Air Austral a (enfin) un nouveau patron.
Ce n'est pas le nom, le plus connu de l'aérien, ni même un technicien du secteur, mais un responsable avec un solide bagage.
Ils étaient 4 sur la ligne de départ, mais Hugues Marchessaux a été le plus rapide, du moins son profil a été choisi par les actionnaires pour relever les comptes d'une compagnie exsangue financièrement.
Dix jours après la démission de Joseph Bréma, acceptée par les nouveaux propriétaires d'Air Austral, le transporteur a décidé de laisser les clés de l'avion à une personne extérieure de l'île.
Une page se tourne, mais le chapitre de la restructuration est loin d'être bouclé.
La dérive réunionnaise est toujours en sursis, Hugues Marchessaux aura bien des défis à relever pour redonner ses lettres de noblesse à celle qui faisait autrefois la fierté du territoire.
Ce n'est pas le nom, le plus connu de l'aérien, ni même un technicien du secteur, mais un responsable avec un solide bagage.
Ils étaient 4 sur la ligne de départ, mais Hugues Marchessaux a été le plus rapide, du moins son profil a été choisi par les actionnaires pour relever les comptes d'une compagnie exsangue financièrement.
Dix jours après la démission de Joseph Bréma, acceptée par les nouveaux propriétaires d'Air Austral, le transporteur a décidé de laisser les clés de l'avion à une personne extérieure de l'île.
Une page se tourne, mais le chapitre de la restructuration est loin d'être bouclé.
La dérive réunionnaise est toujours en sursis, Hugues Marchessaux aura bien des défis à relever pour redonner ses lettres de noblesse à celle qui faisait autrefois la fierté du territoire.
Air Austral : Hugues Marchessaux plutôt que Laurent Recoura !
Avant de regarder devant, jetons un oeil dans le passé proche d'Air Austral.
En début d'année, un rapport d'Aérogestion fuite dans la presse, les mots sont lapidaires, le constat éloquent. La compagnie faisait face alors à un risque de défaut dans les semaines, voire même les jours à venir.
A lire sur le sujet : Air Austral : Hugues Marchessaux en remplacement de Joseph Bréma ?
Nous étions en février.
La situation était telle qu'un leaseur envisageait même de reprendre un de ses avions alors que plusieurs échéances n'avaient pas été honorées. Depuis un plan de redressement a été mis en place.
Face à cela et alors que les 50 millions du tour de table ont fondu comme neige sur la plage des Roches Noires, les actionnaires ont décidé que Joseph Bréma, malgré ses 38 ans de service ne serait plus l'homme de la situation.
Dès la fin du printemps, les ressources humaines d'Air Austral se sont mises en quête d'un nouveau patron. Après quelques semaines de recherche, 4 profils se sont détachés, dont celui de Laurent Recoura et Hugues Marchessaux.
Bien que très expérimenté et spécialiste du redressement des transporteurs en difficulté, l'ancien PDG par intérim d'Air Mauritius n'a pas été choisi pour présider la destinée d'une compagnie bien malade.
C'est finalement donc l'ex-responsable des opérations de la CMA-CGM Air Cargo qui a été désigné.
En début d'année, un rapport d'Aérogestion fuite dans la presse, les mots sont lapidaires, le constat éloquent. La compagnie faisait face alors à un risque de défaut dans les semaines, voire même les jours à venir.
A lire sur le sujet : Air Austral : Hugues Marchessaux en remplacement de Joseph Bréma ?
Nous étions en février.
La situation était telle qu'un leaseur envisageait même de reprendre un de ses avions alors que plusieurs échéances n'avaient pas été honorées. Depuis un plan de redressement a été mis en place.
Face à cela et alors que les 50 millions du tour de table ont fondu comme neige sur la plage des Roches Noires, les actionnaires ont décidé que Joseph Bréma, malgré ses 38 ans de service ne serait plus l'homme de la situation.
Dès la fin du printemps, les ressources humaines d'Air Austral se sont mises en quête d'un nouveau patron. Après quelques semaines de recherche, 4 profils se sont détachés, dont celui de Laurent Recoura et Hugues Marchessaux.
Bien que très expérimenté et spécialiste du redressement des transporteurs en difficulté, l'ancien PDG par intérim d'Air Mauritius n'a pas été choisi pour présider la destinée d'une compagnie bien malade.
