Corsair est à la recherche de 100 millions d'euros pour lui permettre de passer l'épreuve du Covid-19 - DR
Depuis un mois et demi, le coronavirus a unifié les discours, qu'ils viennent des bureaux de direction ou des ateliers, preuve en est du côté de Corsair.
Tandis que le PDG de la compagnie, Pascal de Izaguirre, truste les médias pour alerter sur l'urgence d'agir, syndicats et salariés sont sur la même longueur d'onde.
En début de semaine, une pétition est apparue sur le web pour sauver Corsair et "ne pas tirer un trait sur 40 ans d’histoire".
"Nous voulons mettre la pression sur Bruno Le Maire (ministre de l'économie et des finances ndlr) et nous faire entendre, car nous avons peur de passer à la trappe," lâche un salarié, ayant préféré garder l'anonymat alors que les dossiers s'empilent du côté de Bercy.
Les cas d'Aigle Azur et XL Airways font craindre le pire dans les rangs des 1 200 salariés de la compagnie, avec une exception notable : la situation financière de Corsair serait loin d'être aussi alarmante.
En effet, si ces premières ont dû remiser définitivement leurs appareils dans les hangars faute de repreneurs et de business rentable, ce ne serait pas le cas du côté de Corsair.
"Nous n'avons pas de dettes et notre structure est saine, les situations ne sont pas comparables. Avant le Covid-19, il n'y avait pas d'urgence à trouver de l'argent."
La réalité est dorénavant bien différente, mais pas propre à la compagnie.
Tandis que le PDG de la compagnie, Pascal de Izaguirre, truste les médias pour alerter sur l'urgence d'agir, syndicats et salariés sont sur la même longueur d'onde.
En début de semaine, une pétition est apparue sur le web pour sauver Corsair et "ne pas tirer un trait sur 40 ans d’histoire".
"Nous voulons mettre la pression sur Bruno Le Maire (ministre de l'économie et des finances ndlr) et nous faire entendre, car nous avons peur de passer à la trappe," lâche un salarié, ayant préféré garder l'anonymat alors que les dossiers s'empilent du côté de Bercy.
Les cas d'Aigle Azur et XL Airways font craindre le pire dans les rangs des 1 200 salariés de la compagnie, avec une exception notable : la situation financière de Corsair serait loin d'être aussi alarmante.
En effet, si ces premières ont dû remiser définitivement leurs appareils dans les hangars faute de repreneurs et de business rentable, ce ne serait pas le cas du côté de Corsair.
"Nous n'avons pas de dettes et notre structure est saine, les situations ne sont pas comparables. Avant le Covid-19, il n'y avait pas d'urgence à trouver de l'argent."
La réalité est dorénavant bien différente, mais pas propre à la compagnie.
Une demande de prêt de 100 millions d'euros qui coince...
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Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), la demande des passagers devrait chuter de 55% en Europe pour l'année 2020.
Face à ce manque à gagner, le gouvernement est intervenu pour sauver Air France, via des prêts garantis de l'Etat (PGE), un soutient souhaité par Corsair.
Sauf que pour le moment la réponse serait plutôt celle d'un Normand proche de ses sous, avec un "p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non" assorti de nombreuses clauses.
Alors que la compagnie nationale espérait 10 milliards d'aides, elle en a obtenu 7 dont 4 milliards de PGE, mais du côté de Corsair les besoins sont nettement moindres.
Le montant tournerait autour des 100 millions d'euros pour ne plus avoir la peur au ventre en regardant l'été et l'hiver prochain.
"La somme parait dérisoire par rapport aux 7 milliards. Après, il ne faut pas oublier que l'annonce sur l'accord concernant Air France a été faite très récemment. Nous gardons espoir."
D'autant que dans la première allocution, le Président de la République va dans ce sens, en fixant comme cap au gouvernement de protéger toutes les entreprises et les salariés "quoiqu'il en coûte."
Entre les paroles et les actes, il y a toujours un fossé plus ou moins important selon les promesses.
