A propos de l'écocontribution "Ils veulent nous tuer, pas nous entendre" selon Jean-Pierre Sauvage du BAR - DR
TourMaG.com - Quel est le bilan du ciel français, en ce début du mois de septembre ?
Jean-Pierre Sauvage : Les choses n'ont pas été à la hauteur des petites espérances que nous pouvions avoir, car les objectifs n'étaient pas si élevés que ça.
Nous visions au moins une reprise équivalente à 40% de l'activité normale, nous en sommes loin.
Je n'ai malheureusement pas les derniers chiffres de la DGAC, mais ceux de juillet et je pense que pour août, ils seront sensiblement les mêmes.
Il y a eu une absence quasi totale de croissance sur le trafic à l'international en juillet 2020. Nous avons atteint une baisse, sur le long-courrier de 92%.
Au niveau des vols court et moyen courriers, donc en France et Europe, la chute est comprise entre 70 et 80%.
Je pense que les chiffres du mois d'août seront équivalents. Nous sommes dans le trou et pour longtemps.
TourMaG.com - Ce constat assez peu optimiste trouve écho avec une réduction des plans de vol pour septembre de la part de nombreuses compagnies. Est-ce une stratégie qui se généralise ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous avons peut-être été un peu trop optimistes, mais il fallait l'être. Dans les agences la demande est au point mort, ça ne peut pas être mieux pour nous.
Il est clair que tant que les conditions sanitaires ne seront pas stabilisées et que nous n'aurons pas de vaccin, nous serons toujours dans ce tunnel.
Le groupe ADP, dans ces dernières projections, ne prévoit pas un retour à la normale avant 2024.
TourMaG.com - Comment faire pour tenir sans réelle reprise ?
Jean-Pierre Sauvage : J'espère qu'il restera des compagnies, au moins pour faire mentir les attaques de certaines factions écologiques.
Lors de la convention citoyenne, nous étions plus proches de l'inquisition, envers le transport aérien, qu'autre chose.
Le transport aérien qu'on le veuille ou non, il reste un élément essentiel de l'activité économique.
Quand on sait que l'activité touristique reste en France totalement gelée, il va falloir faire en sorte de faire repousser quelque chose dans ce désert.
Il me semble que beaucoup de personnes ont compris cela.
Jean-Pierre Sauvage : Les choses n'ont pas été à la hauteur des petites espérances que nous pouvions avoir, car les objectifs n'étaient pas si élevés que ça.
Nous visions au moins une reprise équivalente à 40% de l'activité normale, nous en sommes loin.
Je n'ai malheureusement pas les derniers chiffres de la DGAC, mais ceux de juillet et je pense que pour août, ils seront sensiblement les mêmes.
Il y a eu une absence quasi totale de croissance sur le trafic à l'international en juillet 2020. Nous avons atteint une baisse, sur le long-courrier de 92%.
Au niveau des vols court et moyen courriers, donc en France et Europe, la chute est comprise entre 70 et 80%.
Je pense que les chiffres du mois d'août seront équivalents. Nous sommes dans le trou et pour longtemps.
TourMaG.com - Ce constat assez peu optimiste trouve écho avec une réduction des plans de vol pour septembre de la part de nombreuses compagnies. Est-ce une stratégie qui se généralise ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous avons peut-être été un peu trop optimistes, mais il fallait l'être. Dans les agences la demande est au point mort, ça ne peut pas être mieux pour nous.
Il est clair que tant que les conditions sanitaires ne seront pas stabilisées et que nous n'aurons pas de vaccin, nous serons toujours dans ce tunnel.
Le groupe ADP, dans ces dernières projections, ne prévoit pas un retour à la normale avant 2024.
TourMaG.com - Comment faire pour tenir sans réelle reprise ?
Jean-Pierre Sauvage : J'espère qu'il restera des compagnies, au moins pour faire mentir les attaques de certaines factions écologiques.
Lors de la convention citoyenne, nous étions plus proches de l'inquisition, envers le transport aérien, qu'autre chose.
Le transport aérien qu'on le veuille ou non, il reste un élément essentiel de l'activité économique.
Quand on sait que l'activité touristique reste en France totalement gelée, il va falloir faire en sorte de faire repousser quelque chose dans ce désert.
Il me semble que beaucoup de personnes ont compris cela.
