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Alpilles Voyages : « Je crois dur comme fer en notre métier ! »

VI - Ces agences qui réussissent... malgré tout !


46 ans à la fin du mois de septembre, Président de l'Olympique de Marseille Athlétisme, organisateur d'événements et manifestations sportives, membre de la Commission relations publiques et communication de Manor, membre du CA du SNAV provence, créateur boulimique de 12 agences en moins de 3 ans … qui suis-je ? Philippe Beissier, patron d’Alpilles Voyages, un iconoclaste patenté qui sait gratter là où ça fait mal et qui n’a pas la langue dans sa poche.


Rédigé par Jean DA LUZ le Mercredi 6 Septembre 2006

Alpilles Voyages : « Je crois dur comme fer en notre métier ! »
TourMaG.com - Que représente votre entreprise en termes de volume d'affaires et de personnel ?

Philippe Beissier : « Crée le 1er janvier 2003, Alpilles à ce jour compte 12 points de vente et 30 collaborateurs dont seulement 3 malheureux hommes perdus au milieu de toutes ces filles.
Nos banques semblent se satisfaire du volume des vente…

La rentabilité est au rendez-vous sur les trois 1er bilans et la situation au 31 juillet est largement bénéficiaire. L'endettement et le poste crédit sont de 179 000 dont les dernières échéances sont fin 2009 pour 12 points de vente. Cela me parait très très raisonnable.
Si j'ajoutais que notre volume d'affaires est de plusieurs millions d'euros, ce ne serait pas faux... »

TM.com - Quelle sont, selon vous, les qualités de l'agent de voyages "idéal" ?

Ph. B. :
« Vous pouvez répéter la question ?
Disponible, souriant, compétent, efficace, cultivé, aimant les autres, sachant supporter les autres, sachant que ce qui rentre dans la caisse ne va pas que dans la poche de son cochon de patron, voulant toujours en savoir plus, pas sclérosé, curieux, malin (pas trop qd même), éduqué, propre, poli, sachant sourire.

Sachant aussi être fier de son métier, sachant que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, sachant que nous avons un métier réglementé et qu'il faut savoir s'en servir, savoir que le client est roi et qu'il nous fait vivre, sachant que le TO n'est pas le roi mais qu'il nous fait vivre aussi.

Il faut aussi selon moi, savoir rester les pieds sur terre quand on vend et encaisse une semaine de 15000 euros pour des vacances de rêve. Il faut quand on gagne beaucoup moins, être commerçant et commercial dans l'âme, savoir gérer un litige, savoir que les clients viennent chercher un conseil, un sourire une écoute et une rassurance, savoir qu'internet n'est pas ennemi juré mais un précieux allié. Et, enfin, savoir que vendre du voyage n'est pas une punition mais une chance....vous m'aviez demandé l'agent "idéal", non ? »

TM.com - Percevez-vous les évolutions actuelles (commission zéro, internet, ventes directes etc..) comme des opportunités ou des dangers pour votre profession ?

Ph. B.
: « Le danger de notre métier est de ne pas saisir les opportunités qui se présentent actuellement dans les applications des nouvelles technologies et du formidable développement du tourisme dans les années à venir.

Le tourisme moderne est un métier jeune, environ 50 ans, et il n'y a pas de génération de repreneurs familiaux... Les notables des années d'or ont sans doute pensé qu'il était plus valorisant d'avoir un métier plus "noble" (avocat, médecin, ingénieur) qu'agents de voyages...

Résultat : il n’y a pas de renouvellement des entrepreneurs. Cela explique que nous ayons encore tous les « dinosaures » à la tête de nos institutions dont certains ne savent encore peut-être pas encore se servir d'une boite mail.... »

TM.com - Quel poste privilégiez-vous en matière d'investissements ?

Ph. B.
: « Deux postes bien distincts, dont le plus important pour moi est l'humain et le second l'investissement financier. Nous avons délibérément pris le parti de ne pas avoir d'incentives directes en agence sur la rentabilité de chacun. Ceci afin de disposer d'une équipe homogène et d'éviter des guerres de tranchées entre vendeurs.
Je ne sais pas si tout le monde chez Alpilles me suit sur ce terrain. Mon souci premier est la considération de chacun pour ce qu'il est et non pas pour ce qu'il peut rapporter.