"C'est un discours politique, qui ne se traduit pas nécessairement dans les actes. Le "quoi qu'il en coûte" quand il passe sur le bureau de Bruno Le Maire se transforme en "oui, mais" avec de nombreuses conditions," déplore ce salarié.
Des conditions qui ne seraient jusque-là pas remplies pour décrocher des aides et le fameux prêt garanti de l'Etat, faute de cash suffisant dans les réserves.
Une situation de blocage qui commence à inquiéter sérieusement les 1 200 employés de la compagnie.
Face à ce manque à gagner, le gouvernement est intervenu pour sauver Air France, via des prêts garantis de l'Etat (PGE), un soutient souhaité par Corsair.
Sauf que pour le moment la réponse serait plutôt celle d'un Normand proche de ses sous, avec un "p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non" assorti de nombreuses clauses.
Alors que la compagnie nationale espérait 10 milliards d'aides, elle en a obtenu 7 dont 4 milliards de PGE, mais du côté de Corsair les besoins sont nettement moindres.
Le montant tournerait autour des 100 millions d'euros pour ne plus avoir la peur au ventre en regardant l'été et l'hiver prochain.
"La somme parait dérisoire par rapport aux 7 milliards. Après, il ne faut pas oublier que l'annonce sur l'accord concernant Air France a été faite très récemment. Nous gardons espoir."
D'autant que dans la première allocution, le Président de la République va dans ce sens, en fixant comme cap au gouvernement de protéger toutes les entreprises et les salariés "quoiqu'il en coûte."
Entre les paroles et les actes, il y a toujours un fossé plus ou moins important selon les promesses.
"C'est un discours politique, qui ne se traduit pas nécessairement dans les actes. Le "quoi qu'il en coûte" quand il passe sur le bureau de Bruno Le Maire se transforme en "oui, mais" avec de nombreuses conditions," déplore ce salarié.
Des conditions qui ne seraient jusque-là pas remplies pour décrocher des aides et le fameux prêt garanti de l'Etat, faute de cash suffisant dans les réserves.
Une situation de blocage qui commence à inquiéter sérieusement les 1 200 employés de la compagnie.
La vente des trois Boeing 747, une bouffée d'oxygène salvatrice ?
"La question que le gouvernement doit se poser : l'Etat va-t-il donner à tous les acteurs de l'aérien les mêmes chances de repartir ?", interroge un représentant du personnel.
Une demande d'équité qui ne trouve pas de réponse à l'heure actuelle.
D'autant que dans le même temps, les banques se montrent frileuses pour ouvrir les vannes du crédit à un secteur fortement stigmatisé pour son rôle de propagation du virus et sa rentabilité discutable (?) dans les années à venir.
Alors que Bercy rechigne, les représentants du personnel, mais aussi la direction espèrent une aide de l'Etat, pour relancer dans un premier temps la compagnie avant d'attirer un nouvel investisseur privé.
En attendant, "nous nous débrouillons seuls pour récupérer tout le cash possible afin de pouvoir repartir dès l'été," fixe le salarié interrogé.
La première bouffée d'oxygène a été trouvée, avec la vente de trois Boeing 747 permettant d'encaisser plusieurs dizaines de millions et de tenir quelques mois à bas régime.
L'accord de vente est en passe d'être signé, pour des appareils qui ne devraient pas revoler, puisqu'ils seront utilisés pour la maintenance dans le fret.
Avec trois avions en moins, Corsair ne se trouverait pas déplumée puisque les Airbus A330 Neo sont toujours attendus pour desservir les Caraïbes, même si un retard dans la livraison devrait se faire ressentir.
En tout état de cause, prêt de l'Etat ou non, la reprise de l'activité devrait intervenir prochainement, dans des conditions relativement floues.
Une demande d'équité qui ne trouve pas de réponse à l'heure actuelle.
D'autant que dans le même temps, les banques se montrent frileuses pour ouvrir les vannes du crédit à un secteur fortement stigmatisé pour son rôle de propagation du virus et sa rentabilité discutable (?) dans les années à venir.
