CroisiEurope : J’ai testé pour vous la croisière Afrique australe

Il est un endroit en Afrique australe, à la croisée des chemins, des fleuves et des rivières entre le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe, où la vie sauvage, protégée, a repris ses droits.

La faune y exulte et batifole dans une exubérance sans bornes autres que celles imposées par la nature et les grands espaces.

Dans ce trilatère, des hordes d’éléphants, d’hippopotames, de lions et de crocodiles batifolent et s’en donnent à cœur joie, pour le plus grand plaisir des visiteurs.

Le périple proposé par CroisiEurope démarre par Johannesburg, première étape d’un voyage initiatique dont l’intensité ira crescendo au fil des jours. Un voyage mêlant découverte du pays, de la population mais aussi de la faune et de la flore australe.

Dès l’arrivée, le petit groupe (une dizaine de personnes) constitué de 8 Français et 2 Texans (sic), est pris en charge par le guide pour une visite du Musée de l’Appartheid, symbole de la lutte et de la libération du peuple sud-africain.

Brique rouge et barreaux rouillés règnent en maître dans ce lieu à l'architecture austère. Le ton est donné dès l’entrée : selon que les visiteurs soient blancs ou noirs, ils devront emprunter des couloirs d’accès distincts. Ambiance...

Idéalement, il faut une bonne demi-journée pour faire le tour du Musée, dont la richesse iconographique et les abondants documents photo et vidéos en font une étape incontournable.

Une étape pour mieux appréhender le combat pour l’égalité et l’affranchissement des populations zoulous qui affrontent la brutalité des Africaneers. La claque est sévère et on en ressort retourné.

Le tour de Joburg avec Tito, guide guinéen émigré en Afrique du Sud, confirme les stigmates de ce combat incessant pour la liberté.

La visite atteindra son point d’orgue à Soweto, (South Western Township), située à 15 km au sud-ouest de Johannesburg. Une sculpture sur la place interpelle les visiteurs : un enfant en porte un autre, inanimé, dans les bras. Il s’agit d’Hector Pieterson, tué par des policiers le 16 juin 1976 à l’âge de 12 ans, durant les émeutes de Soweto dans le quartier d'Orlando West.

Nelson Mandela et Monseigneur Desmond Tutu, deux Prix Nobels habitaient dans ces rues, à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre. Tous deux vont porter, inlassablement, le fer de la lutte pour les droits civiques et contre les inégalités.

Aujourd’hui le quartier se gentrifie et les “black diamants”, la jeunesse dorée du quartier y roule carrosse et affiche sa réussite dans des véhicules rutilants et pétaradants.

Le lendemain nous quittons Johannesburg par un court courrier de South African Airways. Un vol d’environ 1h30 avec comme destination Kasane au Botswana. Pour rejoindre le lodge, situé à Impalila Island, en Namibie, nous emprunterons une embarcation privée.

Il faudra montrer patte blanche au poste frontière, où nous devrons pointer à chaque traversée. Heureusement Sam, notre guide local, pré remplit à l’avance les nombreux formulaires à présenter et épargne ainsi aux clients une tâche quotidienne fastidieuse.

Dès la première nuit, le superbe Hotel54 On Bath, l’établissement 5*(NL) de Jobourg avait mis la barre très haut, question mets et vins. Mais l’emplacement, le charme et l’authenticité du Kasa Lodge, remporteront tous les suffrages.

Situés au confluent de la rivière Chobé, les 18 lodges sur pilotis, avec piscine privative sur la terrasse sont beaux et parfaitement équipés. A noter aussi une grande salle de bain avec douche et baignoire, des prises USB, des adaptateurs, de l’anti-moustique… pas un bouton de guêtre ne manque à l’appel.

Last but not least : la connexion wifi est juste époustouflante !

L’amabilité naturelle et la discrétion du personnel n'ont d'égal que la bonhomie des guides. Autant d'atouts qui font de cet établissement, qui jouit d'une situation privilégiée, un véritable must.

Sur le parcours et en arrivant, nous avons déjà eu un aperçu de la faune locale : hippopotames facétieux, crocodiles riverains et aigles pêcheurs perchés sur les cime des arbres. Un singe acrobate a investi les lieux et nous fait des grimaces, en sautant de branche en branche sur l’acacia qui surplombe la terrasse.

Ensuite, nous nous sommes endormis dans un calme absolu, bercés par le bruissement de l’eau frôlant les papyrus et le grognement lointain des hippopotames. Pour info : la “clientèle” de ces derniers est proscrite dans l’enceinte du lodge...

En Afrique australe aussi l'avenir appartient aux gens qui se lèvent (et se couvrent) tôt. Car à cette heure (7h) et période (juin), nous sommes en plein hiver austral, avec des amplitudes climatiques importantes. Le matin il peut faire 10 degrés, avant que la température ne grimpe jusqu'à 25 voire 30° dans l'après-midi.

Avec le vent apparent dû à la vitesse de déplacement de l'engin sur la rivière, nous sommes littéralement frigorifiés, malgré les couvertures. Pensez à bien rappeler à vos clients de prendre des vêtements chauds pour ce type d’excursion...

Arrivés au Botswana, nous embarquons à bord de grands 4X4 ouverts, avec une capacité d’une dizaine de personnes. La matinée sera entièrement consacrée au safari. Le Parc national de Chobé est le 3e plus grand du pays, après celui transfrontalier de Kgalagadi et la réserve de chasse du Kalahari central.

