Air Seychelles : un retour plus difficile que prévu à Paris

Le retour d'Air Seychelles en France est assez laborieux.

Rétablie en juillet dernier avec le soutien d'Etihad, la ligne entre Paris et Mahé peine à faire le plein de passagers, apparemment gênés par l'escale obligatoire à Abu Dhabi.

"J'ai fait le tour de l'avion durant mon voyage cette nuit et il n'était pas très rempli " avoue Alain Saint Ange, le ministre du tourisme des Seychelles de passage à Paris.

"Nous devons travailler pour améliorer ce taux de remplissage si nous voulons non seulement conserver ce vol, mais passer un jour en quotidien".

Il a donc fait pression sur les autorités émiraties afin de limiter l'escale obligatoire.

Les passagers peuvent désormais rester à bord de l'appareil et n'ont plus besoin de descendre pour passer les contrôles de sécurité, voire pour changer d'avion.

Le temps d'escale a également été réduit à une heure maximum, contre 1h45 auparavant. "Nous avons écouté les doléances de nos clients et partenaires tour-opérateurs" explique Manoj Papa, le directeur exécutif de la compagnie.

Une simplification nécessaire pour relancer les réservations, aujourd'hui inférieures aux prévisions.

La compagnie propose en effet 500 places par semaine entre Paris et Mahé.

Des sièges principalement achetés par une clientèle de la région parisienne.

Pour séduire les provinciaux, Air Seychelles devrait mettre en place d'ici quelques semaines des pré-acheminements avec Air France et négocie également avec le TGV Air.

Ces efforts pour remplir les vols permettront également de relancer la fréquentation française, aujourd'hui en chute de 12% entre janvier et octobre (24 124 voyageurs).

La France vient d'ailleurs de perdre sa place de leader sur le marché et se positionne aujourd'hui derrière les Allemands.

Une situation qui désole le ministre du tourisme. "Nous allons tout faire pour que la France retrouve sa première place".

Pour cela, il compte augmenter le budget de l'office de tourisme à Paris afin de financer une campagne de communication qui devrait débuter avant la fin de l'année et prendre l'ampleur en 2015.

Autre chantier, celui de l'image de la destination, souvent perçue comme trop chère part les clients.

"Nous tentons d'inciter les investisseurs à ouvrir des hôtels de 2 et 3 étoiles pour remplir aussi la cabine arrière de l'avion d'Air Seychelles" poursuit Alain Saint Ange.

L'équipe de l'office du tourisme va donc devoir redoubler d'efforts pour faire évoluer le positionnement de ce lointain archipel dans l'imaginaire des Français.