Alors que Bercy rechigne, les représentants du personnel, mais aussi la direction espèrent une aide de l'Etat, pour relancer dans un premier temps la compagnie avant d'attirer un nouvel investisseur privé.
En attendant, "nous nous débrouillons seuls pour récupérer tout le cash possible afin de pouvoir repartir dès l'été," fixe le salarié interrogé.
La première bouffée d'oxygène a été trouvée, avec la vente de trois Boeing 747 permettant d'encaisser plusieurs dizaines de millions et de tenir quelques mois à bas régime.
L'accord de vente est en passe d'être signé, pour des appareils qui ne devraient pas revoler, puisqu'ils seront utilisés pour la maintenance dans le fret.
Avec trois avions en moins, Corsair ne se trouverait pas déplumée puisque les Airbus A330 Neo sont toujours attendus pour desservir les Caraïbes, même si un retard dans la livraison devrait se faire ressentir.
En tout état de cause, prêt de l'Etat ou non, la reprise de l'activité devrait intervenir prochainement, dans des conditions relativement floues.
Pascal de Izaguirre, un patron en pleine tempête qui fait l'unanimité
Sur le site internet du transporteur, les vols vers les Antilles devraient reprendre à partir du 12 juin, une date qui laisse perplexe les représentants du personnel.
"Nous ne savons rien, mais ce n'est pas propre à Corsair, le Gouvernement ne communique pas sur les mesures sanitaires afin de nous permettre de retravailler à nouveau."
Si l'aéroport d'Orly ne peut pas ouvrir ses portes dans un avenir proche, la direction de la compagnie prépare un plan B, à savoir décoller depuis Paris-Charles de Gaulle, mais à la condition de remplir les avions.
Une option compliquée à l'heure actuelle, en raison d'une incertitude généralisée dans l'aérien, mais qui avant la crise ne paraissait pas poser de problème.
En effet depuis son rachat, Corsair avait pris un nouveau virage, en créant de l'offre, ouvrant de nouvelles lignes et développant sa plateforme digitale.
Une stratégie qui semblait porter ses fruits. "Nous étions en pleine transformation avec une classe premium de très bonne facture, une flotte renouvelée, etc. D'ailleurs, malgré la concurrence sur New York, les réservations étaient au-dessus de nos espérances," confie un représentant.
Un nouvel élan qui parait emporter l'adhésion de l'ensemble des salariés, tout comme le travail de Pascal de Izaguirre dans cette tempête sanitaire et économique.
"Je ne suis pas un fervent défenseur de notre PDG, mais il faut avouer qu'il tient bien la baraque et fait très bien son boulot. Nous ne pouvons rien lui reprocher."
Dans ces moments délicats, l'unité est importante et du côté de Corsair, tout le monde l'a bien compris : elle est indispensable pour mener à bien cette opération de survie de la compagnie.
"Nous ne savons rien, mais ce n'est pas propre à Corsair, le Gouvernement ne communique pas sur les mesures sanitaires afin de nous permettre de retravailler à nouveau."
Si l'aéroport d'Orly ne peut pas ouvrir ses portes dans un avenir proche, la direction de la compagnie prépare un plan B, à savoir décoller depuis Paris-Charles de Gaulle, mais à la condition de remplir les avions.
Une option compliquée à l'heure actuelle, en raison d'une incertitude généralisée dans l'aérien, mais qui avant la crise ne paraissait pas poser de problème.
En effet depuis son rachat, Corsair avait pris un nouveau virage, en créant de l'offre, ouvrant de nouvelles lignes et développant sa plateforme digitale.
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Un nouvel élan qui parait emporter l'adhésion de l'ensemble des salariés, tout comme le travail de Pascal de Izaguirre dans cette tempête sanitaire et économique.
"Je ne suis pas un fervent défenseur de notre PDG, mais il faut avouer qu'il tient bien la baraque et fait très bien son boulot. Nous ne pouvons rien lui reprocher."
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