Univairmer envisage une réouverture partielle dès le 11 mai, pour d'autres cela attendra l'été ou l'automne 2020 - Crédit photo : compte Twitter@fdeligne
Cela fera bientôt deux mois que la France entière vit enfermée pour respecter les instructions du Gouvernement et par peur de propager la maladie.
Et après une longue période pendant laquelle les Français ont tué le temps en faisant du rangement, de la couture, de la pâtisserie, vu pour la 36e fois "le Corniaud" ou "le Père Noël est une ordure", le temps de la délivrance est venu, symbolisé par cette date du 11 mai 2020.
Mais serait-ce le cas aussi pour les agents de voyages ?
"Nous ne donnons aucune consigne, ce n'est pas notre rôle. Une chose est sûre, ce ne sera pas la bousculade dans les points de vente le 11 mai prochain," analyse Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage (EDV).
En attendant, le syndicat patronal travaille sur les conditions de réouverture des agences, dont le guide est actuellement entre les mains de la DGE (Direction générale des entreprises), pour une réponse qui pourrait intervenir pas avant le 14 mai 2020.
Une situation ubuesque, mais qui s'explique par la surcharge de travail des services de l'Etat. Toutefois pour ceux ou celles qui veulent lever le rideau, ils peuvent se référer au protocole national (consultable à la fin du papier).
"Nos propositions sont en conformité avec ce document. Il n'y a aucune consigne particulière pour les voyagistes, ce n'est que du bon sens," pour le président des EDV.
Mise en place d'un sens de circulation dans les locaux, gel hydroalcoolique à disposition des clients et des agents de voyages, prise de rendez-vous pour éviter aux personnes de se retrouver à attendre dans les agences, etc.
Et pour ceux qui ne parviennent pas à s'approvisionner en masques et en gel, le syndicat se tient à leur disposition pour les aider dans cette quête.
Et après une longue période pendant laquelle les Français ont tué le temps en faisant du rangement, de la couture, de la pâtisserie, vu pour la 36e fois "le Corniaud" ou "le Père Noël est une ordure", le temps de la délivrance est venu, symbolisé par cette date du 11 mai 2020.
Mais serait-ce le cas aussi pour les agents de voyages ?
"Nous ne donnons aucune consigne, ce n'est pas notre rôle. Une chose est sûre, ce ne sera pas la bousculade dans les points de vente le 11 mai prochain," analyse Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage (EDV).
En attendant, le syndicat patronal travaille sur les conditions de réouverture des agences, dont le guide est actuellement entre les mains de la DGE (Direction générale des entreprises), pour une réponse qui pourrait intervenir pas avant le 14 mai 2020.
Une situation ubuesque, mais qui s'explique par la surcharge de travail des services de l'Etat. Toutefois pour ceux ou celles qui veulent lever le rideau, ils peuvent se référer au protocole national (consultable à la fin du papier).
"Nos propositions sont en conformité avec ce document. Il n'y a aucune consigne particulière pour les voyagistes, ce n'est que du bon sens," pour le président des EDV.
Mise en place d'un sens de circulation dans les locaux, gel hydroalcoolique à disposition des clients et des agents de voyages, prise de rendez-vous pour éviter aux personnes de se retrouver à attendre dans les agences, etc.
Et pour ceux qui ne parviennent pas à s'approvisionner en masques et en gel, le syndicat se tient à leur disposition pour les aider dans cette quête.
"Demain, ce ne sera pas le 11 mai", selon Adriana Minchella
Alors qu'il ne reste que quelques jours pour se conformer aux exigences sanitaires du gouvernement, quelles sont les consignes données par les réseaux ?
"Les consignes sont très variables, pour certains l'ouverture se fera progressivement alors que d'autres parlent d'une réouverture qui ne se fera pas avant septembre," confie Jean-Pierre Mas.
En effet, les discours et les positions sont très différents d'un réseau à un autre.
Si du côté d'Univairmer, les agences vont pouvoir accueillir progressivement des clients, avec des ouvertures étalées sur la semaine du 11 mai 2020, cela ne se fera que de 14h à 18h30 jusqu'à la fin du mois.
"Les mesures et les décisions ont été prises après avoir consulté les collaborateurs.
