Empêtrée dans ses problématiques socio-syndicales, dans ses rachats hasardeux (Hop!) et dans ses initiatives (Joon) malheureuses pour concurrencer ses challengers, Air France n’a pas su (pu ?) prendre le virage du low cost. /crédit DepositPhoto
La pandémie a accéléré l’urgence et le besoin de réfléchir en profondeur au transport aérien mondial, et à sa place dans notre société.
Déjà sérieusement étrillé par le “Flygskam”, traduit par la “honte de prendre l’avion”, ce moyen de transport suscite de plus en plus d’interrogations, de par son impact sur l’environnement.
Selon diverses estimations, depuis le début des années 2000, l’avion est responsable de 2 % environ des émissions mondiales de CO2. Mais son impact serait de 5% sur le réchauffement climatique, si l’on prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre, émis.
Or, selon les prévisionnistes, les 4 milliards de passagers recensés dans le monde en 2018, devraient doubler d’ici la fin des années 2020.
Mais ça c’était avant… avant la pandémie. Depuis que la covid-19 a grippé et scotché sur le tarmac les appareils, on sait que le secteur n’envisage pas, dans le meilleurs des cas, de revenir à la “normale” avant 2024.
Mais la vraie question n’est pas là… a-t-on vraiment envie que les choses redeviennent comme elles étaient ?
Poser la question c’est y répondre. Il n’est bien entendu pas question d’envisager la suppression de ce moyen de transport.
D’abord parce qu’il est absolument nécessaire, faute d’alternative, d’autre part parce que les enjeux économiques et sociaux qu’il représente, sont colossaux.
Ne parlons même pas de l’industrie touristique, qui n’existerait pas sans avions pour faire partir les clients, aux quatre coins du monde.
Déjà sérieusement étrillé par le “Flygskam”, traduit par la “honte de prendre l’avion”, ce moyen de transport suscite de plus en plus d’interrogations, de par son impact sur l’environnement.
Selon diverses estimations, depuis le début des années 2000, l’avion est responsable de 2 % environ des émissions mondiales de CO2. Mais son impact serait de 5% sur le réchauffement climatique, si l’on prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre, émis.
Or, selon les prévisionnistes, les 4 milliards de passagers recensés dans le monde en 2018, devraient doubler d’ici la fin des années 2020.
Mais ça c’était avant… avant la pandémie. Depuis que la covid-19 a grippé et scotché sur le tarmac les appareils, on sait que le secteur n’envisage pas, dans le meilleurs des cas, de revenir à la “normale” avant 2024.
Mais la vraie question n’est pas là… a-t-on vraiment envie que les choses redeviennent comme elles étaient ?
Poser la question c’est y répondre. Il n’est bien entendu pas question d’envisager la suppression de ce moyen de transport.
D’abord parce qu’il est absolument nécessaire, faute d’alternative, d’autre part parce que les enjeux économiques et sociaux qu’il représente, sont colossaux.
Ne parlons même pas de l’industrie touristique, qui n’existerait pas sans avions pour faire partir les clients, aux quatre coins du monde.
Une ligne Paris-Marseille est-ce vraiment indispensable ?
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En revanche, on peut rendre ce moyen de transport plus vertueux.
D’abord en améliorant en permanence l’environnement technique (matériaux, carburant, process, maintenance…) puis en réfléchissant aux moyens de substitution systématique, dès que les temps de trajet avantagent d’autres moyens de transport moins polluants.
Par exemple, est-il vraiment indispensable de maintenir une ligne Paris-Marseille, alors qu’on sait pertinemment qu’en point à point, le gain de temps de l’avion par rapport au TGV est quasi nul ?
Voire même négatif quand les périphériques parisiens sont saturés ?
En contrepartie de sa contribution financière (7 milliards) de l’année dernière, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, a exigé d’Air France deux chose : Des efforts accrus en matière d’environnement et aussi que soient abandonnés les trajets inférieurs à 2h30, lorsque le train est compétitif.
En effet, l'avion émet jusqu’à 70 fois plus de gaz à effet de serre que le TGV. Mais pourquoi 2h30 et pas 3h ou 3h30 ?
La Convention citoyenne avait même proposé d’aller jusqu’à 4 h, si le même trajet en train, inférieur à quatre heures, était disponible.
Au total, 18 lignes dans l’Hexagone étaient concernées, dont Paris-Marseille et Paris-Bordeaux, ce qui aurait permis une baisse significative des émissions de carbone, de 12,5%.
D’abord en améliorant en permanence l’environnement technique (matériaux, carburant, process, maintenance…) puis en réfléchissant aux moyens de substitution systématique, dès que les temps de trajet avantagent d’autres moyens de transport moins polluants.
Par exemple, est-il vraiment indispensable de maintenir une ligne Paris-Marseille, alors qu’on sait pertinemment qu’en point à point, le gain de temps de l’avion par rapport au TGV est quasi nul ?
Voire même négatif quand les périphériques parisiens sont saturés ?
