La Commission européenne accuse Google de privilégier ses propres services à ceux, équivalents, de concurrents dans ses pages de résultats - DR : Google
S'ils restent globalement prudents, les professionnels du tourisme accueillent favorablement l'accusation de la Commission européenne à l'encontre de Google.
Dans une communication des griefs adressée mercredi 15 avril 2015 au géant américain d'Internet, elle l'accuse d'abus de position dominante.
La Commission lui reproche notamment de mettre en évidence "de manière systématique" son service de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale, "sans tenir compte de son niveau de performance", explique-t-elle dans un communiqué.
Le comportement reproché au moteur de recherches remonte à 2008.
Il n'appliquerait pas non plus à ses services le système de pénalités comme aux autres services. Ce système peut entraîner un déclassement de ces derniers dans les pages de résultats.
Un traitement de faveur qui permettrait aux services de Google de bénéficier d'un "taux de croissance plus élevé, au détriment des services de comparaison de prix concurrents", ajoute la Commission européenne.
Ces pratiques ont "des effets négatifs pour les consommateurs et l'innovation", poursuit le communiqué.
Dans une communication des griefs adressée mercredi 15 avril 2015 au géant américain d'Internet, elle l'accuse d'abus de position dominante.
La Commission lui reproche notamment de mettre en évidence "de manière systématique" son service de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale, "sans tenir compte de son niveau de performance", explique-t-elle dans un communiqué.
Le comportement reproché au moteur de recherches remonte à 2008.
Il n'appliquerait pas non plus à ses services le système de pénalités comme aux autres services. Ce système peut entraîner un déclassement de ces derniers dans les pages de résultats.
Un traitement de faveur qui permettrait aux services de Google de bénéficier d'un "taux de croissance plus élevé, au détriment des services de comparaison de prix concurrents", ajoute la Commission européenne.
Ces pratiques ont "des effets négatifs pour les consommateurs et l'innovation", poursuit le communiqué.
"Enfin !"
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L'initiative de Bruxelles est saluée par Jean-Pierre Nadir, patron et fondateur d'easyVoyage, comparateur de vols et de voyages.
Il estime que la Commission vient de "franchir une étape supplémentaire.
On avance sur le bon chemin pour faire comprendre à Google qu'il a des droits mais aussi des devoirs."
Même son de cloche du côté du SNAV (Voir encadré). "Enfin ! Il était temps ! C'est une excellente nouvelle que Bruxelles prenne enfin conscience que le marché est truqué, se félicite Frédéric Van Houtte, Président de la Commission Voyage connecté du syndicat.
C'est également un formidable message adressé aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), ces multinationales qui ont des positions dominantes et font ce qu'elles veulent avec des risques dont les consommateurs ne se rendent pas forcément compte."
C'est ce que pense également René-Marc Chikli, Président du Syndicat des entreprises du tour-opérating (SETO). Il rappelle qu'il est et a toujours été "un libéral" mais estime que "face à un monstre comme Google qui jouit, en plus, d'une législation en sa faveur, on ne peut rien faire à notre niveau."
Le SETO est l'un des membres fondateurs de l'Open Internet Project (OIP) qui avait déposé plainte contre Google devant la Commission européenne en mai 2014.
Avec cette opération "nous expliquions que nous n'avions rien contre Google, dont nous sommes des utilisateurs, mais que nous souhaitions simplement que les règles du jeu soient établies", rappelle René-Marc Chikli.
Il est ravi que la Commission leur donne raison aujourd'hui. "Avant, Google avançait sur une autoroute gratuite. Désormais, il va devoir passer par des péages", résume le Président du SETO.
Il estime que la Commission vient de "franchir une étape supplémentaire.
On avance sur le bon chemin pour faire comprendre à Google qu'il a des droits mais aussi des devoirs."
Même son de cloche du côté du SNAV (Voir encadré). "Enfin ! Il était temps ! C'est une excellente nouvelle que Bruxelles prenne enfin conscience que le marché est truqué, se félicite Frédéric Van Houtte, Président de la Commission Voyage connecté du syndicat.
C'est également un formidable message adressé aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), ces multinationales qui ont des positions dominantes et font ce qu'elles veulent avec des risques dont les consommateurs ne se rendent pas forcément compte."
C'est ce que pense également René-Marc Chikli, Président du Syndicat des entreprises du tour-opérating (SETO). Il rappelle qu'il est et a toujours été "un libéral" mais estime que "face à un monstre comme Google qui jouit, en plus, d'une législation en sa faveur, on ne peut rien faire à notre niveau."
Le SETO est l'un des membres fondateurs de l'Open Internet Project (OIP) qui avait déposé plainte contre Google devant la Commission européenne en mai 2014.
Avec cette opération "nous expliquions que nous n'avions rien contre Google, dont nous sommes des utilisateurs, mais que nous souhaitions simplement que les règles du jeu soient établies", rappelle René-Marc Chikli.
Il est ravi que la Commission leur donne raison aujourd'hui. "Avant, Google avançait sur une autoroute gratuite. Désormais, il va devoir passer par des péages", résume le Président du SETO.
D'autres combats à mener
Le franchissement de cette première étape avec l'accusation de Google d'abus de position dominante ne va toutefois pas régler toutes les problématiques auxquelles sont confrontés les professionnels du secteur.
D'autres combats restent à mener, comme le rappelle Frédéric Van Houtte de la Commission Voyage connecté du SNAV : "Il va désormais falloir prendre des mesures pour la protection des données privées."
Une question sur laquelle le SNAV est positionné depuis 2012 et la signature du « Manifeste de la data responsable », rédigé à l'occasion d'un voyage dans la Silicon Valley par une soixantaine de patrons du tourisme.