"la survie de petits et moyens aéroports, est engagée alors qu'ils ont pour beaucoup un déficit structurel"
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TourMaG.com - Qu'en est-il de la question des frontières ? Y a-t-il des avancées à ce niveau ?
Jean-Pierre Sauvage : Nous n'avons pas la main sur les Etats en dehors des frontières européennes, alors que même en Europe nous n'avons pas d'homogénéisation dans les dispositions sanitaires.
Le problème que nous avons actuellement étant que les laboratoires n'arrivent pas à suivre au niveau des tests.
Pour prendre un avion à Roissy Charles de Gaulle, un test négatif de mois de trois jours est exigé, sauf qu'aujourd'hui peu de personnes y arrivent.
Il n'y a pas de raison que nous n'arrivions pas à normaliser la manière de voyager, pour permettre une reprise du tourisme.
TourMaG.com - Les aéroports connaissent dans le même temps d'importantes difficultés. Craignez-vous que des infrastructures disparaissent du paysage français ?
Jean-Pierre Sauvage : La vie est dure pour tout le monde en ce moment.
Pour les gros aéroports, je ne me fais pas trop de soucis, car ils ont du répondant, même si les flux sont négatifs en ce moment.
Par contre, la survie des petits et moyens aéroports, est engagée alors qu'ils ont pour beaucoup un déficit structurel.
Dans cette situation, je ne sais pas s'ils auront les moyens de lutter.
Après quand, vous voyez que la convention citoyenne souhaite interdire les nouveaux aéroports, nous voyons que nous sommes à la pointe du fusil de toutes les associations écologiques.
La convention citoyenne fera l'objet d'un grand débat samedi 12 septembre 2020, avec la présence de Jean-Baptiste Djebbari, Ministre chargé des Transports et Barbara Pompili, Ministre de la transition écologique.
Jean-Pierre Sauvage : Nous n'avons pas la main sur les Etats en dehors des frontières européennes, alors que même en Europe nous n'avons pas d'homogénéisation dans les dispositions sanitaires.
Le problème que nous avons actuellement étant que les laboratoires n'arrivent pas à suivre au niveau des tests.
Pour prendre un avion à Roissy Charles de Gaulle, un test négatif de mois de trois jours est exigé, sauf qu'aujourd'hui peu de personnes y arrivent.
Il n'y a pas de raison que nous n'arrivions pas à normaliser la manière de voyager, pour permettre une reprise du tourisme.
TourMaG.com - Les aéroports connaissent dans le même temps d'importantes difficultés. Craignez-vous que des infrastructures disparaissent du paysage français ?
Jean-Pierre Sauvage : La vie est dure pour tout le monde en ce moment.
Pour les gros aéroports, je ne me fais pas trop de soucis, car ils ont du répondant, même si les flux sont négatifs en ce moment.
Par contre, la survie des petits et moyens aéroports, est engagée alors qu'ils ont pour beaucoup un déficit structurel.
Dans cette situation, je ne sais pas s'ils auront les moyens de lutter.
Après quand, vous voyez que la convention citoyenne souhaite interdire les nouveaux aéroports, nous voyons que nous sommes à la pointe du fusil de toutes les associations écologiques.
La convention citoyenne fera l'objet d'un grand débat samedi 12 septembre 2020, avec la présence de Jean-Baptiste Djebbari, Ministre chargé des Transports et Barbara Pompili, Ministre de la transition écologique.
Convention citoyenne : "Je ressens l'envie de vouloir à tout prix tuer le tranport aérien, et ils vont y arriver..."
TourMaG.com - D'ailleurs cette convention citoyenne contient un volé sur le transport aérien, contre lequel vous êtes passablement remonté...
Jean-Pierre Sauvage : Sur les 150 propositions, certaines sont consacrées au transport aérien et sont orientées malhonnêtement contre notre industrie.
Il faut savoir que le transport, tous véhicules, représente 31% des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays, dans cela 90% sont le fait du transport routier.
L'aérien représente 4%.
Concernant le transport routier, la convention citoyenne fait des propositions d'amélioration et d'aide, sauf que nous n'avons que des attaques.
Je ressens l'envie de vouloir à tout prix tuer le transport aérien, et ils vont y arriver avec ce genre de propositions.
L'une des mesures consiste à augmenter de 20 à 30 fois l'écocontribution. Pour les vols de plus de 2000 km en classe affaires, l'écocontribution sera de 400 euros.
