128 adhérents ont participé à cette journée de l'AFTM, riche en interventions animées par François-Xavier Yzenic. @AFTM
Boom de la visio, télétravail et rapport au travail, RSE… Ces trois tendances lourdes, apparues lors de la crise sanitaire, sont-elles de nature à bouleverser le monde du voyage d’affaires, voire même d’aller, plus que jamais, questionner jusqu’à son utilité ?
Vaste question qui ne trouve pas encore toutes les réponses, à en croire les réponses des cinq intervenants invités à apporter leur éclairage à l’occasion de la convention nationale de l’AFTM qui se tenait, mardi 24 mai 2019, au Crowne Plaza Paris-République.
Stéphane Lormant, directeur des ventes et du marketing de FCM Travel, note déjà les changements pérennes sur l’organisation du travail : "En 2019, quand on travaillait à La Défense, on habitait en région parisienne, ce n’est plus le cas et cela a changé nos rapports avec nos collègues avec un impact sur le voyage d’affaires.
On ne boit plus le café le matin avec ses collègues mais on va voyager pour passer une journée avec eux, c’est un nouveau type de business travel"
Aurélien Rodriguez, pre-sales directeur d’HCorpo, ajoute : "C’est une modification des habitudes qui peut aller à la rencontre de l’organisation de l’entreprise.
C’est un changement profond mais le voyage d’affaires en a connu d’autres comme l’arrivée des Self Booking Tools qui n’existaient pas il y a encore 20 ans. Les acteurs du voyage ont su s’adapter et proposer de nouvelles solutions.
A nous d’amener de l’amélioration sur un certain nombre de choses : cela peut être de la micro-mobilité, des hébergements choisis dans un cadre professionnel mais à titre personnel, la mise à disposition de tiers-lieux avec des start-up spécialisées…"
Vaste question qui ne trouve pas encore toutes les réponses, à en croire les réponses des cinq intervenants invités à apporter leur éclairage à l’occasion de la convention nationale de l’AFTM qui se tenait, mardi 24 mai 2019, au Crowne Plaza Paris-République.
Stéphane Lormant, directeur des ventes et du marketing de FCM Travel, note déjà les changements pérennes sur l’organisation du travail : "En 2019, quand on travaillait à La Défense, on habitait en région parisienne, ce n’est plus le cas et cela a changé nos rapports avec nos collègues avec un impact sur le voyage d’affaires.
On ne boit plus le café le matin avec ses collègues mais on va voyager pour passer une journée avec eux, c’est un nouveau type de business travel"
Aurélien Rodriguez, pre-sales directeur d’HCorpo, ajoute : "C’est une modification des habitudes qui peut aller à la rencontre de l’organisation de l’entreprise.
C’est un changement profond mais le voyage d’affaires en a connu d’autres comme l’arrivée des Self Booking Tools qui n’existaient pas il y a encore 20 ans. Les acteurs du voyage ont su s’adapter et proposer de nouvelles solutions.
A nous d’amener de l’amélioration sur un certain nombre de choses : cela peut être de la micro-mobilité, des hébergements choisis dans un cadre professionnel mais à titre personnel, la mise à disposition de tiers-lieux avec des start-up spécialisées…"
Une approbation du voyage d'affaire à négocier avec le service "compliance"
Les ateliers Amex GBT, "La techno, les coulisses de la roadmap d’un éditeur" et "L’apport de la BI dans une démarche RSE."
Guillaume Ridolfi, directeur des ventes de SAP Concur, ne croit pas trop à un trop fort impact lié à cette nouvelle donne : "Le business travel repart très fort, on repart dans un schéma de voyage d’affaires industriel. Je crois néanmoins que les mentalités ont évolué et que le changement va venir des collaborateurs qui n’acceptent plus la manière dont ils vont voyager. "
Pascal Jungfer, fondateur d’Arkea Consulting, préfère parler de ruptures tant du point de vue du voyageur que de l’entreprise.
"Déjà, il y aura moins de volumes, de 25 à 30% de moins à cause de la croissance de la visio. On ne pourra retrouver des volumes pré-covid que grâce à la croissance économique.
Ensuite, le collaborateur voudra voyager moins et mieux avec une vraie forte d’attentes de services que le digital peut résoudre. " Pour l’entreprise, "la première rupture, c’est l’inflation.".
Deuxième rupture : "la capacité opérationnelle des fournisseurs confrontés à la rareté des ressources. Elle entraîne une fragilité financière et un regroupement de clients, le jeu est de moins en moins ouvert et c’est nouveau."
Franck Monsauret, directeur France d’Uber for Business, est du même avis : "Oui, il y a une vraie rupture. Quand on prend le même corps d'entreprise en 2019 et aujourd’hui, on note une attrition des volumes de 40%. Un vrai décrochage".