C'est finalement donc l'ex-responsable des opérations de la CMA-CGM Air Cargo qui a été désigné.
Air Austral : le pot de bienvenue du SNPL à Hugues Marchessaux !
Présent à la réunion depuis quelques jours, ce vendredi le conseil de surveillance a procédé à sa nomination.
Celle-ci s'inscrit donc dans un contexte économique lourd, même si le redressement est en cours. A cela s'ajoute une défiance d'une partie des salariés qui s'inquiètent de l'avenir de leur employeur.
Le représentant du SNPL d'Air Austral dénonçant l'inquiétude de ses confrères.
"Nous n'avons pas eu de consultation, alors que c'est obligatoire sur les orientations stratégiques.
Les comptes clôturés au 31 mars 2024 n'ont toujours pas été présentés non plus. Le dialogue social est complètement à l'arrêt. Nous les avions prévenus, il faut nous parler, ils ne nous ont pas écoutés, voilà où nous en sommes.
Nous mettons un coup de pression aux actionnaires en les appelant à se montrer plus ouverts vis-à-vis de nous," nous confiait Vivien Rousseau.
Des pilotes qui ont subi un 3e APC, en début d'année, entrainant une baisse de près de 20% de leur rémunération, pour une économie de 5 millions d'euros.
Le syndicaliste fustige aussi les décisions prises sans en consulter les forces vives de la compagnie. Malgré ce mécontentement et les craintes de la base, il n'est pas question d'entrer en conflit avec la direction.
Air Austral ne pourrait se permettre de vivre une grève, sous peine de devoir mettre la clé sous la porte.
Celle-ci s'inscrit donc dans un contexte économique lourd, même si le redressement est en cours. A cela s'ajoute une défiance d'une partie des salariés qui s'inquiètent de l'avenir de leur employeur.
Le représentant du SNPL d'Air Austral dénonçant l'inquiétude de ses confrères.
"Nous n'avons pas eu de consultation, alors que c'est obligatoire sur les orientations stratégiques.
Les comptes clôturés au 31 mars 2024 n'ont toujours pas été présentés non plus. Le dialogue social est complètement à l'arrêt. Nous les avions prévenus, il faut nous parler, ils ne nous ont pas écoutés, voilà où nous en sommes.
Nous mettons un coup de pression aux actionnaires en les appelant à se montrer plus ouverts vis-à-vis de nous," nous confiait Vivien Rousseau.
Des pilotes qui ont subi un 3e APC, en début d'année, entrainant une baisse de près de 20% de leur rémunération, pour une économie de 5 millions d'euros.
Le syndicaliste fustige aussi les décisions prises sans en consulter les forces vives de la compagnie. Malgré ce mécontentement et les craintes de la base, il n'est pas question d'entrer en conflit avec la direction.
Air Austral ne pourrait se permettre de vivre une grève, sous peine de devoir mettre la clé sous la porte.
Air Austral : Quelle est la situation ?
Le contexte est donc volcanique, même si chacun sait que les marges de manoeuvre sont ténues voire même inexistantes.
A cela s'ajoutent des problématiques sur la flotte.
La compagnie se trouve toujours privée d'un A 220, en raison d'un problème du motoriste sur ce type d'avion, et d'un Boeing. Les choix de l'ancienne direction sur les appareils se paient maintenant.
Et alors que les juristes s'évertuent à trouver une résolution financière, la facture ne cesse de grandir.
"Le sujet est mondial pour l'ensemble des transporteurs qui possèdent ce type d'avion. L'Airbus A220 jouit de deux problèmes majeurs : la non-fiabilité des moteurs Pratt & Whitney et la corrosion des coques.
L'alliage utilisé pour constituer la cellule de l'avion, même s'il a été certifié, il résiste mal à l'environnement marin, or nos avions sont stockés à 200 m de la mer," nous expliquait Joseph Bréma.
L'ancien président a estimé la facture à 10 millions d'euros, en tout les impondérables (le contrôle aérien défectueux de Mayotte, l'espace aérien du Soudan...) ont surchargé les charges de 15 millions d'euros.
Une somme qui a précipité dans le rouge les comptes de la société.
Initialement, le budget 2024 était prévu pour atterrir dans le vert, avec des bénéfices espérés autour de 5 millions d'euros. Le 8 octobre 2024, l'assemblée générale a validé un trou énorme, un bilan "exécrable" de l'aveu même du membre du SNPL, de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Dans ces conditions, les actionnaires ont décidé de la non-dissolution anticipée de la société, suite à la perte de la moitié des capitaux propres.