Vous imaginez bien que répercuter cette taxe sur un billet, cela aura des répercussions monstrueuses. Nous avons quantifié, la démultiplication de l'écocontribution, à 4,2 milliards d'euros à payer en plus pour les compagnies aériennes.
Croyez-vous qu'elles sont en état de payer une telle somme ? Nous sommes dans une situation, où un malade est dans le coma et intubé, mais que certains essayent de le débrancher.
Jean-Pierre Sauvage : Sur les 150 propositions, certaines sont consacrées au transport aérien et sont orientées malhonnêtement contre notre industrie.
Il faut savoir que le transport, tous véhicules, représente 31% des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays, dans cela 90% sont le fait du transport routier.
L'aérien représente 4%.
Concernant le transport routier, la convention citoyenne fait des propositions d'amélioration et d'aide, sauf que nous n'avons que des attaques.
Je ressens l'envie de vouloir à tout prix tuer le transport aérien, et ils vont y arriver avec ce genre de propositions.
L'une des mesures consiste à augmenter de 20 à 30 fois l'écocontribution. Pour les vols de plus de 2000 km en classe affaires, l'écocontribution sera de 400 euros.
Vous imaginez bien que répercuter cette taxe sur un billet, cela aura des répercussions monstrueuses. Nous avons quantifié, la démultiplication de l'écocontribution, à 4,2 milliards d'euros à payer en plus pour les compagnies aériennes.
Croyez-vous qu'elles sont en état de payer une telle somme ? Nous sommes dans une situation, où un malade est dans le coma et intubé, mais que certains essayent de le débrancher.
"Si nous voulons retourner à la voiture à cheval, aucun problème, mais alors il faut un projet de société différent"
"Je ressens l'envie de vouloir à tout prix tuer le transport aérien, et ils vont y arriver avec ce genre de propositions" selon Jean- Pierre Sauvage (BAR) - DR
TourMaG.com - Vous êtes bien conscient que l'aérien doit faire des efforts pour protéger l'environnement...
Jean-Pierre Sauvage : Bien sûr, aucune autre industrie au monde a fait autant d'effort que nous et nous devons poursuivre, mais cela prend énormément de temps.
Nous sommes conscients que nous allons devoir développer des technologies pour rendre l'aérien plus propre.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tous les maux sont portés sur l'aérien, c'est inacceptable. Vouloir tuer notre industrie, c'est faire fi des questions au niveau de l'emploi, de l'économie, d'aménagement du territoire, etc.
La filière aéronautique fait vivre plus d'un million de personnes en France.
Si nous voulons retourner à la voiture à cheval, aucun problème, mais alors il faut un projet de société différent. Les citoyens devront le définir et en accepter les conséquences.
Bruno Le Maire a fixé le cap d'un avion propulsé à l'hydrogène pour 2035. Il faut prendre conscience, que nous ne pouvons pas faire les choses en un claquement de doigts.
Cette transition se fera avec l'aide des gouvernements, des constructeurs des motoristes, pour arriver à avoir un appareil 0 émission de carbone.
TourMaG.com - Après l'arrêt brutal de l'activité en raison de la covid-19, la hausse brutale de l'écocontribution pourrait être à mal les vols internationaux.
Jean-Pierre Sauvage : Ce sera la responsabilité des parlementaires, car les propositions de la convention citoyenne seront présentées à l'Assemblée.
Apparemment, les propositions ont l'air d'avoir été bien reçues au plus haut niveau de l'été. Nous ne sommes pas contre, faire des efforts et discuter.
De dire qu'il ne faut plus prendre l'avion, là où il existe des trajets en train de moins de 4 heures, personne n'a pensé à l'aménagement du territoire en province.
A l'image de la voiture dans Paris, ils veulent tuer l'avion.
TourMaG.com - Vous avez fait un travail de lobby auprès du gouvernement ?
Jean-Pierre Sauvage : Il devra être fait.
Tous les intervenants dans cette affaire, que ce soit au niveau local ou national, doivent avoir conscience que si les propositions sont acceptées en l'état, ce sera la mort assurée pour beaucoup d'entreprises dans l'aérien.
La difficulté ne sera pas seulement pour nous, mais aussi les agences de voyages, les tour-opérateurs, les hôtels, etc.
Le gouvernement va devoir prendre ses responsabilités, pour ne pas mettre en péril un élément essentiel de la vie économique.