Autre question qui se pose au vu des coûts en hausse et de la mesure de l’empreinte carbone, l’utilité de faire tel ou tel voyage d’affaires.
Stéphane Lormant (FCM Travel), répond : "C’est une question que l’on se posait jusqu’à maintenant à titre individuel. Combien ça coûte ? Pourquoi y aller ?
Aujourd’hui, se pose la question de l’empreinte carbone. La négociation va se passer entre l’opérationnel et le responsable compliance, c’est lui qui imposera de moins voyager. Il faudra donc, si possible, automatiser l’approbation. C’est ce que les TMC cherchent à mettre en place. Le train est en marche on ne doit pas le rater."
Pascal Jungfer, fondateur d’Arkea Consulting, préfère parler de ruptures tant du point de vue du voyageur que de l’entreprise.
"Déjà, il y aura moins de volumes, de 25 à 30% de moins à cause de la croissance de la visio. On ne pourra retrouver des volumes pré-covid que grâce à la croissance économique.
Ensuite, le collaborateur voudra voyager moins et mieux avec une vraie forte d’attentes de services que le digital peut résoudre. " Pour l’entreprise, "la première rupture, c’est l’inflation.".
Deuxième rupture : "la capacité opérationnelle des fournisseurs confrontés à la rareté des ressources. Elle entraîne une fragilité financière et un regroupement de clients, le jeu est de moins en moins ouvert et c’est nouveau."
Franck Monsauret, directeur France d’Uber for Business, est du même avis : "Oui, il y a une vraie rupture. Quand on prend le même corps d'entreprise en 2019 et aujourd’hui, on note une attrition des volumes de 40%. Un vrai décrochage".
Autre question qui se pose au vu des coûts en hausse et de la mesure de l’empreinte carbone, l’utilité de faire tel ou tel voyage d’affaires.
Stéphane Lormant (FCM Travel), répond : "C’est une question que l’on se posait jusqu’à maintenant à titre individuel. Combien ça coûte ? Pourquoi y aller ?
Aujourd’hui, se pose la question de l’empreinte carbone. La négociation va se passer entre l’opérationnel et le responsable compliance, c’est lui qui imposera de moins voyager. Il faudra donc, si possible, automatiser l’approbation. C’est ce que les TMC cherchent à mettre en place. Le train est en marche on ne doit pas le rater."
Mesurer l'efficacité d'une visio
Pour Aurélien Rodriguez (HCorpo), "la maîtrise de l’empreinte carbone viendra par l’intelligence artificielle, avec tel ou tel indicateur, je déclenche le déplacement"
Changement de discours avec Pascal Jungfler (Akea Consulting) : "il faut faire confiance aux collaborateurs, à son jugement. La décision de voyager est extrêmement composite, difficile à normer : "Mesurer le ROI n’a pas de sens. Quand vous vous déplacez pour aller voir le nouveau patron de la filiale japonaise, comment justifier le retour sur investissement ?"
Néanmoins, de l’avis de tous, même s’il est rare que l’on refuse un voyage d’affaires, récolter des données reste intéressant pour piloter sa politique voyages l'année suivante. Enfin, et la question n’est pas si souvent posée, qui peut dire si une visio a été plus efficace qu'un voyage.
"Il y a un problème de performance quand on est face à un écran", souligne Guillaume Ridolfi (SAP Concure). Là aussi, il pourrait être intéressant que les fournisseurs puissent offrir des données sur la concentration des collaborateurs lors de ces réunions virtuelles.
Conclusion : on est encore bien loin de faire table rase mais les cinq années qui suivent seront probablement riches en innovation technologiques.
Prochain rendez-vous de l’AFTM, le jeudi 30 juin, au siège de la Fédération française de football.
Changement de discours avec Pascal Jungfler (Akea Consulting) : "il faut faire confiance aux collaborateurs, à son jugement. La décision de voyager est extrêmement composite, difficile à normer : "Mesurer le ROI n’a pas de sens. Quand vous vous déplacez pour aller voir le nouveau patron de la filiale japonaise, comment justifier le retour sur investissement ?"
Néanmoins, de l’avis de tous, même s’il est rare que l’on refuse un voyage d’affaires, récolter des données reste intéressant pour piloter sa politique voyages l'année suivante. Enfin, et la question n’est pas si souvent posée, qui peut dire si une visio a été plus efficace qu'un voyage.
"Il y a un problème de performance quand on est face à un écran", souligne Guillaume Ridolfi (SAP Concure). Là aussi, il pourrait être intéressant que les fournisseurs puissent offrir des données sur la concentration des collaborateurs lors de ces réunions virtuelles.
Conclusion : on est encore bien loin de faire table rase mais les cinq années qui suivent seront probablement riches en innovation technologiques.
Prochain rendez-vous de l’AFTM, le jeudi 30 juin, au siège de la Fédération française de football.