Ce genre d'information publiée au Bodacc était courante durant la crise sanitaire, alors que les entreprises devaient puiser dans leurs matelas pour survivre, sans trop de recettes.
A cela s'ajoutent des problématiques sur la flotte.
La compagnie se trouve toujours privée d'un A 220, en raison d'un problème du motoriste sur ce type d'avion, et d'un Boeing. Les choix de l'ancienne direction sur les appareils se paient maintenant.
Et alors que les juristes s'évertuent à trouver une résolution financière, la facture ne cesse de grandir.
"Le sujet est mondial pour l'ensemble des transporteurs qui possèdent ce type d'avion. L'Airbus A220 jouit de deux problèmes majeurs : la non-fiabilité des moteurs Pratt & Whitney et la corrosion des coques.
L'alliage utilisé pour constituer la cellule de l'avion, même s'il a été certifié, il résiste mal à l'environnement marin, or nos avions sont stockés à 200 m de la mer," nous expliquait Joseph Bréma.
L'ancien président a estimé la facture à 10 millions d'euros, en tout les impondérables (le contrôle aérien défectueux de Mayotte, l'espace aérien du Soudan...) ont surchargé les charges de 15 millions d'euros.
Une somme qui a précipité dans le rouge les comptes de la société.
Initialement, le budget 2024 était prévu pour atterrir dans le vert, avec des bénéfices espérés autour de 5 millions d'euros. Le 8 octobre 2024, l'assemblée générale a validé un trou énorme, un bilan "exécrable" de l'aveu même du membre du SNPL, de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Dans ces conditions, les actionnaires ont décidé de la non-dissolution anticipée de la société, suite à la perte de la moitié des capitaux propres.
Ce genre d'information publiée au Bodacc était courante durant la crise sanitaire, alors que les entreprises devaient puiser dans leurs matelas pour survivre, sans trop de recettes.
Air Austral : qui est Hugues Marchessaux ?
Autres articles
Malgré tout, le plan d'austérité et de redressement porterait ses fruits, d'après les échos que nous avons du siège.
Air Austral pourrait en mars 2025, à la fermeture de ses comptes, enregistrer un bénéfice opérationnel.
De quoi soulager un peu ses actionnaires qui sont invités à remettre la main à la poche d'ici la fin de l'année, pour justement soulager la nouvelle direction et lui offrir un peu de perspective.
Voici le décor dans lequel arrive Hugues Marchessaux.
Sorti dans le courant des années 90 de la prestigieuse école de commerce ESSEC Business School, reconnue en France et par le monde, le quinquagénaire va faire toute sa carrière dans l'aérien.
Un parcours qui lui confère "une expérience significative des opérations aériennes sol et vol" affirmait le communiqué d'Air Caraïbes au moment de sa nomination.
Il a bourlingué dans toutes les compagnies françaises ou presque.
De Corsair à la CMA-CGM, en passant par Air Caraïbes, Bolloré Transport & Logistics et ASL Airlines. Seule ombre au tableau : sa capacité à manager près d'un millier de salariés.
"Les clients n’ont pas à s’inquiéter, la compagnie n’est pas menacée de fermeture," a-t-il immédiatement dit en sortant du conseil de surveillance, à nos confrères du Quotidien de la Réunion.
Comme dirait l'autre maintenant, il n'y a plus qu'à ! Au travail, monsieur !
Air Austral pourrait en mars 2025, à la fermeture de ses comptes, enregistrer un bénéfice opérationnel.
De quoi soulager un peu ses actionnaires qui sont invités à remettre la main à la poche d'ici la fin de l'année, pour justement soulager la nouvelle direction et lui offrir un peu de perspective.
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Sorti dans le courant des années 90 de la prestigieuse école de commerce ESSEC Business School, reconnue en France et par le monde, le quinquagénaire va faire toute sa carrière dans l'aérien.
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"Les clients n’ont pas à s’inquiéter, la compagnie n’est pas menacée de fermeture," a-t-il immédiatement dit en sortant du conseil de surveillance, à nos confrères du Quotidien de la Réunion.
Comme dirait l'autre maintenant, il n'y a plus qu'à ! Au travail, monsieur !