Il est aussi un des plus riches d'Afrique en termes de concentration d'animaux : éléphants, hippopotames, girafes, buffles, léopards et lions voisinent avec les crocodiles, toujours à l’affût d’une proie facile.

Des pachydermes se promènent le long de la rivière Chobé. Ils guettant une opportunité et d’autres compagnons pour se lancer dans la traversée et atteindre l’autre rive à la nage. Des troupeaux d’Impalas gambadent parmi des waterbuck, des zèbres et autres phacochères.

Tout à coup les voitures se croisent, s’immobilisent et les chauffeurs parlementent. L’un eux a aperçu un léopard. Il s’est réfugié sous un arbre pour échapper aux regards inquisiteurs des touristes. C’est un superbe mâle de taille adulte qui dépasse allègrement les 2 mètres, queue comprise. Clic-clac, c’est dans la boîte. Au suivant !

Nous avons d’ores et déjà 3 spécimens des 5 Big Five (l’éléphant, le léopard, le buffle) dans la besace : seuls le lion et le rhinocéros manquent à l’appel.

Notre guide se démène pour les accrocher à son tableau de chasse, avant la fin de la matinée. Y parviendra-t-il ? Rien n’est moins sûr. Mais il met un point d’honneur à débusquer le roi de la jungle. Et tout à coup, le vlà, majestueux, impérial, trônant à la tête d’un clan de plusieurs lionnes et d’un lionceau.

Pari tenu pour le chauffeur ! Il vient vers nous (le lion) et tel un matou en recherche de caresses, frôle la carrosserie du 4X4 qu’il contourne par l’arrière et flanque du même coup une sacré peur bleue aux passagers qui n'en mènent pas large… Mais le guide les rassure : le félin ne perçoit qu'une masse indistincte.

En revanche, point de rhinocéros en vue et pour cause : convoités pour leurs cornes par les braconniers du delta de l'Okavango et en danger critique d'extinction, les autorités gouvernementales ont procédé en 2020 à leur évacuation.

Il est temps pour nous de regagner nos pénates en Namibie, à 20 minutes de là. On va zigzaguer parmi les méandres de la rivière et les nuées d’oiseaux et de canards sauvages. Il nous restera à préparer le coucher de soleil somptueux et à trinquer comme il se doit au jour d’après.

Avant notre départ pour le Lac Kariba, une visite des deux villages voisins, nous permet de mieux faire connaissance avec les locaux. Sam et Lennon, nos guides, en sont issus. CroisiEurope ne met pas en avant (et c’est tout à son honneur), le travail accompli avec les populations locales qu’il a étroitement associé et intégré à son processus de développement participatif.

L’eau courante, par exemple, a été amenée sur place et figure en bonne place au centre du village. Encore aujourd’hui d’autres la puisent dans la rivière à leur risques et périls.Les crocodiles en embuscade provoquent plusieurs accidents mortels chaque année.

A noter que le personnel des deux lodges est, lui aussi, issu du voisinage et que plusieurs produits en proviennent. Chants et danses folkloriques, avec les habitants, clôturent la visite.

Après un ultime safari nautique dans la région du Parc National, nous mettons à regret le cap sur l’aérodrome de Kasane. Deux Cessna nous attendent sur le tarmac. Le vol pour atteindre le lac Kariba durera 2 heures. Les visas d'entrée au Zimbabwe s'effectuent sur place et nous regagnons ensuite le Marineland, point d'attache des deux bateaux de CroisiAfrique.

Le lac Kariba est un grand lac artificiel, partagé par la Zambie et le Zimbabwe. Il fait 220 km de long et jusqu'à 40 km de large et couvre une surface de 5 400 km2. Le “Zimbabwean Dream”, construit en 2020, est une sorte de maison flottante avec 16 cabines dotées de tout le confort. Nous y séjournerons 2 nuits, avec un équipage aux petits soins et formule all inclusive.

Véritable mer intérieure, cette étendue est née avec la construction du barrage éponyme, qui a vu le jour entre 1955 et 1959 et a donné lieu à une opération "Noé", pour sauver un maximum d'espèces menacées.

Les paysages caractéristiques des rivages, varient au gré de la montée des eaux, avec les silhouettes des arbres séchés dont les branches mortes émergent des flots et s'y reflètent tels des miroirs.

Au cours de la navigation vers Changa nous approchons des rives avec une embarcation privée, afin d'observer à loisir des troupeaux d'éléphants, d'hippopotames, des Impalas et des crocodiles.

C'est une sorte d'avant-goût du safari qui nous attend le lendemain au parc national de Matusadona, dont les 1 400km2 de superficie abritent aussi de nombreuses espèces.

Mais auparavant direction Zebra Island et son incroyable palette ornithologique : Ibis, Jabirus, hérons cendrés, aigle pêcheur africain... et un raton laveur (!) cohabitent paisiblement avec crocodiles et hippopotames, et se rendent de menus services...

Notre épopée australe touche à sa fin. Nous repartons en matinée vers Victoria Falls dans un grand Caravan Cessna, après un visite éclair de l'impressionnant barrage. En arrivant, une dernière balade déjeuner sur l'un des bras du Zambèze, nous permet de faire une rétrospective de cette incroyable faune sauvage découverte au cours des 10 derniers jours.

L'après-midi, nous repartons pour la découverte pédestre des chutes Victoria, que David Livingstone baptisa « Chutes Victoria ». Des chutes que nous survolerons le lendemain en hélicoptère (optionnel), pour découvrir du ciel cette gigantesque masse d'eau que les habitants nommèrent "la fumée qui gronde".