A. Mazerolles : "Je me suis concentré sur ce qui fait 99% du chiffre d'affaires : nous sommes un généraliste qui se démarque avec du prix, du choix et de la flexibilité" - DR : Capture d'écran FTI Voyages
Voilà bientôt deux ans qu'une partie des salariés français du Groupe FTI ont dû faire leurs adieux à l'entreprise.
En 2020, après six mois de pandémie, le voyagiste allemand a fait le choix de tailler dans les effectifs.
LIRE A CE SUJET : Licenciements dans le service "clubs", quel avenir pour FTI Voyages ?
A Allschwil, en Suisse, où se trouve la majorité des équipes de FTI Voyages, le service groupes et le service center sont fermés.
« Toute l'équipe a été remerciée, à part deux personnes, se remémore une ancienne salariée. Au total, une quinzaine de personnes, françaises et suisses, sont licenciées. Aujourd'hui, presque 40% des salariés basés à Bâle n'y sont plus, regrette-t-elle.
Le call center, c'était le cœur du bureau, c'était joyeux. Aujourd'hui, l'ambiance n'est plus comme avant, il ne reste que la production, le service commercial et le marketing ». Depuis, FTI a déménagé dans des locaux plus petits, toujours à Allschwil.
En 2020, après six mois de pandémie, le voyagiste allemand a fait le choix de tailler dans les effectifs.
LIRE A CE SUJET : Licenciements dans le service "clubs", quel avenir pour FTI Voyages ?
A Allschwil, en Suisse, où se trouve la majorité des équipes de FTI Voyages, le service groupes et le service center sont fermés.
« Toute l'équipe a été remerciée, à part deux personnes, se remémore une ancienne salariée. Au total, une quinzaine de personnes, françaises et suisses, sont licenciées. Aujourd'hui, presque 40% des salariés basés à Bâle n'y sont plus, regrette-t-elle.
Le call center, c'était le cœur du bureau, c'était joyeux. Aujourd'hui, l'ambiance n'est plus comme avant, il ne reste que la production, le service commercial et le marketing ». Depuis, FTI a déménagé dans des locaux plus petits, toujours à Allschwil.
L'incompréhension des ex-salariés
A Paris, le bureau est aussi fermé.
Deux personnes du service clubs (plus une dizaine répartis à destination), une personne en charge du yield et les membres du service Groupes et Collectivités sont également licenciés.
« Je peux très bien comprendre qu'en pleine pandémie, alors que les avions étaient cloués au sol et les voyageurs confinés, FTI n'avait d'autre choix que de licencier, témoigne Nacer Bouguerra, l'ancien directeur des clubs FTI, arrivé deux ans plus tôt au sein du Groupe pour développer ce segment.
Ce qui me dérange, par contre, ce sont les promesses qui n'ont pas été tenues. Quand le directeur général de FTI France et sa DRH vous promettent, les yeux dans les yeux, que le Groupe vous rappellera dès que l'activité reprendra mais qu'il n'en est rien, ça fait mal. D'ailleurs, il l'a même déclaré sur TourMaG ! ».
Un sentiment partagé par plusieurs ex-salariés du Groupe, qui ont vécu exactement la même situation. « Nous connaissons bien le marché du travail, nous pouvions nous douter que le Groupe ne nous rappellerait pas et d'ailleurs je n'ai pas attendu leur appel, j'ai retrouvé du travail », témoigne une autre ancienne salariée.
« Mais, ajoute un autre ex-collaborateur, j'ai du mal à comprendre la décision de FTI. L'entreprise a touché des aides d'Etat, elle est soutenue par un actionnaire égyptien milliardaire.
Pourquoi avoir maintenu autant de salariés au marketing alors que tout était fermé, mais ne pas avoir donné une chance au service collectivités, dont le business plan défini par Franck Gomes avant son départ (et qui n'est pas lié à la pandémie, ndlr) était très clair ? ».
« Le siège n'a pas donné les moyens au service Groupes de se développer, on ne peut pas faire du business avec un site Internet qui ne marche pas », renchérit une ancienne salariée.
Deux personnes du service clubs (plus une dizaine répartis à destination), une personne en charge du yield et les membres du service Groupes et Collectivités sont également licenciés.
« Je peux très bien comprendre qu'en pleine pandémie, alors que les avions étaient cloués au sol et les voyageurs confinés, FTI n'avait d'autre choix que de licencier, témoigne Nacer Bouguerra, l'ancien directeur des clubs FTI, arrivé deux ans plus tôt au sein du Groupe pour développer ce segment.
Ce qui me dérange, par contre, ce sont les promesses qui n'ont pas été tenues. Quand le directeur général de FTI France et sa DRH vous promettent, les yeux dans les yeux, que le Groupe vous rappellera dès que l'activité reprendra mais qu'il n'en est rien, ça fait mal. D'ailleurs, il l'a même déclaré sur TourMaG ! ».
Un sentiment partagé par plusieurs ex-salariés du Groupe, qui ont vécu exactement la même situation. « Nous connaissons bien le marché du travail, nous pouvions nous douter que le Groupe ne nous rappellerait pas et d'ailleurs je n'ai pas attendu leur appel, j'ai retrouvé du travail », témoigne une autre ancienne salariée.
