Coronavirus : l'UAF appelle les pouvoirs publics à l'aide

Alors que leurs croissances sont déjà affaiblies, les aéroports français s’attendent à une année 2020 bien sombre.

À ce jour, la chute de trafic est déjà estimée à au moins 20%.

Mais la situation « devrait empirer très fortement dans les prochaines semaines avec l’effondrement de la demande, la reconfiguration de l’offre de sièges et les défaillances des compagnies aériennes les plus fragiles », prévient déjà Thomas Juin, à la tête de l’Union des aéroports français (UAF), interrogé lors de la présentation de ses résultats annuels, mardi 10 mars 2020 à Paris.

« Clairement, la crise sanitaire est sérieuse, l’aérien est en crise, il dévisse. L’année à venir s’annonce terrible et le secteur mettra du temps à s’en remettre », lance-t-il aussi.

Le président des aéroports français appelle déjà le gouvernement à protéger le secteur par des mesures fortes : « nous demandons un report, voire une exonération de la fiscalité spécifique qui pèse sur le transport aérien.

C’est obligatoire si l’on ne veut pas aggraver les choses et précipiter notre secteur dans une situation que l’on ne souhaiterait pas connaître ».

D’autant que les résultats de trafic des aéroports français sur l’année 2019 montrent une certaine décélération de la croissance, malgré un record de fréquentation à nouveau battu avec 214 271 063 passagers commerciaux enregistrés. Cela correspond à une hausse de 3,8% par rapport à 2018.

Dans le même temps, le nombre de mouvements d’aéronefs a augmenté de 1,5% et l’emport moyen progresse de 2,2%.

Entre 2004 et 2019, les aéroports français ont connu une augmentation de 58% en termes de passagers, et ce, avec seulement 2% de mouvements en plus.

Mais, globalement, la croissance décélère, surtout sur le second semestre 2019. « Le ralentissement de la croissance est plus marqué en Europe qu’en France. Dans l’UE, la croissance du trafic a été de 3,3% en 2019 contre 5,4% en 2018 et 7,7% en 2017 », précise Nicolas Paulissen, délégué général de l’UAF.

En 2019, les moteurs principaux de cette croissance restent les grands aéroports régionaux (plus de 5 millions de passagers) qui progressent de 6,9% (contre 2,5% pour les plateformes parisiennes et régionales et 0,2% pour les aéroports de proximité) ainsi que le trafic low cost, qui représente aujourd’hui 33% du trafic national.

A noter aussi que le trafic international reste le segment de trafic le plus dynamique en France, progressant de 4,6% en 2019 contre 2% seulement pour le trafic domestique.

« On parle de décélération, je parlerai surtout du record de trafic à nouveau battu en 2019 qui prouve que les activités aériennes sont toujours aussi fortes et dynamiques », résume Thomas Juin avec un brin d’optimisme.

1- Paris CDG : 76,1 (+5,4%)

2- Paris Orly : 31,8 (-3,8%)

3- Nice Côte d’Azur : 14,4 (4,6%)

4- Lyon Saint-Exupéry : 11,7 (6,4%)

5- Marseille Provence : 10,1 (8,1%)

6- Toulouse Blagnac : 9,6 (-0,1%)

7- Bâle Mulhouse : 9 (6%)

8- Bordeaux : 7,7 (13,3%)

9- Nantes Atlantique : 7,2 (16,6%)

10- Paris Beauvais : 3,9 (5,2%)