Nous allons envoyer un kit avec des gels, des masques, des lingettes désinfectantes, puis des protections en plexiglas seront installées," explique Jean Dionnet, le président d'Univairmer.
Une fois les points de vente à nouveau ouverts et le retour ou non des clients, une décision sera prise début juin quant à la reprise totale de l'activité.
Un son de cloche bien dissonant du côté du CEDIV. Pour Adriana Minchella, présidente du réseau, il n'est pas question de lever les rideaux des agences.
"Demain ce ne sera pas le 11 mai 2020," martèle énergiquement la fondatrice du réseau. Comprendre là que la libération va se faire attendre encore quelques semaines.
b[Une position adoptée aussi du côté de Verdié Voyages, où une décision sera prise fin mai. "Aujourd'hui nous informons les clients, mais c'est surtout pour leur dire que nous ne savons rien. Dans ces conditions, je ne vois pas l'intérêt d'ouvrir un point de vente," souffle Yves Verdié.
Idem pour TUI France pour qui le sujet]b "est prématuré" selon un porte-parole, comme pour le groupe Le Vacon.
Un constat qui semble le même dans les quatre coins de la France, puisque des bruits circulent, confirmés pour certains, sur des réouvertures après l'été, voire même pas avant 2021.
"Les consignes sont très variables, pour certains l'ouverture se fera progressivement alors que d'autres parlent d'une réouverture qui ne se fera pas avant septembre," confie Jean-Pierre Mas.
En effet, les discours et les positions sont très différents d'un réseau à un autre.
Si du côté d'Univairmer, les agences vont pouvoir accueillir progressivement des clients, avec des ouvertures étalées sur la semaine du 11 mai 2020, cela ne se fera que de 14h à 18h30 jusqu'à la fin du mois.
"Les mesures et les décisions ont été prises après avoir consulté les collaborateurs.
Nous allons envoyer un kit avec des gels, des masques, des lingettes désinfectantes, puis des protections en plexiglas seront installées," explique Jean Dionnet, le président d'Univairmer.
Une fois les points de vente à nouveau ouverts et le retour ou non des clients, une décision sera prise début juin quant à la reprise totale de l'activité.
Un son de cloche bien dissonant du côté du CEDIV. Pour Adriana Minchella, présidente du réseau, il n'est pas question de lever les rideaux des agences.
"Demain ce ne sera pas le 11 mai 2020," martèle énergiquement la fondatrice du réseau. Comprendre là que la libération va se faire attendre encore quelques semaines.
b[Une position adoptée aussi du côté de Verdié Voyages, où une décision sera prise fin mai. "Aujourd'hui nous informons les clients, mais c'est surtout pour leur dire que nous ne savons rien. Dans ces conditions, je ne vois pas l'intérêt d'ouvrir un point de vente," souffle Yves Verdié.
Idem pour TUI France pour qui le sujet]b "est prématuré" selon un porte-parole, comme pour le groupe Le Vacon.
Un constat qui semble le même dans les quatre coins de la France, puisque des bruits circulent, confirmés pour certains, sur des réouvertures après l'été, voire même pas avant 2021.
Ouvrir le 11 mai 2020, mais pour quoi faire ?
Dans l'Est de l'Hexagone, où les départements sont coloriés en rouge vif sur la carte, "je n'ai pas bien compris la nuance sur les conséquences des couleurs", confie François Piot, le PDG de Prêt à Partir, dont la réouverture se fera "au plus tôt le 2 juin prochain."
Une rentrée qui se fera en ordre dispersé, mais surtout qui restera marquée par une incertitude à tous les niveaux et un bricolage étatique qui semble donner des boutons à nos responsables.
Il suffit de voir le casse-tête des maires afin d'accueillir les élèves dans les écoles pour comprendre que le déconfinement, ce n'est pas pour maintenant.
"Nous vivons une époque incroyable, avec un manque de visibilité constant. Pour tout vous dire, je ne saurais que jeudi, la veille d'un jour férié, si mes 1 000 autocars pourront circuler lundi 11 mai 2020," rapporte le responsable de Prêt à Partir.
Face à cette incertitude, près de 74% des salariés des adhérents des EDV ont été placés au chômage, une situation amenée à durer.
Il sera possible à l'ensemble de l'industrie touristique de bénéficier du chômage partiel pendant une année complète.