En contrepartie de sa contribution financière (7 milliards) de l’année dernière, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, a exigé d’Air France deux chose : Des efforts accrus en matière d’environnement et aussi que soient abandonnés les trajets inférieurs à 2h30, lorsque le train est compétitif.
En effet, l'avion émet jusqu’à 70 fois plus de gaz à effet de serre que le TGV. Mais pourquoi 2h30 et pas 3h ou 3h30 ?
La Convention citoyenne avait même proposé d’aller jusqu’à 4 h, si le même trajet en train, inférieur à quatre heures, était disponible.
Au total, 18 lignes dans l’Hexagone étaient concernées, dont Paris-Marseille et Paris-Bordeaux, ce qui aurait permis une baisse significative des émissions de carbone, de 12,5%.
Un tournant majeur pour l’environnement, devenu une mesurette...
Or, le texte voté samedi dernier par les députés ne l’a pas retenu. De ce fait, ce qui était présenté comme un tournant majeur pour l’environnement, est devenu une simple mesurette.
Personne n’est dupe : ce délai horaire a été calculé pour ne pas obérer la manne financière, que représentent quelques radiales vitales pour la compagnie tricolore, en concurrence frontale avec le ferroviaire.
S’y ajoutent aussi les acrobaties financières de l’Etat pour sauver à tout prix un transporteur dont les fondamentaux semblent compromis.
Empêtrée dans ses problématiques socio-syndicales, dans ses rachats hasardeux (Hop!) et dans ses initiatives (Joon) malheureuses pour concurrencer ses challengers, Air France n’a pas su (pu ?) prendre le virage du low cost.
Pas assez productive, pas assez compétitive, elle continue d’être néanmoins couvée et littéralement perfusée par l’Etat. Ce dernier vient de remettre encore au pot la semaine dernière 1 milliard d’euros.
Ce faisant, il flirte désormais avec la limite fatidique des 30% au-delà desquels il serait obligé de lancer une OPA sur l’ensemble des titres.
Personne n’est dupe : ce délai horaire a été calculé pour ne pas obérer la manne financière, que représentent quelques radiales vitales pour la compagnie tricolore, en concurrence frontale avec le ferroviaire.
S’y ajoutent aussi les acrobaties financières de l’Etat pour sauver à tout prix un transporteur dont les fondamentaux semblent compromis.
Empêtrée dans ses problématiques socio-syndicales, dans ses rachats hasardeux (Hop!) et dans ses initiatives (Joon) malheureuses pour concurrencer ses challengers, Air France n’a pas su (pu ?) prendre le virage du low cost.
Pas assez productive, pas assez compétitive, elle continue d’être néanmoins couvée et littéralement perfusée par l’Etat. Ce dernier vient de remettre encore au pot la semaine dernière 1 milliard d’euros.
Ce faisant, il flirte désormais avec la limite fatidique des 30% au-delà desquels il serait obligé de lancer une OPA sur l’ensemble des titres.
Nouvelle recapitalisation massive pour Air France
Pour éviter un tel scénario, le Gouvernement sera certainement obligé de participer encore à une recapitalisation massive à venir qui, selon Les Echos, serait de 600 millions d’euros.
Cela suffira-t-il ? Non, car les problèmes du Groupe Air France-KLM ne s’arrêtent pas là. Avec cette nouvelle injection d’un “petit” milliard d’euros, cette formidable machine à brûler du cash, tiendra tout juste jusqu’à la fin du 1er semestre 2021.
Certes, l’Etat cherche à gagner du temps jusqu’à la reprise qui permettrait de panser quelques plaies et de combler quelques déficits.
Mais il y a fort à parier que les Français n’ont pas fini de contribuer à régler le déficit de leur danseuse, une “fille de l’air” à la stratégie toujours aussi erratique et qui, manifestement, vit au-dessus de nos moyens.
Alors je pose la question : faut-il sauver Air France à n’importe quel prix et jusqu’où ira l’acharnement thérapeutique de l’Etat français ?
(*) prêt de 4 milliards octroyé par un syndicat de six banques, garanti par l'État français à hauteur de 90%, et par un prêt direct de 3 milliards de l'État français.
Cela suffira-t-il ? Non, car les problèmes du Groupe Air France-KLM ne s’arrêtent pas là. Avec cette nouvelle injection d’un “petit” milliard d’euros, cette formidable machine à brûler du cash, tiendra tout juste jusqu’à la fin du 1er semestre 2021.
Certes, l’Etat cherche à gagner du temps jusqu’à la reprise qui permettrait de panser quelques plaies et de combler quelques déficits.
Mais il y a fort à parier que les Français n’ont pas fini de contribuer à régler le déficit de leur danseuse, une “fille de l’air” à la stratégie toujours aussi erratique et qui, manifestement, vit au-dessus de nos moyens.
Alors je pose la question : faut-il sauver Air France à n’importe quel prix et jusqu’où ira l’acharnement thérapeutique de l’Etat français ?
(*) prêt de 4 milliards octroyé par un syndicat de six banques, garanti par l'État français à hauteur de 90%, et par un prêt direct de 3 milliards de l'État français.
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EDITOJDL4podcast.mp3 (14.68 Mo)
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L'éditorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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