TourMaG.com - Pourquoi, selon vous, l’Autorité de la Concurrence a-t-elle rejeté la demande à l’encontre de IATA de son BSP et de 50 compagnies qui refusaient de rembourser les vols annulés ou non-utilisés pour cause de Covid-19 ?
Adriana Minchella : "L’Autorité française de concurrence s’est fondée sur le fait – ce qui est un comble - que nous n’apportions pas d’éléments suffisamment probants tant sur l’existence d’une pratique concertée que sur celle d’un abus de position dominante.
Cette décision est prise alors qu’aucune étude sérieuse n’a été faite par les rapporteurs qui ont fait preuve du plus grand désintérêt pour cette affaire.
Le dossier ne contient que quelques articles de presse !
Nous avons personnellement assisté à l’audience et avons été stupéfaits par le parti pris exprimé à l’encontre des agences de voyages qui selon l’administration n’avaient pas de réels motifs de se plaindre car elles touchaient des commissions des compagnies ( vous jugerez du décalage avec la réalité) d’une part et d’autre part la très faible connaissance de nos métiers par le représentant de l’état présent.
Mieux, l’autorité a considéré que la lettre d’Alexandre de Juniac, ne faisait qu’expliquer les difficultés financières des entreprises qu’il représente et qu’il n’existait aucun élément permettant d’établir un lien entre ladite lettre et la suspension généralisée des remboursements.
Le Président ignore superbement le fait que la cessation des remboursements automatiques est une preuve évidente de la pratique concertée des compagnies aériennes, clairement téléguidées par l’IATA en écartant notre critique qui visait le principe même du refus de remboursement et non ses modalités.
Adriana Minchella : "L’Autorité française de concurrence s’est fondée sur le fait – ce qui est un comble - que nous n’apportions pas d’éléments suffisamment probants tant sur l’existence d’une pratique concertée que sur celle d’un abus de position dominante.
Cette décision est prise alors qu’aucune étude sérieuse n’a été faite par les rapporteurs qui ont fait preuve du plus grand désintérêt pour cette affaire.
Le dossier ne contient que quelques articles de presse !
Nous avons personnellement assisté à l’audience et avons été stupéfaits par le parti pris exprimé à l’encontre des agences de voyages qui selon l’administration n’avaient pas de réels motifs de se plaindre car elles touchaient des commissions des compagnies ( vous jugerez du décalage avec la réalité) d’une part et d’autre part la très faible connaissance de nos métiers par le représentant de l’état présent.
Mieux, l’autorité a considéré que la lettre d’Alexandre de Juniac, ne faisait qu’expliquer les difficultés financières des entreprises qu’il représente et qu’il n’existait aucun élément permettant d’établir un lien entre ladite lettre et la suspension généralisée des remboursements.
Le Président ignore superbement le fait que la cessation des remboursements automatiques est une preuve évidente de la pratique concertée des compagnies aériennes, clairement téléguidées par l’IATA en écartant notre critique qui visait le principe même du refus de remboursement et non ses modalités.
Une décision inacceptable sanctionnée par le règlement européen
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L’Autorité affirme que la procédure de remboursement n’a jamais été supprimée, mais qu’elle était tout simplement devenue plus longue et compliquée, et que par conséquent, l’IATA n’avait jamais outrepassé ses fonctions (ce qui revient quand même à reconnaître que c’est bien l’IATA qui dirige !) .
Enfin, le Président insiste sur le fait que les agences de voyage sont des mandataires et n’ont pas de responsabilité au niveau du remboursement ignorant, volontairement, les explications que nous avons données et qui indiquaient notamment que les clients réclamaient les remboursements auprès des agences de voyage.
Ce raisonnement biaisé emmène l’Autorité à considérer que l’IATA n’a fait que remplir son rôle et que les compagnies aériennes ont simplement adopté un mécanisme de défense pour faire face à la crise sanitaire.
Aucune règle de concurrence n’aurait donc été transgressée et l’abus de position dominante a été écarté. Il faut l’avoir vécu pour le croire, mais c’est ainsi."
TourMaG.com - C’est une décision qui va avoir des conséquences importantes pour les consommateurs mais aussi pour les professionnels ?
Adriana Minchella : "Bien entendu c’est priver le consommateur, au mépris de la loi et des règlements du bénéfice du remboursement en numéraire, de prendre en otage, de pénaliser financièrement les professionnels dans le cadre des voyages à forfait.
Une décision inacceptable sanctionnée par le règlement européen dont le respect a été plusieurs fois rappelé aux compagnies par la commission européenne.
La France considère-t-elle que les compagnies, sur son territoire, n’ont pas à respecter la loi ?
En agissant de la sorte, elle ne protège pas ses concitoyens consommateurs.
On pense bien entendu à ces milliers de français floués pendant la crise du Covid-19 et dans la défaillance d’Aigle Azur à ces milliers de travailleurs d’origine algérienne victimes sans recours possible de ces agissements. "
Enfin, le Président insiste sur le fait que les agences de voyage sont des mandataires et n’ont pas de responsabilité au niveau du remboursement ignorant, volontairement, les explications que nous avons données et qui indiquaient notamment que les clients réclamaient les remboursements auprès des agences de voyage.