« Mais, ajoute un autre ex-collaborateur, j'ai du mal à comprendre la décision de FTI. L'entreprise a touché des aides d'Etat, elle est soutenue par un actionnaire égyptien milliardaire.
Pourquoi avoir maintenu autant de salariés au marketing alors que tout était fermé, mais ne pas avoir donné une chance au service collectivités, dont le business plan défini par Franck Gomes avant son départ (et qui n'est pas lié à la pandémie, ndlr) était très clair ? ».
« Le siège n'a pas donné les moyens au service Groupes de se développer, on ne peut pas faire du business avec un site Internet qui ne marche pas », renchérit une ancienne salariée.
Une reprise au goût amer...
Si tous ces salariés (dont bon nombre ont préféré conserver l'anonymat car ils sont encore à la recherche d'un nouvel emploi) ont décidé de rouvrir la plaie FTI aujourd'hui, c'est en partie après avoir entendu les propos d'Axel Mazerolles, le directeur général de FTI Voyages, lors d'une table ronde organisée par l'IFTM Top Resa, au cours de laquelle il annonce : « Nous faisons le plein de réservations, et ça fait du bien. […] Les Français ont besoin de s'évader de voyager. Nous sommes sur des niveaux supérieurs de 20% à 30% par rapport 2019 ».
Une déclaration qui leur laisse un goût amer... « En deux ans, nous n'avons jamais reçu un message de la DRH pour prendre de nos nouvelles. Pourtant, dans « ressources humaines », il y a « humain » et les licenciés économiques étaient prioritaires à l'embauche au cours de la première année qui suit leur licenciement », constate Nacer Bouguerra.
« Pour le service Clubs, FTI a fait le choix de nommer un salarié du call center à la place de l'ancienne équipe », nous indique une autre ex-collaboratrice.
« Nous avons l'impression que FTI s'est appuyé sur notre expertise, nos fichiers clients et tout ce qu'il y avait à prendre et nous a jetés », ajoute un autre ex-salarié.
« Aujourd'hui, parmi tous ces salariés licenciés, certains n'ont pas retrouvé d'emploi et arrivent en fin de droits. Certaines personnes vivent avec le RSA.
Et d'un autre côté, je me demande comment s'en sortent les équipes de FTI encore en poste. Déjà que nous étions « dans le jus » avant la pandémie, j'imagine que cela doit être compliqué aujourd'hui avec des salariés en moins », s’interroge un ancien cadre.
Une déclaration qui leur laisse un goût amer... « En deux ans, nous n'avons jamais reçu un message de la DRH pour prendre de nos nouvelles. Pourtant, dans « ressources humaines », il y a « humain » et les licenciés économiques étaient prioritaires à l'embauche au cours de la première année qui suit leur licenciement », constate Nacer Bouguerra.
« Pour le service Clubs, FTI a fait le choix de nommer un salarié du call center à la place de l'ancienne équipe », nous indique une autre ex-collaboratrice.
« Nous avons l'impression que FTI s'est appuyé sur notre expertise, nos fichiers clients et tout ce qu'il y avait à prendre et nous a jetés », ajoute un autre ex-salarié.
« Aujourd'hui, parmi tous ces salariés licenciés, certains n'ont pas retrouvé d'emploi et arrivent en fin de droits. Certaines personnes vivent avec le RSA.
Et d'un autre côté, je me demande comment s'en sortent les équipes de FTI encore en poste. Déjà que nous étions « dans le jus » avant la pandémie, j'imagine que cela doit être compliqué aujourd'hui avec des salariés en moins », s’interroge un ancien cadre.
Cinq personnes recrutées sur le marché France
Contacté par nos soins, Axel Mazerolles, le directeur général de FTI Voyages et qui dirige le marché français, recadre la situation.
« Cette crise était totalement imprévue, les sociétés ont été fragilisées et pour survivre, elles ont dû prendre des décisions.
La fermeture du service center en Suisse était liée à une question de coûts, nous avons choisi de garder celui basé au Maroc. Ce plan a touché une dizaine de salariés français basés en Suisse. Nous avons aussi fermé notre bureau parisien et licencié les 4 personnes qui y étaient rattachées », commente-t-il.
Quant au service dédié aux comités d'entreprises et groupes, « je l'ai fermé car il ne représentait rien en chiffre d'affaires mais représentait des coûts énormes. Je ne l'ai pas rouvert car je n'en voyais pas l'intérêt ».
Il ajoute : « Perdre son emploi, c'est terrible mais je trouve regrettable que ces anciens salariés le prennent personnellement. Nous avons recontacté beaucoup de personnes licenciées, nous les avons aidées à retrouver un emploi - pas forcément dans le tourisme - et pour certaines, nous les avons réembauchées », explique-t-il.
FTI a donc repris des salariés au service client et à la production. « Depuis le début de l'année 2022, toutes nos équipes sont revenues à 100% et les recrutements sont venus au compte-gouttes.