TourMaG.com - Que diriez-vous à ces participants de la convention citoyenne et aux détracteurs de l'aérien ?
Jean-Pierre Sauvage : Ouvrez les yeux et n'ayez pas des dogmes irréalistes.
Nous sommes conscients que l'avenir de la planète doit être pris en compte, tout le monde le sait. Nous serions idiots de ne pas prendre en compte ce danger.
A ces "jusqu'au-boutistes" qui agissent de façon dictatoriale, j'aimerais qu'ils entendent nos arguments. Ils veulent nous tuer, pas nous entendre.
TourMaG.com - Vous vous sentez "injustement" stigmatisés par une partie des Français et des politiques ?
Jean-Pierre Sauvage : Certains politiques, il ne vous a pas échappé, qu'il y a une excitation générale vis-à vis-de l'horizon 2022.
Nous allons connaître une période de surenchère dans les propos et dans la peinture verte, pour ce faire mousser aux abords des futures élections.
La conscience écologique existe dans le transport aérien.
Jean-Pierre Sauvage : Bien sûr, aucune autre industrie au monde a fait autant d'effort que nous et nous devons poursuivre, mais cela prend énormément de temps.
Nous sommes conscients que nous allons devoir développer des technologies pour rendre l'aérien plus propre.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tous les maux sont portés sur l'aérien, c'est inacceptable. Vouloir tuer notre industrie, c'est faire fi des questions au niveau de l'emploi, de l'économie, d'aménagement du territoire, etc.
La filière aéronautique fait vivre plus d'un million de personnes en France.
Si nous voulons retourner à la voiture à cheval, aucun problème, mais alors il faut un projet de société différent. Les citoyens devront le définir et en accepter les conséquences.
Bruno Le Maire a fixé le cap d'un avion propulsé à l'hydrogène pour 2035. Il faut prendre conscience, que nous ne pouvons pas faire les choses en un claquement de doigts.
Cette transition se fera avec l'aide des gouvernements, des constructeurs des motoristes, pour arriver à avoir un appareil 0 émission de carbone.
TourMaG.com - Après l'arrêt brutal de l'activité en raison de la covid-19, la hausse brutale de l'écocontribution pourrait être à mal les vols internationaux.
Jean-Pierre Sauvage : Ce sera la responsabilité des parlementaires, car les propositions de la convention citoyenne seront présentées à l'Assemblée.
Apparemment, les propositions ont l'air d'avoir été bien reçues au plus haut niveau de l'été. Nous ne sommes pas contre, faire des efforts et discuter.
De dire qu'il ne faut plus prendre l'avion, là où il existe des trajets en train de moins de 4 heures, personne n'a pensé à l'aménagement du territoire en province.
A l'image de la voiture dans Paris, ils veulent tuer l'avion.
TourMaG.com - Vous avez fait un travail de lobby auprès du gouvernement ?
Jean-Pierre Sauvage : Il devra être fait.
Tous les intervenants dans cette affaire, que ce soit au niveau local ou national, doivent avoir conscience que si les propositions sont acceptées en l'état, ce sera la mort assurée pour beaucoup d'entreprises dans l'aérien.
La difficulté ne sera pas seulement pour nous, mais aussi les agences de voyages, les tour-opérateurs, les hôtels, etc.
Le gouvernement va devoir prendre ses responsabilités, pour ne pas mettre en péril un élément essentiel de la vie économique.
TourMaG.com - Que diriez-vous à ces participants de la convention citoyenne et aux détracteurs de l'aérien ?
Jean-Pierre Sauvage : Ouvrez les yeux et n'ayez pas des dogmes irréalistes.
Nous sommes conscients que l'avenir de la planète doit être pris en compte, tout le monde le sait. Nous serions idiots de ne pas prendre en compte ce danger.
A ces "jusqu'au-boutistes" qui agissent de façon dictatoriale, j'aimerais qu'ils entendent nos arguments. Ils veulent nous tuer, pas nous entendre.
TourMaG.com - Vous vous sentez "injustement" stigmatisés par une partie des Français et des politiques ?
Jean-Pierre Sauvage : Certains politiques, il ne vous a pas échappé, qu'il y a une excitation générale vis-à vis-de l'horizon 2022.
Nous allons connaître une période de surenchère dans les propos et dans la peinture verte, pour ce faire mousser aux abords des futures élections.
La conscience écologique existe dans le transport aérien.