Le transporteur national est un poids lourd de l’industrie hexagonale mais aussi un porte-étendard de la présence française dans le monde... /crédit AF
L’industrie aéronautique française n’a jamais connu telle situation.
Le secteur qui représente 1 100 000 emplois et contribue pour 4,3 % au PIB est aujourd’hui en grand danger.
Face a la pandémie de Covid-19 et à la fermeture des frontières, les compagnies ont dû réduire drastiquement leur activité, avec des pertes qui se chiffrent quotidiennement en dizaines de millions d’euros.
Voilà pourquoi les Etats français et néerlandais, qui détiennent respectivement de 14,3% et 14% du Groupe Air France-KLM, se sont entendus pour réinjecter massivement du “carburant” permettant au transporteur de poursuivre sa route.
Chacun d'entre eux apportera un prêt de 7 milliards d’euros (France) et 3 milliards d’euros (Pays-Bas) (*). L’ensemble pour permettre de sauvegarder les 45 000 emplois que pèse l’entreprise.
La nationalisation du Groupe, qui avait été envisagée de prime abord, a été écartée. La procédure dans un économie libérale n’a pas forcément bonne presse…
C’est la deuxième fois en 26 ans que le contribuable français vole au secours d’Air France. En 1994, les Français avaient déjà “mis au pot” 20 milliards de francs pour sauver la compagnie, au bord de la faillite après une grève très dure de plusieurs semaines.
Le secteur qui représente 1 100 000 emplois et contribue pour 4,3 % au PIB est aujourd’hui en grand danger.
Face a la pandémie de Covid-19 et à la fermeture des frontières, les compagnies ont dû réduire drastiquement leur activité, avec des pertes qui se chiffrent quotidiennement en dizaines de millions d’euros.
Voilà pourquoi les Etats français et néerlandais, qui détiennent respectivement de 14,3% et 14% du Groupe Air France-KLM, se sont entendus pour réinjecter massivement du “carburant” permettant au transporteur de poursuivre sa route.
Chacun d'entre eux apportera un prêt de 7 milliards d’euros (France) et 3 milliards d’euros (Pays-Bas) (*). L’ensemble pour permettre de sauvegarder les 45 000 emplois que pèse l’entreprise.
La nationalisation du Groupe, qui avait été envisagée de prime abord, a été écartée. La procédure dans un économie libérale n’a pas forcément bonne presse…
C’est la deuxième fois en 26 ans que le contribuable français vole au secours d’Air France. En 1994, les Français avaient déjà “mis au pot” 20 milliards de francs pour sauver la compagnie, au bord de la faillite après une grève très dure de plusieurs semaines.
Soutenons Air France, oui, mais pas à n’importe quel prix...
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Que la France veuille recapitaliser Air France-KLM cela n’a, en soit,rien de choquant.
Le transporteur national est un poids lourd de l’industrie hexagonale mais aussi un porte-étendard de la présence française dans le monde. Par ailleurs, l’épidémie de coronavirus est une situation inédite qui justifie des mesures adéquates.
Mais la compagnie reprise récemment en main par Benjamin Smith, bat de l’aile depuis au moins une décennie, sa productivité est inférieure à celle de ses concurrents et elle n’a pa su anticiper l’arrivée des low cost qui lui ont mangé la laine sur le dos.
Ne parlons pas de la gouvernance syndicale catastrophique et des grèves à répétition qui ne doivent pas être loin d’un record au niveau international…
Bref, soutenons Air France, oui, mais pas à n’importe quel prix. Le moment est venu de reprendre le transporteur en main et de lui demander des contreparties.
De rationaliser et d’en finir avec les privilèges et les inégalités des pilotes en fonction des différentes marques du Groupe. D’exiger des standards et une politique environnementale exemplaire.
Le transporteur national est un poids lourd de l’industrie hexagonale mais aussi un porte-étendard de la présence française dans le monde. Par ailleurs, l’épidémie de coronavirus est une situation inédite qui justifie des mesures adéquates.
Mais la compagnie reprise récemment en main par Benjamin Smith, bat de l’aile depuis au moins une décennie, sa productivité est inférieure à celle de ses concurrents et elle n’a pa su anticiper l’arrivée des low cost qui lui ont mangé la laine sur le dos.
Ne parlons pas de la gouvernance syndicale catastrophique et des grèves à répétition qui ne doivent pas être loin d’un record au niveau international…
Bref, soutenons Air France, oui, mais pas à n’importe quel prix. Le moment est venu de reprendre le transporteur en main et de lui demander des contreparties.
De rationaliser et d’en finir avec les privilèges et les inégalités des pilotes en fonction des différentes marques du Groupe. D’exiger des standards et une politique environnementale exemplaire.
Le PAF n’est pas constitué exclusivement du transporteur tricolore
Mais surtout, surtout il ne faudrait pas que ce soutien se fasse au détriment des autres acteurs du transport aérien français.
Depuis le début de la crise sanitaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, n’a pas eu un mot (à ma connaissance) pour évoquer la situation des acteurs de l’aérien autres qu’Air France.
Or, le paysage français n’est pas, loin s’en faut, (et heureusement) constitué exclusivement du transporteur tricolore.
D’autres entreprises et non des moindres tentent, vaille que vaille de survivre à l’ombre de leur grande soeur. Certaines lui tiennent même la dragée haute, question gestion, productivité et résultats. Même si cela n’a pas toujours été facile d’exister face à un monopole d’Etat qui n’a pris fin (officiellement) que grâce à l’Union européenne.
Aujourd’hui, si l’on ne prête pas massivement aussi à l’ensemble de secteur, c’est un nouveau monopole de fait qui risque de resurgir. Certaines compagnies privées sont au bord de la faillite et ne tiendront pas très longtemps.
Les mesures actuelles d’accompagnement ne suffiront pas. Il faut viser plus loin, plus fort et plus haut pour soutenir massivement cette industrie et éviter que demain il n’y ait plus qu’Air France et le désert aéronautique français…
(*) 4 milliards de prêt garantis par les banques et 3 milliards de prêt d'Etat pour sauver la compagnie et les emplois"
Depuis le début de la crise sanitaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, n’a pas eu un mot (à ma connaissance) pour évoquer la situation des acteurs de l’aérien autres qu’Air France.
Or, le paysage français n’est pas, loin s’en faut, (et heureusement) constitué exclusivement du transporteur tricolore.
D’autres entreprises et non des moindres tentent, vaille que vaille de survivre à l’ombre de leur grande soeur. Certaines lui tiennent même la dragée haute, question gestion, productivité et résultats. Même si cela n’a pas toujours été facile d’exister face à un monopole d’Etat qui n’a pris fin (officiellement) que grâce à l’Union européenne.
Aujourd’hui, si l’on ne prête pas massivement aussi à l’ensemble de secteur, c’est un nouveau monopole de fait qui risque de resurgir. Certaines compagnies privées sont au bord de la faillite et ne tiendront pas très longtemps.
Les mesures actuelles d’accompagnement ne suffiront pas. Il faut viser plus loin, plus fort et plus haut pour soutenir massivement cette industrie et éviter que demain il n’y ait plus qu’Air France et le désert aéronautique français…
(*) 4 milliards de prêt garantis par les banques et 3 milliards de prêt d'Etat pour sauver la compagnie et les emplois"
Publié par Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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