Une quarantaine de personnes travaillent pour le marché français. Cinq personnes supplémentaires ont été recrutées sur le marché France et une quinzaine au Maroc pour le service center, précise Axel Mazerolles.
Si le chiffre d'affaires est en plein boom, les recrutements, quant à eux, sont liés à la rentabilité sur une année fiscale. Ce n'est donc qu'une fois notre année terminée à la fin du mois d'octobre, que nous pourrons envisager d'éventuels recrutements pour 2023 ».
« Cette crise était totalement imprévue, les sociétés ont été fragilisées et pour survivre, elles ont dû prendre des décisions.
La fermeture du service center en Suisse était liée à une question de coûts, nous avons choisi de garder celui basé au Maroc. Ce plan a touché une dizaine de salariés français basés en Suisse. Nous avons aussi fermé notre bureau parisien et licencié les 4 personnes qui y étaient rattachées », commente-t-il.
Quant au service dédié aux comités d'entreprises et groupes, « je l'ai fermé car il ne représentait rien en chiffre d'affaires mais représentait des coûts énormes. Je ne l'ai pas rouvert car je n'en voyais pas l'intérêt ».
Il ajoute : « Perdre son emploi, c'est terrible mais je trouve regrettable que ces anciens salariés le prennent personnellement. Nous avons recontacté beaucoup de personnes licenciées, nous les avons aidées à retrouver un emploi - pas forcément dans le tourisme - et pour certaines, nous les avons réembauchées », explique-t-il.
FTI a donc repris des salariés au service client et à la production. « Depuis le début de l'année 2022, toutes nos équipes sont revenues à 100% et les recrutements sont venus au compte-gouttes.
Une quarantaine de personnes travaillent pour le marché français. Cinq personnes supplémentaires ont été recrutées sur le marché France et une quinzaine au Maroc pour le service center, précise Axel Mazerolles.
Si le chiffre d'affaires est en plein boom, les recrutements, quant à eux, sont liés à la rentabilité sur une année fiscale. Ce n'est donc qu'une fois notre année terminée à la fin du mois d'octobre, que nous pourrons envisager d'éventuels recrutements pour 2023 ».
Se démarquer avec du prix, du choix et de la flexibilité
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Désormais, FTI Voyages a pris le parti de se restructurer différemment. « Avant, nous avions un directeur des clubs, un vrai professionnel, accompagnée de son assistante.
Aujourd'hui, nous avons 20 clubs que nous avons positionné différemment. Nous nous sommes concentrés sur le rapport qualité/prix et nous faisons du club un peu comme tout le monde, explique Axel Mazerolles.
Nous ne faisons pas comme le Club Med avec un service ++, des animateurs et une cinquantaine de personnes par club. Nous dédions une à quatre personnes par club, qui sont basées localement et pour cela, nous travaillons directement avec les hôtels ou les clubs ».
En parallèle, en Suisse, une personne a été nommée pour coordonner ce segment, qui a été intégré au sein de l'équipe de production.
Alors que l'activité repart, Axel Mazerolles est donc bien clair sur le cap pris par FTI Voyages. « Je me suis concentré sur ce qui fait 99% du chiffre d'affaires : nous sommes un généraliste qui se démarque avec du prix, du choix et de la flexibilité.
Nous avons 15 000 hôtels en catalogue, nous sommes toujours positionnés parmi les 3 TO les moins chers du marché sur toutes nos destinations et nous avons l'outil B2B le plus moderne sur le marché français.
Et surtout nous sommes concentrés à fond sur le B2B. Le club n'est pas la force n°1 de FTI Voyages et nous devons optimiser notre activité pour nous relancer. Néanmoins, notre marque club commence à grandir... »
LIRE AUSSI : Seniors : la rémunération, principal frein à leur employabilité... 🔑
Aujourd'hui, nous avons 20 clubs que nous avons positionné différemment. Nous nous sommes concentrés sur le rapport qualité/prix et nous faisons du club un peu comme tout le monde, explique Axel Mazerolles.
Nous ne faisons pas comme le Club Med avec un service ++, des animateurs et une cinquantaine de personnes par club. Nous dédions une à quatre personnes par club, qui sont basées localement et pour cela, nous travaillons directement avec les hôtels ou les clubs ».
En parallèle, en Suisse, une personne a été nommée pour coordonner ce segment, qui a été intégré au sein de l'équipe de production.
Alors que l'activité repart, Axel Mazerolles est donc bien clair sur le cap pris par FTI Voyages. « Je me suis concentré sur ce qui fait 99% du chiffre d'affaires : nous sommes un généraliste qui se démarque avec du prix, du choix et de la flexibilité.
Nous avons 15 000 hôtels en catalogue, nous sommes toujours positionnés parmi les 3 TO les moins chers du marché sur toutes nos destinations et nous avons l'outil B2B le plus moderne sur le marché français.
Et surtout nous sommes concentrés à fond sur le B2B. Le club n'est pas la force n°1 de FTI Voyages et nous devons optimiser notre activité pour nous relancer. Néanmoins, notre marque club commence à grandir... »
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