un nouvel équilibre entre les droits de ceux qui vivent, étudient ou travaillent à Venise et ceux qui visitent la ville," a expliqué à nos confrères Corriere del Veneto, Simone Venturin la conseillère au tourisme de la ville de Venise.

Nous en savons plus sur les velléités du pouvoir en place pour réguler les flux touristiques.

Ainsi, d'après le texte municipal, une taxe de 5 euros sera demandée en 2024 aux voyageurs d'un jour. Attention, ce prix d'entrée ne s'appliquera pas tout au long de l'année, mais seulement durant 30 jours, à des dates définies par la municipalité.

Ainsi, les touristes d'un jour devront s'acquitter de la taxe durant les journées "noires".

Cela concernera principalement "les week-ends prolongés du printemps et les week-ends d'été," selon il fatto quotidiano.

A lire : Venise : taxer les touristes, est-ce la meilleure solution contre le sur-tourisme ?

L'enjeu de Venise est de mettre fin aux voyageurs d'un jour, pour privilégier les séjours plus longs, afin de générer des retombées économiques dans la ville.

Les personnes exemptées sont les enfants de moins de 14 ans, les résidents de la municipalité de Venise, les travailleurs ( salariés ou indépendants), y compris les navetteurs, étudiants de tous niveaux dont les établissements sont situés dans le centre historique ou sur les petites îles de Venise.

Cette taxe doit faire l'objet d'un test durant l'année 2024, avant une pérennisation possible en 2025.

Une mesure qui ne changera pas vraiment la face du tourisme, ni même le quotidien des Vénitiens, mais l'enjeu est ailleurs.

"Le message que nous voulons transmettre est que Venise est accessible, ouverte, mais les visiteurs, tant nationaux qu'internationaux, doivent comprendre que la planification est nécessaire pour gérer au mieux l'équilibre entre résidence et tourisme," conclut Michele Zuin, la conseillère budgétaire.

Dans quelques mois ou années, un contingentement, comme dans la Calanque de Sugiton à Marseille permettra de vivre la sérénissime sans des dizaines de milliers de perches à seflie et pouvoir circuler dans le centre historique sans piétiner.