"Il y a des affolements, mais cette mesure ne s'arrêtera qu'à la reprise complète de l'activité. Pour notre secteur, le chômage partiel peut être demandé jusqu'en mars 2021," affirme Jean-Pierre Mas.
Une mesure qui ne permet pas de dissoudre les doutes et les préoccupations.
"Comment ouvrir etb[ pour quoi faire ?" questionne Adriana Minchella.
"Nous n'avons rien à vendre, j'entends que les frontières resteront fermées, Orly n'ouvrira pas avant l'automne, etc."
Puis rouvrir un point de vente induira forcément des coûts alors que pour le moment les étagères seront vidées de leurs traditionnelles brochures.
"Une réouverture induit forcément des charges sans avoir un chiffre d'affaires certain ou soutenu. Et l'ouverture ne doit pas servir à traiter l'après-vente.
Nous avons organisé un call center qui permet de répondre aux emails et au téléphone. Nous restons attentifs au marché, mais nous n'avons pas la pression. Nous avons la capacité à ouvrir très vite", confie Julien Hamon, directeur général du groupe Le Vacon.
Une rentrée qui se fera en ordre dispersé, mais surtout qui restera marquée par une incertitude à tous les niveaux et un bricolage étatique qui semble donner des boutons à nos responsables.
Il suffit de voir le casse-tête des maires afin d'accueillir les élèves dans les écoles pour comprendre que le déconfinement, ce n'est pas pour maintenant.
"Nous vivons une époque incroyable, avec un manque de visibilité constant. Pour tout vous dire, je ne saurais que jeudi, la veille d'un jour férié, si mes 1 000 autocars pourront circuler lundi 11 mai 2020," rapporte le responsable de Prêt à Partir.
Face à cette incertitude, près de 74% des salariés des adhérents des EDV ont été placés au chômage, une situation amenée à durer.
Il sera possible à l'ensemble de l'industrie touristique de bénéficier du chômage partiel pendant une année complète.
"Il y a des affolements, mais cette mesure ne s'arrêtera qu'à la reprise complète de l'activité. Pour notre secteur, le chômage partiel peut être demandé jusqu'en mars 2021," affirme Jean-Pierre Mas.
Une mesure qui ne permet pas de dissoudre les doutes et les préoccupations.
"Comment ouvrir etb[ pour quoi faire ?" questionne Adriana Minchella.
"Nous n'avons rien à vendre, j'entends que les frontières resteront fermées, Orly n'ouvrira pas avant l'automne, etc."
Puis rouvrir un point de vente induira forcément des coûts alors que pour le moment les étagères seront vidées de leurs traditionnelles brochures.
"Une réouverture induit forcément des charges sans avoir un chiffre d'affaires certain ou soutenu. Et l'ouverture ne doit pas servir à traiter l'après-vente.
Nous avons organisé un call center qui permet de répondre aux emails et au téléphone. Nous restons attentifs au marché, mais nous n'avons pas la pression. Nous avons la capacité à ouvrir très vite", confie Julien Hamon, directeur général du groupe Le Vacon.
La France, la bonne alternative pour renouer le contact clients ?
Et les déclarations du Président Macron, mardi 5 mai 2020, devraient conforter les responsables des voyagistes ne souhaitant pas rouvrir la semaine prochaine.
"Il est trop tôt pour dire ce que nous pourrons faire pour les vacances, mais nous allons limiter les déplacements internationaux.
On restera peut-être entre Européens, voire moins."
Des phrases qui viennent conforter ou presque la nouvelle verticale lancée par TourMaG.com et les travaux des EDV pour constituer une offre centrée sur notre pays.
"Tous les acteurs sont sensibles à la question, mais tous les TO ne vont pas vendre de la France.
La problématique majeure autour de la question étant qu'il est compliqué d'avoir deux intermédiaires entre le client et le produit," analyse Jean-Pierre Mas, le président du syndicat.
Un constat partagé par les dirigeants du Cediv et de Verdié Voyages.
"Je veux bien vendre de la France, mais je ne sais pas comment le faire à cause de l'incertitude," rapporte Yves Verdié.
