Air France continue de brûler 15 millions par jour, à ce rythme les prêts de l'Etat ne suffiront pas - DR
Quand on lit l'actualité économique, c'est à se demander si on ne fait pas dans la méthode Couet ou juste l'autruche.
Après un krach boursier en mars, accompagnant le confinement de la population, le CAC 40 a repris des couleurs pour se rapprocher à nouveau des 5000 points.
Mieux, l'INSEE vient de désavouer le gouvernement qui prédisait une récession supérieure à 11% en 2020, alors que l'institut prévoit une baisse du PIB de 9%, avec comme commentaire : "l'économie française s'est redressée assez nettement."
Une embellie qui semble éviter l'aérien français, et sa figure de proue : Air France.
Embourbée dans un plan de restructuration, prévoyant 7 580 licenciements, et une reprise des lignes de Hop! par Transavia, le transporteur national fait face à une reprise plus que timide de son activité.
"Il y a des discussions à ce sujet avec les syndicats, notamment sur le départ volontaire de 400 pilotes en retraite anticipée, le tout avec 13 ou 14 mois de salaires," explique un commandant de bord d'Air France, bien informé.
Un allègement de la masse salariale jugé salvateur par les observateurs, en ces temps de crise.
Après un krach boursier en mars, accompagnant le confinement de la population, le CAC 40 a repris des couleurs pour se rapprocher à nouveau des 5000 points.
Mieux, l'INSEE vient de désavouer le gouvernement qui prédisait une récession supérieure à 11% en 2020, alors que l'institut prévoit une baisse du PIB de 9%, avec comme commentaire : "l'économie française s'est redressée assez nettement."
Une embellie qui semble éviter l'aérien français, et sa figure de proue : Air France.
Embourbée dans un plan de restructuration, prévoyant 7 580 licenciements, et une reprise des lignes de Hop! par Transavia, le transporteur national fait face à une reprise plus que timide de son activité.
"Il y a des discussions à ce sujet avec les syndicats, notamment sur le départ volontaire de 400 pilotes en retraite anticipée, le tout avec 13 ou 14 mois de salaires," explique un commandant de bord d'Air France, bien informé.
Un allègement de la masse salariale jugé salvateur par les observateurs, en ces temps de crise.
Le passage de Hop! à Transavia redressera-t-il les lignes domestiques ?
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"C'est un plan a minima, tant la compagnie est compliquée à gérer.
Il faut simplifier tout cela. Il y a trop de monde dans les effectifs," estime Jean-Louis Baroux, le PDG de l'APG World Connect.
Après des allègements faits de façon "homéopathique ces dernières années" selon l'expert, la compagnie nationale n'a pas eu d'autre choix que de tailler grossièrement dans ses effectifs, pour atteindre une certaine rentabilité.
Et cela passera prioritairement par Hop!, qui voit ses effectifs fondre de 42% et sa flotte de de 49%. Mais cela aurait pu être pire.
"La direction a dû recapitaliser (à hauteur de 230 millions d'euros selon La Tribune, ndlr). Si tel n'avait pas été le cas, alors la compagnie régionale aurait dû être déclarée en faillite," précise le commandant de bord.
Une intervention qui permet donc de sauver la filiale domestique. Mais cette dernière y laissera des plumes avec la perte d'une bonne partie de son réseau et de ses lignes au profit de Transavia.
Mais ce passage de témoin entraînera-t-il un redressement des lignes nationales ?
Pas nécessairement, selon le patron de l'APG World Connect.
"Ce n'est pas gagné. Je vous conseille de scruter attentivement les comptes de Transavia. La low-cost ne gagne de l'argent que depuis un an ou deux.
Puis les pilotes sont payés sur les mêmes bases que les salairiés du Groupe, donc où se trouvent les économies ? questionne-t-il.
Sans doute dans une politique commerciale plus agressive, une harmonisation de la flotte et un personnel plus flexible.
En attendant, Air France a d'autres chats à fouetter, pour assurer sa survie à plus long terme...
Il faut simplifier tout cela. Il y a trop de monde dans les effectifs," estime Jean-Louis Baroux, le PDG de l'APG World Connect.
Après des allègements faits de façon "homéopathique ces dernières années" selon l'expert, la compagnie nationale n'a pas eu d'autre choix que de tailler grossièrement dans ses effectifs, pour atteindre une certaine rentabilité.
Et cela passera prioritairement par Hop!, qui voit ses effectifs fondre de 42% et sa flotte de de 49%. Mais cela aurait pu être pire.
"La direction a dû recapitaliser (à hauteur de 230 millions d'euros selon La Tribune, ndlr). Si tel n'avait pas été le cas, alors la compagnie régionale aurait dû être déclarée en faillite," précise le commandant de bord.
