Afrique : après Tunisair et SAA, Kenya Airways prévoit des licenciements

On connaissait les situations de South African Airways et de Tunisair, il faudra maintenant aussi suivre de près la santé de Kenya Airways, membre de l’alliance Skyteam et principal partenaire d’Air France-KLM en Afrique de l’Est.

Dans une note interne, Allan Kilavuka, directeur général par intérim de la compagnie kenyane, a averti ses employés que des suppressions d’emplois à grande échelle sont à prévoir dans le cadre du programme de redressement en cours. A noter que la compagnie n’a pas enregistré de bénéfices depuis 2012.

Dans sa note, le dirigeant s’engage à « rendre les licenciements humains » et assure qu’il impliquera « les parties prenantes concernées comme l’exige la loi ».

Le principal syndicat, le Kenya Aviation Workers Union (KAWU) a vivement réagi dans une lettre adressée à sa direction. « Les licenciements ne résoudront pas la maladie financière pérenne à laquelle le transporteur est confronté », peut-on y lire, mettant en cause « la corruption » et « la mauvaise gestion ».

Plus au sud, un autre mastodonte du transport en Afrique joue toujours sa survie.

Une fois de plus, le transporteur national d’Afrique du Sud, South African Airways va recevoir un financement d’urgence (220 millions d’euros) de la part de la Banque de développement de l’Afrique Australe (DBSA).

Au total, South African Airways a reçu plus d’un milliard d’euros de renflouements ces dernières années pour pouvoir continuer ses opérations. « Les actionnaires de la compagnie peuvent maintenant être rassurés sur la mise en place du processus de sauvegarde », font savoir les administrateurs.

En attendant, la compagnie, endettée à hauteur de 572 millions d’euros, a annoncé l’annulation de près d’une centaine de vols sur son programme de février, dans le seul but de réduire au maximum ses coûts.

« Les réservations ont été examinées à la loupe pour s’assurer que SAA opère des vols efficaces. Par conséquent, SAA va supprimer des vols pour lesquels la demande est faible, sur la base des réservations effectuées jusqu’à présent au mois de février », explique un communiqué. Sont notamment concernés une cinquantaine de vols internationaux dont Washington et Nairobi.

Du côté du Maghreb, l’immense plan de licenciement prévu du côté de la compagnie nationale Tunisair a débuté.

Au total, comme nous vous l’annoncions dès 2018, 1200 employés seront remerciés, et une augmentation de 30% est prévue pour éviter la faillite de la compagnie dont plusieurs avions restent cloués au sol faute de moyens pour les réparer.

Ce début de semaine, le PDG de Tunisair, Elles Mnakbi, a dû intervenir alors que les rumeurs courraient bon train sur une prise de participation de Qatar Airways dans la compagnie tunisienne.

S’il a écarté cette dernière hypothèse, le PDG a néanmoins confirmé dans la presse tunisienne l’existence de négociations avec la compagnie qatari dans le cadre d’un accord commercial.