Anne Rigail (Air France) : "Nous voulons être leader de l’engagement environnemental"

En pleine COP 25, opération séduction pour Air France envers ses clients, ses partenaires, le monde de l’aérien et plus globalement le grand public.

Alors que la compagnie nationale multiplie ces derniers mois les annonces sur ses efforts environnementaux, une table-ronde maison était organisée mardi 3 décembre à Paris.

Devant un parterre fait de membres de la direction, de collaborateurs, de partenaires, de personnalités du secteur aérien et du voyage (s’y croisaient Bertrand Piccard, Jean-Louis Etienne ou encore Jean-François Rial), le mot d’ordre d’Anne Rigail et d’Anne-Marie Couderc, respectivement PDG d’Air France et présidente d’Air France-KLM, était simple : « être pionnier et leader de l’engagement environnemental ».

« Nous avons déjà réduit de 20% nos émissions par passager/km et avons l’ambition de les réduire de 50% à horizon 2030. Nous menons la transition écologique du secteur, ouvrons la voie aux autres, et je suis heureuse de voir que British Airways ou easyJet nous emboitent le pas », a martelé Anne Rigail.

Avant de détailler une fois de plus les leviers de progression d’Air France en la matière : renouvellement de la flotte, réduction drastique du poids à bord, véhicules électriques au sol, éco-pilotage.

Y ont été encore évoqués les trois types de compensation proposés aux passagers : la compensation automatique de 100% des vols domestiques dès janvier 2020, et les sommes investies en matière d’innovation.

« Ce sont nos clients corpo qui nous poussent le plus fort dans la voie de la transition écologique », a aussi estimé Anne Rigail, indiquant que de plus en plus de contrats avec des grandes entreprises comprenaient une clause « neutralité carbone ». L’exemple récent d’Ubisoft a été cité.

Maintenant, les pro du tourisme semblent être la prochaine priorité pour Air France, et des discussions seraient en cours pour intégrer les notions de compensation et de neutralité carbone aux contrats avec AGV et TO.

« Des négociations sont en cours avec le groupe Salaün », a notamment glissé Zoran Jelkic, DG France.

La table ronde a été aussi l’occasion de revenir sur le partenariat signé récemment avec Solar Impulse.

Alors que la fondation de Bertrand Piccard s’est donnée pour ambition de trouver 1000 solutions pour protéger l’environnement, les recherches concernant l’aviation, financées par Air France, s’orienteront vers quatre domaines : émissions de CO2, efficacité énergétique, émissions sonores et économie circulaire. Les solutions labelisées seront ensuite implémentées par Air France.

« Nous allons ensemble chercher les solutions de l’aérien durable, de demain. C’est la première fois qu’un représentant officiel du monde de l’aviation, et l’une des meilleures compagnies du monde, s’associe à nous. C’est extraordinaire ! », s’est exclamé Bertrand Piccard.

Dernière annonce en date également du côté d'Air France : l’utilisation de biocarburant sur les vols long-courriers au départ de San Francisco à compter de juin 2020, quelques années après avoir effectué des essais sur des vols moyen-courriers. De la même manière que Finnair ou encore United, San Francisco a été choisi car une usine de biocarburant est présente près de l'aéroport, faisant baisser les coûts de ce couteux mélange de kérosène.

« Toutes ces annonces et partenariats ne sont pas des alibis ! », a conclu Anne Rigail au milieu de ce concert de congratulations pour la compagnie tricolore.

La PDG en veut pour preuve b[la place de leader d’Air France-KLM à l’indice Dow Jones Sustainability Index catégorie industrie aérienne]b. Pour la quinzième année consécutive, le groupe franco-néerlandais figure aux premières places de cet index des entreprises les plus performantes en matière d’environnement.