Une intervention qui permet donc de sauver la filiale domestique. Mais cette dernière y laissera des plumes avec la perte d'une bonne partie de son réseau et de ses lignes au profit de Transavia.
Mais ce passage de témoin entraînera-t-il un redressement des lignes nationales ?
Pas nécessairement, selon le patron de l'APG World Connect.
"Ce n'est pas gagné. Je vous conseille de scruter attentivement les comptes de Transavia. La low-cost ne gagne de l'argent que depuis un an ou deux.
Puis les pilotes sont payés sur les mêmes bases que les salairiés du Groupe, donc où se trouvent les économies ? questionne-t-il.
Sans doute dans une politique commerciale plus agressive, une harmonisation de la flotte et un personnel plus flexible.
En attendant, Air France a d'autres chats à fouetter, pour assurer sa survie à plus long terme...
Malgré la reprise Air France perd chaque mois 450 millions d'euros
"A un moment donné nous perdions jusqu'à 25 millions par jour, nous sommes tombés à 15 millions, ce n'est pas encore extraordinaire," rapporte le représentant du personnel.
Alors que certains se gargarisent d'une reprise de l'activité économique, du côté d'Air France le retour dans le ciel est plus que timide.
D'autant plus que si le court et quelques lignes du réseau moyen-courrier ont pu reprendre du service, le long-courrier est, lui, toujours à l'arrêt ou presque.
"Sauf que c'est là dessus que la compagnie dégage des bénéfices, aujourd'hui nous n'avons pas trop d'espoir sur ce réseau à court terme, avec ce qu'il se passe aux Etats-Unis et en Asie, poursuit le pilote.
Alors que l'épidémie flambe sur le continent américain et alimente la crainte en Asie ou dans l'hémisphère sud, sans apaiser l'Europe, le retour à la normale devrait être plus long que prévu.
"Il pèse encore trop d'incertitudes avec notamment le long-courrier, pour savoir si les prêts d'Air France suffiront ou pas,"confie Christophe Hardin, le président de l'Association des Cadres Navigant Commerciaux (A.C.N.C)
"La compagnie nationale espérait beaucoup une reprise rapide du marché américain." Patatras ! Trump s'est pris les pieds dans le tapis du populisme.
D'autant plus que les mesures plaçant l'aérien sous respirateur artificiel devraient reprendre fin d'ici peu.
"Mais cela n'a qu'un temps,.Ne faut-il pas débrancher ? Car pour certains, il n'y a plus d'espoir.
La seule lueur d'espoir c'est que le trafic reparte et que nous évitions une seconde vague," explique Jean-Pierre Sauvage.
Une prière que nous partageons.
Dans ces conditions avec une compagnie qui peine à redémarrer et des cuves qui se vident de 450 millions par mois, les prêts garantis par l'Etat suffiront-ils ?
"Cela m'étonnerait que 7 milliards ne suffisent pas à sauver la compagnie, alors que le CA annuel est de 14 milliards ?
Si cela ne suffit pas, alors il faut tout arrêter, ça n'a pas de sens," , conclut-il fataliste Jean-Louis Baroux.
Alors que certains se gargarisent d'une reprise de l'activité économique, du côté d'Air France le retour dans le ciel est plus que timide.
D'autant plus que si le court et quelques lignes du réseau moyen-courrier ont pu reprendre du service, le long-courrier est, lui, toujours à l'arrêt ou presque.
"Sauf que c'est là dessus que la compagnie dégage des bénéfices, aujourd'hui nous n'avons pas trop d'espoir sur ce réseau à court terme, avec ce qu'il se passe aux Etats-Unis et en Asie, poursuit le pilote.
Alors que l'épidémie flambe sur le continent américain et alimente la crainte en Asie ou dans l'hémisphère sud, sans apaiser l'Europe, le retour à la normale devrait être plus long que prévu.
"Il pèse encore trop d'incertitudes avec notamment le long-courrier, pour savoir si les prêts d'Air France suffiront ou pas,"confie Christophe Hardin, le président de l'Association des Cadres Navigant Commerciaux (A.C.N.C)
"La compagnie nationale espérait beaucoup une reprise rapide du marché américain." Patatras ! Trump s'est pris les pieds dans le tapis du populisme.
D'autant plus que les mesures plaçant l'aérien sous respirateur artificiel devraient reprendre fin d'ici peu.
"Mais cela n'a qu'un temps,.Ne faut-il pas débrancher ? Car pour certains, il n'y a plus d'espoir.
La seule lueur d'espoir c'est que le trafic reparte et que nous évitions une seconde vague," explique Jean-Pierre Sauvage.
Une prière que nous partageons.
Dans ces conditions avec une compagnie qui peine à redémarrer et des cuves qui se vident de 450 millions par mois, les prêts garantis par l'Etat suffiront-ils ?
"Cela m'étonnerait que 7 milliards ne suffisent pas à sauver la compagnie, alors que le CA annuel est de 14 milliards ?