De son côté, Jean-Pierre Nadir d'easyVoyage considère que le secteur doit "s'organiser et se réguler". Et, pour cela, il a besoin d'un"cadre clair et l'initiative de la Commission européenne va dans le bon sens".
Mais selon lui, "il reste désormais à définir clairement ce qu'est un comparateur" pour établir une concurrence réellement équitable sur le marché.
Quant à René-Marc Chikli, il explique que l'accusation de la Commission européenne à l'encontre de Google "arrive au bon moment". Il espère qu'elle "va orienter les discussions autour de la nouvelle Directive européenne sur les voyages à forfait dans le bon sens."
A l'inverse, pour d'autres acteurs, l'information ne change pas grand chose. C'est le cas notamment de Weekendesk.
"Je ne me sens pas forcément concerné et à titre personnel, je ne ressens pas d'abus de position dominante de la part de Google", nuance Laurent Salanié, Directeur Général de l'agence de voyages en ligne spécialisée sur les week-ends et les courts séjours.
Sa position découle du fait qu'il n'est pas « Google-dépendant ». "Notre marque est assez forte pour nous ne pas dépendre du moteur de recherches de Google. Il ne génère que 30% environ de notre activité", assure-t-il.
Malgré tout, si ces 30 % sont mieux encadrés et régulés dans l'avenir, on imagine qu'il ne viendra tout de même pas se plaindre.
D'autres combats restent à mener, comme le rappelle Frédéric Van Houtte de la Commission Voyage connecté du SNAV : "Il va désormais falloir prendre des mesures pour la protection des données privées."
Une question sur laquelle le SNAV est positionné depuis 2012 et la signature du « Manifeste de la data responsable », rédigé à l'occasion d'un voyage dans la Silicon Valley par une soixantaine de patrons du tourisme.
De son côté, Jean-Pierre Nadir d'easyVoyage considère que le secteur doit "s'organiser et se réguler". Et, pour cela, il a besoin d'un"cadre clair et l'initiative de la Commission européenne va dans le bon sens".
Mais selon lui, "il reste désormais à définir clairement ce qu'est un comparateur" pour établir une concurrence réellement équitable sur le marché.
Quant à René-Marc Chikli, il explique que l'accusation de la Commission européenne à l'encontre de Google "arrive au bon moment". Il espère qu'elle "va orienter les discussions autour de la nouvelle Directive européenne sur les voyages à forfait dans le bon sens."
A l'inverse, pour d'autres acteurs, l'information ne change pas grand chose. C'est le cas notamment de Weekendesk.
"Je ne me sens pas forcément concerné et à titre personnel, je ne ressens pas d'abus de position dominante de la part de Google", nuance Laurent Salanié, Directeur Général de l'agence de voyages en ligne spécialisée sur les week-ends et les courts séjours.
Sa position découle du fait qu'il n'est pas « Google-dépendant ». "Notre marque est assez forte pour nous ne pas dépendre du moteur de recherches de Google. Il ne génère que 30% environ de notre activité", assure-t-il.
Malgré tout, si ces 30 % sont mieux encadrés et régulés dans l'avenir, on imagine qu'il ne viendra tout de même pas se plaindre.
Que risque Google ?
A partir de la date d'envoi de la notification des griefs par la Commission européenne, Google dispose de deux mois pour préparer sa défense. Un délai qui peut être rallongé d'un mois sur demande.
Le groupe américain pourrait ensuite suivre une audition à la Commission européenne avant que celle-ci ne rende sa décision. Elle est prévue pour fin 2015.
Selon LeMonde.fr, Google risque une amende dont le montant peut atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial, soit plus de 6 milliards d'euros. Il pourrait également devoir mettre en place des actions correctives qui pourraient transformer son modèle économique.
Toutefois, les deux parties pourraient aussi convenir d'un accord négocié, sans sanction financière, ni actions correctives. Le groupe n'aurait qu'à s'engager à mettre lui-même en place des mesures.
A partir de la date d'envoi de la notification des griefs par la Commission européenne, Google dispose de deux mois pour préparer sa défense. Un délai qui peut être rallongé d'un mois sur demande.
Le groupe américain pourrait ensuite suivre une audition à la Commission européenne avant que celle-ci ne rende sa décision. Elle est prévue pour fin 2015.
Selon LeMonde.fr, Google risque une amende dont le montant peut atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial, soit plus de 6 milliards d'euros. Il pourrait également devoir mettre en place des actions correctives qui pourraient transformer son modèle économique.
Toutefois, les deux parties pourraient aussi convenir d'un accord négocié, sans sanction financière, ni actions correctives. Le groupe n'aurait qu'à s'engager à mettre lui-même en place des mesures.
La réaction de Jean-Pierre Mas, Président du SNAV :
"La commission européenne relève le risque d’abus de position dominante de Google, les liens sponsorisés qui polluent l’objectivité de l’information.
Amorce d’une lucidité porteuse d’actions. Le système est, par ailleurs, perverti par l'évolution des coûts d'achat de mots clés qui sont un frein à l'accès aux adwords pour la majorité des acteurs économiques et par le détournement de leurs marques sur ces mêmes adwords."
"La commission européenne relève le risque d’abus de position dominante de Google, les liens sponsorisés qui polluent l’objectivité de l’information.
Amorce d’une lucidité porteuse d’actions. Le système est, par ailleurs, perverti par l'évolution des coûts d'achat de mots clés qui sont un frein à l'accès aux adwords pour la majorité des acteurs économiques et par le détournement de leurs marques sur ces mêmes adwords."