Ce raisonnement biaisé emmène l’Autorité à considérer que l’IATA n’a fait que remplir son rôle et que les compagnies aériennes ont simplement adopté un mécanisme de défense pour faire face à la crise sanitaire.
Aucune règle de concurrence n’aurait donc été transgressée et l’abus de position dominante a été écarté. Il faut l’avoir vécu pour le croire, mais c’est ainsi."
TourMaG.com - C’est une décision qui va avoir des conséquences importantes pour les consommateurs mais aussi pour les professionnels ?
Adriana Minchella : "Bien entendu c’est priver le consommateur, au mépris de la loi et des règlements du bénéfice du remboursement en numéraire, de prendre en otage, de pénaliser financièrement les professionnels dans le cadre des voyages à forfait.
Une décision inacceptable sanctionnée par le règlement européen dont le respect a été plusieurs fois rappelé aux compagnies par la commission européenne.
La France considère-t-elle que les compagnies, sur son territoire, n’ont pas à respecter la loi ?
En agissant de la sorte, elle ne protège pas ses concitoyens consommateurs.
On pense bien entendu à ces milliers de français floués pendant la crise du Covid-19 et dans la défaillance d’Aigle Azur à ces milliers de travailleurs d’origine algérienne victimes sans recours possible de ces agissements. "
"Les enquêteurs ont clairement pris position contre les consommateurs et les professionnels"
L'Autorité de la Concurrence estime que l’IATA n’a fait que remplir son rôle et que les compagnies aériennes ont simplement adopté un mécanisme de défense pour faire face à la crise sanitaire. /crédit DepositPhoto
TourMaG.com - Comment expliquez-vous une telle décision, compte tenu de l’impact qu’elle va avoir pour des dizaines de milliers de Français ?
Adriana Minchella :"Les enquêteurs ont clairement pris position contre les consommateurs et les professionnels.
La décision prise est ahurissante, l’argumentation est faible. Elle feint d’ignorer ce type de comportement alors que nous sommes en présence d’entreprises qui adoptent exactement les mêmes principes de fonctionnement.
On peut conclure que notre justice a les yeux bandés et a fait le choix de se rallier à IATA et aux compagnies aériennes, qui sont en grandes difficultés.
La volonté de l’Autorité a malheureusement été, dès le début, de se débarrasser de cette affaire : trop d’enjeu, trop d’acteurs impliqués, un contexte exceptionnel, etc.
TourMaG.com - Qu’allez-vous faire pour réparer cette injustice et si vous faites appel quelles sont les chances de réussite ?
Adriana Minchella :Nous ne baisserons pas les bras. Après avoir été déboutés avec de tels arguments nous sommes encore plus motivés à nous battre pour que justice soit rendue.
Nous allons porter le débat sur le plan politique pour que les représentants de la nation s’en saisissent et puissent au niveau de la représentation nationale interpeler l’Etat et les ministères concernés afin que cessent ces déséquilibres inacceptables en faveur des compagnies aériennes et de leur représentants.
Comment peut-on réclamer la confiance du client si nous ne pouvons nous battre pour lui et avec lui pour le respect de ses droits et celui des règlements en matière de transport aérien ?
C’est l’affaire de tous et c’est le moment de mettre fin, de façon définitive, à ces agissements mafieux."
Adriana Minchella :"Les enquêteurs ont clairement pris position contre les consommateurs et les professionnels.
La décision prise est ahurissante, l’argumentation est faible. Elle feint d’ignorer ce type de comportement alors que nous sommes en présence d’entreprises qui adoptent exactement les mêmes principes de fonctionnement.
On peut conclure que notre justice a les yeux bandés et a fait le choix de se rallier à IATA et aux compagnies aériennes, qui sont en grandes difficultés.
La volonté de l’Autorité a malheureusement été, dès le début, de se débarrasser de cette affaire : trop d’enjeu, trop d’acteurs impliqués, un contexte exceptionnel, etc.
TourMaG.com - Qu’allez-vous faire pour réparer cette injustice et si vous faites appel quelles sont les chances de réussite ?
Adriana Minchella :Nous ne baisserons pas les bras. Après avoir été déboutés avec de tels arguments nous sommes encore plus motivés à nous battre pour que justice soit rendue.
Nous allons porter le débat sur le plan politique pour que les représentants de la nation s’en saisissent et puissent au niveau de la représentation nationale interpeler l’Etat et les ministères concernés afin que cessent ces déséquilibres inacceptables en faveur des compagnies aériennes et de leur représentants.
Comment peut-on réclamer la confiance du client si nous ne pouvons nous battre pour lui et avec lui pour le respect de ses droits et celui des règlements en matière de transport aérien ?
C’est l’affaire de tous et c’est le moment de mettre fin, de façon définitive, à ces agissements mafieux."