Si cela ne suffit pas, alors il faut tout arrêter, ça n'a pas de sens," , conclut-il fataliste Jean-Louis Baroux.
"Si à l'automne ça n'a pas redémarré... alors la nationalisation sera très crédible"
Sauf que le plan initial de recapitalisation (les "prêts") était basé sur une hypothèse de moins en moins probable.
Il tablait sur une reprise soutenue dès septembre 2020. Une hypothèse de moins en moins plausible.
Dans le même temps, les prêts garantis par l'Etat devaient permettre de soigner la trésorerie de l'entreprise et de pouvoir draguer les banques, afin d'assurer les arrières d'Air France.
Et les 7 milliards doivent aussi servir à parer à l'urgence, payer les factures, les billets non volés ou les sous-traitants, mais aussi de renouveler la flotte. Bref, il y a loin de la coupe aux lèvres...
Les avions loués ne seront pas repris en grande partie et l'A220 pourrait remplacer de nombreux modèles, même de plus gros porteurs, en fonction d'une demande effritée.
Sauf que la crise économique après celle sanitaire, refroidit les banques, pas très enthousiastes à l'idée d'accorder des lignes de crédit à l'un des secteurs les plus chahutés par la covid-19.
"Il est de plus en plus certain, que les 7 milliards ne suffiront pas, même pour les rembourser cela va vite devenir compliqué, car ce sont des prêts de courte durée," rapporte le représentant du personnel.
Une analyse qui n'étonne pas vraiment Chrisophe Hardin, mais il préfère tempérer.
"Dire qu'ils ne suffiront pas, c'est encore un peu tôt, tant les incertitudes sont nombreuses. L'instant de vérité sera en septembre ou octobre, avec la reprise ou non du business travel."
Alors que le vent de panique était retombé quelque peu, les angoisses resurgissent petit à petit, malgré la chaleur et le soleil estival.
Quelles seront alors les marges de manoeuvre pour la compagnie ?
"La montée en capital de l'Etat quelque soit le scénario de reprise est pratiquement écrite depuis le début," confie Christophe Hardin.
Le pourcentage de prise de participation et la taille du chèque risquent de dépendre de la gravité de la crise économique.
"Si à l'automne le long-courrier n'a pas franchement redémarré et que les pays se reconfinent, alors la nationalisation sera une solution très crédible," prédit le commandant de bord.
Du côté de Bercy, que nous avons contacté, la réponse est claire : "l'Etat est actionnaire d'Air France et a toujours rempli ses obligations vis-à-vis de la compagnie."
L'automne 2020 est encore très loin, dans le monde d'après...
Il tablait sur une reprise soutenue dès septembre 2020. Une hypothèse de moins en moins plausible.
Dans le même temps, les prêts garantis par l'Etat devaient permettre de soigner la trésorerie de l'entreprise et de pouvoir draguer les banques, afin d'assurer les arrières d'Air France.
Et les 7 milliards doivent aussi servir à parer à l'urgence, payer les factures, les billets non volés ou les sous-traitants, mais aussi de renouveler la flotte. Bref, il y a loin de la coupe aux lèvres...
Les avions loués ne seront pas repris en grande partie et l'A220 pourrait remplacer de nombreux modèles, même de plus gros porteurs, en fonction d'une demande effritée.
Sauf que la crise économique après celle sanitaire, refroidit les banques, pas très enthousiastes à l'idée d'accorder des lignes de crédit à l'un des secteurs les plus chahutés par la covid-19.
"Il est de plus en plus certain, que les 7 milliards ne suffiront pas, même pour les rembourser cela va vite devenir compliqué, car ce sont des prêts de courte durée," rapporte le représentant du personnel.
Une analyse qui n'étonne pas vraiment Chrisophe Hardin, mais il préfère tempérer.
"Dire qu'ils ne suffiront pas, c'est encore un peu tôt, tant les incertitudes sont nombreuses. L'instant de vérité sera en septembre ou octobre, avec la reprise ou non du business travel."
Alors que le vent de panique était retombé quelque peu, les angoisses resurgissent petit à petit, malgré la chaleur et le soleil estival.
Quelles seront alors les marges de manoeuvre pour la compagnie ?
"La montée en capital de l'Etat quelque soit le scénario de reprise est pratiquement écrite depuis le début," confie Christophe Hardin.
Le pourcentage de prise de participation et la taille du chèque risquent de dépendre de la gravité de la crise économique.
"Si à l'automne le long-courrier n'a pas franchement redémarré et que les pays se reconfinent, alors la nationalisation sera une solution très crédible," prédit le commandant de bord.
Du côté de Bercy, que nous avons contacté, la réponse est claire : "l'Etat est actionnaire d'Air France et a toujours rempli ses obligations vis-à-vis de la compagnie."
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