Du côté du groupe Le Vacon, qui propose une offre France depuis plus de deux décennies, Julien Hamon ajoute : "Nous avons un historique important sur la production France notamment à travers notre activité d'autocariste, mais il y a de nombreuses contraintes techniques et sanitaires actuellement. Qui sera ouvert, comment ? Qui peut dire ce qui sera à vendre ? Dans les faits c'est très compliqué à mener".
Entre le manque de moyens, de recul, de connaissances et de légitimité, les voyagistes ne pourront pas tous saisir l'unique chance de sauver cet été particulier.
L'ensemble du secteur attend aussi que le Gouvernement s'engage en fixant un calendrier, des mesures et les conditions pour les prochaines vacances.
Pour Univairmer, il ne fait pas de doute que l'Hexagone constitue la bouée de sauvetage de la saison, après avoir fait un travail de réassurance et d'écoute auprès des voyageurs.
"Nous avons mis cette période à profit dans notre cellule, La Fabrique, pour concevoir des offres et produits France, autour d'une offre durable, écologique et sur-mesure," rapporte Jean Dionnet.
La prochaine étape devrait mener à communiquer autour des pays méditerranéens qui pourront à nouveau accueillir des voyageurs.
"Nous sommes des partenaires de l'opération #PartezenFrance, et nous travaillons des newsletters thématiques autour des différentes régions de notre pays. Toutefois vendre la France sera compliqué, car les clients ne nous attendent pas dessus,"explique François Piot, le PDG de Prêt à Partir.
Surtout les nouveaux produits permettent de réamorcer un dialogue avec sa clientèle, peut-être même d'utiliser les avoirs et d'occuper l'esprit des agents de voyages, pour éviter de ruminer sur cette époque particulière et un futur qui s'annonce incertain.
"Il est trop tôt pour dire ce que nous pourrons faire pour les vacances, mais nous allons limiter les déplacements internationaux.
On restera peut-être entre Européens, voire moins."
Des phrases qui viennent conforter ou presque la nouvelle verticale lancée par TourMaG.com et les travaux des EDV pour constituer une offre centrée sur notre pays.
"Tous les acteurs sont sensibles à la question, mais tous les TO ne vont pas vendre de la France.
La problématique majeure autour de la question étant qu'il est compliqué d'avoir deux intermédiaires entre le client et le produit," analyse Jean-Pierre Mas, le président du syndicat.
Un constat partagé par les dirigeants du Cediv et de Verdié Voyages.
"Je veux bien vendre de la France, mais je ne sais pas comment le faire à cause de l'incertitude," rapporte Yves Verdié.
Du côté du groupe Le Vacon, qui propose une offre France depuis plus de deux décennies, Julien Hamon ajoute : "Nous avons un historique important sur la production France notamment à travers notre activité d'autocariste, mais il y a de nombreuses contraintes techniques et sanitaires actuellement. Qui sera ouvert, comment ? Qui peut dire ce qui sera à vendre ? Dans les faits c'est très compliqué à mener".
Entre le manque de moyens, de recul, de connaissances et de légitimité, les voyagistes ne pourront pas tous saisir l'unique chance de sauver cet été particulier.
L'ensemble du secteur attend aussi que le Gouvernement s'engage en fixant un calendrier, des mesures et les conditions pour les prochaines vacances.
Pour Univairmer, il ne fait pas de doute que l'Hexagone constitue la bouée de sauvetage de la saison, après avoir fait un travail de réassurance et d'écoute auprès des voyageurs.
"Nous avons mis cette période à profit dans notre cellule, La Fabrique, pour concevoir des offres et produits France, autour d'une offre durable, écologique et sur-mesure," rapporte Jean Dionnet.
La prochaine étape devrait mener à communiquer autour des pays méditerranéens qui pourront à nouveau accueillir des voyageurs.
"Nous sommes des partenaires de l'opération #PartezenFrance, et nous travaillons des newsletters thématiques autour des différentes régions de notre pays. Toutefois vendre la France sera compliqué, car les clients ne nous attendent pas dessus,"explique François Piot, le PDG de Prêt à Partir.
Surtout les nouveaux produits permettent de réamorcer un dialogue avec sa clientèle, peut-être même d'utiliser les avoirs et d'occuper l'esprit des agents de voyages, pour éviter de ruminer sur cette époque particulière et un futur qui s'annonce incertain.