Je pense que cette philosophie et la proximité avec les équipes est un facteur déterminant de la réussite. J'ai confiance en l'homme, (la femme en l'occurrence), car il est important que l'équipe se sente bien à son poste, que chacun puisse me joindre et savoir que je suis à l’écoute. Ceci même si la taille de l'entreprise m'offre aujourd'hui, moins qu'hier, des d'opportunités de rencontrer chacun d'entre eux…

En ce qui concerne le second poste, il concerne l'accueil dans les points de vente. Toutes les agences Alpilles ont les mêmes couleurs, bureaux, fauteuils, décorations et le poste technologique en fait partie intégrante. Nous avons des écrans plats sur les bureaux, écrans TV HD et DVD partout (une sorte de canal Alpilles qui ne coûte pas cher…), Ensuite nous investissons dans la création d'un portail intranet Alpilles et d'un site internet marchand. Tous deux seront opérationnels pour Top Resa. »

TM.com - Est-il indispensable de faire partie d'un réseau pour réussir ?

Ph. B.
: « Vaste question que je reformulerai : de quel réseau faut-il faire partie ?
A l"évidence être seul n'est pas bon, sauf pour du tourisme de niche où pour une agence farouchement indépendante dont le chef d'entreprise est un homme orchestre plutôt qu'un chef d'orchestre. Mais ce n'est du tout ma vision ni ma conception du métier.

Les réseaux sont nécessaires, l'appartenance à une famille est important et cela facilite la gestion, les paiements, la mise en compte... Ensuite il faut savoir ce que l'on veut et si l'on est prêt à payer pour pouvoir disposer de tous les services d'un réseau. Car ce qui est bon pour mon voisin ne l'est pas forcément pour moi.

C'est pourquoi je suis aujourd'hui chez MANOR où la rémunération des agences est de loin la plus forte, et où chacun garde son identité. On signe des accords gagnant/gagnant avec les TO et je pense que pour Alpilles voyages c'est la solution idéale.
Par contre, il n'est pas nécessaire d'être dans un réseau qui communique uniquement sur son image au niveau national. Au niveau de nos agences c’est bien plus efficace de communiquer au niveau local, là où se situe notre clientèle et sur son identité propre au niveau de ses partenaires.

Cela permet aussi de mettre en avant son identtité et la spécificité de ses partenaires au plan régional, partenaires dont les produits des vols au départ des régions, (Marseille et Nice en l’occurrence), correspondent à l'attente de nos clients.

Oui, dans ce métier il faut faire partie d'un réseau, mais en le choisissant selon ces aspirations. Le problème des réseaux de marque volontaires ou intégrés, est que le public associe souvent l'agence à son réseau et que passer de l'un à l'autre avec la labélisation, le changement de couleurs, de fournisseurs, peut-être déstabilisant pour le personnel et pour les clients. C'est pourquoi il y a peu de "transfuges"… »

TM.com - Agent de voyages est-ce un métier d'avenir ?

Ph. B.
: « J'espère que tout le monde aura compris que je crois dur comme fer en notre métier. Mon fils m'a un jour dit que peut-être qu'il voudrait venir travailler dans l'entreprise. Facilité ou vocation ? C'est à voir... En tout cas je ne l'en dissuaderai pas !

Je suis persuadé que ceux qui le voudront ont de très très beaux jours devant eux mais que l'on a rien sans rien. C’est doute un lieu commun mais savoir se poser des questions, se remettre en question, et proclamer que nous sommes fier de ce que nous sommes, n'est pas déshonorant.

Il faut réformer (rapidement) nos instances dirigeantes, créer un climat de confiance et de partenariat entre la distribution et les producteurs, et considérer le tourisme et les agences voyages comme du business et non pas comme des épiceries.

Il faudrait aussi que les CDAT disposent d'un vrai pouvoir de décision pour éviter de donner de licences à n'importe qui et, à contrario, les retirer à ceux qui ne respectent pas ou plus les règles du jeu.

Je souhaiterai aussi que le SNAV soit un peu moins conventionel et plus efficace avec une rélle politique de communication auprès des médias et qu'il défende mieux la profession auprès du grand public. Enfin, j'aimerai que l'APS continue de bien nous couvrir et puisse garantir à 100% nos clients y compris pour les vols secs.

Bien sur que je crois dans l'avenir du métier et je vous donne « rendez-vous dans 10 ans », non pas « place des grands hommes » comme dans la chanson de Bruel mais… sur TourMaG.com !

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Tags : parole agent
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Commentaires

1.Posté par Fredo le 16/12/2008 18:36 | Alerter
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Pour qui il se prend PB ? pour un chef d'orchestre ? Mais qui est l'orchestre ? Vu la chute des ventes dans de nombreux commerces pour cause de crise, le chef risque de se retrouver seul avec sa baguette. Il ne restera plus que des "hommes orchestres" qui malgré le mépris affiché par PB à leur égard, sauront eux à la fois lire la partition mais aussi jouer de l'instrument.
A quoi sert un chef sans musiciens et sans instruments, si ce n'est qu'à amuser la galerie...


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