Les reports annulés par manque de visibilité...
"Nous profitons pour faire un état des lieux. Nous faisons notre grand ménage de printemps, et remettons tout à plat," explique avec dynamisme Adriana Minchella.
Le temps [quasi] infini qui se présente devant soi doit être aussi mis à profit pour réfléchir sur notre secteur, d'autant que de l'aveu de tous, l'exercice en cours devrait générer un chiffre d'affaires dérisoire.
Du côté de Prêt à Partir, des annulations tombent dorénavant pour le mois de septembre, alors que les consignes de Verdié Voyages sont claires : il est conseillé aux clients d'attendre avant de reporter.
"Nous sommes dans l'hypothétique et la prophétie," rapporte le patron aveyronnais.
Un optimiste aux abonnés absents pour 2020 qui n'empêche pourtant pas les professionnels de se projeter, car selon eux le tourisme va évoluer et pas seulement dans les têtes des clients.
La structuration même de notre industrie devra être revue pour paraître moins opaque aux yeux du consommateur et le rôle d'agent de voyages valorisé pour devenir indispensable.
"Nous sommes l'un des seuls métiers à ne pas être pris au sérieux. La preuve étant que nous devons rembourser dans l'intégralité des voyages qui ont nécessité des mois de boulot.
Si notre seule plus-value se résume à la liberté de plein droit, alors cela m'inquiète sur l'avenir de la profession," questionne Yves Verdié.
Les instances professionnelles vont devoir aussi s'asseoir autour d'une table avec les réseaux, pour réinventer le rôle des agents de voyages, parfois considérés par les responsables comme des passe-plats ou des super vendeurs.
Sans oublier la responsabilité de plein droit et le règlement européen sur la vente à forfait, car trop de responsabilités tue aussi l'initiative.
"Nous sommes dans un système de déresponsabilisation totale de l'individu, il suffit de voir les maires pris de panique au moment de rouvrir les classes ou les chefs d'entreprises. Toutes les bonnes volontés sont paralysées par la peur des responsabilités," conclut François Piot.
Pour une fois, nous avons eu le temps de penser, nous arrêter totalement, espérons que nous mettrons à profit ces heures parfois longues pour réinventer quelque peu notre société.
Le temps [quasi] infini qui se présente devant soi doit être aussi mis à profit pour réfléchir sur notre secteur, d'autant que de l'aveu de tous, l'exercice en cours devrait générer un chiffre d'affaires dérisoire.
Du côté de Prêt à Partir, des annulations tombent dorénavant pour le mois de septembre, alors que les consignes de Verdié Voyages sont claires : il est conseillé aux clients d'attendre avant de reporter.
"Nous sommes dans l'hypothétique et la prophétie," rapporte le patron aveyronnais.
Un optimiste aux abonnés absents pour 2020 qui n'empêche pourtant pas les professionnels de se projeter, car selon eux le tourisme va évoluer et pas seulement dans les têtes des clients.
La structuration même de notre industrie devra être revue pour paraître moins opaque aux yeux du consommateur et le rôle d'agent de voyages valorisé pour devenir indispensable.
"Nous sommes l'un des seuls métiers à ne pas être pris au sérieux. La preuve étant que nous devons rembourser dans l'intégralité des voyages qui ont nécessité des mois de boulot.
Si notre seule plus-value se résume à la liberté de plein droit, alors cela m'inquiète sur l'avenir de la profession," questionne Yves Verdié.
Les instances professionnelles vont devoir aussi s'asseoir autour d'une table avec les réseaux, pour réinventer le rôle des agents de voyages, parfois considérés par les responsables comme des passe-plats ou des super vendeurs.
Sans oublier la responsabilité de plein droit et le règlement européen sur la vente à forfait, car trop de responsabilités tue aussi l'initiative.
"Nous sommes dans un système de déresponsabilisation totale de l'individu, il suffit de voir les maires pris de panique au moment de rouvrir les classes ou les chefs d'entreprises. Toutes les bonnes volontés sont paralysées par la peur des responsabilités," conclut François Piot.
Pour une fois, nous avons eu le temps de penser, nous arrêter totalement, espérons que nous mettrons à profit ces heures parfois longues pour réinventer quelque peu notre société.